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 You don't remember me, do you?

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Aldric Elaazar
Aldric Elaazar
Telmarin
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MessageSujet: You don't remember me, do you?   You don't remember me, do you? Icon_minitimeMar 5 Nov - 19:34

You don't remember me, do you?
Aldwin
À chaque pas qu’il faisait, Aldric pouvait sentir la neige craqueler sous ses pieds. Le jeune druide n’était pas habitué au froid glacial du Nord mais il finirait par s’accoutumer, comme toujours. Jamais il n’aurait pensé migrer vers les terres sauvages du Nord mais le destin l’y avait forcé. Il était convaincu que chaque décision prise était prédéfinie et aurait un impact plus ou moins conséquent dans sa future vie car il le savait, on n’échappe pas à sa destinée. La peau rougie par les flocons de neige et les rafales devant qui venaient heurter son visage, Aldric se remémorait avec un brin de nostalgie ce qui l’avait poussé à finir ainsi, seul. Quelques semaines plutôt, le jeune homme était encore à Telmar, dans l’auberge où il avait élu domicile. Il s’apprêtait, comme à son habitude, à se rendre au château pour s’entraîner au combat avec les autres chevaliers telmarins. Il avait revêtu sa cotte de maille, sa cape rouge nouée autour du cou et avait pris son épée, bien qu’elle ne lui soit d’aucune utilité ; il devait prétendre le contraire. Il n’était plus qu’à quelques pas du château lorsqu’il remarqua une foule amassée devant les grilles. Il se faufila non sans mal à travers les villageois qui semblaient, tous sans aucune exception, perplexes. Aldric ne reconnut aucun visage derrière les grilles du château, si ce n’est celui de Matias Enerlio qui affichait un sourire ravi. Le jeune druide décida de ne pas se rapprocher plus lorsqu’un crieur, entouré d’hommes bien armés, déroula un parchemin et se mis à parler fort pour que tout le monde l’entende : « L’USURPATEUR EDWIN PETTERSON N’EST PLUS. IL EST MORT CETTE NUIT. LE TRÔNE DE TELMAR REVIENT DE DROIT À CASPIAN X. IL EST PAR CONSEQUENT, À CE JOUR, VOTRE NOUVEAU ROI ». Un court silence s’abattu sur la foule avant de se rompre dans un brouhaha d’exclamations. Les oreilles bourdonnantes, Aldric regarda autour de lui, analysant chaque telmarin qui l’entourait. Certains semblaient heureux, d’autres attristés ou inquiets. Puis, plus rien. C’était le vide dans la tête du druide. Il recula péniblement, ne souhaitant qu’une chose : s’éloigner le plus possible de ce château et de cette foule qu’il avait, au fond de lui, fini par adopté depuis quelques temps. ‘L’usurpateur edwin petterson n’est plus, il est mort cette nuit’ cette phrase résonnait dans sa tête comme un coup de tonnerre. Aldric n’était pas triste, il ne connaissait plus ce sentiment depuis des années. Non, il était seulement sous le choc. Il avait vécu trois ans à Telmar et, malgré son jeune âge, le roi Edwin l’avait de suite accepté dans ses rangs. Il avait alors dix-sept ans lorsqu’il commença les entraînements pour servir Telmar mais surtout, il se préparait lui-même à affronter les narniens qu’il haïssait tant. Parfois même, il s’entraînait avec le roi lui-même qui, malgré ce que certains pouvaient penser, était proches de ses chevaliers et de son peuple. Aldric ne lui devait rien mais il l’avait toujours trouvé juste et bon. Bien-sûr, il ne lui avait jamais révélé ses dons car cela aurait pu obscurcir son jugement sur le jeune druide.
Aldric revint alors sur ses pas, se retrouvant à l’auberge où il vivait. Et, après plusieurs heures de réflexion, il emballa le peu d’affaires qu’il avait et quitta, sans un dernier regard ; ce qui s’apparentait le plus à sa maison. Il avait longuement réfléchi et sa décision était prise : il allait quitter Telmar. Il ne pouvait décemment plus y vivre et encore moins servir un roi qui ferait tout pour amener la paix entre Telmar et Narnia. Et ça, c’était ce qu’il désirait le moins au monde. Lui, il voulait venger ses parents et, malgré ses origines narniennes, il voulait la mort de chaque narnien qui peuplait cette terre. Deux options s’offrirent alors à lui : rejoindre Calormen, où d’après ce qu’il avait entendu, l’ancien Tisroc avait repris le pouvoir et haïssait peut-être tout autant que lui les narniens ou bien partir pour le Nord, là où il retrouverait Morrigan et où il pourrait accroitre ses pouvoirs. Ne connaissant pas l’opinion du Tisroc sur la magie, il écouta son cœur et se décida à partir pour le Nord. C’est ainsi qu’Aldric se retrouva dans les contrées sauvages du Nord. Il y avait trouvé une petite maisonnette abandonnée reculée de tout où il avait élu domicile. Il ne voyait pas souvent Morrigan qui était en permanence avec l’Empereur. Le jeune druide était plongée dans une telle solitude, semblable à celle qu’il avait connu à la mort de ses parents. Alors, tout les jours, il s’enfonçait dans la forêt enneigée, seul, pour s’entraîner à la magie. Il n’y avait que ça qui le faisait se sentir vivant, qui donnait un sens à sa vie. Il avait trouvé un endroit où il avait peu de chance de croiser un géant enragé ou des nains en colère, bien qu’il n’en n’ait pas peur ; il ne maîtrisait pas encore tout à fait tout ses pouvoirs. Mais plus les jours passaient et plus il sentait sa force s’accroître. Il se trouvait au même endroit depuis plusieurs heures quand il se décida à s’accorder une petite pause. Après une incantation dans une langue ancienne, des brindilles sèches s’amassèrent à ses pieds et, d’un revers de main, il alluma un feu pour se réchauffer. Un feu magique produit moins de fumée qu’un feu ordinaire, il n’y avait donc aucun risque que celui-ci attire quelconques créatures magiques ou malfaisants égarés. Le jeune druide s’assit alors sur un tronc de sapin mort depuis sûrement des années. Il se frotta les mains et commença à regarder autour de lui. Des arbres et de la neige autour de lui. Il était définitivement seul, tant physiquement qu’intérieurement. Comment avait-il pu en arriver là ? Jadis, il eut une famille. Jadis, il avait une maison, une patrie. Jadis, il retrouvait chaque premier samedi du mois tous les sorciers de chaque pays. Il n’était pas heureux mais il n’était cependant pas malheureux. Il s’était toujours complaint dans cette situation. Mais aujourd’hui, sa vie était aussi vide que l’endroit où il était et son cœur était aussi froid que la neige qui tombait du ciel gris. Plus rien n’avait vraiment de sens. Mais alors qu’il se perdait dans ses pensées lugubres, une silhouette au loin attira son attention. Une silhouette titubante, chaloupante. Aldric fronça les sourcils, comme pour l’aider à mieux distinguer ce qui approchait dans la brume. Il se releva alors, sans pour autant prendre peur. La silhouette se rapprochait doucement et, au fur et à mesure, Aldric pris conscience qu’il ne s’agissait ni d’un nain, ni d’une créature magique. Il s’agissait d’un humain et, au vu de la carrure, d’un homme. Un homme blessé. Aldric se releva alors lorsqu’il vu l’homme tomber face contre terre. Celui-ci n’était pas très loin du jeune druide. Alors Aldric se dirigea vers cet homme à terre, ne sachant toujours pas ce qu’il lui était arrivé. Arrivé près de l’homme, Aldric ne pouvait distinguer le visage de l’inconnu qui était enfoui dans la neige. D’un geste brusque, il l’attrapa par l’épaule et le retourna de façon à voir à qui il avait à faire. Instinctivement, Aldric recula. Ce n’était pas possible. Il croyait voir un fantôme. Il se frotta les yeux, comme pour s’assurer qu’il n’était pas entrain d’halluciner comme avant, lorsqu’il avait perdu ses parents. Edwin Petterson se trouvait là, allongé à ses pieds, blessé et très probablement gelé. Aldric secoua la tête, pour se remettre les idées en place. Alors, il s’agenouilla, attrapant le bras de son ancien roi, le passant autour de ses épaules et le releva péniblement.


- Messire, on vous disait mort dans tout le royaume.


