Quand d'un livre sort l'irréel, les frontières en tremblent. (PV Azelyne)
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Vesperina-C Farell
Fée Nordique
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Let me sing a song
Sujet: Quand d'un livre sort l'irréel, les frontières en tremblent. (PV Azelyne) Sam 10 Nov - 23:36
Durant de longues heures, et de nombreux jours, elle marcha, vola, et fureta jusqu’à la frontière entre Archenland et Telmar. Son seul et unique souhait était de rejoindre le jeune homme qui avait comblé le vide immense de son cœur pourrit par la magie de cette fée. Ce loup-garou, cet être portant une peine si lourde et semblable à la sienne. Vesperina l'aimait du plus profond de son cœur, et c'était ses deux consciences qui parlaient de lui. Cassandre et la jeune Farell était rarement du même avis, mais lorsqu'il s'agissait du Lycan, alors il n'y avait plus aucun doute. Pendant plusieurs mois, La jeune femme aux dons féeriques s'étaient entrainés, de telle sorte qu'elle soit capable de se défendre seule, et de rejoindre son aimé dans la guerre qui faisait rage. Elle avait tout prévu, si ce n'est la tempête qu'elle avait déclenché en se rendant compte qu'elle n'était plus capable de sentir sa présence en son monde intérieur. Terrifiée par cette absence, elle avait finit par quitter la grotte de cristal, laissant un sort pour repousser quiconque aurait tenté de la trouver, et était partie s'entrainer dans la nature, profitant de ce fait pour le rejoindre le plus rapidement possible. Mais à présent, après avoir contemplé le crépuscule et céder sa conscience à son autre elle, pour que la puissante magie qui les séparait toutes les deux les réunissent et la rende plus forte, La fée démoniaque arpenter la forêt et les sols boueux qui la mènerait le plus vite à celui qu'elle avait élu maitre de son cœur.
"Je nous sauverais des Ténèbres, Ange..."
Les montagnes de l'ouest, aussi connues comme étant des frontières à problème, puisque ces deux contrées sont en guerres depuis plusieurs mois déjà. Mais qu'est-ce qu'une frontière? C'est une barrière érigée entre deux communautés, mais aussi un lien entre deux choses, c'est comme une fenêtre sur l'autre monde. Mais la plus grande frontière restera toujours celle qu'on appelle entre-deux. La frontière entre le rêve et la réalité, lorsqu'on sort tout juste d'un long sommeil, et que la réalité se mêle à nouveau à nos sens, légèrement encore embrouillés par les effluves des songes passés. C'est dans un moment de plénitude que l'on se rends compte que la réalité est toujours la plus douloureuse, même face aux cauchemars les plus intenses. C'est entre les lieux où le rêve et la vie se confondent, qu'on cède à la panique, et que l'on refuse de s'éveiller, et de regarder le monde si hideux qui nous entoure. On aimerait pouvoir rester endormis, car le rêve peut être remodeler jusqu’à la perfection, mais la réalité n'est pas une fiction, et tout se mélange pour peu à peu détruire les enfantillages des passants. C'est dans un cercle sans fin qu'on goûte pour la première fois à l'amertume acidulée de la vérité, cette image si glaciale du monde qui nous effraie. A ce moment même, le soleil aussi doré soit-il, se teint de noir et devient si sombre que le temps se refroidie, le ciel bleu mue pour une couleur grisâtre et sans vie, le jour, tristement, se change en nuit. C'est ainsi à chaque fois qu'une fenêtre s'ouvre sur le monde.
Les fenêtres, c'est comme les miroirs, les cercles pleins, les ombres, et les moitiés. Par exemple, dans tous les contes, on dit que le mal frappe à minuit, parce que c'est une fenêtre du temps, tout comme midi, c'est une moitié, de l'ombre sorte des monstres plus effrayants les uns que les autres, et de par les cercles, on ouvre une fenêtre sur la vérité. Tant de fenêtre, tant de présages, qui pourtant, semblaient autrefois positifs à la vie de la jeune femme qui ère depuis plusieurs heures dans les sentiers de la montagne. Il faisait nuit noire, aucune étoile ne perçait l'épaisse couche de nuage qui séparait le ciel et la terre, pas de lune cette nuit, pas de bruit non plus. Tout était plongé dans la pénombre, dans l'obscurité diaphane de cette étrange atmosphère à la fois inquiétante et emplie de rêves tendres. Il n'y avait aucun bruit, pas même le bruissement des feuilles avec le vent, ni celui des gouttes d'eau ruisselant sur les roches et s'échouant dans les lits des rivières, et encore moins les chants funestes des animaux nocturnes qui vous hantent comme les fantômes d'un passé lointain. Non, il n'y avait rien, parce que nous allions passée à l'heure d'ouverture d'une fenêtre sur le temps. Dans quelques dizaines de minutes à peine, il serait minuit. Et dans quelques dizaines de minutes, tout être doté de magie se verrait soit anéantit parce que leur astre était solaire, et que cet éclat serait éteint, soit époustouflant de puissance, car la lune, cette douce Yuë, les protégerait de ses longs bras de lumière. Cet éclat était bienfaiteur pour la créature qui s'avançait à pas lent et gracieux le long des sentiers, mais qui pourtant, ne laisser aucune trace de son passage, et pour cause, le pied pâle qui était le sien ne frôlait pas le sol boueux de cette montagne.
