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 Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren

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Soren Eshbaan
Soren Eshbaan
Calormène
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Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Vide
MessageSujet: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren   Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Icon_minitimeJeu 28 Fév - 15:02


Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère.

Un vent chaud et doux. Sableux parfois. Qui entrait avec délice dans les poumons du Tisroc. Même loin de Tashbaan, il se sentait chez lui. Cette terre était sienne. Il l'aimait, et ne la quitterait pour rien au monde. Il la parcourait ainsi depuis l'aube, accompagné seulement de deux soldats qui avaient insisté pour l'accompagner. Pas moyen d'être discret, quand on est Tisroc. A cheval, ils chevauchaient en toute liberté, du moins pour Soren. Se balader à cheval, libre comme l'air, était une activité qu'il ne pratiquait plus. Pas depuis qu'il avait cédé son titre de Prince pour celui de Tisroc. Il profitait d'un répit improvisé pour reprendre, un instant, l'esprit de la jeunesse. Il n'avait que vingt ans, mais chacun de ses gestes, chacune de ses décisions, requéraient des années de sagesse et d'expérience qu'il avait assimilé peu à peu en l'espace de quelques mois. Quand il était jeune, il était docile et désireux de tout apprendre de la vie, tout en gardant son âme d'enfant. Quelques années plus tôt, il était en charge de l'armée, il avait participé à la guerre, mais il profitait de la vie encore dans la luxure et l'alcool. Aujourd'hui, il n'avait pas le droit à l'erreur.

Un soupir discret qui se perdait dans le vent. Soren n'était pas là que pour profiter momentanément de la vie. Il évitait depuis l'aube toute population. Il ne voulait pas qu'on le dérange. Qu'on le reconnaisse. Sa tête était protégé par un voilage noir suffisamment épais pour le protéger du vent et du sable, et le protéger des regards. Il ne portait aucune marque de royauté ou de richesse. Il semblait fuir comme un bandit, accompagné de ses acolytes armés. En réalité, il se rendait quelque part dans le désert. C'était vague, et dangereux, mais Soren savait ce qu'il faisait. Du moins, il le croyait, et c'était le principal. Croire, c'est déjà réussir, non ? Il ne se posait pas de questions. Il n'hésitait pas. Il était déterminé. Cette lettre dans sa poche, abimée après avoir été pliée et dépliée, froissée et défroissée, presque jetée au feu, avait touché sa curiosité mais aussi son cœur. Ce n'était pas une rencontre avec l'amour. Mais une rencontre avec le danger.

Il le savait au plus profond de lui. Pour son entourage, cette lettre n'était rien d'autre qu'un piège. Mais Soren sentait quelque chose derrière ces mots, derrière ce parchemin. Il ne s'agissait que de quelques lignes d'un homme voulant s'entretenir personnellement avec le Tisroc. C'était suspect, bien sûr. Soren se disait qu'il était idiot de croire à un piège pareil. Mais il était prêt à risquer sa vie pour découvrir le mystère qui se cachait et qui avait étreint son cœur douloureusement. Il chevauchait avec ce même sentiment, se demandant s'il devait faire demi-tour. La curiosité l'avait toujours conduit vers des ennuis. Mais devait-il se cacher tout le temps ? Tout éviter ? Il n'était pas un lâche. Il se battait pour lui, pour sa famille, pour son peuple. Il était sûr de lui. Il irait au point de rencontre. Seul.

Les trois hommes parcoururent des lieues et des lieues. Ils s'arrêtèrent dans un village à la fin de la journée, les jambes engourdies par la chevauchée. Le désert était à la porte de ce village, comme pour Tashbaan. Mais également à la porte du territoire telmarin. Soren savait cependant que cette partie était déserte de toute habitation telmarine, par ses terres sèches et arides. Ils se posèrent dans une auberge miteuse. Personne ne reconnaîtrait le Tisroc. Personne ne disposait de suffisamment d'argent pour s'offrir un séjour à la capitale ou dans les grandes villes. Soren profita des quelques heures qui lui restaient pour parler librement avec des hommes, dissimulant toute trace de royauté. Il ne possédait pas le franc parler ni l'accent haché des paysans du coin, mais il se fit rapidement accepté lorsqu'il prit une bière bon marché et forte. Il envoya ses gardes se reposer, ces derniers ne sachant même pas quel était le plan du Tisroc. Ils se contentèrent d'obéir, eux aussi abrutis par les quelques boissons qu'ils avaient achetées.

Le soleil était couché depuis plusieurs heures. Soren avait observé sa couleur doré sur le désert, se terminant par un rouge sanglant, avant de faire apparaître la triste nuit noire. C'est dans cette nuit qu'il s'engouffra seul, une cape sombre le dissimulant au mieux. Il prit discrètement sa monture, et partit en direction des dunes sableuses au nord. Rapidement, il sentit le froid mordant attaquer ses mains et son visage. Le jour, le désert était aussi chaud que du feu, brûlant chaque parcelle de peau découverte grâce à son allié illuminé qu'était le soleil. Mais la nuit, tout semblait mort et gelé. Soren n'était guère impressionné, c'était son pays après tout. Il profita de cette courte chevauchée seul, dégustant le vent frais, observant les étoiles, véritables yeux des Dieux. Après une quinzaine de minutes, le Tisroc s'arrêta, et descendit de sa monture. Il attendit. La nuit était tellement noire qu'il ne voyait rien, sinon les vagues lumières du village, à quelques lieues d'ici. Sa main était posée automatiquement sur le pommeau de son sabre.

Un homme se glissait derrière lui, aussi silencieux qu'un serpent. Il prit par surprise le Tisroc, pointant une lame froide et dure dans son dos. Soren sut alors qu'il avait fait une terrible erreur.
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Yoren Eshbaan
Yoren Eshbaan
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren   Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Icon_minitimeSam 2 Mar - 1:47

