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 Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.

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Edwin G. Petterson
Edwin G. Petterson
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Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.  Vide
MessageSujet: Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.    Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.  Icon_minitimeLun 31 Déc - 2:07

    C'était mon devoir. J'avais enfin trouvé un moment pour m'y rendre. C'était au beau milieu de la nuit, tout le monde pratiquement devait dormir à cette heure-ci de la nuit. Tous... Mais pas moi. J'avais attendu trop longtemps avant de m'y rendre. Je ne m'y étais presque jamais rendu à vrai dire, et bien que chacun soit enfermé ici, je ne pouvais prendre aucun risque. Des gardes m'accompagnèrent donc jusqu'à sa cellule. Pourtant je n'avais pas spécialement peur. Mais je me rendais compte des conditions d'emprisonnement plus ou moins déplorables. Nous n'allions pas faire des cachots un palais royal, il ne fallait rien exagérer. Néanmoins, je n'aimais pas ça non plus. Je me jurais alors de réunir le conseil afin de veiller à l'amélioration des conditions de vie des prisonniers. Je n'étais pas un monstre, mais aux yeux des prisonniers je n'étais probablement pas un saint. Je soupçonnais d'ailleurs même que la plupart d'entre eux ignoraient qui j'étais. Certains prisonniers étaient enfermés là depuis le règne de Miraz ou encore de Caspian et n'avaient jamais eu connaissance de mon existence et de ma prise de pouvoir.

    Je songeais à nouveau au soir de la fête. A cette époque, on me pensait terrer dans un coin de pays, me faisant petit en comparaison avec le bonheur incessant de la victoire des narniens, archenlandais et calormènes. Ma défaite si on pouvait vraiment dire que s'en était une avait rabaissé la réputation de Telmar au plus haut point dirons nous même. Mais je n'en avais que fait, j'avais pris une pseudo vengeance. Ce n'était qu'une part de mon plan. Telmar en soi-même n'était pas en paix. La paix elle-même ne serait jamais d'ailleurs. Car la paix impliquerait une bonne entente entre tous les royaumes, et cela est impossible. La race humaine ne peut pas se complaire dans son rôle, elle se doit de tout renverser pour avoir le pouvoir. J'étais un être humain moi-même et j'en étais pleinement conscient. Mais qu'en avais-je à faire ? Je savais qui j'étais et ce que je comptais faire. Et dans la vie, rien n'est pire que de douter de ses capacités et de sa propre personnalité. Ne pas savoir qui l'on est nous empêche d'avancer et nous fait stagner. On patauge dans son propre désespoir. Mais à vrai dire... Je n'ai jamais connu ça.

    Nous y voilà enfin. J'étais arrivé devant les cellules des prisonniers de la fête archenlandaise... Je jetais un coup d’œil et aperçus le paysan qu'avait ramené Alice, l'esclave muette et potentiellement élue qu'avait attrapé Matias ainsi qu'une nomade du côté des narniens que Eliott avait trouvé. A vrai dire, seule la muette pouvait avoir une quelconque valeur étant donné qu'elle possédait un don... Quant aux autres, à quoi me servaient-ils ? Je suppose que des gens tenaient néanmoins à eux, aussi je me tenais bien de les conserver. Relâcher des prisonniers dans la capitale sans raison n'était pas quelque chose que j'avais l'intention de faire. Je pouvais malgré tout enfin m'avancer vers la cellule la plus importante à mes yeux. La cellule de la reine de Narnia. Je pris le flambeau qu'un garde m'avait donné avant de repartir à son poste, puis aperçu enfin la jeune femme, assise. Elle semblait amincie, mais je ne voyais pas grand chose de plus de là où j'étais à vrai dire. Elle ne m'avait pas vu cependant. Aussi je me permettais de prendre enfin la parole. « Bonsoir, votre majesté. J'espère que ma visite ne vous importe pas... Elle devait néanmoins être, et je pense qu'il était grand temps que nous faisions une petite mise au point. »
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Susan Pevensie
Susan Pevensie
Reine de Narnia || Élue
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MessageSujet: Re: Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.    Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.  Icon_minitimeJeu 3 Jan - 3:03