Cette jeune femme était l'éclat même de la lune, sa propre fille en aurait parût trop sombre, tant la créature qui se déplacer en ses lieux étincelé de pureté. Elle irradiait d'une beauté sans nom, mais c'était une beauté mortelle, son immense chevelure blanche flottait tout autour d'elle comme soulevée par un vent inexistant, et sa peau diaphane semblait luire à l'éclat pâle de la lune. Ses voiles, du même coloris flottaient eux aussi comme une auréole, mais le plus important sur elle, était à la fois ses yeux myosotis profond et luisants, et ses deux ailes filandreuses, comme celles des libellules, mais bien plus grandes, et dont chaque filament oscille du blanc au bleu en passant par le doré. La jeune femme s'arrêta un instant, humant le doux parfum de cette nuit sombre, et eut un sourire timide, elle était suivie. Huit ou Dix hommes environs, tous puant l'alcool et la sueur, qui la suivaient sans se rendre comptes qu'ils étaient les plus en danger. La dame s'envola un peu plus haut, inutile de frôler le sol alors qu'elle allait s'amuser de leur surprise lorsqu'ils ne la verraient plus. Elle se posa sur une branche, la plus haute d'un chêne noir, et scruta les environs. Tout doucement, elle s'assied, de manière à être le plus confortablement installée sur sa branche, et alors que la lune perçait le ciel de ses rayons, elle entama un chant si doux qu'il fut capable de faire pleurer les anges. Ses longs doigts méticuleux vinrent chatouiller les cordes d'une lyres alors qu'elle jouait à présent le chant de l'apaisement, pour mettre ses futures proies en confiances.
"Êtres humains, vous qui choisissez l'éveil plutôt que le sommeil, rejoignez mon cimetière..." chantait elle de sa voix merveilleuse et envoutante.
Vesperina attendit patiemment que les hommes qui la prenaient en filature se trouvent sous son arbre, complétement hagard, pour lancer les hostilités, à vrai dire, elle leur donna l'impression de tendre sa main vers eux avec amour, mais aucune tendresse ne s'échappa de cette étreinte, seulement un sortilège qui lui était propre, et le chef de cette division de gangster, parce qu'il y en avait plusieurs, fut immédiatement changer en statue de quartz, qu'elle brisa d'un souffle langoureux. De l'autre coté de la lisière, des cris retentirent, et la Dame finit par ignorer les idiots qui la suivaient, criant vengeance, pour voir de quoi il s'agissait. A la base, elle souhaiter se rendre à Telmar pour retrouver l'être rien que pour elle, mais à présent, c'était devenue une véritable partie de chasse qui s'engageait dans cette montagne. Elle arriva rapidement sur les lieux, et observa cette petite femme se battre contre l'autre moitié de la guilde. Elle fut surprise de voir que la jeune femme tua l'un des hommes de sang froids, et par soucis d'égalité, alors que son groupe à elle se mêlait au sien, La fée des cristaux, née d'une fenêtre sombre, vint ajouter sa force à celle de la Telmarine. Elle fit pousser du lierre pour attaquer l'un des brigands, qui se retrouva bien vite ficeler et sourit à la jeune femme :
"Besoin d'aide Telmarine?"
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Sujet: Re: Quand d'un livre sort l'irréel, les frontières en tremblent. (PV Azelyne) Ven 16 Nov - 23:56
Le discret gribouillage apposait d'une douce mélodie sa pensée courtoise sur un bout de parchemin. Dans l'étroitesse de la pièce, là où la lady fatiguée avait trouvé refuge, s'était imposé le studieux silence de son travail acharné. Elle couchait avec frénésie le rapport consciencieux de sa mission désormais achevée. Le visage figé dans une intense expression de concentration, elle laissait venir à elle le souvenir de son épuisante journée. Toute assidue à sa tâche qu'elle était, c'était à son insu que le soleil avait entamé son long déclin vers les profondeurs mystérieuses de la Terre, plongeant les terres dans d'énigmatiques ténèbres. L'étoile avait disparu derrière les montagnes, devenues lieux inconnus et inexplorés, soufflées constamment par le vent des rumeurs et des légendes. Quelques villages peuplés de vieux paysans aigris, agglutinés sur les flancs de la gigantesque bête rocailleuse tels de petits nids de guêpes, semblaient profondément énamourés de l'aura oppressante de ces monts insondables. Personne ne venait troubler leur tranquillité. Azelyne avait bravement contourné cette sorte d'interdiction, et serpentant sur les chemins boueux jusqu'aux villages reculés des montagnes, elle avait atteint leurs contours austères. Ambassadrice de la royauté, elle avait alors subi l'obséquiosité grandissante du maître de ces hameaux isolés. C'était un homme grand, et presque aussi massif qu'un arbre dont les mains lui parurent particulièrement sales et abîmées. De même que ce sourire, emplis de dents noires et crasseuses, lui avait apparu étrangement crispé. Son affabilité lui faisait redouter le pire, comme la fragilité des liens royaux avec ces terres éloignées... Sa plume cessa de mâchouiller les lignes du vieux bout de parchemin. Son écriture ronde et gracieusement courbée remplit avec application les derniers espaces de notes personnelles, ou encore d'observations qu'elle jugeait importantes, avant d'apposer à la longue lettre la traditionnelle signature. Harassée, lasse, Azelyne se laissa aller contre le dossier de sa chaise et parcourut du regard la petite chambre d'auberge. La pièce était austère. Aucune tenture ne recouvrait les murs de pierres polies mais froides, et le mobilier de bois semblait bien obsolète et fragilisé par les années de servitude. Le tapis au sol était tissé d'une laine rêche et usée, dont les couleurs étaient si vieillottes qu'il était impossible de les identifier. Les vitres étaient crasseuses, et ne laissait discerner pas grand chose du monde extérieur si ce n'est la faible lueur de la lune qui éclairait faiblement les bois alentours. Azelyne disposait elle, d'un chandelier rouillé aux bougies presque entièrement fondues dont la lueur chancelait faiblement dans un coin de la pièce. Elle eut un soupir, songeant avec amertume à ces appartements, chaleureux et immaculés, qui l'attendaient sur ses terres telmarines. D'ailleurs, sa journée du lendemain serait peu remplie... elle n'aurait qu'à se glisser jusqu'aux remparts du château durant la nuit, et n'aura qu'à rendre son rapport au petit jour.