    Ce jour là, l’ancien Tisroc s’était levé aux aurores. Une lueur rosée paraissait à l’horizon et Yoren profitait de ce dernier instant de calme avant de se diriger vers les écuries. Il avait prévu de quitter Telmar avant l’aube et personne ne devait être au courant de sa petite escapade. Alors, après avoir scellé son cheval et s’assurer qu’il avait suffisamment d’eau et de nourriture, il ne perdit pas de temps à quitter le palais. Dès lors qu’il eut passé les grilles et traverser le pont, Yoren ne put se retenir de lancer sa monture au galop. Le vent froid du matin venait fouetter son visage mais il ne ressentait aucune douleur, animait par l’impatience de faire face à l’homme qui avait contrarié son destin. Il avait souvent entendu dire que toute l’impatience du monde trouvait dans le vent sa solution. La solution de son impatience, c’était lui, cet homme qui l’avait envoyé en exil, cet homme qui partageait son sang, cet homme pour qui il n’avait pas une once d’amour, cet homme, c’était son frère. Et dans quelques heures, si tout se passait comme prévu, Yoren reprendrait son destin en main et les deux frères Eshbaan seraient bientôt réunis de nouveau. Il était conscient que de se rendre à ce point de rendez-vous pourrait être dangereux. Il ne pouvait pas être sûr que Soren viendrait réellement seul ou s’il viendrait avec un terrible cortège qui, à coup sûr, n’épargnerait pas Yoren. Mais il se devait de prendre ce risque. Pour l’avenir de son pays mais surtout, pour son propre avenir.
    Yoren chevauchait à travers bois, à travers les plaines et il n’aurait su dire depuis combien de temps il avait quitté Telmar. Lorsqu’il leva la tête, il se rendit compte que le soleil, qui tentait de percé les nuages gris, était déjà haut dans le ciel. Malgré l’impatience qui ne se dissipait pas, Yoren se décida enfin à s’accorder une courte pause. Il ne ressentait aucune fatigue mais il concevait que son destrier ne pourrait pas galoper jusqu’au désert ardent de Calormen. Il aurait voulu continuer à pied, ne pas perdre une seconde et arriver à cette confrontation qu’il avait tant espérer à l’instant même où il avait mis le pied sur cette île maudite. Yoren savait que son frère allait répondre présent, en pensant venir à la rencontre d’un nomade qui soutenait Calormen. Ce qu’il ne savait pas, en revanche, c’était comment est-ce que lui-même allait appréhender cette retrouvaille. Il partait dans l’optique de seulement surprendre son frère et de le voir perdre ses moyens mais il savait que la tentation de son épée accrochée à sa ceinture serait forte, peut-être trop. Cependant, il allait de voir se faire violence pour ne pas tomber dans cette facilité. Il devait se montrer plus fort que ça. Rester fier et digne. Son frère l’avait déjà ridiculisé une fois et, avant de reprendre la route, Yoren se jura que ce fût la première et la dernière fois que son frère avait pu se mettre ce ‘luxe’. Ainsi, le Tisroc déchu se remis en scelle et galopa de plus belle. Rapidement, il se retrouva au pied d’une des plus petites montagnes qui séparait Telmar du désert de Calormen. Le salut était proche. Par delà cette montagne s’étendaient les terres de Calormen, ses terres. Dans quelques instants, les sabots de son cheval fouleraient le sable chaud du désert. Dans quelques instants, il serait chez lui. Seulement, tout le monde n’était pas de cet avis. Alors, bien qu’il y ait peu de chance pour que sa route croise celle d’un calormen, Yoren sorti un turban de couleur pourpre qu’il avait rangé au préalable dans une sacoche. Il l’enroula autour de sa tête, rabattant le devant jusqu’à son nez. Seuls ses yeux étaient à présent visibles. Dans un long soupire, Yoren songea que jamais il n’aurait pensé rentrer chez lui tel un voleur. Il y a encore quelques mois, il y était Tisroc. Les gens s’agenouillaient devant lui, s’écartaient pour le laisser passer, le craignaient et bien-sûr étaient sous ses ordres. C’est là qu’il prit conscience à quel point sa vie avait changé du tout au tout.
    Il ne lui fallut pas plus d’une bonne heure pour outrepasser la montagne. Il y était. Enfin. Il pouvait sentir les sabots de sa monture s’enfoncer dans le sable. Cela lui changea instantanément du sol telmarin. Yoren prit une grande respiration, il se sentait revivre. L’air de Calormen, et plus particulièrement du désert, était chaud et pesant mais il y était habitué. Il était né ici, il avait grandi ici et il avait gouverné ici. La cadence du cheval ralentie, à l’instar du soleil qui descendait toujours plus bas. Yoren devait retrouver son frère derrière les dunes qu’il pouvait apercevoir au loin. Dans quelques instants, il y serait.
    Arrivé ‘aux pieds’ des dunes, Yoren laissa son cheval. Il faisait nuit à présent et il y avait peu de chance pour que quelqu’un vienne le lui voler. Il lui laissa de quoi se réhydrater et monta la dune, à pied. Une fois en haut, il se posa sur le ventre, guettant l’arrivée de Soren. Ainsi, seulement quelques minutes plus tard, Yoren pu entendre distinctement le cheval de son frère arriver. Il était seul. Yoren ne pu s’empêcher de décrocher un sourire. Il avait obtenu ce qu’il voulait. Son frère était là, seul. Probablement armé mais cela n’était qu’un détail pour Yoren. À pas de loup, il s’approcha de Soren qui lui tournait le dos. Son cœur battait de plus en plus fort et il pouvait sentir ses poils s’hérissaient sous ses vêtements. Il était impatient, énervé, heureux, excité ; tout cela à la fois. Il avait l’impression que son destin était là, à portée de main, plus accessible que jamais. Tout aussi silencieusement que son arrivée, Yoren sortit son épée de son fourreau. Il n’avait pas l’intention de l’utiliser, du moins, pas de suite, mais il voulait surprendre son frère. D’un geste rapide, il ajusta le voile enroulée autour de sa tête. Bientôt, les deux frères allaient se faire face. Yoren pointa la lame de son épée au milieu du dos de son frère. Malgré l’adrénaline, il résista et ne fit que poser son épée, sans l’enfoncer. Il se racla la gorge et lâcha :

    « Tu es bien naïf d’être venu seul, au milieu de nulle part, à la rencontre d’un inconnu. »

    Sur ces mots, Yoren marcha lentement, la lame toujours pointée sur son frère. Son visage était également toujours caché et la nuit dissimulait également sa figure.

    « Inconnu… Enfin… »

    Il porta sa main libre à son visage et lentement, il enleva le turban qui le masquait. L’expression de son frère fut à la hauteur de ses espérances.

    « Heureux de me revoir, cher frère ? Heureux ou malheureux... »




HJ
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Soren Eshbaan
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren   Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Icon_minitimeSam 2 Mar - 20:47

Un silence reposant. Mais glacial. Soren n'était pas habitué à un tel silence. Il était venu paisible ici, suffisamment méfiant pour savoir se défendre. Il connaissait le désert, il savait comment s'y cacher, comment l'utiliser à bon escient. Il ne pouvait s'empêcher, à chaque seconde qui passait, de sentir un danger. Pour se redonner du courage, il fixait les étoiles, le ciel noir. Priant pour que Zardeenah, la déesse de la Nuit, veille sur lui ainsi que sur son peuple. Ceci suffit à lui redonner courage. Mais dans ce court instant de prière et de réconfort, un homme réussit à se glisser dans la nuit. Ses pas étaient souples, silencieux. Son épée était vive mais toute aussi discrète. Cet homme se posta derrière le Tisroc qui, captivé à présent par les faibles lumières du village, ne remarqua rien. Il avait beau être attentif et méfiant, il ne s'y connaissait pas au fond. Aussi sursauta-t-il lorsqu'il sentit la pointe froide et piquante dans son dos. Des frissons parcoururent son corps quand il entendit la voix de cet homme.

