Jusqu'ici, qu'as-tu vécu ?
Mon nom est Petterson. Edwin, Gabriel Petterson. Je n'avais jamais su pourquoi mes parents m'avaient appelé Gabriel, car je n'ai jamais été un ange. D'après une source visiblement sûre, j'ai appris bien plus tard d'ailleurs, que mon prénom était Gabriel, mais que j'avais réussis à me faire appeler Edwin par tous. Je suis né un dix-huit juillet, il y a de là vingt-trois ans. Pour revenir aux quelques mots précédents ; je crois qu'en réalité, j'avais simplement un physique angélique. Blanc, blond aux yeux bleus. C'était un physique envié par beaucoup. Mais passons... Ma naissance n'a pas été un moment joyeux, et je n'ai su pourquoi qu'à l'âge de six ans. Ma mère avait dit quelque chose de semblable à « Mon fils, lorsque tu es né, tu n'étais pas tout seul. Vous étiez deux... » et j'ai compris bien plus tard qu'elle voulait dire que j'avais eu un jumeau ou une jumelle et qu'il ou elle m'avait été arraché par quelqu'un. On ne savait pas ce qui s'était passé, ni comment, ni pourquoi, mais c'était arrivé.
Mon enfance était différente de la plupart des autres enfants. Mes parents n'étaient pas riches, ils n'étaient pas pauvres non plus. Mais mon père devait travailler pour deux, tandis que ma mère s'occupait de mon éducation elle-même. Puis elle m'apprit à faire à manger, à aller couper du bois, à aller chercher les courses nécessaires à notre vie pour les soupers de chaque soir, et elle cultiva même dans notre jardin pour éviter d'acheter trop au marchand. Mon père était maçon et n'avait pas toujours du travail. Il nous arrivait donc parfois de ne pas avoir tout ce dont on avait besoin. Je l'avais vite compris, et j'aidais toujours mes parents. J'appris rapidement ainsi à devenir autonome, indépendant et sérieux. J'étais un peu un adulte avant l'âge. Ce qui ne m'empêchait pas pour autant de faire des bêtises comme tous les enfants. En grandissant, je pris connaissance de ma famille assez nombreuse. Mes oncles et tantes archelandais & telmarins, mes grands-parents archelandais et telmarins; et co.
En fait, ma mère venait de Telmar et avait suivit mon père par amour. Je trouvais ça stupide, dans un sens on a pas à faire de sacrifice par amour. Mais qu'est-ce-que je savais de l'amour, après tout ? Puis vint le jour de mes treize ans. Ce jour-là, nous rendîmes visite à mes grands-parents maternels, logeant à Telmar. Ce jour-ci, j'eus une véritable épée, commandée chez le forgeron. Elle était solide, brillante, elle avait un bon poids pour un garçon de mon âge, et mon grand-père m'entraina à l'escrime dans la cour, chez lui. Je me suis pris des coups, mais je n'osais pas le toucher. La vérité était que mon grand-père était un homme fort et rapide, il avait fait partit des soldats de l'armée telmarine, et en faisait toujours partit. Oui, ici, il n'y a pas d'âge pour faire la guerre. Je restais une semaine chez mes grands-parents, seul à m'entrainer avec mon grand-père. Lorsque je retournais chez moi, mon père me dit que j'irais au moins une fois par semaine m'entrainer avec mon grand-père, chez lui. Je ne voyais aucun inconvénient, car dans ma vie, je n'avais jamais renoncé à quoi que ce soit, dès que quelque chose, une idée folle même ; me venait en tête, je devais la réaliser.
J'avais quinze ans lorsque ma mère eut un nouvel enfant. Cet enfant, c'était mon petit frère, Caelan. C'était un nom dont je ne connaissais nullement l'origine, mais ma mère m'avait dit qu'elle l'avait connut d'un homme qui ne venait pas de notre monde, il y a quelques années. J'appris aussi que le prénom « Edwin » venait de mon arrière grand-père, disparu aujourd'hui. Oui, car il s'avérait qu'il avait été telmarin, et qu'au fil des années, il s'était rendu compte que ses enfants n'avaient pour amis que des archelandais. Mes grands-parents avaient donc décidés d'aller vivre dans un village reculé en Archenland. Mes parents étaient donc nés ici – du moins mon père, car ma mère était une pure telmarine et avait suivit mon père à compter du jour où elle en était tombée amoureuse. Il fallait croire que la destinée était que notre famille était partagée-liée par Telmar & Anvard. Il était donc peut-être naturel que je me sente plus proche de cette terre.