Cette perspective lui apparaissait de plus en plus alléchante. Elle entendait par delà la porte de sa chambre les cris d'hommes abusés par l'alcool en cette heure pourtant tardive. La petite pièce avait beau être restée silencieuse, son isolement lui revenait désormais de plein fouet ; Azelyne n'avait qu'une envie : quitter l'auberge miteuse et sale pour la sécurité de son propre lit. Elle se saisit des maigres possessions qu'elle avait emportées, et se faufila par la porte. Une forte odeur régnait dans la salle. Elle la saisit de plein fouet alors qu'elle tentait de se frayer un chemin parmi les hommes à l'haleine fortement avinée. Un mélange indicible de bière et de vin, s'entremêlant à une forte odeur de brûlé. Des mouches voletaient ça et là, embrassant les plats à demi-renversés sur les tables dégoutantes. Azelyne glissa quelques pièces sur le comptoir où se tenait l'aubergiste, y ajoutant délibérément une pièce d'or de trop pour faire bonne figure, puis atteignit enfin la porte. Respirer l'air frais de la nuit lui fit le plus grand bien, et elle ne fut que plus heureuse encore de retrouver sa monture. Cette dernière avait d'ailleurs subit un bien meilleur traitement que sa propriétaire. Les écuries étaient étrangement saines, aux box emplis de paille fraîche et d'eau limpide, dépourvus de défections malodorantes... Azelyne aurait eut mieux fait d'y trouver tout le confort plutôt que dans l'auberge. Elle eut un sourire et chargea son sac sur le dos du cheval.
Aucun bruit ne venait perturber le profond silence alentour. Même les chouettes s'étaient tues, comme inquiétées par quelque danger inexistant. Puis soudainement, un craquement sonore, un pas de trop sur une branche tombée là par inadvertance. Azelyne se retourna subitement, son cœur ayant comme cessé de battre. Ils avaient beau être six, la jeune femme reconnut immédiatement leurs visages goguenards, qui la lorgnaient de toute leur hauteur d'un désagréable regard libidineux. Elle n'avait fait que les apercevoir à la taverne qu'elle venait de quitter, clientèle même de l'aubergiste peu aimable qui l'avait accueillie. Elle tenta de garder son calme à mesure qu'ils s'approchaient d'elle. « Perdue ? poupée ? » parvint à articuler l'un d'une voix empâtée par l'ivresse. La jeune femme ne répondit pas, se contentant de les fixer de ses grands yeux verts, où s'était réveillée une fureur incontrôlable. Ils s'approchaient dangereusement d'elle, formant un arc de cercle visant à la prendre au piège. Mais Azelyne ne se laissa point impressionner. Elle recula d'un pas jusqu'à sa monture, tandis que les pensées se bousculaient à toute vitesse dans son crâne. Attaquer ? Fuir ? Telles étaient les deux options qui s'offraient à elle, même si la deuxième lui paraissait presque impossible à réaliser. C'est alors que soudainement, sans prévenir, sûrement conduit par l'emprise de l'alcool, l'un d'entre eux se jeta sur elle. Il était de très grande taille, mais de faible ossature, et ses cheveux roux paraissait d'un rouge sang dans l'obscurité. Azelyne se jeta de côté et parvint à extirper son épée de son carquois. Elle n'avait put retenir une exclamation de surprise, qui ne tarda pas à faire réagir les autres membres de l'embuscade. Ils seraient lents et empotés, ce qui constituerait un avantage... mais ils n'en étaient pas moins beaucoup plus grands et plus forts qu'elle. Deux d'entre s'avancèrent vers elle avec prudence, comme conscient de la menace que faisait peser sur sa longue barre de fer serrée étroitement entre ses doigts. Le plus petit des deux tenta une percée mais dès que sa main se fut refermée solidement sur son bras, elle fit pivoter son poignet et la trancha. Elle tomba sur le sol boueux avec un bruit sourd, tandis que son ancien propriétaire hurlait de douleur en contemplant son moignon ensanglanté. Le deuxième comportait une étrange différence physique avec le désormais manchot. Ils semblaient avoir la même mâchoire carrée, et les mêmes lèvres fines et foncées. Seules leurs chevelures différaient largement. Il essaya de la saisir par la taille mais avec une grande agilité, Azelyne effectua un pas sur la droite. Fou de rage, aveuglé par la haine et l'alcool, il se tourna vers elle, tremblant. Elle se tenait son épée droite devant elle, et voyait s'écouler avec grand désarroi quelques gouttes écarlates. Mais elle se concentra de nouveau sur son adversaire. Il se jeta sur elle, poussant un hurlement de colère. Sans aucune pitié pour son ennemi, Azelyne fit tournoyer sa lame et lacéra profondément la poitrine de l'homme qui s'effondra sur les genoux. Aussitôt, elle enfonça l'épée dans sa poitrine, et évitant soigneusement de croiser le regard de sa victime, elle la retira. L'homme s'écroula sur le sol en soulevant un nuage de poussière, telle une marionnette dont les fils auraient été coupés. La jeune femme sentit s'élever dans son estomac une étrange sensation de nausée, alors que résonnait encore à ses oreilles l'ultime grognement de sa victime.