Je m’éveillais en sursaut, comme toutes les autres fois. Jetant un coup d’œil par l’ouverture dans le mur, je compris que nous étions encore en plein milieu de la nuit. Soupirant, je me rendis compte que je n’arriverais plus à retrouver le sommeil, ainsi, j’avais du dormir seulement quelques petites heures. Repoussant le drap fin qui me servait de couverture, je m’asseyais sur mon lit, posant mes pieds nus sur le sol glacial, tandis que mon regard se posait à nouveau sur les murs de ma cellule que j’avais quitté juste avant de m’endormir et sombrer dans l’inconscience, là ou je n’étais pas prisonnière. Je me souvins alors ma première nuit ici. Je m’étais éveillée sans savoir ou j’étais, complètement perdue je ne me souvenais de rien. J’étais seule et totalement paniquée. Puis, mes compagnons d’infortunes, les autres prisonniers de la fête m’avaient tout expliqués. Sans le montrer, la panique m’avait envahie. Si j’imaginais que les autres prisonniers de la fête seraient un jour libérés, je pensais bien que j’allais finir mes jours ici, au fond de cette prison lugubre ou alors exécutée par le roi Edwin. Les jours et les semaines passants, l’espoir s’était évanouie avec mes rêves de liberté. Je passais mes jours et mes nuits à errer dans ma cellule avec pour seuls compagnons, les souvenirs de ma vie passée. Je parlais souvent à mes amis de la cellule d’en face, tentant de les rassurer comme je le pouvais mais au final, ils étaient aussi paniqués que moi à l’idée de finir leurs jours ici.

Ainsi, je me levais de mon lit de fortune et je soupirais doucement. Faisant quelques pas, je me retrouvais devant la petite commode et prit l’unique chaise de la pièce pour m’y asseoir. Prenant mon petit peigne en bois, je le passais doucement dans mes cheveux, comme pour les coiffer le mieux possible. Je me fis une jolie tresse sur le côté, tombant sur mon épaule que j’entrelaçais d’un petit ruban pourpre. J’étais maigre à faire peur, ma peau était bien plus pâle qu’à l’ordinaire et mes yeux étaient aussi ternes que l’unique robe misérable que je possédais. Toutefois, je tentais toujours de me rendre élégante, comme à mon habitude, comme je l’avais toujours fait dans mon ancienne vie. Ainsi, cette petite tresse entrelacée d’un ruban me rendit soudain plus jolie, malgré les marques apparentes de la faiblesse qui m’accablait. Je me levais de nouveau pour me diriger cette fois vers le seau d’eau glacé à ma disposition et j’entrepris de me laver les mains en silence. Le liquide glacé me brûla les mains et bientôt, on aurait dit que je ne sentais plus mes doigts. Une fois ceci fait, je me passais de l’eau sur mon visage, comme pour cacher le manque de sommeil et réveiller ma peau. Je fus prise de toux et mes joues devinrent plus rosées. Touchant mon front, je me rendis compte que j’étais toujours malade. Au final, peut être que mon temps ici durerait peu et la maladie m’emporterait bien vite. Si j’espérais mourir rapidement ? Oui, peut être …

Je m’essuyais doucement le visage avec un petit linge et prit place sur le sol, dos aux barreaux de la cellule, plongeant mon regard dans la contemplation de la lune, brillante et majestueuse dans le ciel. De dos, la lumière me donnait comme une aura lumineuse, semblant rappeler qu’autrefois, j’étais l’Elue du Bien, l’espoir pour mon peuple.
J’étais perdue dans mes pensées quand j’entendis une voix derrière moi. Je l’aurais reconnue entre mille et ce timbre de voix, cet accent que je connaissais me glaça le sang. Durant quelques secondes, je n’osais me retourner ou même me lever, tellement j’étais pétrifiée d’entendre cette voix. Une myriade de sentiments explosèrent en moi : la peur, la haine, la douleur, la peine. Fermant les yeux, je soufflais doucement pour mettre en mouvement mon corps. Ainsi, je me levais doucement, toujours le dos tourné. Ce ne fut que lorsque je fus debout que lentement, très lentement, je me retournais pour poser mon regard azur sur le roi Edwin.

Il n’avait guère changé depuis notre ultime rencontre, contrairement à moi. Il arborait toujours ce visage enfantin mais très dur, avec ces cheveux blonds et ses yeux bleus. Habillé comme son rang le voulait, je devais sembler totalement ridicule à côté de lui alors que nous étions tous les deux souverains. Avec cette robe beige trop courte car arrivant à peine à mes coudes et à mes genoux et beaucoup trop décolleté j’avais l’impression d’être une esclave. Il était ainsi le maitre et j’étais l’esclave. De tous les sentiments qui se me tiraillaient, ce fut la colère qui prit le dessus et je ne pus rien faire pour la contrôler, comme si j’étais devenue la marionnette de mon propre sentiment le plus fort en cet instant.