Une voix qu'il connaissait. L'inconnu tourna, afin d'être en face du Tisroc. Celui-ci avait toujours la main sur le pommeau de son épée. Ses doigts serraient le manche avec une force inouïe, faisant blanchir ses phalanges. Mais il s'en moquait. « L'inconnu » se remit à parler, ironisant sur ce terme, tout en dévoilant son visage. Soren crut voir son pire cauchemar. C'était le cas, à vrai dire. Devant lui, droit, grand et fier, se trouvait son frère. Yoren. Ce nom éclata dans son esprit, résonnant jusqu'à le rendre fou. Son cœur se serra, de même que ses doigts sur le manche de son arme. Son corps respirait la surprise, la peur et la tristesse à la fois. Ô combien de fois avait-il rêvé de cette rencontre, de ces retrouvailles ! Mais jamais elles n'avaient effrayé à ce point le jeune Soren. Il ne tremblait pas. Il ne bougeait pas. Il se contentait de regarder son frère dans les yeux. Ces mêmes yeux qu'ils partageaient avec leur défunt père. La colère alluma une étincelle mortelle dans le regard du Tisroc.

« Yoren. J'aurais dû me douter que quelque chose se cachait derrière cette lettre. » finit-il par dire après quelques secondes lourdes de silence. « Je savais que je te reverrais un jour. Je n'espérais pas que ce soit aussi tôt... »

Il était perdu. Il ne pouvait demander de conseils à personne. Ni à ses amis, ni à sa sœur. Crystal...elle avait tant souffert par la faute de Yoren. Soren l'avait détesté pendant des années à cause du mensonge de son frère aîné, et s'était senti idiot, stupide et aussi horrible que lui. Malgré tout, il s'en était presque voulu de prendre le trône de son frère, de le mettre en exil. Il aimait Yoren malgré tout le mal qu'il avait fait. Ils étaient deux frères liés par la même appartenance à un peuple, à un royaume. Deux frères liés par le sang et la chair. Deux frères descendants du Grand Dieu Tash. Deux frères que tout opposait. Soren avait appris dans l'histoire que souvent, les frères s'entretuaient d'une quelconque manière pour le trône, et le père était même parfois victime de la cupidité de ses fils. Il n'avait jamais cru que cette « tradition » arriverait aussi à sa famille. Les deux frères n'avaient jamais été réellement soudés, du moins pas dans leur jeunesse. Ils s'étaient rapprochés étrangement lors du règne de Yoren, quand ils n'étaient plus que tous les deux. Soren ne s'était jamais mal autant comporté que durant ces quelques années.

« Qu'es-tu venu faire ici ? Parler ? Me capturer ? Ou me tuer ? » Il insista sur ce dernier mot avec une froideur qu'il n'utilisait que très rarement. « Je vois dans tes yeux la même fureur, la même promesse, que lors de ton exil. As-tu donc passer tout ton temps, tous ces mois, à planifier ta vengeance ? »

Il se souvenait aussi bien de ce jour que Yoren. De ces deux jours, même. Le jour où il avait déclaré que son frère ne gouvernerait plus. Puis le jour où Yoren avait quitté les terres calormènes. Le palais était encerclé. Yoren devait se terrer quelque part. Chaque allié de son frère avait été défait, capturé, ou s'était rendu. Du moins dans la bataille. Cette bataille, courte mais mortelle. Qui affrontait un peuple contre lui-même. Un frère contre un autre. Un frère contre sa sœur. Crystal regrettait autant que Soren qu'ils doivent en venir aux armes. Mais leur frère ne pouvait plus être raisonné. Son esprit était corrompu par la puissance. Par le pouvoir. Ces souvenirs étaient douloureux pour le jeune Tisroc. Il ne put s'empêcher d'y penser, malgré tout. Il avait encore en mémoire ce fameux regard dont il venait de parler, ce regard qu'il voyait à nouveau. « Tu n'es plus Tisroc, désormais. » prononça-t-il d'une voix glaciale. Yoren ne frémit pas, et se contenta de rire. Un rire démoniaque, fou. Mais cela ne changeait rien. Il était tombé. Il avait perdu. Il partirait en exil. Loin du trône, loin du pouvoir. Soren ne quittait pas les yeux de son frère. Des yeux meurtriers, remplis de haine, de vengeance. Il n'oublierait pas ce regard de sitôt.

« Je suppose que tu n'as donc pas vraiment apprécié l'île dont je t'ai fait cadeau pour le reste de tes jours... Dommage, ses habitants avaient l'air très contents d'avoir un invité privilégié. » ajouta-t-il avec ironie. Si Yoren devait le tuer, il préférait encore ne pas fondre en larmes devant son meurtrier de frère.
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Yoren Eshbaan
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren   Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Icon_minitimeVen 8 Mar - 19:31

    La pointe de l’épée toujours pointée sur son frère, le visage à découvert, Yoren sentait l’adrénaline monter en lui. Il était entrain de vivre un de ces moments qu’il avait maintes fois rêvé depuis qu’il avait été contraint et forcé de quitter Calormen, son pays. L’ancien Tisroc avait même du mal à croire que ce qu’il vivait était réel ; c’était trop beau pour être vrai. Il était seul, au milieu d’un désert, avec son frère, sans que personne ne puisse venir l’arrêter. Bien-sûr, il n’avait pas l’intention d’ôter la vie de son frère ce soir, même si l’occasion était trop belle. Soren, bien que statique, semblait effrayé, en proie au désarroi, face à son destin.
    Yoren jeta un coup d’œil furtif sur la main de son frère qui serrait de plus en plus fort le pommeau de son épée, toujours rangée dans son fourreau. Yoren ne vacillait pas, attendant une réaction de son frère, se tenant prêt à réagir si ce dernier se décidait à sortir son épée. Peut-être était-il trop sûr de lui mais Yoren était persuadé que si duel il y avait, c’était lui et seulement lui qui s’en sortirait vivant. Il avait appris à se battre dès son plus jeune âge, il était réputé comme quelqu’un de très redoutable et n’avait toujours fait qu’un avec sa lame. Soren, quant à lui, était éduqué par des précepteurs et apprenait à connaître Calormen et ses histoires. Il avait également appris le maniement de l’épée bien plus tard que son frère. Et, bien entendu, ses entraînements étaient moins poussés.
    Le lourd silence qui s’était installé entre les deux frères fut finalement brisé par Soren. Yoren sourie en hochant la tête, sans dire un mot. Son frère se doutait de quelque chose mais était quand-même venu seul. Yoren aurait sans doute fait de même mais il ne se serait pas laissé surprendre comme cela, il en était convaincu.
    Yoren sentit son sang bouillir dans ses veines comme si des fleuves de magma avaient remplacé ses vaisseaux sanguins lorsque son frère lui annonça qu’il savait qu’ils allaient se revoir mais il ne pensait pas de sitôt. Comment pouvait-il dire cela ? Comment pouvait-il un jour avoir songé cela ? Il aurait du le tuer tant qu’il en avait l’occasion, quand Yoren était entouré de gardes, face à Soren. Soren aurait alors juste eu à lui planter son épée dans le ventre ou même organiser une pendaison publique. Du moins, c’est ce que Yoren aurait fait, à l’époque. Cela lui prouvait encore une fois que son frère était bien trop ‘gentil’ pour gouverner Calormen. Comment pouvait-il sembler crédible aux yeux de ses ennemis s’il ne pouvait pas prendre de décisions comme cela ? Aux yeux de Yoren, son frère n’avait pas l’étoffe pour être Tisroc. Il s’amusa même à penser qu’il serait digne d’être, à la limite, un prince à Narnia. Soren, qui avait appris l’histoire de Calormen, aurait dû savoir que le sang de la famille devait être versé pour avancer.
    Un sourire mauvais vint étirer les lèvres de l’ancien Tisroc, suivit d’un rire odieux.