Les assaillants avaient beau être saouls, ils n'étaient cependant pas complètement idiot. Ils s'avançaient désormais avec prudence, leurs regards apeurés brillaient faiblement dans l'obscurité. Ceci d'une certaine manière rassura la jeune femme. L'un d'entre eux s'approcha lentement d'elle. Ses poings se resserrèrent imperceptiblement autour de l'épée qui ruisselait désormais de sang, qui s'égouttait avec paresse sur le sol sec. Son expression se durcit. Elle sentit soudainement une étrange vibration qui émanait du sol, une sorte de léger tremblement qui secouait ses membres. L'homme aussi l'avait perçu car il fixait ses bottes d'un air béât. La terre se fissura, et sortit de ses entrailles de puissantes racines qui dans un nuage de poussière, vinrent ficeler le malheureux. Et presque aussitôt, alors que ses yeux s'élargissaient sous l'effet de l'horreur mêlé à la surprise, une jeune femme apparut près d'elle. Azelyne hocha la tête en signe d'approbation, mais ne s'attarda pas sur le visage de la jeune femme. Elle était bien trop préoccupée pour cela, et préféra se concentrer sur ses ennemis. Mais ces derniers avaient pâli devant l'étrange apparition, et surtout devant leur compagnon qui se débattait toujours. Il était tombé à ses pieds dans sa lutte acharnée pour se débarrasser de ses liens, qui semblaient d'ailleurs se resserrer de plus en plus. Azelyne eut un regard paniqué vers sa sauveuse, ignorant les hurlements de terreur de leurs ennemis qui fuyaient en direction des bois. Elles étaient désormais seules, excepté l'infortunée victime des racines capricieuses qui se débattait encore sur le sol. La jeune femme allait murmurer une formule de remerciement lorsqu'enfin elle put contempler pleinement son interlocutrice. Azelyne était sûre que ce n'était pas une femme. Elle était bien trop belle pour n'être qu'un simple mortel. La créature comme elle se résolut à l'appeler faute de mieux, possédait cette aura lumineuse qui épousait les courbes de son corps comme tous les esprits. Seul un regard suffisait à éveiller peur et émerveillement, comme si l'esprit n'avait eut que des desseins malfaisants : égarer l'esprit des hommes. Elle détailla chaque parcelle de la créature, de son teint aussi pâle que la lueur de la lune, jusqu'à ses grandes ailes qui papillotaient paresseusement dans son dos. La créature possédait un visage légèrement ovale, dont les courbes se rejoignaient avec une grâce inégalable. Mais le plus effrayant fut son regard. L'embrassade infortune de leurs prunelles, les unes vertes et ternes, les autres myosotis et flamboyants. Ne sachant trop comment réagir, Azelyne resta figée sur place, ne pouvait décrocher ses yeux de l'étrange apparition.
Ne sachant trop comment réagir, Azelyne décida d'adopter une figure plus naturelle. Elle ôta aussi bien qu'elle le put son masque d'incrédulité, et s'inclina bien bas devant la créature qui se dressait devant elle. « Il y avait bien longtemps que je n'avais fait une aussi hasardeuse rencontre. Pardonnez ma surprise, et acceptez mes sincères remerciements. » ajouta-t-elle en jetant un regard à l'homme qui se trémoussait encore sur le sol. « Lady Azelyne Braunn, il n'est aucun service que je ne saurais tenter de vous rendre. » acheva-t-elle d'une voix hésitante légèrement pâteuse, ses yeux toujours fixés sur la misérable victime des entrailles de la terre.
Vesperina-C Farell
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Sujet: Re: Quand d'un livre sort l'irréel, les frontières en tremblent. (PV Azelyne) Sam 29 Déc - 19:56
La jeune femme la détailla d'abord, puis, s'inclinant bien bas, elle la remercia avant de se présenter à elle comme une Lady. Vesperina n'avait pas spécialement pour habitude d'être remerciée ainsi. A vrai dire, c'était surement la première et unique fois qu'un être, humain de surcroit, la remercia de telle sorte qu'elle se sente à la fois importante, puissante et dangereuse. Une sorte de chaleur timide vint s'infiltrer dans la poitrine de l'enfant maudite, car c'était bien connu, pour aller bien, un être vivant à besoin de trois compliments par jour... Trois, déjà un, il fallait que ce soit Ange qui les lui fasse, mais il n'y avait plus d'Ange, il n'y avait plus personne avec elle, elle était toute seule... La fée sentie son bon coté reprendre le dessus, et ses yeux redevinrent myosotis, s'emplissant presque de larmes, tant cette réaction de la part de la Telmarine l'avait surprise. Vesperina secoua la tête sèchement, tentant de reprendre contenance, ce qui eut pour effet de faire tinter les perles qui ornaient sa chevelure blanche. La créature lunaire agita ses doigts fins, et le lierre finit par ensevelir entièrement l'homme sous terre, qui disparut aussitôt que les racines reformèrent le sol feuillu de la forêt. Reprenant cette attitude souveraine et sage qu'elle possédait normalement en présence du lycanthrope qu'elle aima plus que la vie, la fée se pencha avec grâce devant l'humaine, se saisit de ses mains avec la douceur d'une mère, comme elle l'avait apprit et sourit tendrement à l'humaine. Son visage paraissait alors rassurant, paisible, comme la fée qu'elle avait apprit à être, aimante de la justice et de la paix, mais qui ne laisser pas le mal sévir non plus sans châtiment.
"Ne vous agenouillez pas mon enfant, je ne suis votre supérieur en aucune façon que ce soit... à moins que vous ne cachiez vos ailes quelque part..." Elle rit de sa boutade, de ce rire claire et presque enfantin.