Lorsque j'eus dix-sept ans, mon père me dit qu'il avait besoin que je l'aide à bâtir une nouvelle maison, à Telmar. Les raisons qui le poussait à vouloir faire ça étaient d'une part, que nous avions peu de place pour vivre chez nous, que les parents de ma mère étaient à Telmar, que je voulais partir vivre à Telmar moi-même, et que mon père et moi, nous voulions faire ce projet ensemble. Nous partîmes donc une semaine sur deux chez mes grands-parents qui nous abritaient le temps de bâtir notre nouvelle demeure. Nous mîmes cinq mois et demi à la finir finalement. Nous mîmes un certain moment avant de réussir à tout emménagé à Telmar, et je restais quelque temps avec eux, une année précisément.
Puis vint le jour de mes dix-huit ans. J'avais enfin une maison, certes achetée, mais à moi. Je vivais au cœur de Telmar, et j'appris à connaître les autres, sans vraiment leur accorder toute mon attention. Vous savez, je ne suis pas antisocial, je n'ai juste pas envie de m'attacher aux gens. Qui sait ce qui pourrait advenir dans l'avenir ? Personne. Je cherchais d'abord à me faire engager quelque part afin de pouvoir gagner ma vie comme il se devait.. Puis finalement, un jour, lors d'un duel à l'épée dans la rue, je me suis tenté à combattre. J'ai battus mon adversaire, et un espion de Caspian m'avait vu combattre. Il me mena jusqu'au palais royal où Caspian me proposa d'être soldat. J'acceptais, et fis mes preuves au combat, et j'étais à son service. Puis un jour, il me nomma son espion, et j'eus l'impression d'avoir plus d'importance encore. La vérité était que pour moi c'était un travail comme un autre...
J'étais doué dans ce que je faisais. Calme, discret, j'utilisais toujours les bons mots dans les bonnes circonstances. Une nuit, j'entendis parler d'un prêtre dans un village reculé de Telmar, qui semblait avoir un frère sorcier – pactisant avec les forces obscures. Cela me plaisait, et je décidais d'aller interroger le prêtre sur l'endroit où vivait son frère. Il me donna ma réponse et je partis en direction d'une maison très reculée, vers la forêt. Je me souviens encore qu'il était environ une heure du matin lorsque j'ai pu arriver chez lui. Il aurait put être ermite, mais non. La vérité était qu'il refusait de rester au village car certaines personnes voulaient le savoir mort, car il ne se servait que de magie noire. Je rentrai chez lui et je m'installais à sa table. C'était un homme mystérieux, vêtu de noir, et énigmatique. Il me plaisait bien. A peine assit, il me demanda si je désirais connaître mon futur proche – proche c'est à dire dans l'année qui suivait.
J'acceptais, après tout, qu'avais-je à y perdre ? Je le regardais retirer sa capuche ; et je le regardais avec admiration, et sans savoir pourquoi, je sentais que je lui faisais confiance, quoi qu'il puisse me dire. «
Ton nom est Petterson. Tu te prénommes Gabriel, Gabriel Edwin. Je sais, tu voudrais me dire que ton prénom est Edwin ; mais tes parents ont pensé que tu serais un enfant modèle, un ange. Quelle ironie. Sans t'en rendre compte, au fur et à mesure des années tu a détesté ce prénom et t'es tourné vers Edwin. Déjà petit tu t'étais tracé ce futur... Futur que je vais désormais te conter. Tu t'es allié à une puissance telmarine, et vit sur cette terre car tu l'as décidé toi. Tes parents et Caspian n'y sont pour rien. Tu as un don. Le don de contrôler chaque mouvement, chaque pensée sans t'en rendre compte. Ainsi, tu t'es proclamé espion du roi. Ainsi, tu as fait déménager tes parents ici. Ce sont de lourdes et soigneuses décisions, et ils pensent tous que ce sont eux qui les ont prises. Ils se trompent... Tu t'es créé un destin unique mon garçon. Une guerre aura lieu. Durant cette guerre, tu vas gagner du pouvoir, et tu seras plus redoutable que personne n'a jamais oser le croire. Tu seras devenu un des maitres de l'obscur. Mais tu ne seras pas seul... »
Je restais un moment à écouter toutes ses paroles, en les mémorisant bien toutes, puis je me posais certaines question. Comment cela se faisait-il que je puisse avoir un don ? Comment serais-je un maitre de l'obscur ? Ça me semblait assez... étrange. En fait, je n'avais jamais fait de réelle différence entre le bien et le mal. Mais je savais juste que je détestais les gens heureux, peut-être parce que j'avais un jour apprit que ma mère avait failli mourir en accouchant. Peut-être car en plus, elle venait d'accoucher d'une fille qu'elle avait perdu. Cette fille, c'était ma « jumelle » que je n'avais jamais connu. Ma mère avait prétendu qu'elle était probablement kidnappée, ou morte. Depuis que j'avais su cela, j'avais toujours penser que la vie n'était pas faite pour espérer vivre quelques instants heureux. Elle est faite car c'est notre seule chance de connaître la vie sur terre... Moi, ma vie je l'avais toujours vu comme une chance, et je ne voulais pas prendre de décisions et choix au hasard.