    « Soren, Soren… Tu devais me connaître après tant d’années passées à mes côtés. Penses-tu vraiment que je serais venu ici, seul, pour te tuer ? Cela serait bien trop facile et je n’ai jamais été un grand adepte de la facilité. Une fois, j’ai opté pour la facilité et cela ne m’a pas forcément réussi, même si je ne regrette rien. »

    Yoren faisait bien entendu allusion au meurtre de son père. Bien-sûr, grâce à ce meurtre, il était devenu Tisroc et avait pu jouir des avantages que cela engendrait. Cependant, à cause de ce meurtre, il avait été envoyé en exil par son propre frère. Depuis ce jour, il s’était juré de se venger non pas en le tuant aussi facilement qu’il l’avait fait pour son père mais en le faisant souffrir. Le faisant souffrir au plus profond de son âme, au-delà du tolérable. Mais pour cela, il ne devait pas prendre de décisions trop hâtives, car il savait qu’une vengeance impulsive était mauvaise conseillère. Il attendrait le temps qu’il faudra, mais il le savait, il obtiendrait réparation.
    Yoren appuya légèrement sur le torse de son frère avec son épée avant de finalement la ranger dans le fourreau attaché à sa ceinture.

    « Comme tu l’as donc évoqué, je suis venu à ta rencontre pour parler. Nous avons tant à nous dire, petit frère… »

    Nul ne pouvait imaginer ce que deux frères, déchirés par les histoires de famille, de meurtres et de gouvernement, avaient à se dire. À sa grande surprise, Soren sembla avoir pris plus d’assurance, se permettant d’ironiser la situation.

    « C’est vrai qu’ils étaient plutôt heureux de recevoir un vrai Tisroc sur leur île paradisiaque. Mais grâce à eux, j’ai pu apprendre de nouvelles façons de tuer. Ce séjour était très instructif, crois-moi. »

    Yoren se tut un instant puis prit une grande respiration, comme pour montrer qu’il était, en quelques sortes, heureux d’être de retour chez lui.
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Soren Eshbaan
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren   Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Icon_minitimeSam 30 Mar - 23:19

Soren ne reconnaissait pas son frère. Il ne savait même pas comment il pouvait être lié à ce monstre. Enfants, les deux frères n'avaient jamais été proches, séparés par plusieurs années de différence et par un apprentissage différent. Soren était souvent resté dans les jupes de sa mère avant qu'elle ne meure, puis dans celles de sa sœur. C'est sans doute ce qui expliquait sa douceur, sa naïveté, sa compassion. Mais il avait fallu attendre l'adolescence de Soren, plus précisément après le décès de leur père et l'exil de Crystal, que le jeune homme put se rapprocher de Yoren. Il était sa seule famille, après tout. Il lui faisait confiance. Il n'avait jamais réellement vu le côté bestial et sans pitié de Yoren, même s'il savait qu'il s'avérait être un Tisroc dur, intransigeant, un tyran pour certains. Soren ne s'était rendu compte de la vraie nature de l'aîné Eshbaan que quand il avait appris la vérité sur la mort de leur père. C'était la première fois où il l'avait considéré comme un monstre sans cœur. Cette rencontre dans le désert était une nouvelle occasion de le lui rappeler. Toutefois, Soren n'allait pas jouer le jeu de Yoren.

« La facilité, hein ? Je regrette de ne pas l'avoir utilisé... »

Le jeune Tisroc bouillonnait à l'intérieur. Il voulait dégainer son épée, la planter dans le cœur inexistant de Yoren, entendre son dernier souffle. Non, au fond, Soren ne voulait pas la mort de son frère. Il desserra avec un soupir sa main du pommeau de son épée. Il pensait à la même raison qu'il l'avait empêché de faire exécuter son frère, après avoir pris son trône. Il était sa famille. Il l'aimait. Il avait un espoir. Soren était sans doute idiot, et à ce moment précis, sa raison lui criait d'arrêter de se leurrer. Mais il avait pensé que cet exil - qu'il aurait espéré plus long - fasse réfléchir Yoren. Mais l'effet inverse s'était produit. Yoren était plein de colère et d'envie de vengeance. Oui, il aurait dû être pendu, ou décapité, pour tous les crimes commis envers le peuple de Calormen ainsi que celui d'Archenland. C'était juste trop tard maintenant.

« Très bien. Parlons dans ce cas. Je ne suis pas venu pour rien après tout. »

L'ancien Tisroc répondit à son frère à propos des habitants de cette île inconnue de la plupart des gens. Soren ne l'avait pas laissé à des tendres, mais il leur avait fait promettre qu'ils ne le tueraient pas. Ils pouvaient le blesser, le pourchasser, l'enfermer, tout, sauf le tuer. Mais visiblement, Yoren, loin d'être entourés de serviteurs et d'avoir tout à sa disposition, avait su se débrouiller. Faible, sans doute affamé, désarmé, il avait réussi à s'échapper. Et ceci n'avait été possible que si les indigènes de l'île avaient été tués...comme le sous-entendait l'exilé. Soren ferma les yeux un court instant, pensant à ces étrangers désormais sûrement morts, qui malgré leur culture et même leur langue différentes avaient su dépasser cela pour conclure un pacte. Il avait sous-estimé Yoren. Encore une fois. Mais cette fois-ci, ça n'arriverait pas. Il décida donc d'ignorer les derniers mots de son frère, et reprit la conversation.