Ce rôle qu'elle prenait, de protectrice des gens en détresse lors des nuits de lune, n'était désormais plus un simple jeu d'actrice. C'était devenue vitale, d'une manière bien étrange, elle imaginait que quelqu'un l'aurait fait pour elle, alors qu'elle venait de briser un vulgaire miroir magique, mais personne n'était venue, car personne n'avait entendue le malheur abattre sur cette enfant. C'est pourquoi, en tant que demi-être magique, elle se devait de protéger les autres, tout comme l'héritage qui lui faisait office de sang. A dire vrai, Vesperina n'avait jamais envisagée une carrière de justicière, surement parce qu'elle avait fait plus de mal que de bien en toute une vie, mais aussi parce qu'elle ignorait ses notions, sachant pertinemment qu'elles n'avaient pas lieux d'être. De nombreux évènements étaient venus bouleversé son existence, son amour incroyable pour Ange, son recul avec la vie elle même, mais aussi sa pleine prise de pouvoir, que ce soit élémentaire, soit toutes les roches possédant une once de quartz, ou quand bien même les plantes qui s'en sont nourris. C'était toute cette puissance qui déferlait en elle à chaque fois que la lune était en son zénith, qui l'animait elle, de cette plénitude intense. La fée fit vibrer doucement ses ailes filandreuses, et le même éclat lunaire qui illuminait son corps vint faire scintiller les deux appendices translucides. Le sourire chaleureux s'éteignit un peu, pourquoi cette humaine était ici? En pleine nuit, poursuivit par ces hommes saouls? Comment s'était-elle retrouvée à devenir une meurtrière, même pour sa survie? Car oui, Vesperina avait sentie son malaise, l’écœurement de soi lorsqu'on tue, elle l'avait vécue lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant. Et cette jeune femme, cette Azelyne, le vivait à présent.
Cette question vint alors doucement s’immiscer dans l'esprit de la semi-fée, mitigée entre la peine pour cette enfant, et la curiosité de la voir en ces lieux sombres. Elle se permit donc de détailler l'humaine qui lui faisait face, elle avait le visage rond, légèrement recourbé au niveau de son menton, un port altier, sans doute une noble dans la cour de Telmar, émissaire en ces contrées. Sa cape ne semblait pas très chaude, et sa robe non plus malgré le vent fort qui soufflait, et la pitié prit elle aussi part en l'esprit de la blanche. Pourtant, son autre "Elle" criait de tuer tous les êtres vivants que le destin avait placé sur son chemin, y compris cette femme agenouillée devant elle. Secouant la tête une seconde fois, faisant fit des idées noires de Démentia, elle regarda de ses prunelles myosotis le cercle plein lumineux, ignorant durant quelques secondes à peine la jeune femme à ses cotés, avant de reprendre entièrement conscience. La dernière des Farell repensa aux dangers qui hantaient cette forêt, se rappelant qu'en outre, elle en faisait partie, et remarqua aussi le fait que la jeune femme était une Telmarine. Peut-être, si l'autre acceptait, pourraient-elles faire le trajet de la montage ensemble? La jeune créature allait faire sa proposition, lorsqu'un hurlement fit vibrer les arbres et rater un battement à son cœur gelée, celui d'un loup. Une larme, silencieuse, vint faire son chemin sur la joue pâle de la fée, avant qu'elle ne l'essuie pensivement, fixant toujours le ciel avec tendresse. Prise d'un moment d'émotion, Vesperina finit enfin par se retourner vers l'humaine et lui sourire, faisant alors sa proposition:
"Je suis navrée pour ce moment d'égarement, mais j'ai constatée que vous marchiez en direction de Telmar, et moi même je m'y rends cette nuit, peut-être pourrions nous faire trajet ensemble? Un peu de compagnie me ferait du bien, et une protection magique vous avantageras je pense..." Sa voix, toujours aussi lointaine malgré la proximité, semblait flotter sur l'esprit du vent.
Le vent emporta le hurlement au loin, et la pensé qu'il eut appartenu à un loup-garou fit son petit bonhomme de chemin dans la tête de la fée, peu à peu, la peine que la créature féerique éprouvait à l'égard du lycanthrope se muait en une profonde impatience de le retrouver à Telmar. Remarquant que la jeune femme semblait hésité sur la conduite à tenir en sa présence, et c'était normal après tout, car depuis déjà longtemps, plus personne n'avait vue de fée en vie... Il était vrai que deux trois cadavres datant de l'époque de Jadis avaient été retrouvés mutilés, mais jamais une fée n'était apparue à un être vivant depuis ce jour. Hormis elle, évidemment, mais elle ne se considérait pas totalement comme une fée, puisqu'elle avait encore une conscience humaine, et non celle de la nature. Enfin, le temps était venue pour elle de choisir sa voie, était elle une humaine? Et dans ce cas-là, elle irait directement demandé aux roi et Reine de Narnia d'extraire son morceau magique et démoniaque d'âme. Était-elle une fée? Si c'était le cas, alors elle n'aurait aucune émotion, et ne se préoccuperait que de protéger la nature et ses droits sur les autres êtres vivants. Mais d'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours été divisée en deux parties, l'une bonne, l'autre mauvaise, n'était-ce pas ce qu'elle était au final? Pourquoi toujours devoir choisir entre un parti et un autre? D'ailleurs, pourquoi être obligé de choisir un camp aussi, sacrifiée les vies d'un camp, ou d'un autre, ne changera rien aux mentalités, pourquoi ne pas vouloir cesser de choisir au profit d'une unité des notions communément appelée "Bien ou Mal" Alors que l'un sans l'autre ils ne peuvent exister? L'esprit de la demi-fée ne cessait de réfléchir, et enviait à présent la tranquillité d'esprit de la jeune Azelyne Braunn qu'elle avait défendue.