Sa voix, bien que sèche, trahissait sa surprise. Il était surpris et, au fond de lui, il était presque heureux de le voir ainsi. En vie. Ou peut-être était-il seulement soulagé de croiser un visage humain, connu qui plus est. Car il n’avait pas oublié ce visage qui l’avait accueilli quand ceux de Narnia l’avait rejeté. Peut-être qu’Edwin ne le reconnaîtrait pas mais qu’importe. Aldric entreprit de ‘porter’ l’ancien roi vers le feu qu’il venait à peine d’allumer. Alors, arrivé près du feu, il adossa Edwin à un arbre. Aldric se leva ensuite, jaugea l’homme blessé et déchu qui se trouvait avec lui. Il pouvait le soigner. Cela ne serait qu’un jeu d’enfant pour lui. Mais cela signifierait également qu’il devrait dévoiler sa vraie nature à un homme qui lui avait fait confiance en le faisant chevalier. Cependant, ce même homme n’avait plus de droit de punition sur les sorciers. Aussi, après une longue respiration, Aldric s’agenouilla à nouveau au côté d’Edwin.


- Je peux vous soigner.
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Edwin G. Petterson
Edwin G. Petterson
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MessageSujet: Re: You don't remember me, do you?   You don't remember me, do you? Icon_minitimeMar 5 Nov - 20:24


Aldwin❧ You don't remember me, do you ?
Telmar était assaillie par les alliés qu'il s'était fait, et les traîtres qui avaient élus domicile au château et à la cour. C'était eux contre nous, il y avait ses fidèles et les miens. La scène qui s'offrait à mes soldats, mes gardes et moi-même était alors la capitale du royaume en feu. Les gens étaient rassemblés autour de lui, et acclamaient leurs actes. Je me doutais de ce qu'il se passait, mais j'ignorais si c'était bien réel ou s'il s'agissait uniquement de mon imagination... J'aurais aimé que ça le soit, mais ses gémissements et les cris, les flammes et le mouvement de panique telmarin ne faisait que confirmer ce que je savais déjà. J'accourais alors, l'épée à la main vers la foule, poussant les gens qui se trouvaient sur mon passage, plus rien n'avait d'importance. Je le comprenais maintenant, car le royaume aurait toujours besoin d'un roi qui le comprenne et veuille son bien, ne désirant pas saccager le pays, le mettre à feu et à sang. Malheureusement, plus ne comptait à présent, c'était lui et moi. Depuis le jour de notre « rencontre » ça avait été lui et moi.

Une fois arrivé face à lui, j'eus quelques secondes pour réfléchir à ce que j'allais devoir faire en premier : tuer Caspian, Matias ou essayer de le sauver ? Je pouvais même faire subir ma colère à tout ceux qui se trouvaient sur mon passage, à quoi bon puisqu'il était en train de mourir ? J'étais relié à lui, c'était lui et moi, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Mais si l'un partait, l'autre partirait-il avec lui ? Je refusais de me poser la question. Je levai ma main vers les deux frères, voyant peu à peu de la brume noire se diriger vers eux et les envelopper, puis je levais mon autre main vers mon protégé et récitait quelques mots dans une langue que j'avais appris avec celui-ci, tentant de détruire ses chaînes de métal avec mon pouvoir. Mais alors que je parvenais à les faire disparaître et à entendre les cris de nos ennemis, je sentis ma vision se troubler et je finis par m'écrouler sur le sol, sentant la chaleur ambiante et le brasier qu'était devenue la capitale m'envelopper. C'était leur œuvre, à eux deux. Ils avaient sans doutes du essayer de se battre. Son don contre le mien. C'est alors que j'entendis le dernier hurlement de mon dragon, et que je fermais les yeux, inconscient.

Je me réveillai en sursaut, transpirant et le cœur battant à vive allure. Je lançai des regards autour de moi, affolé, avant de me rendre compte que j'étais en train de rêver. Une fois encore, mes cauchemars me reprenaient et me forçaient à passer des nuits éprouvantes, mourant de chaud alors que je me trouvais dans son antre glacial. J'étais hésitant quant à demander un remède à Frost, peut-être sentait-il mon état, peut-être était-il d'ailleurs déjà au courant. Cependant je refusais de faire cela, car cela aurait impliqué que j'affirme avoir du mal à dormir, que j'avais peur et que je désirai plus que tout la mort de mes ennemis, maintenant plus que jamais. Personne, pas même dans mes songes ne pouvait se permettre de toucher à mon don, personne. Nous étions unis, nous ressentions les mêmes choses, nous n'étions qu'un. Je devais aller le voir, cela faisait des jours que je n'avais pu le faire, je ne voulais pas rester ici pour le reste de ma vie. Ce n'était pas ce que j'avais prévu... d'ailleurs, je n'avais pas prévu grand chose. Pour la première fois de ma vie, j'ignorais complètement où était ma place, avec qui j'étais censé me trouver et ce que j'étais censé faire.

Après avoir prit la décision de rejoindre mon dragon, je partis prendre un bain, puis j'enfilais un pantalon en lin, un pull et un manteau de fourrure avec cagoule, le tout en blanc, afin de passer un peu plus inaperçu dans le paysage, une fois dehors. J'attrapais mon épée, lançant un regard hésitant vers mon arbalète. J'en aurais sans doutes besoin, sait-on jamais... mais je préférais la laisser à sa place. Je me débrouillerai pour ne pas croiser de créatures inconnues. C'était l'un des principaux inconvénients avec le nord, on ignorait ce que l'on pouvait y trouver. Frost m'avait avertit principalement sur les géants, mais je savais qu'il devait y avoir d'autres bestioles plus fréquentes dans les environs. Peu importe, j'attrapais un sac avec quelques provisions que j'avais garder dans ma chambre, puis je quittai le château. Je ne partais pas souvent, à vrai dire je devais éviter de me faire reconnaître par d'éventuels espions, habitants qui sauraient qui je suis ou par des voyageurs étrangers. Je n'aimais pas rester ici cependant, ce palais n'était pas le mien et cette terre m'était parfaitement inconnue. Je n'allais pas jusqu'à détester cet endroit, mais ma place n'était pas ici. Elle avait toujours été à Telmar, et elle y serait toujours. Enfin... à dire vrai, elle était surtout à ses côtés.

C'était pour ça que j'avais décidé de le rejoindre. Lui aussi n'appartenait pas à ces terres sauvages, et nous étions séparés depuis que nous étions ici. Je mettrais un bon moment avant d'arriver jusqu'aux montagnes, peut-être que si je ne m'arrêtais qu'une ou deux fois, je mettrais la journée ou deux jours... à vrai dire, je n'en savais rien et je ne pensais qu'à partir. La marche dans les contrées sauvages ne fut pas vraiment dure, pas plus que ce que je faisais de mes journées... là au moins, j'allais quelque part, j'avais un but. Je me sentais comme une âme en peine errant dans les terres nordiques, à la recherche de quelque chose. Peut-être de quelqu'un, d'un événement important ou d'une créature. N'importe quoi, n'importe qui. Morindür me manquait, car j'étais persuadé qu'en cet instant précis il aurait put m'aider à y voir plus clair. C'était l'un de mes plus proches amis, et j'aurais beaucoup donné pour savoir ce qu'il était devenu. Je ne l'avais pas prévenu de ce que j'avais fait et ce que j'étais devenu car je préférai ne pas lui apporter le moindre ennui, mais je m'en voulais, terriblement même. Je l'aimais comme un père par moments et nous avions un lien particulier lui et moi... mais tout ça, aujourd'hui, c'était terminé.

Relevant les yeux vers le ciel gris, d'où tombait quelques flocons de neige, je ramenais bien sur ma tête la cagoule de fourrure que je portais. Je ne pouvais me retenir de penser à ce que je faisais chaque jour, ma vie avant de devenir roi, ma vie durant cette période et ma vie aujourd'hui. J'avais fait tout ça seul, je l'avais fait pour survivre mais aussi car je voulais éviter une guerre civile, un coup d'état ou une attaque surprise. J'avais tout anticipé et bien que je ne sois pas vraiment heureux de ce que j'avais fait, je ne pouvais me permettre de le regretter, je n'en avais pas le droit. C'était Caspian ou moi, ça avait été ainsi depuis que j'avais voulu sa place. J'aurai du le tuer pendant la guerre, mais je n'en avais pas eu l'occasion. J'avais eu une chance de faire tout ça sans tuer, et de toutes façons, la sorcière archenlandaise s'était déjà chargée de la mémoire du telmarin. Archenland... dire que j'étais originaire de cet endroit. Quand on savait qu'il s'agissait d'une terre neutre, désormais alliée aux narniens et ravagée par la guerre, l'occupation telormène et par ma petite venue surprise à la fête qui avait eu lieu il y a quelques temps... Cette terre avait bien changé, c'était une certitude. Mais qu'importe...

