- Bridgess ! Bridgess ! Dépêche-toi ma chérie ! Dois-je te rappeler que tu dois aller à Anvard aujourd'hui ? Si tu ne veux pas finir nue comme un ver, je te conseil vivement de te lever et d'aller à Anvard, me chercher du tissus !
Bridgess grommela des paroles incompréhensibles avant de se recoucher, la tête cachée sous son oreiller moelleux. Sa mère venait de briser le merveilleux rêve que la jeune fille était en train de faire. S'étant rendormie, Bridgess recommença son rêve mais il fut vite interrompu. Agacée, sa mère tira les couvertures, enleva l'oreiller de la tête de sa fille et la tira du lit. Bridgess tomba à terre, sur le tapis qui recouvrait le sol de sa chambre. Elle se releva vivement et lança un regard noir à sa chère mère. Notre jeune rouquine se leva et alla se préparer. Elle sortit une robe bleue foncée, enfila ses sandales et prit la petite charrue que son père lui avait fabriqué sur mesure. Elle attela sa jument et partit au galop.
Elle prit la petite allée et tourna directement à droite, sur la grande route, la seule qui menait à Anvard et la seule route principale de son village. Il lui fallait environ trois bon quart d'heure pour arriver à Anvard. La route était longue et déprimante. Elle était parsemée de trous et de cailloux : la charrue balançait de tout les côtés. La jument trottait doucement sur les cailloux pour éviter tout accident. Après trois quarts d'heures, assise sur sa charrue en bois qui manquait de s'écrouler à chaque nouvel obstacle, Bridgess arriva à bon port. Elle laissa la charrue à l'entrée de la ville pour éviter de gêner trop le passage puis se dirigea vers la boutique de tissus préférée de sa mère.
Bridgess y passa environ vingt minutes à fouiner, à retourner et à trouver ce qu'elle se cherchait : un tissu rose clair, un autre jaune pâle, un autre blanc et un autre noir. Elle paya et sortit aussi vite qu'elle y était entrée. Elle n'aimait pas trop traîner en ville lorsqu'elle faisait les courses toute seule. Elle avait toujours peur que quelqu'un lui vole sa charrue ou ses marchandises. En ressortant sa charrue était toujours là ainsi que sa jument. Elle déposa ses tissus dans un grand panier posé à l'arrière de la charrue. Elle le ferma à clé puis partit faire d'autres courses.
Se faufiler entre les étales et les gens n'étaient pas une chose très facile. Et le passage de charrues rendaient la chose encore plus difficile. Au détour d'un étale, elle s'arrêta pour acheter quelques fruits de saisons. Elle fit le tour des fruits, en regarda certains pour voir si ils étaient de bonne qualité ou pour voir si le prix était correct. Une fois que sons analyse fut terminée, elle se décida à passer commande auprès du propriétaire. C'est à ce moment-là qu'elle aperçut au loin une silhouette familière. Elle la suivit des yeux puis, sans prévenir personne, se lança à sa poursuite. Ses cheveux volaient dans tout les sens ainsi que sa robe bleue foncée. Bridgess courut de toutes ses forces pour rattraper cette silhouette. A bout, elle hurla son nom.
- Sora ! Sora !