La réalité c'est que j'avais tous les pouvoirs sur ma vie, c'était ainsi mon don. Lorsque je prenais une décision ou désirais quelque chose, inconsciemment, j'imprégnais mes désirs dans les esprits des gens, et d'eux-mêmes ils exauçaient mes envies. Je remerciais le sorcier, et je lui dis que si ce qu'il m'avait dit se réalisait, je le « récompenserait » comme il se devait. En partant, je n'imaginais pas que ce qu'il avait dit deviendrait réalité. Lors de mes vingt ans, la guerre éclata, et je me battais aux côtés des telmarins bien entendu. La vérité, c'est qu'inconsciemment, j'avais réussis à avoir ce que je voulais. Ce que je voulais ? Le pouvoir. Pourquoi je le voulais ? Pour pouvoir contrôler une terre comme elle se devait d'être gouvernée. Telmar était ma terre non pas natale, mais vitale si on peut dire ça comme ça. J'étais partagé entre cette terre et Archenland, et je l'assumais et le vivais très bien. Mon ambition dans la vie était donc de faire régner le mal, et depuis le premier jour où j'avais travailler pour Caspian, je voulais sa place.
Non pas pour avoir le plaisir d'être roi avec ses avantages. Juste pour avoir le contrôle d'un monde qui était le mien. Après la guerre, Caspian devint amnésique et je trouvais encore plus facile d'accéder au trône. J'arrivais au château avec certains fidèles, espions alliés à moi, soldats même, et je me fis proclamer le nouveau roi de Telmar. Peu après, j'ai pu parler au tisroc Yoren, et nous nous sommes entendus à merveilles. Ainsi, nous avons même fini par créer notre empire... Telmar est toujours à moi, et Calormen à lui, mais désormais nous sommes surtout les empereurs de Telormen... & Vous savez, ce sorcier... Eh bien désormais il vit dans une résidence royale à Telmar, et il a tout ce dont il a besoin. En réalité, il est devenu mon fidèle bras droit. Puis les mois passèrent, et je décidais d'organiser un voyage en bateau pour aller sur chaque île n'ayant aucune alliance à Narnia, puis je voguais à la recherche de nouvelles découvertes.
Abandonnant mon royaume à ma soeur jumelle, que j'avais retrouvé durant la guerre, je partai l'esprit tranquille. Ma jumelle... Je ne vous en ait pas parlé ? Tiens, ça me ressemble bien ça. Mais puisque nous en sommes à mon histoire, je vais vous raconter nos retrouvailles. Alors que certains pillaient les villages ennemis ou combattaient sur le gué de Beruna, Alice était des gens qui étaient restés à Telmar. Je ne le savais pas, mais elle savait que j'étais son frère. Puis tout ce que je sais, c'est qu'elle était pleine de ressources. Aussi elle était venue se battre sur le champ de bataille à sa manière. Puis elle est arrivée devant moi, et nous nous sommes batus. Je n'avais jamais croisé quelqu'un avec une telle agilité. Elle ne cachait même pas qu'elle était une femme, et je ne devais pas me laisser faire. Nous étions à la guerre, et la seule chose que je ne comprenais pas, c'était pourquoi une telmarine m'affrontait.