Je marchais depuis des heures déjà, et j'étais proche de la forêt dont m'avait parlé Ronal, le serviteur de l'empereur. Je ne savais pas vraiment où se situaient les montagnes vis-à-vis de l'autre bout des bois d'où je ne pouvais décemment pas voir le bout... mais je ne tardais pas à m'attirer des ennuis et à regretter mon arbalète. Deux géants se couraient après à une centaine de mètres de moi, se battant visiblement. Ils avaient du se retrouver là à force de se pousser et semblaient se battre depuis un bon moment déjà, puisqu'ils étaient assez bien amochés, surtout le plus petit des deux. Je sentis alors mon cœur battre à vive allure, et je vérifiais que ma capuche était bien mise avant de courir, espérant demeurer camouflage dans cette immense étendue de neige... Il semblait que l'un des deux géants avait fini par rendre son dernier souffle d'ailleurs. J'ignorais alors si cela était une bonne ou une mauvaise chose, étant donné qu'il était tombé à quelques mètres seulement de la forêt, où je me trouvais pratiquement. Alors, par un coup du sort, ma cagoule retomba dans mon dos et je tombais par terre, entendant la créature de plusieurs mètres de haut se rapprocher dangereusement de moi. Je me relevai aussi vite que possible alors, puis sortit mon épée de son fourreau et me remit à courir aussi vite que possible.

Je me trouvais alors à quelques mètres seulement de la forêt lorsque je sentis le sol trembler. Quelques pas encore et je serais en parti sauvé... mais alors que j'atteignais enfin les bois, je vis un coup de massue géante s'écraser près de moi. En tentant de l'esquiver, je me jetai sur le côté, ayant l'horrible vue sur un géant baveux et énervé qui relevait son arme pour l'écraser sur moi. Je rampais alors aussi vite que possible dans la neige, incapable de me relever rapidement, jusqu'à ce que je sois hors de portée... après que le géant n'ait cette fois atteint son objectif. J'ignore encore comment ni pourquoi, mais j'étais parvenu à reculer suffisamment pour ne plus voir le monstre, toujours à l'entrée de la forêt, n'ayant apparemment pas eu l'envie de détruire les arbres pour me poursuivre afin de me tuer... tant mieux. Mais j'avais beau m'en être sorti, ce n'était pas vraiment indemne. Je continuais de ramper, de peur de le voir rappliquer ou de voir une massue de malheur tomber du ciel... puis finalement, je restais quelques minutes à terre, gémissant de douleur.

Je sentais une douleur terrible dans mon ventre, sur mon torse et près de mes côtes, ayant même l'impression que mes vêtements me collaient soudainement à la peau, à mesure que les secondes s'écoulaient. Ayant le courage de baisser les yeux vers la blessure, je vis alors que je perdais mon sang à vive allure, ce qui ne rendait plus vraiment ma tenue apte à demeurer un camouflage bien longtemps... le sang s'était imbibé dans chaque petite particule de mon pull qu'il avait pu, et je me sentis assez étourdi, ma vision se troublant... un peu comme dans mon cauchemar. Je serrai les dents, tentant coûte que coûte de ne pas tomber dans les pommes, malgré la température de mon corps qui semblait baisser considérablement. Je me relevais après quelques minutes de souffrance abominable, sentant la plaie s'ouvrir un peu plus et voyant le sang couler sur la neige. Je m'agrippais autant que possible aux arbres, essayant de ne pas m'écrouler par terre. Je savais que l'odeur du sang et le bruit que mes pas faisait ainsi que mes gémissements de douleur pourraient attirer des créatures sauvages qui ne feraient qu'une bouchée de moi. Mais alors que ma vision devint encore un peu plus trouble, je l'entendis. Il n'était pas blessé, mais ressentait ma douleur...

Ce qui pénétrait dans ma tête me brisa le cœur, conscient que malgré tout il s'agissait uniquement de sa réaction et de ses ressentis vis-à-vis de ma blessure... c'est alors que je m'écroulais finalement par terre, poussant à nouveau un cri en serrant les dents encore plus fort. La plaie allait-elle finir par me tuer ? Je n'atteindrais jamais la grotte vivant au rythme où les événements se déroulaient... mais je refusais de croire que mon destin était de mourir de cette manière, et ici bas. Alors que je sentais mon sang couler encore un peu plus et que je prenais conscience que si je restais ainsi quelques minutes encore, j'étais condamné, quelqu'un me saisit l'épaule, me tournant et m'adressant la parole. Je ne vis qu'une silhouette trouble, mais ce que j'avais réussi à entendre me surprit. Il m'aida à me relever et je m'agrippais à lui avec les quelques forces qui me restaient, non sans mal. Ne parvenant malheureusement pas à reconnaître le visage de mon « sauveur » à cause de mon état, j'entrepris de lui répondre, non sans difficulté... « Je suis censé l'être... il faut croire que le destin me rattrape. » Incapable de marcher très longtemps, je fus soulagé que la personne qui m'aidait m'adosse contre un arbre, qui plus est près d'un feu. Mais la douleur se faisait toujours sentir, un peu plus encore. J'ignorais encore de qui il s'agissait, mais il disait pouvoir me sauver, aussi je posais une main tremblante sur ma plaie...

Avant de rapidement la retirer, voyant tout le sang qui coulait encore. S'il pouvait vraiment m'aider, il le devrait... s'il souhaitait me voir vivant. Ce devait être un telmarin, puisqu'il m'avait vouvoyé et appelé par mon ancien titre... mais j'étais dans l'incapacité de lui répondre, je n'en avais pas la force. Alors, je posais ma main non tachée de sang sur son pull, le ramenant légèrement vers moi, me contentant de le regarder droit dans les yeux, comme pour lui faire comprendre que je désirais son aide, peu importe ce qu'il devrait m'en coûter. Au point où j'en étais... je tentais cependant de reconnaître son visage, qui de près me semblait un peu plus familier. Ce n'était pas quelqu'un que j'avais vu tous les jours, mais je l'avais souvent croisé, je lui avais déjà parlé. Je connaissais sa voix. Il ne voulait pas ma mort... c'est alors que malgré ma vision trouble, je remarquais ses yeux bleus. Il avait ce regard qu'aucun autre n'avait à Telmar, qu'aucune autre personne n'avait jamais eu. C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour savoir qui il était.
« Aldric... » Ma voix était mêlée d'incompréhension et de soulagement également, mais je n'avais plus la force de dire ou faire grand chose... aussi ma main finit par tomber le long de mon corps et je fermais lentement les yeux, prêt à faire face à ce qui m'arrivait.
©flawless
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Aldric Elaazar
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MessageSujet: Re: You don't remember me, do you?   You don't remember me, do you? Icon_minitimeMar 5 Nov - 20:47