« Une simple lettre aurait suffi. Mais je sais que tu aimes te donner en spectacle. Tu as dû rester discret ces derniers temps, je suppose ? Dur pour toi. Mais je dois dire, je suis impressionné que tu aies réussi à t'échapper et à retrouver une aussi bonne mine. »

Il était plutôt sincère. Il réfléchit d'ailleurs à ses derniers mots. Yoren allait bien, oui, très bien même. Trop. Plus que cet air de satisfaction arrosé de l'arrogance et de la fierté qui le caractérisaient. Il se savait victorieux dès le début. Pourquoi était-il si confiant ? Il était revenu sur le continent, certes. Mais il n'était qu'un homme. Il était seul, il devait se cacher. Soren jeta un coup d’œil sur le corps entier de son frère. Il respirait la dignité, sa posture même en témoignait. De même, malgré l'obscurité, le jeune Tisroc semblait distinguer des vêtements propres, neufs. Il regarda à nouveau le visage fier de Yoren. Parfaitement rasé, pas une trace de fatigue, aussi frais que durant son règne. Il ne fallut pas longtemps à Soren pour deviner le reste.

« Mais bien sûr, tu es allé rejoindre ton cher ami Edwin, n'est-ce pas ? Tu lui enverras mes amitiés. Je crois qu'il a peu apprécié le fait que je profite de son bref voyage pour t'exiler et briser l'alliance. »
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Yoren Eshbaan
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Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Vide
MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren   Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Icon_minitimeDim 16 Juin - 22:21


    La scène qui était entrain de se dérouler pouvait sembler irréelle, improbable. Le Tisroc actuel et un Tisroc déchu réunis au beau milieu de nul part, dans le désert Calormen, en pleine nuit loin de tout et surtout de tous. À la lueur des étoiles, Yoren pouvait facilement distinguer les traits de son frère. Même physiquement tout, ou presque, les opposait. Tout deux avaient une allure fière mais Soren paraissait toujours plus complaisant, plus souriant, plus candide. Yoren, quant à lui, affichait toujours un air autoritaire, renfrogné, voir machiavélique. Non, ils ne pouvaient pas être frères… Petits déjà, alors qu’ils n’avaient que deux ans d’écart, un énorme gouffre séparait les deux frères Eshbaan. Leur jeune sœur, Crystal, était le seul lien entre eux. Mais aujourd’hui, tout était différent. Plus rien, mis à part le sang, ne liait Yoren à Soren. Chaque mot, chaque souffle, chaque geste que faisant son cadet mettait Yoren hors de lui et provoquait en lui une terrible envie de meurtre. Il avait envie d’embrocher son frère en plein milieu du désert Calormen et de l’enterrer dans le sable comme si de rien était, il voulait en finir au plus vite pour que toute cette histoire soit derrière lui, à jamais. Mais il voulait à la fois prendre son temps et savourer sa vengeance. Tout cela était paradoxal, il en avait conscience. Mais il savait également que la deuxième option serait la meilleure. Patience et intelligence seraient les maîtres mots. Même si son frère, inconsciemment, ne faisait qu’attiser son envie de lui ôter la vie ce soir. Entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un pas que Yoren avait depuis bien longtemps franchi.

    « Non, toi tu confonds facilité et lâcheté. Tu n’as pas eu le cran de m’ôter la vie. Tu as préféré m’envoyer sur une île, en espérant que ses habitants feraient le travail à ta place. Mais à quoi bon ressasser ? Tu n’as pas su saisir cette unique chance et aujourd’hui, je suis revenu. Mais laisse-moi te donner un conseil, de frère à frère. La prochaine fois que tu tiens au fer quelqu’un qui t’a importuné auparavant, n’hésite pas à le tuer car c’est ce que le peuple attend. Que tu te montres à la hauteur, que tu prouves que personne ne doit te causer de tort. »

    Yoren était à la fois sarcastique et sérieux. Il savait que beaucoup de personnes guettaient le moindre signe de faiblesse chez les hommes de pouvoir, prêts à saisir l’opportunité et détrôner le roi (ou en l’occurrence, le Tisroc). Il savait également que cela pouvait laisser la porte ouverte à tant d’autres choses et que la crédibilité de Soren pourrait être remise en question, ou non… Bien-sûr, Yoren voulait plus que tout au monde voir son frère échouer mais il ne voulait pas que quelqu’un subtilise sa place sur le trône de Calormen. Il ne voulait pas que l’image de son pays, de sa patrie s’affaiblissent à cause de fautes commises par son jeune frère. Il voulait que, le jour où il siégerait à nouveau sur Calormen, l’image que son pays renvoyait n’ait pas été ternie par l’innocence (ou la non connaissance) de Soren. Mais après tout, peut-être qu’il sous-estimait son frère… Non, ce n’était pas possible. Jamais il ne se trompait. Il était Yoren Eshbaan après tout. Celui-ci salua théâtralement son frère lorsqu’il lui déclara qu’il était impressionné de le voir revenir ainsi, dans une telle forme.

    « Est-ce se donner en spectacle que de rencontrer son petit frère en pleine nuit, dans le désert de Calormen, sans aucun témoin ? »

    Intelligemment ou pas, Yoren décida d’ignorer la remarque de Soren. Il ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi il était ‘impressionné’. Yoren était persuadé que, d’entre eux deux, il était celui qui avait le plus de volonté. Et seule sa volonté l’avait poussé à rentrer sur le continent, à ne pas baisser les bras, à redevenir comme il était avant son exil.  Le cadet des Eshbaan jaugea brièvement Yoren et compris rapidement où il se trouvait depuis son retour. À Telmar, hébergé par le roi en personne, Edwin, son meilleur ami. Yoren acquiesça d’un signe de tête, un sourire aux lèvres.