Puis je réussis à la mettre à terre, l'épée pointée vers elle. Mais je n'arrivais pas à la tuer. Pourquoi tuer une femme qui se trouvait être dans mon camp ? Elle était belle en plus, et je ne pouvais pas me le permettre. «
Alors ? Trop lâche pour retirer la vie ? » Il n'y avait pas à dire, elle n'avait pas froid aux yeux. D'ailleurs, c'est à cet instant précis que je vis Caspian et Peter se battre, comme si chaque combattant les regardaient discrètement tout en continuant de faire la guerre. Puis elle se releva et me prit la main. «
C'est bientôt ton tour. Tout le monde te regardera. » puis le coup fatal fut donné. Et elle m'attira plus loin avec elle. Nous avions gagné la guerre. Un Pevensie venait de mourir. Caspian était étendu sur le sol. En tant que son meilleur espion, je devais aller l'aider. Mais je n'avais jamais eu dans l'esprit de l'aider à se relever... C'est sa chute qui m'importait.
Puis ce fut Alice. Elle me conduisit jusqu'au palais royal et m'ordonna de m'asseoir sur le trône. Les gardes ne me barrèrent pas le chemin, rien. Comment pouvais-je faire confiance à cette femme que je ne connaissais pas ? Ce n'est que quelques semaines après qu'elle me révéla sa véritable identité. Je fus étonné, certes, mais je voyais également en elle maintes qualités importantes qui pourraient me servir. Mais revenons-en à mon voyage... Personne d'autre que mon équipage ne sait ce qu'il s'y est passé. Je ne suis pas le genre d'homme à me confier. Mais sur l'une des sept-îles, je trouvai un œuf. En réalité, ce voyage fut assez.. particulier. Lorsque je vis cet œuf, je sentis que quelque chose de bon allait m'arriver. Puis un oiseau s'approcha de moi et se posa sur ma proie. Mais cet oiseau était d'une beauté particulière. Il fit quelque chose à l'œuf, puis m'adressa la parole. Il s'agissait du grand dieu calormène Tash, sous l'une de ses formes animales. Il ne devait pas se faire remarquer, aussi restait-il sous la forme d'un faucon en premier lieu.
Il me dit clairement qu'aujourd'hui était un jour précieux. Six élus étaient nommés par Aslan et lui-même, trois élus du bien, et trois élus du mal. Chacun possédant un pouvoir différent et un être rien qu'à lui. Il me conseilla alors de prendre grand soin de cet œuf car il s'avérait être mon don, et que je devais en prendre grand soin... Puis il s'envola et disparut au loin. Bien. Les dieux m'avaient donc choisi comme élu pour avoir un œuf. J'hésitais. Devais-je croire Tash et prendre soin de ce... don, ou en faire une bonne omelette ? J'emportais mon don en le mettant dans ma cape, puis retournai sur le navire, sans le montrer à personne. Je l'enfermai dans ma cabine à l'abri afin qu'il ne se fissure pas, puis nous voguions vers l'île de Térébinthe.
Cette île était magnifique. Comme si elle avait été aménagée pour qu'un roi y loge. C'était d'ailleurs la seule île gouvernée par un roi... Et censée être neutre. J'y allais, visitant un peu, puis me rendis au palais royal. Là-bas, je fis la rencontre du Roi Leonidas, un homme fort, cruel, mais bon avec son peuple... et ses alliés. Je savais pertinemment que nous allions le devenir. Il me fit visiter son palais et son royaume, puis me présenta quelques personnes et me fit dormir au château quelques nuits durant. C'est alors que nous décidions de former notre propre alliance. Celle-ci serait basée sur l'honnêteté, la vengeance, l'envie de pouvoir, mais aussi sur un mariage. Entre sa fille, Kyara, et moi-même. Me marier par amour ? Il en était hors de question. Mais par besoin et pas utilité, je ne disais pas non.
Puis je devais reconnaître que Kyara était une jeune femme tout à fait charmante, loin d'être le genre de femmes à se pomponner toutes les deux minutes. Elle ressemblait un peu à son père dans le caractère, et approuvait également le mariage. Elle était princesse après tout... C'est un destin comme un autre. Puis après tout, mieux valait que ce soit avec moi, non pas par vantardise... Mais j'étais entreprenant, nous formions et renforcerions notre alliance et de plus, nous nous entendions à ravir. Mais il était temps à présent pour moi de retourner à Telmar. Je fis mes au revoir à la famille royale, puis partit avec mon équipage à Telmar. Nous avions récupéré plusieurs objets, de la nourriture exotique, des boissons, des livres, et toutes sortes de parures pour notre royaume. Une fois arrivés au port, mon équipage chargea tout cela sur des charrues en direction du château.