    « Vous ! » Hurlais-je sans détour tout en m’avançant vers les barreaux, le regard noir. « Vous avez volé mes fiançailles !! »


Ce qui était sorti de ma bouche me surpris moi même. Ainsi, c’était ce que mon inconscient avait de plus profond à dire. Ne lâchant pas du regard le jeune roi, je serrais les poings si forts que mes ongles s’enfoncèrent dans la paume de ma main. Je n’étais qu’une boule de colère face au regard impassible de mon visiteur de la nuit. Prenant sur moi je tentais de me calmer le plus possible et prit mon médaillon dans ma main. Ceci m’apaisa étrangement, comme si les photos de mes frères et sœur ainsi que de mes parents, tentaient d’apaiser ma douleur. Doucement je reposais mon regard sur le roi Edwin et reprit la parole sans lui avoir laissé le temps de répondre à mes accusations précédentes.

    « Je pris d’excuser votre majesté pour la piètre tenue dans laquelle je le reçois, toutefois, je ne dispose guerre d’autres vêtements. Je crois en effet que cette visite était nécessaire, vous vous êtes enfin rappelé de mon existence au sein des murs de votre propre château. Si vous comptez m’entretenir à propos de votre attitude lors de notre dernière rencontre, je ne puis que vous écouter avec la plus vive attention votre majesté. »


Bien que mon timbre de voix fut tout à fait normal, comme si j’étais réellement courtoise, l’ensemble de mes paroles étaient tintés d’une ironie flagrante et je doute que le roi Edwin n’ai pu passer à côté. Je soutenais ainsi mon regard dans ses yeux bleus azur, attendant que ma colère s’apaise d’elle même. Toutefois, je pressentais que les paroles de mon interlocuteur n’iraient pas en m’apaisant.
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Edwin G. Petterson
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MessageSujet: Re: Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.    Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.  Icon_minitimeJeu 3 Jan - 22:02

    La fureur. C'était ce qui avait changé dans l'attitude de la demoiselle. Enfin, non. Il n'y avait pas que ça. Néanmoins je la regardais s'avancer vers moi en me hurlant dessus. Je n'en fis rien mais l'écoutais d'une oreille attentive. Je supposais quelque part que ma venue s'était faite trop longtemps attendre auprès d'elle et que bien qu'avec le temps, les douleurs et la colère s'apaisent, dans le cas présent cela n'aurait rien changé. Que je sois venu une semaine après sa capture, maintenant ou dans trois mois, elle m'aurait reçu de la même façon. Et comment lui en vouloir ? Elle se sentait attaquée et oppressée et c'était normal. Qui pourrait se douter de ce que va être son destin, enfermé entre quatre murs dans les cachots d'un château telmarin ? Je ne pouvais me mettre à sa place complètement mais j'arrivais à identifier sa colère, et elle ne m'étonnait guère. Au fond, je m'y étais préparé psychologiquement et n'avais pas songé à ce qu'elle m'accueille à bras ouverts.

    Après tout, nous étions ennemis. Je la laissais donc s'énerver quelques instants avant de songer à lui répondre... mais elle en décida autrement. Alors je la laissais faire son petit discours tout à fait sarcastique sans rien dire. Elle était furieuse et tentait de se contrôler visiblement. Susan la Douce. N'avait-elle pas un titre à tenir ? Puisqu'elle avait décidé de s'énerver autant et de conserver un ton finalement plus bas doublé d'une ironie qui plus est assez bien tournée, je laissais faire. Aussi je la regardais en laissant quelques secondes s'écouler après ses dernières paroles. Puisqu'elle semblait avoir attendu ma venue aussi longtemps pour se défouler et faire exploser sa colère, qu'il en soit ainsi. Je la ferais patienter quelques minutes de plus. Je décidais donc de rester stoïque et impassible comme depuis mon arrivée, ne laissant transparaitre aucun sentiment, aucune émotion et aucun acte quel qu'il soit. Ainsi elle était à nouveau dans l'ignorance.