    « En effet, cher frère. Dois-je également transmettre tes amitiés à son dragon, à cette imbécile de Susan et… oh… À cette chère Anémone ? Son cachot n’est pas très grand et le pain sec pas vraiment ragoutant mais elle commence à s’y faire, je crois. »

    Yoren laissa échapper un rictus diabolique. Il revoyait avec délectation l’image des prisonniers enfermés dans les cachots étroits et humides de Telmar. Puis il se tût instant, hésitant avant d’ajouter

    « Et, tant que j’y suis. Sache que je ne suis pas revenu de cette île à la nage. Des semblants de pirates calormènes sont venus me chercher là-bas au bout d’un certain temps. Prends garde petit frère, il semblerait que tu as un traître dans tes rangs. »

    Bien-sûr, cela n’était pas vrai mais ça, Soren ne pouvait pas le savoir.
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren   Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Icon_minitimeMar 23 Juil - 20:24

Voilà plus d'un an et demi que les deux frères ne s'étaient pas vus. Un an et demi qu'ils n'avaient pas partagé un regard si différent dans des yeux pourtant si semblables. Yoren et Soren avaient tous deux hérité des yeux bruns et des cheveux noirs de leur père. Leur père assassiné par l'un d'eux. Yoren n'était pas le portrait craché de son père, mais on y retrouvait des ressemblances signifiantes. Son frère savait très bien faire la différence, à commencer par le regard froid et dément de l'ancien Tisroc. Il avait réussi à l'amadouer pendant plusieurs années avec des yeux doux et compatissants, des yeux fraternels, des yeux faux. Des yeux qu'il avait abandonné désormais. Yoren reprit la conversation, parlant du fait que Soren aurait du le tuer quand il en avait l'occasion. A ces mots, le jeune Tisroc aurait voulu tirer son épée et embrocher son frère sans la moindre pitié. Mais il n'était pas comme lui, il ne voulait pas agir comme il l'attendait. Il savait que son frère avait raison, que ne pas l'avoir exécuté constituait une preuve de faiblesse.

Mais Yoren ne savait rien. Soren se mit à trembler pendant quelques secondes. Il aurait été tout à fait capable d'envoyer son frère au bourreau sur la place publique de Tashbaan, afin que chaque habitant puisse assister à la décapitation sanglante mais nette du tyran. Il restait jeune, et un certain goût pour les combats et même la guerre - il avait ressenti une satisfaction unique en prenant Archenland, bien qu'il l'ait ensuite regretté - le laissait souvent impulsif dans ses décisions. Non, ce fut la pensée de son père, ami de la paix, qui l'avait convaincu d'agir avec plus de sagesse. Sans compter une autre personne aussi chère aux yeux de Soren qu'à ceux de Yoren... « Je ne t'ai pas ôté la vie parce qu'une autre personne tient à toi. Te rappelles-tu de Crystal ? Ou l'as-tu effacé de ta mémoire lorsque tu l'as forcé à l'exil ? » Ces points avaient été abordé lorsqu'ils avaient capturé Yoren, mais Soren ne pouvait s'empêcher de vouloir en discuter directement avec son frère. Face à face.

« Tu peux me haïr autant que tu veux, mais je sais que tu ne pourras jamais haïr Crystal. Tu ne serais jamais capable de l'exécuter. Et elle n'est pas capable de le faire non plus. C'est grâce à elle que tu es encore en vie. Pas grâce à moi. » Il aurait voulu en rajouter. Il aurait voulu lui rappeler des souvenirs, car il avait toujours vu la complicité de son frère et de sa sœur lorsqu'ils étaient plus jeunes. Et malgré le fait que leurs idées soient opposées, un lien incassable les liait. Il aurait pu s'excuser de ne pas avoir été le frère dont Yoren avait toujours rêvé. Mais il ne voulait pas avoir l'air mélodramatique devant celui qui à présent était son pire ennemi, celui qui aurait voulu le torturer physiquement et mentalement avant de le tuer de la pire manière qu'il soit. Celui qui ne le considérait plus comme son frère. Alors il se tut et laissa Yoren penser à Crystal. Quoiqu'il en dise, Soren savait que son frère tenait réellement à Crystal, et il était persuadé de ne pas se tromper. Si jamais l'ancien Tisroc était près à tuer sa propre sœur, le jeune calormène ne saurait plus quoi faire devant un tel monstre.

La conversation dériva sur la cachette de Yoren. Le Tisroc se doutait très bien que son frère avait cherché refuge chez son ancien ami, le roi Edwin de Telmar, et que ces derniers étaient sûrement en train de comploter pour récupérer leur ancien empire si parfait à leurs yeux... L'exilé ne nia pas mais tourna la conversation à son avantage. Soren sentit ses poings se serrer tandis que son frère aîné parlait du dangereux don d'Edwin, de la reine Susan, et bien sûr d'Anémone. Il insista sur cette dernière, et le jeune Tisroc comprit que Yoren savait parfaitement le lien qui les unissait. Il savait que Soren tenait à Anémone, il l'avait souvent défendu devant le tyran qu'il était à l'époque. Bien sûr, Yoren savait faire rager son petit frère. Soren s'efforçait de délivrer son esclave mais sans succès jusqu'à présent, et il était furieux d'entendre l'exilé en parler aussi facilement.

« Tu es tombé si bas que tu t'amuses à contempler la misère d'une esclave emprisonnée ? N'as-tu rien de mieux à faire ? Mais tu as raison, habitue-toi aux cachots, tu risques d'y retourner plus tôt que tu ne le penses... » La voix de Soren tremblait au début, mal assurée, mais la dernière phrase avait été prononcé dans un murmure glacial digne de Yoren. Tout en parlant, il avait pensé à ces prisonniers de la fête d'Archenland, comme Anémone et Susan, mais aussi à tous les autres. Tous ces Calormènes qui avaient été capturés par les Telmarins récemment, sous l'ordre du Tisroc, par imprudence ou par surprise... Soren avait fait repris le trône de son frère afin d'apporter la paix à Calormen, mais il semblait que ce ne soit pas encore ça. Yoren en profita d'ailleurs pour augmenter la confusion qui régnait dans l'esprit de son petit frère, comme s'il avait lu dans ses pensées.

Le Tisroc resta silencieux, sans quitter l'exilé des yeux pour autant. Il ne pouvait savoir s'il s'agissait de la vérité ou non, venant de la bouche de son frère... Il savait qu'il avait des traîtres dans ses rangs, il s'en doutait, surtout dans les espions. A vrai dire, il essayait d'en coincer un. Mais les pirates... Personne ne pouvait contrôler les pirates, encore moins le Tisroc, mais il lui semblait étrange qu'ils décident d'aller chercher Yoren sur son île d'exil. Sans parler du fait que...personne n'était au courant de là où il était censé avoir été exilé. Il avait certes embarqué sur un bateau, au port de Tashbaan, en plein jour, mais la nuit venue, la direction avait été changée afin que personne ne puisse suivre le bâteau. Soren avait fait encouragé des rumeurs comme quoi Yoren avait été enfermé dans de vieux tombeaux au milieu du désert et que quelqu'un venait vérifier qu'il était vivant de temps à autre ; ou encore qu'il avait été exilé dans les terres du sud, où quelques peuples nomades vivaient encore bien que les terres y soient hostiles par leur sécheresse et leur dangerosité.