You don't remember me, do you?
Aldwin
Jamais le jeune druide n’aurait pensé retrouver l’ancien roi de Telmar, présumé mort, dans le Nord. Même ses songes les plus profonds ne lui avaient pas apporté cette nouvelle. Et pourtant, Edwin était bien là ; presque gisant dans la neige. Aldric ignorait pourquoi il n’avait pas pu prédire cela mais qu’importe, le principal était qu’il était présent, prêt à aider Edwin. Après avoir péniblement adossé ce dernier, Aldric s’attelait à observer sa blessure. Mais à peine eut-il le temps de se rapprocher, Edwin posa furtivement sa main sur la plaie béante. Cette même main qui se teinta rapidement d’un rouge vif. Aldric aurait voulu lui dire d’arrêter de bouger, que cela ne faisait qu’empirer la chose mais avant qu’il n’eut le temps de dire quoique ce soit, il sentit une main saisir son pull et le tirer vers lui. L’ancien roi semblait coriace, rassemblant ses dernières forces. Aldric agrippa alors, probablement par réflexe, le poignet d’Edwin. Mais celui-ci ne semblait guère se soucier de ça, il fixait le visage du jeune druide, le scrutant droit dans les yeux. Il ne parvenait pas à parler mais Aldric songeait rapidement qu’il tentait simplement de mettre un visage sur l’inconnu qui venait de le traîner près du feu, de mettre un nom sur ce visage. Sans un mot, Aldric intensifia son regard comme pour lui faire comprendre qu’il n’avait rien à craindre de lui, qu’il ne lui ferait aucun mal et qu’il pouvait avoir confiance en lui ; comme lorsqu’il lui avait déjà fait confiance auparavant. Et, au bout de quelques secondes qui semblait une éternité aux yeux du jeune druide, Edwin finit par prononcer son nom, comme dans un dernier soupir, avant de relâcher l’étreinte qu’il avait sur le pull d’Aldric et de sombrer dans l’inconscient. Il resta un court instant prêt du corps quasi inerte de son ancien roi. Il se souvenait de son prénom. Il se souvenait de lui. Bien-sûr, Aldric avait été son plus jeune chevalier mais il s’était toujours appliqué à se faire le plus discret possible. Quelque chose en lui le poussait à croire qu’Edwin était bien différent que tout les autres souverains de ce monde, qu’il prêtait une attention particulière à ceux et celles qui l’entourait. Avec un pincement au cœur, Aldric contempla ce roi déchu, blessé, presque mort dans la neige au milieu de nulle part avec pour seul compagnie un jeune homme qu’il ne connaissait pas ou très peu. Cela aurait été une bien triste fin pour un si grand homme. Le regard d’Aldric glissa jusqu’à la blessure d’Edwin dont le sang avait tâché les vêtements immaculés qu’il portait. Dans une délicatesse qui ne lui était pas propre, Aldric ôta le manteau blanc que portait Edwin et remonta furtivement son pull afin d’analyser la plaie qui était plus profonde que ce qu’il aurait pensé. Ce n’était pas beau à voir et cela prendrait plus de temps et d’énergie à Aldric pour le soigner mais il le ferait. Il ne pouvait pas le laisser mourir là. Il se frotta énergiquement les mains et finit par les poser à quelques centimètres à peine de la lésion. Il leva les yeux au ciel, cherchant entre les arbres la force dont il avait besoin et, après une profonde respiration, il se mit à parler en une langue ancienne. « Medice, cura te ipsum » dit-il d’une voix neutre. Mais rien ne semblait changer. « Medice, cura te ipsum » cria presque t-il. Sa voix résonna dans cette forêt d’apparence bien vide et son incantation lui revint dans un écho. Soudain, il sentit ses mains trembler comme si toute l’énergie qu’il possédait s’accumulait dans ces deux membres provoquant ainsi un tremblement incontrôlable. Puis, une lueur presque invisible s’échappa de ses mains et trouva refuge directement dans la plaie du roi déchu. Les mains d’Aldric redevinrent stables et la blessure commença à se refermer petit à petit. Cependant, Edwin n’était pas pour autant sauver. Il ne fallait pas que la cicatrice s’infecte et surtout, il devait reprendre connaissance. Aldric n’avait jamais pratiqué de médecine. Il savait guérir les plaies mais pas empêcher les infections. Si seulement il avait écouté Morrigan lorsqu’elle lui avait recommandé de prendre quelques leçons sur les potions avec son père… Ne se décourageant pas pour autant, il chercha dans les recoins de sa mémoire, se remémorant son enfance. Il visionna sa maisonnette au milieu de la forêt non loin de Beruna et se rappela d’un jour particulier où Melchior, son père, était revenu avec une entaille profonde dans le bras. Sa mère l’avait alors soigné grâce à ses pouvoirs puis, avait recouvert la cicatrice d’une mixture à base de plantes et d’écorces d’arbre. Ironiquement, Aldric était entouré d’arbres. Il se leva alors, s’éloigna d’Edwin mais gardant toutefois un œil sur lui. Un peu au hasard, il arracha quelques plantes et gratta l’écorce des sapins gelés. Très vite, il revint auprès d’Edwin, toujours inconscient. Aldric resta un instant debout, sans savoir quoi faire, avec des plantes et ses écorces dans les mains. Il n’allait quand-même pas se contenter de poser ça sur la cicatrice. Aussi, il balaya les alentours du regard. L’ancien roi devait forcément avoir un sac avec lui. C’est alors qu’il aperçut un peu plus loin, à l’endroit même où il avait trouvé Edwin, une ‘tâche’ marron qui commençait à être recouverte de neige. Il courra jusque là-bas et ramassa ce qui s’avérait être un sac. En revenant sur ses pas, Aldric entreprit de fouiller le sac. De la nourriture, de l’eau et quelques contenants. Il trouva notamment un petit bol, probablement en bois de bouleau. Il déposa les plantes et les écorces dedans et les mélangea avec un peu de neige. Cela devrait faire l’affaire. Il posa le sac près du feu et revint aux côtés d’Edwin. Il appliqua généreusement la mixture qu’il avait finit par obtenir sur la cicatrice, recouvrant le tout d’une feuille. Puis, il baissa le pull d’Edwin et lui remit son manteau. La peau de celui-ci était gelée. Aldric raviva alors le feu qui se rassit sur le tronc d’arbre mort. Il allait devoir s’armer de patience avant qu’Edwin reprenne conscience. Plusieurs heures passèrent et, de temps à autre, Aldric allait toucher le front d’Edwin qui semblait se réchauffer petit à petit. Il n’allait probablement pas tarder à se réveiller. Le jeune druide se permit alors de refouiller dans le sac d’Edwin et d’attraper ce qu’il y avait à manger. Il entreprit alors de faire cuire la nourriture à la chaleur du feu. Ce n’était bien entendu par pour lui qu’il faisait ça. Ce n’était pas ses vivres et jamais il ne se permettrait d’y toucher alors que son propriétaire était inconscient à côté.
Aldric commençait alors à s’assoupir lorsqu’il remarqua qu’Edwin se mit à bouger. Il se leva brusquement, attrapa la gourde du roi et s’agenouilla à ses côtés. Lentement, il vit les yeux d’Edwin s’ouvrir. Aldric cala sa main derrière sa nuque et porta la gourde près de la bouche d’Edwin


- Buvez ça sir, cela vous fera le plus grand bien.


Il pencha alors le récipient de façon à ce que l’eau y coule. Aldric aida le blessé à se redresser légèrement, toujours en position assise. Il remarqua rapidement qu’Edwin cherchait à toucher sa blessure et également à savoir ce qu’il s’était passé.


- Ne touchez pas. J’ai réussi à refermer la plaie mais la cicatrice reste fragile. Vous avez perdu beaucoup de sang et vous êtes encore faible. J’ai pris la liberté de préparer votre repas… Enfin, si on peut appeler cela un repas.


Aldric laissa échapper un rictus faussement assuré. Il ne savait pas vraiment quelle attitude adopter face à ce roi déchu.


- Je ne sais pas comment vous vous êtes retrouvé ici et encore moins ce qui vous a causé une telle blessure mais vous avez de la chance d’être encore en vie, sir.


Par habitude, non pas par politesse, Aldric continuait d’appelait son ancien roi « sir » bien qu’il savait pertinemment que celui-ci n’était plus roi et n’était probablement plus rien, car mort aux yeux de tous (ou presque). Tous, sauf Aldric.
Le jeune druide laissa un instant à Edwin pour qu’il reprenne ses esprits puis, il reprit la parole.


- Si je peux me permettre… Où comptiez-vous aller ? Il n’est pas prudent d’être seul ici, même pour un grand guerrier comme vous.
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Edwin G. Petterson
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MessageSujet: Re: You don't remember me, do you?   You don't remember me, do you? Icon_minitimeMar 5 Nov - 20:54


Aldwin❧ You don't remember me, do you ?
Sentant peu à peu mes sens me revenir, je tentais de bouger délicatement mes membres, conscient des bruits, odeurs et présence qui m'entouraient. J'ouvris légèrement les yeux, me rendant compte que je n'avais visiblement pas bouger depuis que... je m'étais évanoui. Je repris soudain conscience que j'avais été blessé, car je sentais ma plaie et que je me trouvais toujours dans la forêt. Peu certain de ce que j'étais censé faire et du temps qui s'était écoulé pendant tout ce temps, j'adressais un regard à la personne qui était près de moi. Il s'agissait d'Aldric, ça je m'en souvenais. Vaguement, très vaguement mais je m'en souvenais. Que faisait-il ici ? Il passa sa main derrière ma tête puis porta ma gourde d'eau à mes lèvres. Je lui lançai un regard peu assuré mais buvais quand même, soulagé de sentir quelque chose de liquide dans mon corps... ce qui me rappela le sang que j'avais perdu, aussi je baissais les yeux vers ma main tâchée. L'ancien telmarin m'aida à me redresser un peu, aussi je sentis ma blessure me faire encore mal, mais étrangement, beaucoup moins... je tentais alors de l'atteindre afin de voir l'état dans lequel la plaie était.

Or, Aldric me demanda de ne pas y toucher en parlant de cicatrice. Comment cela avait-il put cicatrisé aussi rapidement ? Qu'avait-il fait ? Depuis combien de temps étais-je là ? Qu'avait-il fait durant tout ce temps ? Je ne comprenais pas vraiment la situation, mais décidais de poser ma main sur ma jambe, écoutant mon sauveur. Il disait aussi avoir préparé mon repas, aussi je lançai un regard vers le feu de camp et remarquais plus près de moi qu'il y avait de quoi manger, et que cela venait de mes provisions. Il semblait un peu mal à l'aise, peut-être à cause de cette situation assez... particulière. Pourquoi ? Pourtant nous nous étions déjà parlés, vus, côtoyés et avions même combattus ensemble. Ah... oui. J'étais censé être mort. J'étais conscient qu'il fallait impérativement que je mange, mais la présence du jeune homme ici me forçait à me poser quelques questions. Pourquoi avait-il quitté Telmar ? Que s'était-il passé ? Pourquoi aller au nord ? Comment était-il possible qu'ils se soient tombés dessus ? Comment l'avait-il soigné ? Pourquoi était-il resté ?