Ils étaient heureux de nous voir. Mais ils semblaient ne pas pouvoir m'adresser la parole, comme si quelque chose les bloquaient, leur empêchait de prononcer un mot. Je partais donc vers Telmar, puis il fallut attendre la dîner où seuls ma sœur et moi mangions pour avoir le fin mot de l'histoire que tout le monde semblait vouloir me cacher. Un coup d'état. Calormen. Un exil. Yoren. Je me levai de table, me rendant dans la cour, puis je du me défouler à l'épée pendant quelques heures, à attendre d'être suffisamment épuisé pour avoir juste à retourner dans ma chambre et à me laisser tomber sur mon lit en oubliant. Quelques jours plus tard, un de mes hommes me rappela que l'œuf que j'avais rapporté semblait éclore. Je me rendis donc dans la cour, puis fit éloigner tous mes hommes. Ils étaient tous retournés faire ce qu'ils avaient à faire, et j'étais seul avec lui. Puis il montra le bout de son museau et éclot. Un dragon. C'était un dragon.
C'était la nuit. La moitié du château était endormi, et c'était à ce moment-là qu'il était né. Je mis un temps avant de bien l'analyser sous toutes ses coutures. C'était un mâle. Il était de couleur cendre, et le bout de ses écailles étaient rouges, comme s'il était en feu. Ses yeux étaient bleus, exactement de la même clarté que les miens. Il était magnifique. Et c'était à moi qu'il était lié... Je mis quelques semaines à le cacher des yeux de tous avant de finalement expliquer la situation à ma soeur. Mais uniquement à elle... De tous, c'était la seule qui ne me trahirait pas, du moins, de sûr. Je pensais le dire à mes espions, tels que Matt ou encore Eliott, mais je préférai attendre. Non pas car je n'avais pas confiance en eux, mais ils avaient leurs occupations et j'avais les miennes. De plus, je devais gérer intérieurement ma colère vis-à-vis des calormènes et des narniens. Puis je finis par m'apaiser avec le temps. Je gardai ma vengeance à l'esprit, je me faisais tout petit auprès des autres royaumes. Telmar se tapissait dans l'ombre et personne n'en entendait parler.
Mais c'était dans le plan. Il fallait que les gens croient que nous nous sentions faibles. Que nous étions prêts à faire la paix. Que nous pardonnions. Que nous n'étions pas rancuniers. Puis les mois passèrent, et mon dragon que je nommais désormais Eridor grandit. Je m'entrainais avec lui dans un champ éloigné de la capitale, là où personne ne pouvait nous voir. Il avait atteint sa taille adulte assez vite, et crachait du feu. Nous apprenions à nous comprendre, à nous servir des ténèbres de la nuit pour devenir encore plus forts. C'était ça. Mon don venait des ténèbres, et était tellement plus intense la nuit tombée ou dans les endroits sombres que je prenais un malin plaisir à jouer là-dessus. Les gens ont une meilleure visibilité le jour... Ce qui faisait leur faiblesse. Puis je fis venir Alice de temps en temps afin qu'elle voit l'évolution de notre duo, et qu'elle puisse me rendre service.
Je lui avais donné une mission bien précise. Elle était toujours pareille, mais elle m'était tellement utile que je me devais de la demander à quelqu'un. Personne ne savait et ne soupçonnait notre lien familial, aussi nous en jouions. Elle charmait les hommes qui m'importait afin de les convaincre de s'allier à moi et de faire partie de mon plan. Je ne sais pas exactement comment elle s'y prenait ou si elle s'en sortait avec facilité, mais j'obtenais toujours ce que je désirais. Et elle ne se plaignait jamais. J'ignore encore si elle aime cette mission répétitive, mais je lui fais confiance... D'après mes espions, récemment aurait été annoncée une fête en Archeland, donnée par le Roi Cor. Nous n'y sommes bien évidemment pas invités d'ailleurs. Qui voudrait que les telmarins rappliquent ? C'était sans doutes une fête pour célébrer quelque chose de spécial. Mais en vue de la date, je ne voyais rien de spécial. Puis j'eus un pressentiment. Un excellent... pressentiment.