"Alors, vous venez?"
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Sujet: Re: Quand d'un livre sort l'irréel, les frontières en tremblent. (PV Azelyne) Dim 26 Mai - 17:01
Azelyne n'avait jamais eu vent de la présence de telles créatures, que ce soit à Narnia ou à Telmar. Elle se sentait trahie par les légendes qu'elle s'était vue conter et qui avaient alors emplis ses yeux de maintes étoiles ; c'était comme si dans leur savoir qu'elle pensait absolu s'était creusée une faille. Elle ne pouvait s'empêcher de cacher sa surprise, alors que la jeune femme ailée l'invitait à se relever. Azelyne n'hésita pas à s'exécuter, de peur d'offenser d'une quelconque manière la belle créature. L'ombre de la terreur se profilait peu à peu en elle. La hantise de mourir dans les mêmes souffrances que l'homme entravé de lianes à ses pieds provoquaient se mêlait à la culpabilité d'avoir tranché la chair et fait coulé le sang. Son regard s'arracha à la contemplation du doux visage de la personne pour divaguer sur le sol, où se profilait une épaisse tache sombre encore bouillonnante. Elle s'extirpait des entrailles trouées de sa pauvre victime, qui était encore secoué de spasmes. Elle jeta sur le malheureux un piteux regard d'excuse, alors que son estomac se retournait dans sa sombre cage. La créature ne semblait cependant pas s'en émouvoir si bien qu'Azelyne jugea préférable de détourner le regard pour masquer son malaise. Alors qu'avec un sourire paisible et maternel la jeune femme ailée se saisissait de ses mains, un gargouillis s'échappa de la terre à leur côté. Azelyne sut avec dégoût que l'homme avait finalement été englouti. Elle dégluti mais le doux contact des mains de l'étrange personne sur sa peau eut un effet rassérénant. Son cœur sembla ralentir alors qu'avec une douceur surnaturelle la voix mélodieuse reprit son discours. Azelyne fut tro abasourdie par la grâce du timbre pour se risquer à répondre. Elle se laissa contaminer par le cristal de son rire, riant à son tour d'un rire qu'elle savait gauche et ingrat ; sa fascination prit une telle force alors que ses yeux parcouraient le visage parfaitement dessiné de la jeune femme, qu'Azelyne sembla jusqu'à oublier sa propre identité. Plus rien n'avait d'importance déclamait son cœur sans que son crâne ne puisse protester. Sa vive allégresse fut cependant de courte durée.
Le sourire commença à s'évanouir et avec lui croissait son désarroi. Avait-elle déplu d'une quelconque manière ? Manière qui lui échappait comme l'eau s'échappe de mains pourtant jointes. Elle patienta le temps que dura la léthargie de son interlocutrice, cherchant désespérément comment engager le dialogue. Mais que dire d'intelligent lorsque pure beauté et pure sagesse se tiennent devant nous ? Incapable de se démêler une claire réponse de son combat intérieur, Azelyne remercia silencieusement la créature d'enfin rompre le pesant silence. « Vous avez deviné juste noble créature, « hasarda-t-elle. Elle se rendit compte qu'elle ne savait comment appeler son interlocutrice. Elle se risqua au noble créature bien qu'elle s'attendait à être poliment réprimandée. Elle enchaîna cependant, s'inclinant légèrement. « Il serait pour moi plaisant de voyager en votre compagnie, et mon épée ne sera peut être pas de trop sur les routes, ajouta-t-elle. Sa voix rauque et fatiguée par l'heure tardive s'opposait à celle douce et mélodieuse de la jeune femme. Claire comme l'eau de roche, elle semblait à la fois lointaine et proche comme une chaude brise. « J'ai cependant un cheval... Désirez-vous que j'aille en faire quérir un pour vous ? » Azelyne se rendit alors compte de son erreur. Elle remarqua non seulement le cheval brun qui s'ébrouait devant elle en présence de la jeune femme, mais aussi les longues ailes transparentes et satinées qui s'agitaient dans son dos et qui répandaient dans la petite clairière une lueur lunaire. Elle eut un soupir avant de parcourir les quelques mètres qui la séparaient de sa monture, contournant respectueusement son interlocutrice. Elle se saisit de sa bride et après la question de la créature se jeta sur le petit chemin sinueux. Plusieurs jours leur seraient sûrement nécessaires pour atteindre les remparts de Telmar si elles marchaient, mais une fois une forêt plus abondantes atteintes, la jeune personne ailée préférera la caresse du vent au contact du sol et ainsi Azelyne pourra galoper en direction de sa ville natale. Elle se réjouissait cependant de ne pas faire ces kilomètres seules malgré le retard qu'elle appréhendait. Après tout, chaque nouvelle rencontre était un atout pour le Roi Edwin, et si Azelyne rusait assez pour faire de cette tout nouvelle connaissance une véritable amie, peut être acceptera-t-elle de venir grossir les rangs de l'armée telmarine. Finalement, elle jeta un dernier regard vers les trois cadavres qui gisaient au sol et baignaient dans leur propre sang ainsi que la terre retournée, vestige de l'ultime agonie d'un pauvre homme et prit la suite de la jeune femme. Les premiers mètres de leur périple se firent dans un pesant silence. Azelyne ne savait que dire, elle qui se vantait pourtant d'éloquence et de noblesse. Tout n'était que silence, hululement d'hibou au loin ou encore souffle du vent qui venait gonfler sa robe et sa cape. Seul ses pas émettaient le moindre bruit en se posant sur l'épaisse couche de poussière au sol. Le bas allègre de la fée semblait la faire voler et non marcher. Ce n'est qu'une fois une dizaine de mètres avalés que la jeune noble se rendit compte de son impolitesse. Maintes questions se bousculaient désormais dans sa tête. Qui était donc cette belle apparition ? Son prénom, ses origines ? Quels évènements de sa vie l'avaient conduite ici, dans cette forêt en bordure de montagne ? Sa prestance, sa grâce alors que ses jambes félines la portaient avec sveltesse sur le sol rude et maronnasse. « Veuillez pardonner ma témérité, mais de quelle contrée provenez-vous noble créature ? » risqua la jeune femme en fixant le profil bondissant de la créature. « Aucun engagement ne vous oblige à répondre, mais il est toujours agréable de connaître un compagnon de voyage. Je viens pour ma part de Telmar, j'y ai vécu toute ma vie. » ajouta Azelyne en esquissa un de ses plus beaux sourires. D'une certaine manière, cette présence mystique, prodige de quelque ancienne magie la confortait. Il émanait de sa présence comme une force immuable, et malgré l'inconfort de sa beauté majestueuse, Azelyne ne pouvait s'empêcher de se sentir en sécurité.