Je lui lançai un regard empli d'incompréhension, puis sans trop savoir pourquoi, un souvenir me revint en mémoire. Lorsqu'il était entré dans l'armée telmarine, j'avais apprit qu'il était orphelin. Ce n'était rien, qu'un détail au fond. J'ignorais pourquoi je m'en rappelais maintenant. Mais ce détail changeait également tout. Aldric avait pu venir ici pour divers raisons, mais il ne semblait avoir aucune attache. Le changement de souverain y avait aussi peut-être été pour quelque chose. Caspian n'avait pas voulu de lui ? Ou bien était-il parti de son plein gré ? Il reprit alors la parole pour me dire que j'avais encore de la chance d'être en vie. C'était certain... bien que j'ignorais comment cela était possible à vrai dire. Je détournais alors le regard un instant, attrapant ce qu'il avait préparé à manger. Je relevais alors les yeux vers lui puis posais ma main libre sur son épaule.
« Merci. J'ignore ce que tu as fait, mais je te dois la vie. » C'est vrai, je ne me sentais peut-être pas de lui demander maintenant ce qu'il avait fait, mais sans lui je serais mort depuis un bon moment désormais. Il méritait toute ma gratitude.

Je me rendis alors compte qu'il continuait encore de me surnommer « sir » alors qu'il devait savoir que je ne portais plus ce titre. Oui, il le savait, c'était évident. Il savait que je devais être mort à l'heure actuelle et qu'il était anormal que je sois là, vivant – bien qu'il m'ait retrouvé à moitié mort – et en sa compagnie. Je baissais les yeux vers ce qu'il m'avait fait à manger avant de chercher où se trouvait mon sac avec mes provisions. Aldric reprit alors la parole en me demandant où je me rendais. Visiblement, cela faisait quelques temps qu'il était dans le nord, puisqu'il savait que les lieux étaient assez dangereux pour y laisser aisément la vie. Enfin, tout le monde en avait conscience quelque part... mais il semblait s'y être habitué. Je portais mes mains vers le bol qu'il m'avait donné tout en désignant son sac.
« Sers toi et fais toi quelque chose à manger, si ce n'est pas déjà fait. » Je commençai à me remplir le ventre avec la nourriture, me sentant un peu mieux à chaque bouchée. Je mangeais lentement, aussi je répondais à sa question avant de finir. « Je me rendais vers les grottes, elles doivent se trouver à quelques heures – ou jours – d'ici... »

Je me remis doucement à manger, savourant mon repas, conscient que ce serait sans doutes le dernier avant un bon moment, puis je regardais le jeune homme, cherchant à avoir des informations sur les questions que je me posais. « Que fais tu ici ? Tu devrais être à Telmar, dans les rangs de Caspian... tu étais l'un des meilleurs soldats que j'avais, tu sais ? » Mon regard était posé sur le sien et j'espérai qu'il savait que j'étais sincère, car c'était le cas. Je fus terriblement tenté de lui poser tout un amas de questions, mais cela ne valait-il mieux pas, après tout... n'avais je donc aucun compte à rendre ? « Ma question pourrait te sembler... je ne sais pas, inappropriée peut-être, mais... pourquoi m'as tu sauvé ? Je ne sais pas ce que tu as fait ni combien de temps tu es resté à mes côtés, mais je peux dire avec certitude que beaucoup d'autres m'auraient simplement laissé mourir là. Après tout, je suis censé l'être... » A ces mots, je détournais le regard, perdu dans mes pensées. Quelque part, je refusais de savoir ce que les gens avaient dit et disaient sur moi depuis l'annonce de la fin de mon règne. Dire que Caspian avait reprit le trône... comme s'il avait la capacité de gouverner.

Oh bien-sûr, il était né avec du sang royal, même s'il avait du attendre une guerre pour devenir vraiment roi à la place de son oncle. Pourtant, même si le règne de Miraz n'avait pas semblé plaire aux narniens, ni à Caspian, il n'avait pas semblé aussi mauvais qu'il en avait eu l'air. Caspian n'avait pas su gérer le royaume, il avait échoué. Il n'avait pas même pu gagner la guerre en recevant les bénéfices qui accompagnait « sa » victoire... mais à force de songer à Telmar et au passé, je me faisais plus de mal qu'autre chose. Affichant un regard noir à un arbre, je repris mes esprits en fronçant les sourcils, me demandant quand je pourrais rejoindre mon dragon, et si j'y arriverai vivant finalement. Je finissais mon repas et le posais dans la neige, profitant d'un court instant où Aldric avait le dos tourné pour soulever délicatement mon pull afin de voir à quoi ressemblait ma blessure. C'était impossible... comment avait-il put la soigner aussi... facilement ? Il n'avait pas de dons de médecine à ma connaissance, même si au fond je ne le connaissais pas vraiment. Je laissais pousser un gémissement de douleur cependant, alors que je laissais retomber mon pull et que je cherchais à me relever immédiatement. Mauvaise idée.

Je soupirais, constatant que si cet abruti de géant ne m'avait pas touché, j'aurais pu atteindre les grottes peut-être, mais comme j'ignorais depuis combien de temps j'étais adossé à cet arbre, cela était assez difficile à dire. Je me demandais d'ailleurs si Aldric désirait m'accompagner, où il logeait et s'il connaissait des gens au palais de l'empereur. En fait, j'aurais même pu songer à faire demi-tour, ce qui semblait plus logique d'ailleurs. Mais les géants rôdaient partout et je n'avais et n'allais pas endurer tout ça pour rien. J'étais déterminée à rejoindre les grottes pour le voir, et bien qu'il faudrait que je fasse le chemin du retour, qui serait sûrement plus éprouvant que celui de l'aller, je le ferai. Mais maintenant que j'avais retrouvé l'ancien telmarin, j'avais l'impression que je ne pourrais pas faire le chemin sans lui. Peu importe où je me rendrais, je ne voulais pas perdre quelqu'un qui semblait encore tenir à moi. Peut-être que ce qu'il avait fait, il l'aurait fait pour n'importe qui, ou qu'il l'avait juste fait car il m'avait servit autrefois... mais je n'étais plus roi. Je n'étais plus rien. Je n'étais pas triste pourtant, j'ignorais comment décrire ce que je ressentais. Quoi qu'il en soit, je n'abandonnerai pas Aldric. Puisqu'il était seul ici, dans les bois, au nord, ça signifiait qu'au fond... lui aussi était seul.


« Aldric ? » appelais-je, en me tournant légèrement vers lui, non sans un air crispé à cause de ma blessure. « Que comptes-tu faire maintenant ? Tu sais, tu n'es pas obligé de rester à mes côtés... je serais plus un poids à porter sur tes épaules qu'un compagnon de route s'avérant utile pour quoi que ce soit. » Bien évidemment, il avait le choix. Bien évidemment, je me doutais qu'il ne comptait pas me laisser dans cet état. Mais au fond, il n'était pas obligé de rester, il pouvait très bien veiller sur moi quelques heures et puis partir, je ne le retiendrai pas après tout. Il était indépendant. De toutes façons, même si j'aurais du mal à me tenir debout bien longtemps ou à marcher, je devrais atteindre d'une manière ou d'une autre les montagnes. Je n'avais pas le choix, même si je devais y aller en rampant... bien-sûr, cela diminuait mes chances de survie. Je ne comptais pas mourir, la mort n'était pas faite pour moi. Pas réellement. Il fallait juste que je tienne assez longtemps pour le revoir et que je m'exerce un peu à la magie. Mais à vrai dire, ce n'était pas tellement ce qui importait pour le moment. Ce qui importait vraiment, c'était mon dragon... certes, mais il s'agissait surtout de Aldric.
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Aldric Elaazar
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MessageSujet: Re: You don't remember me, do you?   You don't remember me, do you? Icon_minitimeMar 5 Nov - 21:11