    Je baissais alors les yeux pour la contempler un instant des pieds à la tête, remarquant son allure misérable, sa minceur et sa pâleur ainsi que ses vêtements déchirés, poussiéreux et sales. Je voyais aussi que ses joues avaient perdues de leurs couleurs et que son teint rosé n'était plus, de même que l'espoir dans ses yeux. Je pensais à maintes choses tandis que les minutes passaient, laissant bien s'éterniser cette attente qui devait être fort pénible pour la jeune femme. Mais je n'étais pas un homme cruel ; aussi décidais-je de briser le silence. « Quel charmant personnage vous faîtes donc là. Je pensais avoir fait pour prisonnière une reine dite douce, mais il me semble que j'ai du faire une erreur quelque part. » Je remarquais avec attention le fait que certains prisonniers s'étaient réveillés, probablement à cause des cris de la narnienne, et reposais mon attention sur elle.

    « Vous voyez ? Vous semblez avoir troublé le sommeil de ces personnes. Mais je ne peux en vouloir à sa grâce de me détester. Nous n'avons jamais été amis vous et moi, et je doute que nous le soyons un jour, ma douce. Néanmoins, je ne suis pas là pour vous faire souffrir davantage que vous n'avez probablement souffert ces derniers mois au coeur de ces cachots... » Je fis une pause de quelques secondes, tournant la tête après avoir entendu un bruit, et j'aperçus dans la cellule derrière moi les autres prisonniers de la fête de fiançailles de sa majesté. Je les regardais un court instant avant de tourner la tête au ralenti vers Susan. La tête tournée de 3/4 et mes yeux rivés dans les siens. « Je n'ai pas pour intention de vous faire du mal, bien que vous redoutez probablement le contraire. A vrai dire, je comptais m'entretenir avec vous à propos de votre sort... De votre sort au sein de mon château. Bien-sûr, vous avez aussi la permission de me grogner dessus comme une bête assoiffée de sang et refuser d'adresser la parole à un « monstre » tel que moi. Mais dans ce cas, nous éviterons de nous faire perdre notre temps en mettant fin à toute conversation... »
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Susan Pevensie
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MessageSujet: Re: Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.    Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.  Icon_minitimeSam 23 Mar - 16:02

Si la colère fut le premier sentiment qui s’empara de moi avec la violence d’une tempête, je résistais tout de même car je n’étais pas ce genre de femme. Ainsi, après mes paroles dures et pleines d’ironies, ma main toujours serrée sur mon médaillon, je baissais la tête. La tristesse fut le second sentiment qui me noua le cœur. J’étais totalement désemparée et je n’étais que l’instrument de mes sentiments, les laissant m’envahir sans résister. Après tout, la venue du roi se faisait tardive et depuis que j’étais ici j’avais espéré le voir pour en savoir plus sur ses intentions et surtout sur ce qu’il attendait de moi. Ainsi, le silence qu’il laissa fut un répit pour que les hypothèses les plus folles se heurtent à mon esprit tel un écho. La liberté. Première idée. Peut être Edwin était-il venu m’annoncer que la leçon avait duré assez longtemps et qu’il allait maintenant tous nous libérer. Impossible, je devais oublier cet espoir. La mort. Seconde idée. Le roi telmarin venait m’annoncer mon exécution prochaine sur la place publique. Non, même s’il me détestait, j’avais de la valeur à ses yeux et demander une rançon pour me libérer ou faire du chantage à Edmund, Lucy et Jace lui aurait été plus profitable. C’est ainsi que mon esprit divagua et j’entrevu une troisième idée, une mauvaise nouvelle. N’étant pas en contact avec le monde extérieur, il avait du se passer des choses terribles et peut être qu’Edwin était là pour m’annoncer un retournement de situation terrible comme la mort d’un être proche ou une future grande bataille à venir. Je fermais doucement les yeux et tentais de reprendre mon calme. En quelques minutes de silence, j’avais repris le dessus et j’étais calme bien qu’au fond de moi, une peur fantôme me tiraillait. Ainsi, le roi Edwin finit par briser le silence. Comme je devais m’y attendre, il s’amusa à me voir en colère. Ne comprenait-il pas ce sentiment qui me démangeait ? Comment aurait-il réagit à ma place ? Oh, certainement pas aussi mal car les prisonniers narniens (lorsque nous en avions), n’étaient pas retenus dans de telles conditions honteuses. Nous n’étions pas des bourreaux. Mais, ces conditions devaient être la souffrance ultime que voulait m’infliger le roi telmarin, comme pour me faire comprendre que ma lumière ne viendrait à bout de cette cellule sombre et humide, parfaite réflexion d’un monde sans espoir. Levant doucement la tête, je plongeais mon regard dans les yeux azur du roi et écoutait le reste de ses paroles. Il m’annonça qu’il n’était pas venu pour me faire souffrir d’avantages mais qu’il était venu pour discuter de mon sort et de mes conditions au sein de son château. Etait-ce une ruse pour me redonner un espoir inexistant ? Allait-il me faire croire à une rédemption possible avant de me l’arracher avec violence pour satisfaire un besoin sadique ? Je préférais être prudente, après tout, le roi Edwin était mon ennemi et je devais me méfier de ses paroles. Je ne pus retenir quelques quintes de toux avant de prendre la parole mais je me remit rapidement droite, je ne voulais pas que le roi apprenne que j’étais malade bien que cela pouvait se lire aisément entre mon visage pâle, mes mains légèrement tremblantes, mon front chaud et ma toux. Ne lui laissant pourtant pas le temps d’analyser ceci, je reprit la parole d’une voix calme.