D'un pas traînant et rétissant, son cheval au sombre pelage trottinait derrière elles. Il marchait d'un pas lourd de protestation et Azelyne se devait de le tirer toutes les minutes à cause de sa peur. Couard ! hurla-t-elle dans sa tête sous le coup de l'énervement. La réticence du cheval ne la rassurait pas ; la jeune personne pourrait s'en offusquer, tout comme elle pourrait la balayer. Une apparence aussi empreinte de beauté et de grâce ne devait laisser aucune bête indifférente et les sens très peu aiguisés d'Azelyne l'amenèrent à s'interroger : sa compagne de voyage avait-elle une odeur particulière, une aura mystique qui entraînerait la fuite de tout gibier alentour ? Si elle avait été seule, elle ne se serait pas posé la question. Elle aurait gravi les crêtes, plaines et forêts en deux jours seulement, s'arrêtant au crépuscule pour bivouaquer dans un arbre et manger un lapin ou deux abattus d'un précis lancé de couteau. Ses plans se voyaient contrecarrés, mais elle bénéficiait d'une protection supplémentaire. L'idée lui vint que des instincts dotaient la jeune créature de talents de chasseuse, mais elle la chasse aussitôt : inutile de faire de la gracieuse apparition un chien en quête de proie. « La traversée durera sûrement plusieurs nuits. Je vous propose de bivouaquer demain soir, à la lisière de la forêt. Nous pourrons faire des poses régulières dans la journée pour boire et manger. » jugea-t-elle bon de déclarer afin d'avertir sa camarade de route. « Je doute que nous croisions quelques bandits... ces régions sont trop désertées par l'Homme. » poursuivit-elle plus pour elle-même bien qu'elle douta de la véracité de ses paroles. Le chemin sinueux s'enfonçait toujours plus profondément à travers les cimes sombres des arbres... Ce serait une longue route, très très longue route...
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Sujet: Re: Quand d'un livre sort l'irréel, les frontières en tremblent. (PV Azelyne) Ven 14 Juin - 14:38
Les questions de l'humaine étaient nombreuses, très nombreuses, en fait, Vesperina avait l'impression que son débit de parole n'avait de cesse de croitre, et que jamais elle ne s’arrêterait. Le silence était de mise lorsqu'on désirait franchir les montagnes, surtout parce que de nombreux géants et trolls se cachaient ici, et le fait de parler pouvait les conduire jusqu'à elles, soit vers une mort certaine. Entre ses questions idiotes lui demandant si elle voulait un cheval - et pourquoi, puisqu'elle avait ses ailes si l'épuisement se faisait sentir - où encore le "noble créature" qu'elle répétait à chacune de ses paroles, comme si cela était nécessaire, pensait-elle qu'elle allait la tuer s'il n'y avait pas de marque de respect? N'avait-elle pas constaté par elle même que seuls les hommes avaient péri dans d’atroces souffrances, la fée se laissa à croire que l'humaine ne possédait que très peu de réflexion, et continua son vol, tandis que l'humaine qu'elle avait sauvé, la suivait. Un coup elle voulait savoir d'où elle venait, un coup elle lui répondait qu'elle n'était pas obligé de répondre mais que cela pouvait être plaisant de partagé une conversation avec un compagnon de voyage. Répondre pouvait peut-être, à la rigueur, la faire taire quelques minutes, voir une heure ou deux, mais Vesperina savait pertinemment que le silence ne durerait pas. Les bandits pourrait bien arriver ici, aucun probleme, mais les géants et les trolls, c'était bien plus dangereux, et même si la semi-fée se savait puissant, elle ne pouvait pas se défendre contre plus de deux jeunes géants, alors des adultes, des montagnes de surcroit, ce serait de la folie. Finalement, elle se décida à répondre, mais uniquement parce que leur avancée serait au moins tranquille quelques temps par la suite.