You don't remember me, do you?
Aldwin
L’ancien roi de Telmar reprenait ses esprits petit à petit sous le regard inquiet d’Aldric. Jusqu’au bout, il n’était pas sûr qu’Edwin se réveillerait. Il n’avait jamais soigné personne d’autre que lui-même et surtout, il n’avait jamais soigné de plaie si profonde. Cela l’avait épuisé, bien plus qu’il ne l’aurait pensé mais il refusait de le montrer. C’était un druide après tout. Certes, il ne maîtrisait pas encore tout ses pouvoirs mais il devait se montrer fort, irréprochable. C’est pour cela qui se rapprocha d’Edwin lorsqu’il reprit connaissance et, malgré les yeux emplis d’anxiété de celui-ci, il réussit aisément à le faire boire de l’eau. Il en avait besoin. Aldric ne connaissait rien sur ce qui touchait à la santé mais, par expériences personnelles et par logique, il savait que l’hydratation était primordiale. Il l’aurait forcé s’il le fallait. Il n’aurait pas fait cela pour rien, il n’aurait pas donné son énergie pour rien, il n’aurait pas attendu des heures durant pour rien. Mais la question ne se posait pas après tout. Edwin, bien que mal en point, semblait tirer d’affaire à présent. Et c’était cela qui importait. Toute fois, le jeune druide constata que son ancien roi semblait se perdre dans un flot d’émotion de la surprise à l’incertitude en passant par l’incompréhension. Aldric se doutait qu’il n’allait pas pouvoir lui mentir bien longtemps, même le plus idiot des hommes sait qu’une plaie ne se referme pas en quelques heures naturellement. Pour l’instant, il allait devoir gagner un peu de temps, il ignorait encore tout de la pensée d’Edwin par rapport à la magie et bien qu’il ne soit pas en position de force à l’heure actuelle, il ne voulait pas… Le décevoir. Oui, c’était sûrement la peur de la décevoir plus qu’autre chose. Après tout, il était jadis un de ses chevaliers et malgré lui, il avait fini par adopter les mœurs de la chevalerie et au fond de lui, il respectait énormément cet homme. Ce même homme posa alors sa main sur son épaule et le remercia ; tout en ajoutant qu’il ignorait ce qu’Aldric avait fait. Des remerciements. Le jeune druide n’en avait jamais vraiment eu. Mis à part des ‘merci’ de politesse, personne ne l’avait remercié pour avoir fait quelque chose. Cette parole était anodine mais pour lui, cela signifiait beaucoup. Peut-être que ce remerciement prendrait une autre tournure une fois que la magie serait en jeu mais qu’importe. Il inclina alors la tête, comme pour lui faire comprendre qu’après tout, c’était normal d’avoir fait cela. Cependant, l’esprit d’Aldric resta bloqué sur le fait qu’Edwin disait ignorer ce qu’il avait fait. Aussi, le jeune homme décida de se relever ; comme si le fait qu’il ne soit plus agenouiller auprès du roi déchu balayerait les questions de celui-ci. Il se trompait, il le savait. Mais alors qu’il était préoccupé à chercher une excuse sur la raison de cette guérison express, la voix d’Edwin le ramena à la ‘réalité’. Celui-ci l’invita à se servir à manger des ses affaires. Il est vrai qu’Aldric pourrait de faim et manger lui ferait le plus grand bien mais cette nourriture ne lui était pas due et il savait que cela priverait certainement l’ancien roi. Il se résigna cependant à manger, il n’avait pas vraiment le choix. À nouveau, il s’inclina légèrement pour le remercier et entreprit alors de fouiller, une fois encore, le sac d’Edwin. Il ne restait pas grand-chose dedans. Aldric décida donc de prendre la moitié de ce qu’il restait. Il se rapprocha alors du feu pour commencer à préparer son maigre repas quand Edwin trouva la force de répondre à sa question précédente. Pourquoi diable voulait-il se rendre aux grottes ? Aldric reporta alors son regard sur Edwin, fronçant les sourcils. Il n’y avait rien par delà ces bois. Mais il se retint de lui poser la question pour le moment, sentant que l’ancien roi avait des questions qu’il souhaitait éclaircir. Question qui ne tarda pas à arriver. À sa grande surprise et surtout, à son grand soulagement, il ne le questionna pas sur ce qu’il avait fait pour le guérir. Non, le roi déchu voulait simplement savoir pourquoi le jeune druide avait quitté Telmar, pourquoi il n’était pas entrain de servir Caspian en ce moment même. Mais surtout, il voulait savoir pourquoi le jeune druide l’avait aidé, pourquoi il ne s’était pas contenter de le laisser mourir puisqu’après tout, il était censé l’être. Il est vrai que personne ou presque ne se serait rendu compte de sa réelle mort. Aldric posa alors ce qu’il avait dans les mains et revint vers Edwin, s’agenouillant en face de lui.


- Telmar n’est pas ma patrie vous savez. D’ailleurs, je n’ai pas de patrie… Mais le jour où j’ai appris votre mort, ou du moins, votre présumée mort et qu’on nous a annoncé que Caspian avait repris le trône qui lui revenait de droit ; j’ai su que ma place n’était plus à Telmar. J’avais un but précis en arrivant à Telmar mais qui est devenu irréalisable après votre chute. Je ne saurais vraiment expliquer pourquoi mais il était inconcevable pour moi de servir Caspian. Ses idéaux ne sont pas les miens. Mais quoi qu’il en soit, c’était un honneur pour moi de vous servir vous, Edwin. C’est en partie pour cela que je vous ai aidé. Vous avez toujours était juste et bon envers moi et envers votre peuple. Ce que j’ai fait tout à l’heure, je l’ai fait pour vous et uniquement pour vous. Je ne l’aurais pas fait pour n’importe qui. Mais je me devais de le faire, après tout, vous étiez le seul à m’avoir fait confiance à mon arrivée à Telmar.


Sur ces mots, Aldric se releva, tournant les talons. Lui-même ne savait pas pourquoi il l’avait sauvé, son instinct le lui avait simplement dit. Mais il ne se voyait pas expliquer ça comme cela à Edwin au risque de passer pour un illuminé. Il ramassa ensuite la nourriture qu’il avait posée au sol il y a quelques instants et s’assit pour entamer ce qui s’apparentait à un repas. Un silence s’installa alors pendant quelques minutes. Aldric n’aurait su dire combien de temps. Il ne pensait à rien, se contentait de manger, bercer par le bruit du vent qui venait siffler à ses oreilles. Le temps commençait à se couvrir et le ciel qui était, il y a encore quelques heures, gris clair vira au gris foncé. La nuit n’allait probablement pas tardé à tomber. Aldric ne pensait pas être resté aussi longtemps auprès du roi. Mais maintenant que le crépuscule allait s’abattre sur le Nord, il savait qu’il allait devoir passer la nuit ici. À veiller sur Edwin. Il ne voulait pas l’abandonner, pas maintenant. Il n’aurait su dire pourquoi mais quelque chose au fond de lui le pousser à rester auprès de lui, à l’aider du mieux qu’il le pouvait. C’était la première fois qu’il ressentait le besoin d’aider quelqu’un autre que Morrigan. Peut-être était-ce du à la détresse et à la solitude qui se lisait dans les yeux du roi déchu. La même détresse et la même solitude que le jeune druide ressentait au plus profond de lui, enfouie dans son âme. Il entendait les gémissements et les soupirs d’Edwin. Il aurait voulu l’aider mais il ne pouvait rien de faire plus pour lui, pour le moment. Bien-sûr, il pourrait utiliser à nouveau sa magie mais Edwin était conscient et cela représenter un frein pour lui. Mais le jeune homme savait qu’il ne supporterait pas le voir souffrir de trop et que, s’il fallait, il dévoilerait ses dons. Mais pas de suite… La voix du blessé le sortie alors de son état lunaire. Aldric releva alors les yeux vers Edwin, dont la mine était de plus en plus raidie. Il lui demanda alors ce qu’il comptait faire maintenant. C’était une bonne question. Le jeune druide ne savait pas ce qu’il allait faire maintenant, ni même demain, ni même pour le restant de sa vie. Il avait bien-sûr un but à long terme, venger la mort de ses parents. Mais avant ? Mais après ? Sa vie était vide. Un creux béant où il se complaisait. Aldric prit un instant avant de lui répondre, respirant longuement.


- Messire, si vous avez encore besoin de mon aide et surtout, si vous souhaitez encore de mon aide, je resterais avec vous. Cela n’a pas du vous échapper, je suis seul ici. De plus, la nuit ne va pas tarder à tomber et il serait peu prudent de vous laisser ici et de partir seul.


Aldric se tut un instant, repensant à ce que lui avait dit Edwin quelques minutes auparavant.


- Et puis… Vous ne pourrez pas atteindre les grottes seul vous savez ?


Il afficha un demi-sourire avant de reprendre un air sérieux.


- D’ailleurs, que comptez-vous aller chercher aux grottes ? Il n’y a rien au-delà de cette forêt. Rien, que des créatures étranges et dangereuses. Elles ne doivent plus être très loin d’ici mais votre blessure risque de vous ralentir. Je peux vous y accompagner si vous le voulez.