    « Je vous prit de ne pas me prendre pour une idiote votre Majestée. Aslan m’a donné le titre de Susan la Douce, toutefois je ne puis être douce qu’avec ceux qui le mérite roi Edwin. Toutefois, vos paroles me troublent et je ne sais si je puis vous faire confiance. Après tout, c’est vous même qui m’avais placé ici, dans cette cellule sombre et lugubre avec ces vêtements inappropriés pour le rang que je représente toujours. Pourquoi vous inquiéter aujourd’hui de mes conditions d’emprisonnement ? Auriez vous quelques regrets ? »


Même si mes paroles semblaient tintés d’ironie, elles ne l’étaient pas, au contraire, elles étaient tout à fait sincère. Pourquoi diable Edwin s’intéressait-il aujourd’hui aux conditions de mon emprisonnement ? Je savais qu’il avait parfaitement conscience de mon état et il avait sans doute voulu de plein grés m’enfermer dans ces conditions mais alors pourquoi voulait-il tout à coup me rendre la vie moins douloureuse ? Je ne comprenais pas cette démarche et quelque chose au fond de moi me faisait espérer qu’il pouvait avoir des regrets ou des remords, ce qui prouverait alors qu’il n’était pas si inhumain. Toutefois, je n’étais pas de nature à penser à moi en premier, au contraire, ainsi, je repris bien vite la parole.

    « Cependant, si vous me le permettez votre Majestée, j’aimerais tout d’abord connaître le sort de mon compagnons de la cellule d’en face ? Que leur réservez vous ? Lors de votre arrivé à la fête vous m’aviez promis que vous ne feriez de mal à personne car j’étais votre seule cible alors je vous en prie, libérez ces jeunes gens innocents. Ils n’ont rien à voir dans les guerres intestines qui opposent nos deux contrées de plus je suis la seule responsable de vos malheurs et du coup d’état à Calormen. Vous m’aviez promis Edwin … »


J’avais eu le temps de me rappeler la soirée ou Edwin m’avait enlevé et parmi ces paroles, sa promesse me revenait sans cesse en mémoire, comme pour me rappeler que je devais être la seule à souffrir. Je savais que ceci n’était pas vrai et qu’Edmund, Lucy et Jace devaient terriblement souffrir également mais j’avais décidé d’être la seule à subir le courroux d’Edwin et j’en assumerais les conséquences. Toutefois, pour moi, mes compagnons d’infortune n’avaient aucun droit de souffrir pour des fautes que j’avais commises.
A mesure que je parlais, des milliers de questions me brûlaient les lèvres. Je voulais avoir des nouvelles du monde, est ce que mon frère et ma sœur avaient tentés d’envahir Telmar pour me libérer ? Est-ce que Jace s’était lancé à ma poursuite ? Cependant, de toutes les questions qui me torturaient, je ne pus en retenir une qui s’échappa de mes lèvres dans un murmure.

    « Qu’avez vous fait de mon don, la fée nommée Clochette ? »


Cela faisait des semaines que je m’inquiétais pour elle car après tout, même si ma petite fée avait été envoyée par Aslan, je devais veiller sur elle. J’avais peur qu’elle soit morte auquel cas mes pouvoirs auraient disparu et je n’aurais plus de chance de luter contre Edwin, toutefois, j’avais toujours une lueur au fond de moi et j’espérais qu’elle soit toujours en vie. Je ne pouvais utiliser mes pouvoirs ici car Edwin avait enchanté la cellule pour me blesser à chaque fois que j’utilisais la magie, ainsi, je ne pouvais rappeler mon don vers moi et j’imaginais qu’Edwin l’avait enfermé dans les mêmes conditions magiques que moi.
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MessageSujet: Re: Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.    Au plus noir de la nuit, au coeur de l'horreur.  Icon_minitime

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