Après tout, cela faisait déjà cinq heures qu'elles marchaient, et que le paysage défilait doucement, peu à peu, les arbres s'étaient raréfiés, puis avaient finis par être remplacés par des arbustes, puis par des buissons, de même, les grands ruisseaux avaient disparus au profit de petits terriers creusés à même la roches, et de sillons formés par les vestiges de l'eau. Le soleil, cet astre merveilleux et resplendissant de lumière montrait à peine ses rayons chaleureux, et se laissait gravir le ciel lentement, comme porté par la bise. À l'est, le ciel était d'une chaude couleur rouge et or, il sembla même à Vesperina que celui-ci la narguait, parce qu'il était chaud comme un feu ardant, et que son cœur à elle, était froid et dur comme la pierre depuis le départ d'Ange pour Telmar. Et dire que plus le temps passait, et plus elle se posait des questions au sujet de sa puissance. Pourrait-elle réellement lui être d'une grande aide? Elle qui voyait sa magie disparaitre peu à peu d'elle, elle était puissante, mais son corps était faible, et bientôt, à chaque sortilège jeté, son corps se mourrait un peu plus. Seule la douceur de la tendre Sélène pouvait encore apaiser son mal-être, mais elle ne pouvait pas vivre de la nuit éternellement, il fallait qu'elle trouve un moyen de gagner en puissance rapidement, et aller à Telmar, finalement, n'était plus réellement dans ses plans. Elle accompagnerait cependant la Dame jusque dans ces contrées, et tenterai d'apercevoir une dernière fois la silhouette imposante du loup-garou dont elle s'était éprise avec tant de passion, puis, elle irait trouvé un être capable de lui rendre toute sa puissance, et de lui offrir un corps susceptible de supporter toute la magie dont elle était pourvue.
"Vous qui êtes de Telmar, sachez que je n'appartiens à aucune contrée propre, puisque je suis née de la nature, et que la nature est propre à toutes les contrées de ce monde. Enfin, cessez donc de m'appeler Noble créature, car chaque être est noble en soit et il serait fort triste de s'imaginer que certains sont supérieurs à d'autre quand la vie appartient à tous et chacun. Je suis Vesperina, la dernière fée élémentaire et protectrice des femmes, alors n'hésitez pas à me nommer ainsi jeune enfant."
Elle cessa de battre des ailes et posa ses pieds nus sur la roche déjà sableuse, à son contact celle-ci sembla briller un instant, avant qu'une douce verdure ne fasse son apparition, recouvrant le sable de ses joyeux de la nature par petite touffes. Doucement, la fée se rapprocha de l'animal qui les accompagnait, le cheval semblait plus qu'effrayé, mais elle le savait, ce n'était pas elle qui le mettait ainsi, Dementia ne faisait pas fuir les animaux, au contraire, elle les attiraient, non, c'était autre chose, cette chose qui les suivait depuis déjà pas mal de temps. Vesperina ignorait de quoi il s'agissait, mais elle ne tarderait pas à le savoir, car cette chose était très proche, conservant une distance d'un bon miles entre elles, et semblaient non pas chasser les fées, mais les humains, puisqu'elle reculait rapidement de quelques mètres chaque fois que la fée avait usée de sa magie pour une raison quelconque. Avec tendresse, la fée caressa la croupe du cheval, et murmura doucement des paroles réconfortantes à son oreille, elle souhaitait simplement le rassuré, parce qu'un animal qui panique pendant un combat pouvait véritablement devenir un poids, surtout quand l'animal fais plus d'un mètre et de 50 kilo. Lorsqu'elle eut terminée, la fée se tourna vers Azelyne avec ce sourire maternel qui lui était désormais propre, ne cherchant même plus à la mettre en confiance. Elle s'était rendue compte que toutes les questions ennuyeuses étaient similaires à celles qu'elle avait posée dans le temps à son ainée lorsqu'elles partaient toutes deux. Les questions, et cette curiosité maladive, ainsi que ce besoin de parler, était propre à la plupart des enfants.
"Pour autant, jeune enfant, j'aimerais que nous gardions le silence un temps, votre animal a, tout comme moi, constater la présence d'une créature qui nous suit depuis déjà plusieurs heures, et c'est cela qui l’inquiète tant, d'autant plus que nous arrivons sur une terre hostile. Même si peu de Brigands viendront à nous, cela ne sera pas le cas des géants et des trolls qui sont hargneux en ces contrées. Nous allons en effet faire plusieurs poses, mais pas plus de deux heures, car j'aimerais vraiment connaitre l'identité de ce qui vous suit depuis notre départ, et ce n'est pas humain, je peux vous l'assurez..."
Et sur ces paroles sage, la fée se recula de quelques pas, la flore se reformant et la suivant doucement, elle fit onduler ses poignets avec grâce. d'étranges étincelles firent scintiller ses ongles déjà immaculés, et filèrent doucement vers le sol, s'encrant en celui-ci comme des graines. un craquement sonore se fit entendre, et tout doucement, sortant du sable gris des montagnes, des barres de quartz grimpèrent vers le ciel, formant des arabesques et s'enroulèrent ensemble. Bientôt, ce fut un petit kiosque de quartz bleu qui entourait Vesperina, la protégeant du soleil qui ne tarderait pas à cogner, et un banc, ainsi qu'une petite table se formèrent ensuite juste à coté d'elle. De grands brins de lierres quittèrent eux aussi le sol et vinrent s'ajouter à la construction, des bois de roses firent de même, et de jolies roses jaunes prirent possession de barres de quartz, enfin, les branches d'un pommiers s'éprirent de cette armature, et les fleurs apparurent, pour grossir ensuite. Une fois son œuvre achevée, on pouvait observer un magnifique kiosque de cristal jonché de fleurs, de lierre verdoyant et de pommes, un véritable lieu de paix, parfait pour quelques heures de repos, et une fois leur collation terminée, il retournerait à la terre, car tout était fait de manière naturelle, et la magie de la fée s'était simplement immiscée dans le sol pour faire ressortir les minerais et les plantes qui habitaient le sol granuleux de ces montagnes.
"Nous pourront déjeuner ici, ce lieu vous plait-il?" Demanda Vesperina, avec un sourire amusé et tendre envers sa compagne de route.
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Quand d'un livre sort l'irréel, les frontières en tremblent. (PV Azelyne)
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