Le jeune druide eut à peine le temps de finir sa phrase qu'une rafale de vent venue de nulle part brisa la fausse tranquillité qui régnait dans ces bois. Aldric porta sa main au dessus de ses yeux pour distinguer ce qu'il se passait. Il ignorait ce qui pouvait bien provoquer une telle bourrasque, cela semblait bien trop irréel pour être naturel. Le feu s'embrasa soudain sous ses yeux et il ne distinguait rien d'autre que celui-ci. Si bien qu'il ne parvenait même plus à apercevoir Edwin, de l'autre côté. Le Nord réservait donc bel et bien plein de surprises en tout genre. Aldric s'avança vers le brasier, la main tendue, s'apprêtant à maîtriser le feu qui le 'séparait' de l'ancien roi. Ses yeux bleus virèrent au doré et le jeune druide se mis à parler en une langue ancienne quand, soudain, en face de lui, le feu se mis à "bouger', puis se réduire petit à petit. Que se passait-il? Aldric resta un moment le bras tendu et le regard illuminé, cherchant à comprendre ce qu'il se passait. C'est là qu'il le vu. C'était comme si Edwin jouait littéralement avec le feu, le maîtrisait. Était-il un druide lui aussi? Non, c'était impossible, Aldric l'aurait senti.
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Edwin G. Petterson
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MessageSujet: Re: You don't remember me, do you?   You don't remember me, do you? Icon_minitimeMar 5 Nov - 22:15


Aldwin❧ You don't remember me, do you ?
J'aurai peut-être du m'en douter. Qu'un telmarin veuille rejoindre l'armée ou la cour afin de devenir chevalier était assez normal. Mais lorsqu'un « étranger » comptait faire de même, c'est qu'il avait soit un amour inconsidéré pour ce royaume qu'il désirait servir, soit qu'il avait un objectif. Aldric n'était pas telmarin, c'était pour ça qu'il n'était pas resté là-bas et qu'il avait du fuir après l'annonce de ma mort. J'osais me demander si Ange avait fait de même... lui non plus n'était pas telmarin à vrai dire, et il était venu car je l'avais convaincu de le faire. Bien que j'ai été entouré de traîtres, je savais aussi quelles étaient les personnes que je pouvais croire. Ange en faisait partie, et désormais je pouvais affirmer qu'Aldric aussi était de ceux-là. Mais je n'étais plus roi désormais, j'étais... un homme. Un homme qui avait prit la décision de partir pour le bien du royaume, pour éviter une guerre ou un coup d'état sanglant. Pour éviter de partager la population en deux ou en trois parties. Mais alors, quelle était l'endroit où le jeune homme avait vécu auparavant ? Archenland ? Je l'ignorais.

Peut-être l'aurais-je connu plus tôt si tel avait été le cas, nous n'avions que quelques années de différence de toutes façons. Calormen ? C'était impossible. Il n'en avait ni l'accent, ni le bronzage, ni les « manières » si on pouvait dire cela. Alors était-il narnien ? Narnien ou archenlandais, j'ignorais exactement quel royaume avait été le sien. Mais c'était un royaume ennemi de Telmar, du moins en mon temps. Quel avait été alors son objectif ? Je sentais que j'aurai encore quelques questions supplémentaires à lui poser, mais je préférais le laisser finir son repas. Il devait mourir de faim et ça ne lui ferait pas de mal après tout... Je lui devais la vie, alors je lui devais bien ne serait-ce que quelques minutes de silence. Quoi qu'il en soit, ses paroles m'avaient touché. Cela prouvait qu'il était fidèle et loyal, et malgré la situation, notre situation à tous les deux, je ne pus me retenir de sourire. Le genre de sourire que je n'avais quasiment jamais, un sourire sincère, pas manipulateur, sadique ou de politesse.

J'appréciais déjà Aldric avant, mais il ne faisait que remonter encore dans mon estime. Je lui serai à jamais reconnaissant d'ailleurs pour ce qu'il faisait pour moi, et malgré le fait que j'ai failli y laisser ma vie, je songeai que peut-être je ne l'aurai jamais revu si j'avais tout simplement évité cette saleté de géant. Dans mon malheur, j'aurai au moins pu le retrouver... de plus, il ne semblait pas apprécier Caspian, alors comment ne pas l'apprécier ? Je le regardai de dos, en pensant aussi au fait qu'il avait précisé que justement, ce qu'il avait fait, il ne l'aurait fait pour personne d'autre. Avait-il dit ça car il me considérait encore comme son roi ou... était-il simplement honnête ? Peut-être un  peu des deux, j'ignorais encore exactement quoi en penser. Ce qui était certain, c'est qu'il ne me ferait aucun mal, il aurait pu me laisser mourir si tel avait été le cas, me prendre mes provisions et partir vivre sa vie comme si rien ne s'était passé. Mais il m'avait donné quelques raisons, et ce n'était pas négligeable...

Je me devais de le croire, de toutes façons, pourquoi me mentirait-il ? Je préférais ne pas lui répondre tout de suite, hésitant même à reprendre cette conversation, sachant que je venais aussi de le questionner sur un tout autre sujet. Si cela n'avait tenu qu'à moi, peut-être me serais-je laissé aller à un petit interrogatoire afin d'avoir toutes les informations que je désirais avoir... mais je ne comptais pas faire ça, pas avec lui. Il m'informa alors – semblant sortir de ses pensées – qu'il pourrait rester avec moi si je le souhaitais, car il était seul dans le nord visiblement. Il n'avait donc vraiment rien ? Personne ? Prenant conscience qu'au fond, nous étions peut-être tous les deux un peu trop seuls alors que nous pourrions très bien rester ensemble – ce que nous faisions à l'heure actuelle, même s'il s'agissait plus de sécurité que d'un quelconque loisir ou quoi que ce soit d'autre – alors je restais pensif. Parfois je passais tellement de temps à réfléchir que j'en venais à oublier le monde extérieur, ma solitude, mon présent et mon futur.

Parfois c'était l'inverse, je me concentrai sur les pensées concernant mon avenir et alors que les secondes, les minutes et les heures passaient, je réfléchissais. Je ne dirais pas que j'y avais prit goût, je dirais surtout que je n'avais pas le choix. Ce n'est pas comme si je pouvais aller parler aux habitants comme si de rien n'était ou que je pouvais aller me balader à Ettinsmoor pour aller faire un tour chez ces abrutis de géants... Songeant alors que je n'étais justement pas tout seul, je revins à la réalité en regardant Aldric. Les grottes... je ne pourrais pas y aller sans son aide de toute manière. Soulagé de savoir qu'il ne m'abandonnerait pas à mon « triste » sort, je lui adressais un nouveau sourire, comme une réponse au sien, puis je fus attentif à ses paroles suivantes. Hum... comment lui dire que justement, je cherchais une « créature dangereuse » sans peut-être, l'affoler ? Il était brave, courageux et sans doutes plus fort que je ne le pensais. Il semblait aussi vouloir m'aider, alors je pouvais bien lui dire la vérité. Je serai bien obligé après tout.

Resserrant légèrement mon manteau de fourrure contre moi, tout en grinçant des dents lorsque je sentis à nouveau me blessure en pleine cicatrisation, je soupirai doucement. De la brume s'échappa de ma bouche et j'osais espérer que notre feu tiendrait aussi longtemps que possible. Je me doutais quelque part que nous allions devoir passer la nuit ici, je ne pouvais rien faire de toutes façons pendant sans doutes quelques heures supplémentaires... Je croisais les doigts pour que je puisse être en état de marcher et de tenir debout un long moment lorsque je – ou nous – me rendrais aux grottes. Mais avant que je ne comprenne ce qui arrivait, le temps se mit à s'agiter pour nous offrir quelques bourrasques de vent semblant alimenter le feu de camp qu'avait allumé Aldric. Sentant cet air glacial s'abattre sur moi, je fermais quelques secondes les yeux avant de les rouvrir tant bien que mal pour tenter d'apercevoir l'ex telmarin. Allait-il bien ? Je ne le voyais même plus, à cause de ce mélange de vent et de neige, formant par endroits quelques petits tourbillons semblant emplis de la magie de ces lieux étranges.

Je vis néanmoins qu'il fallait calmer le feu, peut-être que l'un de nous finirait touché par les flammes si le vent empirait encore les choses. Ou bien que le feu atteindrait les arbres, embrasant ainsi la forêt et nous condamnant à fuir ou mourir dans un brasier infernal... Je tendis alors rapidement mes mains en direction du feu, me redressant tant bien que mal, puis je fixais le torrent de flammes, ne songeant qu'à calmer l'élément, puis alors que le ciel semblait s'assombrir plus rapidement qu'à l'ordinaire, je parvins à sentir l'obscurité tempérer le feu. Je devrais évidemment apprendre à contrôler mes pouvoirs lorsque j'en aurais l'occasion, mais pour l'instant ce serait suffisant. Les ténèbres étaient parvenues à modérer les flammes en les apaisant et les éteignant légèrement, sans pour autant que le feu de camp ne s'éteigne. Le vent se calma petit à petit, laissant néanmoins toujours ce froid glacial derrière lui... c'est alors, en relevant les yeux vers Aldric pour le repérer que je le vis le bras tendu vers les flammes, avec un regard... spécial.

