Caspian talonnait sa monture comme il pouvait pour la faire avancer plus vite. Plus loin derrière lui on apercevait entre les arbres deux soldats qui le poursuivaient, eux aussi à cheval. L'ancien roi regardait souvent derrière lui pour voir la distance qui les séparait. Il aurait du se battre et non fuir comme un lâche, mais c'en était devenu une sorte d'habitude au fil du temps. Son seul espoir était la frontière narnienne surrement non loin d'eux. S'il la dépassait, il y aurait peu de chances que les soldats continuent leur poursuite. Il fut certain de l'avoir dépassé quand il pénétra dans une forêt assez dense et ou régnait une atmosphère assez étrange. Il ralenti un peu, n'entendant plus les soldats derrière lui. Il quitta le chemin et serpenta a travers les arbres, l'oreille tendue attendant le moindre bruit. On entendait les petits animaux de la forêt et les sabots de son cheval qui se posaient lourdement sur le sol. Ils étaient tous deux fatigués.
Caspian arrêta sa monture et mit pied à terre. Il marcha un peu ce qui lui fit du bien, prit la gourde d'eau qui était attachée à sa selle et but avidement. Son cheval s'ebrouait bruyamment et brouta le peu d'herbe au sol. Ils fuyaient ainsi depuis quelques heures. Il venait de quitter Matias, qu'il avait retrouvé, qui avait des choses a régler autre part. Ils s'étaient donnés rendez vous dans un certain endroit dans trois jours. A peine Caspian fit il quelques pas qu'il était déjà poursuivis. Mais au moins maintenant il comprenait pourquoi... Il chassa cette vilaine pensée et reporta son attention sur la situation. Il tendit l'oreille mais il ne perçût pas les chevaux des soldats. Ils avaient du s'arrêter a la frontière, n'étant pas en bons termes avec Narnia.
L'ancien roi prit les brides de sa monture et continua a pied à travers la forêt. Il profita du calme et de la sérénité que ce lieu offrait. Il se détendît un peu et repensa a ces soldats. Ils avaient du être sous ses ordres autrefois, quand il était leur roi, le roi de Telmar. Seulement maintenant il ne l'était plus. Savoir que les hommes qui l'avaient servis voulaient maintenant le tuer était assez ironique. S'il était resté au pouvoir ils seraient restés fidèles a lui. En fait ils ne faisait que prêter allégeance au nouveau roi. Caspian cessa de réfléchir quand il perçût le son de l'écoulement de l'eau. Il suivit ce nouveau bruit et arriva bientôt devant un large ruisseau. Là la forêt était moins dense et laissait une large bande d'herbe au soleil. La route longeait le ruisseau et Caspian se crispa. Il rentra aussitôt dans les sous bois, de peur de croiser du monde. Il marcha vers l'est en longeant de loin le ruisseau et le chemin. Bientôt il entendit les chevaux Telmarins sur le chemin. Il s'arrêta net, ne bougeant plus pour ne pas se trahir. Quelques minutes passèrent et alors il entendit un cri. Pas un ci d'homme, mais le cri d'une femme.
Caspian remonta en un éclair sur son cheval et partit au galop vers la provenance de ce cri. En aucun cas il ne laisserait quelqu'un souffrir à sa place ! Quand il arriva sur le chemin il dégaina son épée et fonça sur les soldats. Ils étaient en train de s'en prendre a une jeune femme, sûrement une narnienne. L'ancien roi se jeta entre eux et engagea le combat. Le premier fut tué rapidement, pris par surprise. Le second en revanche était plus coriace. Il attaquait a des endroits différent tout en changeant de technique et Caspian eu du mal a parer. Ce fut un moment d'inattention du soldat qui lui causa sa perte. L'ancien roi enchaîna les attaques, pris le fer de son adversaire et écarta la lame adverse. Enfin il plongea la sienne a travers le corps du soldat. Celui ci s'écroula sur le sol. L'ancien roi rangea son épée et descendit de cheval. Il jeta les corps dans le ruisseau et se tourna vers la jeune femme. Elle devait avoir le même âge que l'ancien roi, son joli visage était crispée par une légère frayeur, mais cela lui donna un certain charme. Elle avait une jolie peau qui devait être douce, si l'on pouvait la toucher. Et ses yeux... Caspian se sentit soulever du sol devant cette beauté. Il se ressaisit une seconde et détacha son regard du sien, quelque peu gêné. Il retourna près des chevaux telmarins, fouilla les sacs et dénicha quelques vivres. Il trouva une belle pomme rouge. Il la prit dans sa main la fit sauter une fois en l'air puis la tendit a la jeune femme.
- Tenez, mangez. C'est pour me faire pardonner d'être apparut si promptement et d'avoir.... Tué ces hommes devant vous.