tentative désespérée d'un gouverneur

Anne avait longtemps hésité avant d'écrire cette lettre... Allait il encore à cet endroit qui était devenu leur jardin d'Eden, leur jardin secret d'amants? Elle n'en savait rien et se doutait de la réponse. Elle n'y était plus jamais y aller depuis leur rupture il y a deux ans pour ne pas raviver des souvenirs plus douloureux les uns que les autres. Douloureux mais délicieux. Cet endroit était synonyme de bonheur...Mais de bonheur tellement intense qu'il semblait faux comme si ils se doutaient tout deux que cela était temporaire.

Citation :: Cher Matias,

Je ne sais pas si tu vas tomber sur cette lettre.
C'est vrai, nous ne sommes plus venus ici depuis ce soir là. Je sais que tu m'en veux et je ne te ferais pas l'affront de te demander de me pardonner surtout que nous sommes ennemis à présent et que je sais que tout était de ma faute... Si je m'étais battue et pas fui comme une lâche, nous n'en seront peut être pas là et l'enfant que je portais jadis serait venu au monde.
Peut être que notre mariage et notre bébé aurait empêché cette guerre d'avoir lieu et le roi Peter serait toujours en vie et son frère et ses soeurs n'auraient pas eu à affronter cette épreuve funeste! Peut être que tout aurait été comme avant...

Mais j'avais besoin de te parler de toute urgence.

S'il te plait, si tu as été chamboulé par l'annonce que j'ai fait au sujet de notre enfant viens!

Si tu as été triste même si tu as ignoré jusqu'à l'autre jour cette grossesse et que tu as "aimé" un peu notre fils... Oui, je l'ai appris par mon médecin... J'attendais un petit garçon que j'ai nommé "Arthur" comme tu avais souhaité appelé notre premier enfant s'il avait été un fils.

Je serais ici dans une semaine.

Elle posa son cachet sur la fermeture de l'enveloppe et la glissa dans sa sacoche. Elle sorti de sa chambre à Cair Paravel, elle avait décidé de rester sur le continent le temps qu'il faudra pour récupérer la Reine, et marcha rapidement jusqu'à la Cour où elle demanda un cheval qu'on lui prépara.
Elle monta en selle et parti au galop jusqu'à cette clairière où Matias, simple chevalier aux ordres du roi Caspian X, et elle , simple fille du gouverneur des îles solitaires, aimaient se retrouver pour avoir leur intimité. Elle descendit de cheval et marcha jusqu'au tronc d'arbre mort qui siégeait dans tout ce qui fut sa majesté au centre de cette clairière fleurie emplie de papillons multicolores et glissa, dans le trou, la lettre. Elle soupira avant de remonter à cheval et de repartir à Cair Paravel.

Cela faisait deux ans et demi, presque jour pour jour. Une rupture sans nom, froide et douloureuse, se fêtait dans quelques jours. Bien sûr, personne ne penserait que j'y tenais tant, et je m'étonnais moi-même. Je m'étonnais d'y penser, d'avoir mémorisé chaque détail, et d'être hanté par mes souvenirs. Et j'étais étonné de traverser la frontière telmarine et les montagnes, afin de parcourir la forêt qui se présentait, et de trouver un lieu spécial et unique.
Je partis à l'aube, seul, à cheval, sans dire à personne où j'allais. Je connaissais encore la route par cœur. Lorsque j'arrivai là-bas, je me sentis stupide, très stupide. Et pourtant, j'y restai un long moment, dans le silence, les yeux fermés, assis sur la souche d'un arbre.

Lorsqu'un rayon de lumière m'arriva en plein dans les yeux et me réveilla, je me dis qu'il fallait que je parte. C'est alors que je remarquai en face de moi quelque chose qui ressemblait à du parchemin. Curieux, je me levai, m'approchai et saisis le bout de parchemin. Il s'agissait d'une lettre. Le sceau ne pouvait que m'être familier... Clairement, ceci venait de Anne. Quel hasard !
Je rentrai alors le plus vite possible, sans me poser de questions, sans réfléchir. Une fois dans ma demeure, loin de la cour du château royal, je fis fondre le sceau afin d'ouvrir la lettre. Je la lus alors, et me dis que je n'avais pas fini d'être étonné...

[suite en rp]