Non, personne n'avait pu aller chercher l'ancien Tisroc. Alors Soren sourit - un sourire difficile comme s’il n'avait pas sourit depuis des semaines - et recula d'un pas sans cesser de fixer les yeux de son frère. « Il semblerait que tu te sois invité de la compagnie, mon cher frère. Je comprends. Comment le fameux et le très craint Yoren Eshbaan pourrait se retrouver seul sans sa cour habituelle de pigeons hypocrites et ingrats ? J'ai vite fait de les virer de ma vue. Certains sont encore à Calormen, attendant sûrement que tu viennes les chercher à bras ouverts ; mais la plupart ont...comment dirais-je ? la tête raccourcie. » Il n'avait pas voulu répondre à la provocation précédente de Yoren à propos de l'exécution des ennemis, mais il n'avait pu s'empêcher de dire à son frère que ses précieux alliés étaient morts. Pourtant, les plus intelligents - et par conséquent, les plus proches de son frère - étaient ceux qui connaissaient le mieux Calormen, et Soren n'avait pu les éliminer d'un coup d'épée ou de hache. Certains étaient emprisonnés, d'autres simplement surveillés.

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I'm watching over you.

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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren   Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Icon_minitimeDim 25 Aoû - 19:57

    Ils ne se connaissaient pas aussi bien comme deux frères devaient se connaître mais pourtant, chacun semblait connaître les faiblesses de l’autre. C’était à croire que, durant toutes ses années vécues ensemble, Yoren et Soren savaient au fond d’eux que ce moment arriverait un jour et qu’ils n’avaient cherché qu’à connaître les points faibles de l’autre. Du moins, c’était comme cela que Yoren percevait la chose. Pour autant, il avait toujours existé un lien immuable entre les deux frères Eshbaan et ce lien portait un nom. Crystal Eshbaan. La sœur cadette de Yoren. Cette sœur qui, autrefois, était si proche de Yoren. Avant que la soif de pouvoir de Yoren ne devienne trop pesante, leur relation était fusionnelle. Si fusionnelle que beaucoup ne comprenait pas et enviait ce lien, en particulier Soren, leur jeune frère. Yoren avait d’ailleurs toujours songé que son frère était une pièce rajoutée à cette entente si parfaite, la cinquième roue du carrosse. Aujourd’hui, Soren pensait, à tort ou à raison, que Crystal restait la première faiblesse de Yoren. Et lorsqu’il prononça son nom, ce dernier résonna comme un coup de tonnerre dans le crâne de Yoren. Depuis qu’il avait accusé et exilé sa jeune sœur, il s’interdisait d’y penser car il savait pertinemment qu’en y pensant, tout pourrait basculer. Il tâchait, parfois en vain, d’enfouir l’amour fraternel qu’il lui portait. Et ça, Soren l’avait bien compris. Sa phrase fît un électrochoc pour Yoren. Il savait que plus rien ne serait comme avant entre lui et sa sœur. Jamais elle ne pourrait lui pardonné ce qu’il avait fait subir à leur famille. Mais ce qui était fait ne pouvait être défait. Et à vrai dire, Yoren ne le déferait pour rien au monde. Il ne regrettait aucun de ses choix. Si ce n’est peut-être de s’être fait doubler par Soren sans s’en être rendu compte. Et à cette pensée, la nostalgie de l’ancien Tisroc fît rapidement balayée par sa soif de vengeance, de réussite et de pouvoir. Chassé le naturel, il revient au galop. Yoren se rendait compte que, pendant l’espace d’un instant, il avait laissé sa fierté lui échapper. Il savait que son regard avait changé au moment même où il avait entendu le nom de Crystal. Bien-sûr, ce changement n’avait duré que quelques secondes mais suffisamment assez pour que Soren s’en rende compte. L’ancien Tisroc se devait d’agir vite et de transformer cette faiblesse en force. Il n’avait guère le choix. Alors que son frère continuait de parler, Yoren réfléchissait. Tout allait se jouer cette nuit. L’avenir des Eshbaan allait se jouer cette nuit. Le devenir du royaume de Calormen allait se jouer cette nuit. Entre quatre yeux. Yoren allait devoir se rattacher à l’amour que portait son frère à sa grande sœur comme à une bouée de sauvetage. Inconsciemment, Soren venait de donner une idée à Yoren. Une idée qui, si correctement exploitée, pourrait le faire remonter sur le trône de Calormen. Cela n’allait pas être facile mais il ferait son possible pour la mettre en œuvre.
    Pour la première fois depuis le début de cet entrevu, Yoren détacha son regard de celui de son frère. Il tourna légèrement le visage et se mis à contempler le vide autour d’eux, éclairé par la lune. Il prit une grande respiration et lâcha le pommeau de son épée qu’il tenait depuis plusieurs minutes maintenant. Il amena ses mains à son visage puis ferma les yeux. Deux secondes. Trois secondes. Cela pouvait être à double tranchant : Soren pouvait choisir de croire à cette prise de conscience soudaine ou pouvait choisir de profiter de ce relâchement pour embrocher Yoren. Ce dernier rouvrit brusquement les yeux. Chacun de ses gestes étaient maîtrisés, calculés à l’avance. À nouveau, Yoren respira profondément, et d’une voix faussement chevrotante, il finit par reprendre la parole.

    - Nous ne sommes finalement pas si différents toi et moi. On aime taper là où ça fait mal, on connaît les faiblesses de nos ennemis et on en joue. Tu peux me parler de la mort des mes partisans, je ne m’en soucie guère. Ils ne sont pas irremplaçables, fort heureusement.

    Yoren se tût un instant, réfléchissant s’il était sage de dire ce qu’il allait suivre.

    - Cependant, je tiens tout de même à te féliciter. Tu as su aborder un point sensible. Je n’irais pas jusqu’à dire que tu as trouvé ma faiblesse. Non, cela serait probablement exagéré car je sais que tu ne ferais jamais de mal à Crystal…

    Sa voix se brisa. Faussement.

    - Elle sera à jamais le seul et unique lien qui maintient en vie ce qu’il reste de notre famille. Et voilà pourquoi j’ai cherché à te rencontrer ce soir, loin de tout. Ma soif de pouvoir a fait que j’ai malheureusement… tué notre père. Ce que j’ai fait est impardonnable et d’ailleurs, je ne cherche pas à me faire pardonner. Comme je te l’ai dit, je ne regrette rien. Mais nous sommes arrivés à un point de non-retour cher frère et je pense qu’il est temps de prendre une décision qui nous sied à tout les deux et surtout, qui cessera de déchirer ce qu’il reste des Eshbaan. Crois-moi que ce que je vais te dire m’arrache la gorge mais la fierté de notre nom et de notre patrie est en jeu…

    Yoren intensifia son regard et finit par conclure

    - C’est pourquoi je souhaite te proposer une trêve. Bien-sûr, tu te doutes que je ne renoncerais jamais au trône qui me revient de droit mais il serait sage pour notre peuple d’éviter une nouvelle guerre. Il doit y avoir un moyen Soren, une négociation possible. Une solution pour que nous sortions tout les deux gagnants et que Calormen soit honoré.

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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren   Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. | Soren&Yoren Icon_minitimeVen 25 Oct - 16:31

Yoren abandonna rapidement l'idée de ses partisans perdus. Le jeune Tisroc voyait que ses paroles avaient eu un effet sur son grand frère ; mais à quoi pensait-il ? Les deux frères ennemis continuèrent de se fixer longuement, jusqu'à ce qu'un silence s'ajoute entre eux. Pendant un instant, il sembla à Soren que l'ancien Tisroc éprouvait quelque chose. Qu'il se souvenait du passé. Qu'il avait en réalité un cœur. Le jeune Eshbaan sentit un frisson le parcourir, et eut un espoir, un fol espoir. Peu après, Yoren lâcha son arme et plongea son visage dans ses mains. Soren aurait alors pu regarder son frère bouche bée. Que se passait-il ? Toutes ces fois où il avait rêvé de faire la paix avec son frère, d'être à nouveau une famille avec lui et Crystal... Était-ce encore possible ? Il semblait que l'exilé pensait à la même chose, puisqu'il en parla peu après. Le Tisroc écouta son frère avec attention, réfléchissant à chacun des mots qu'il prononçait.

Il semblait que jamais il n'avait dû prendre une décision aussi terrible. Lorsque Soren avait appris la vérité à propos de son frère, il n'avait pas hésité une seule seconde sur la bonne chose à faire, de même qu'il avait fait confiance à sa sœur lorsqu'elle lui avait demandé d'épargner leur frère aîné de la peine de mort qu'il aurait dû recevoir. Mais plus Yoren parlait, plus le jeune homme doutait de ce qu'il devait faire, devait dire, devait penser. Emmener Crystal dans la conversation pour faire mal à l'exilé semblait à présent faire l'effet inverse. Yoren avoua, encore une fois, qu'il ne regrettait rien, quant au meurtre de leur père et à l'exil forcé de leur sœur. Mais il mit au jour un point clé, un point sensible, que les deux frères avaient évité soigneusement jusqu'à cet instant. Rien ne pourrait redevenir comme avant, rien ne pouvait être effacé, rien ne pouvait être pardonné. Ils étaient en effet condamnés à se haïr et à chercher la vengeance jusqu'à leur mort. A moins que...

Soren en aurait presque ri si la situation n'avait pas été aussi sérieuse et déterminante pour leurs destins. La question n'était même pas là, à vrai dire. Devait-il tout simplement croire les soudaines bonnes intentions de Yoren, comme si celui-ci avait soudain pris conscience de l'ampleur des conséquences de leur haine mutuelle ? Le jeune Tisroc resta assez choqué et silencieux pendant un long moment. Il détourna ses yeux de ceux de son frère et fit quelques pas dans le sable. Il ramassa au passage l'arme de Yoren, même si celui-ci devait avoir bien d'autres lames cachées sous sa tunique. D'une voix sèche, il finit par répondre à ce dernier, toujours sans le regarder : « Je n'ai jamais voulu le trône. Tu as raison, il te revenait, et je n'aurais pas pu le prendre à moins de t'exiler ou de te tuer. Par les lois qui gouvernent l'empire depuis des siècles, tu n'as désormais plus aucun droit sur le trône, pas tant que je suis en vie. A vrai dire, jamais tu n'auras à nouveau le moindre droit à Calormen, moins encore qu'un misérable esclave acheté par un pauvre fermier dans le sud. »

Il savait qu'il allait loin, trop loin. C'était à la fois pour exprimer sa colère, sa haine envers ce frère qui lui avait menti tant de fois ; mais aussi pour tester ce dernier. Garderait-il sa proposition fixe ? Oh oui, sûrement. Yoren n'était pas du genre à abandonner. Que ce soit de la comédie ou non, il ne changerait pas de plan, pas tant que son petit frère ne lui donnerait pas une réponse formelle et précise. Lentement, Soren essaya de formuler quelque chose qui ressemblerait à une tentative d'accord, sans pour autant être d'accord avec l'idée que lui proposait l'exilé. « Je ne vois pas comment Calormen pourrait être honoré. Dans quelques siècles, la seule chose que l'on se rappellera de cette époque est notre querelle pour un trône que nous ne méritons pas. Le nom de notre père sera évoqué dans les histoires ; nos noms seront vite oubliés et ridiculisés. Aucun de nous deux ne sortira gagnant, et l'empire ne sera pas honoré. » Il soupira puis rajouta, doucement, presque dans un murmure : « Malgré tout, je suis prêt à t'écouter. Aurais-tu une idée en tête ? Pour le bien de notre peuple. » Cette dernière phrase n'était pas anodine. Bien que Soren ait dit quelques instants plus tôt que Yoren n'avait effectivement plus aucun droit sur Calormen, il lui laissait un espoir.

Un dernier et fol espoir, se dit le jeune Tisroc. Un espoir qu'ils pouvaient arrêter toute cette haine qui les détruisait, détruisait leur famille et détruisait leur peuple. Un espoir que Yoren comprendrait aisément et dont il pourrait même profiter. Oui, Soren faiblissait mais il ne renonçait pas complètement à la proposition que lui tendait son frère. Il pouvait encore reculer ; mais il n'aurait pas de regrets. Du moins, il ne pensait pas avoir de regrets après cette entrevue. Les regrets étaient bien trop nombreux dans cette famille, il valait mieux les oublier. A la place, le jeune homme essaya de réfléchir de son côté. Les quelques idées qu'il avait paraissaient tellement idiotes, tellement farfelues et irréalisables... « Si les choses avaient été différentes, je n'aurais pas eu à te traiter ainsi. Peut-être aurais-je levé ton exil, peut-être t'aurais-je invité au palais ou t'aurais offert une demeure aussi grande que le palais, où tu aurais profité de tout ce que tu avais avant... Mais je suppose bien sûr que cela ne t'aurait pas suffi. Il me faut donc oublier l'idée où Crystal prend notre place et pourra très bien s'en sortir en combinant nos deux manières de gouverner... De toute manière, notre sœur a actuellement bien d'autres projets, comme celui de se marier à l'homme qu'elle aime dans quelques mois. Il est vrai qu'il serait préférable pour elle que ses deux frères soient tous deux en vie et présents à son mariage... » Des paroles laissées au hasard, comme désespérées. Car oui, Soren commençait à perdre la fierté derrière laquelle il se cachait depuis quelques instants. Il ne pouvait pas jouer au fort avec Yoren, il n'avait jamais pu. Il perdait le fil de la situation et le savait très bien.

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