L'iris de ses yeux bleus avaient laissé place à une teinte dorée. Dévisageant malgré moi l'ancien chevalier, je fixais son bras quelques secondes avant de relever les yeux pour contempler les siens. C'était tout simplement... impressionnant. Avait-il tenté lui aussi de faire en sorte que le feu ne se propage pas ? Pourtant, c'était clairement impossible. Comment aurait-il fait ? En tendant le bras et avec le changement de teinte de ses yeux ? Je ne voyais qu'une réponse à ces questions. J'aurai aimé me relever pour me rapprocher de lui et lui faire face, mais cela m'étant impossible, je me contentai de ramener un peu l'un de mes genoux vers moi, ne pouvant me retenir de regarder Aldric. Je me mis alors à rire, c'était comme qui dirait un mélange entre un rire nerveux, de l'étonnement et de l'incompréhension, peut-être même aussi avec du soulagement. C'était indescriptible en quelques sortes.

Portant ma main non tâchée à mes lèvres avant de la relever vers mes cheveux blonds, doux et soyeux avant de finalement briser le silence qui nous séparait depuis désormais quelques minutes.
« Tu m'impressionne, vraiment ! Je n'aurai jamais pensé une seule seconde que tu possédais ça en toi, c'est tout simplement... » Cherchant à trouver les bons mots à employer, je me contentai de secouer la tête avant d'abréger. « ...magique. » C'était simple, efficace et ça résumait de plus la situation. J'ignorais si lui aussi avait fait quelque chose pour dompter les flammes, mais j'étais réellement épaté. J'ignorai comment il avait pu me cacher cela aussi longtemps, j'ignorai s'il s'en servait souvent et même s'il m'en aurait parlé un jour. Pourquoi ne l'avait-il pas dit plus tôt ? Pourquoi me l'avoir caché ? Toujours dans une totale incompréhension et légèrement en état de choc suite à cette découverte, je tournais enfin la tête en expirant lentement. Je devais reprendre doucement mes esprits. Épatant...

« Je ne comprend pas... pourquoi et comment tu es parvenu à cacher « ça » mais je suis vraiment impressionné. Ne voulais-tu pas que quelqu'un apprenne ce que tu possédais vraiment au fond de toi, en plus de tes talents pour la chevalerie et tes grandes qualités de soldat ? Tout ce temps tu étais là, sans doutes à être le seul à posséder un autre grand et important don, et tu... » Décidant de me stopper quelques instants afin de ne pas déverser un flot de paroles et de questions, je ne pus m'empêcher de le regarder les yeux dans les yeux. Ceux-ci étaient évidemment redevenus bleus. Je ne comprenais toujours pas, mais l'attaquer avec un monologue sans fin ne serait pas vraiment très avantageux et ne servirait de toutes façons à rien. Je pris une grande inspiration avant d'expirer lentement, puis je repris mon calme. « Enfin, tu devais sans doutes avoir tes raisons. Les telmarins ont peur de la magie après tout, en grande partie. Peut-être que si moi elle me fascine autant, c'est car je ne suis pas originaire de ce royaume... tout comme toi. Il faut croire que nous avons plus de points communs qu'il ne me semblait. »

Je pris un air sérieux mais néanmoins émerveillé par Aldric, ne pouvant décemment pas le quitter des yeux. Comment le pourrais-je ? Tout ce temps j'avais été bercé dans l'inconscience même de sa véritable nature. Il n'avait jamais mentit, j'en étais sûr. Il avait juste décidé de ne pas en parler, peut-être par peur ? Prenant quelques instants afin de réfléchir un peu, je tentais de faire le point sur ce qu'il m'avait dit avant que je ne fasse cette découverte... il me semblait bien qu'il avait parlé de rester avec moi si je le souhaitais, de « notre » destination... Je ne lui avais pas répondu. Sur un ton plus calme, je le fis alors.
« Pour répondre à tes questions, juste avant le feu ne s'embrase... je comptais me rendre vers les grottes pour retrouver... quelqu'un. » Conscient qu'il n'avait jamais vu mon don, mais sachant désormais qu'il ne devait pas avoir peur de la magie, je repris. « Chaque élu possède un don, et tu dois sans doutes savoir que le mien s'avère être un dragon... »

Ignorant ce qu'il connaissait ou non des élus, de mes pouvoirs et de ce « genre » de créatures, je marquais une nouvelle pause. Je pourrais bien lui expliquer comment j'avais eu mon dragon et quels étaient mes pouvoirs, après tout nous n'étions peut-être pas si différents que ça lui et moi... « C'est lui que je comptais retrouver. Nous sommes pour ainsi dire liés, et cela fait déjà trop longtemps que je ne l'ai pas vu. J'ai peut-être failli mourir en tentant de le rejoindre, mais il faut croire que je n'étais pas destiné à périr aujourd'hui. » Avec un regard plus doux et empli de reconnaissance, je finissais par rajouter quelques mots. « Peut-être étions nous censés nous retrouver. Que nous étions destinés à découvrir qui nous étions « vraiment » et que nous devrions en parler. Quoi qu'il en soit, je comprend maintenant comment tu as pu me soigner aussi rapidement et aussi bien... Je te l'ai déjà dit, mais je te suis reconnaissant, vraiment. Pas uniquement pour m'avoir sauvé la vie d'ailleurs... »
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Aldric Elaazar
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MessageSujet: Re: You don't remember me, do you?   You don't remember me, do you? Icon_minitimeLun 16 Déc - 3:30

You don't remember me, do you?
Aldwin
Les flammes dansaient sous ses yeux, s’élevaient chaque seconde un peu plus dans les airs. Le vent, lui aussi, s’agitait et des bourrasques gelées venaient fouetter le visage du jeune druide. Sa peau le tiraillait et son corps entier restait figé, comme immobilisé par le froid, un bref instant. Avant de comprendre qu’il devait utiliser sa magie pour ne pas qu’ils soient en danger tout le deux, pour avoir de nouveau Edwin dans son champ de vision. C’est d’ailleurs ce qu’il entreprit de faire avant que le feu ne se calme… Comme par magie. Par l’intervention de celui qui, quelques heures auparavant, était mourant. Aldric laissa son bras tendu, comme s’il n’osait plus bouger. Comment était-ce possible ? Son ancien roi était affaibli, n’émanait aucune magie réelle mais il avait réussi à apaiser le brasier. Il l’avait fait. Le jeune druide resta un moment à fixer Edwin, encore adossé contre l’arbre, sans se rendre compte de quoique ce soit. Il le regardait simplement, il essayait de comprendre, de savoir ce qu’il y avait en lui, de toucher son âme ; de le deviner tout bonnement. Ce n’est qu’au bout de quelques secondes qu’il prit conscience qu’Edwin le regardait lui aussi. Qu’avait-il vu  exactement ? Sans savoir pourquoi, Aldric fut presque mal à l’aise d’être dévisager ainsi. Et ses yeux firent baisser les siens. C’était bien la première fois qu’il ressentait cette gêne. Il abaissa lentement son bras et se mis bêtement à regarder le feu, à le fixer pour ne pas croiser le regard de l’ancien telmarin. Le druide resta ainsi plusieurs minutes, à scruter le feu. Il ne prêtait guère attention au silence qui régnait dans cette forêt, qui régnait entre les deux hommes. Mais il sentait le regard d’Edwin posé sur lui, sans même avoir à le regarder. Il ne pensait plus à rien, hormis le fait que cet homme était là, à le fixer. Aldric se doutait bien pourquoi, il savait de ce qu’il avait finalement vu. Il avait été idiot d’agir ainsi, Edwin allait très vite deviner sa nature. Qui il était vraiment. Ce pourquoi il était né. Il avait toujours été plus qu’un simple chevalier à son service, plus qu’un simple soldat. Il avait un don de naissance. Qu’il ne pouvait pas vivre sans ; ce don était en permanence avec lui, son compagnon au quotidien qui coulait dans ses veines, qui se manifestait jusqu’au bout de ses doigts, chaque jour, chaque heure, chaque seconde, depuis son premier souffle.  Il avait la magie en lui ; elle l’habitait depuis toujours. Il ne l’avait pas choisi mais il ne la quitterait pour rien au monde. Edwin pourrait-il comprendre cela ? Aldric ignorait encore la position du roi déchu par rapport à la magie mais il serait vite fixé. Et après tout, Edwin n’était plus roi, il n’avait plus le droit de vie ou de mort sur lui. Mais alors que le rire d’Edwin se mit à résonner dans les oreilles d’Aldric, celui-ci se décida enfin à le regarder droit dans les yeux. Son rire lui fît d’abord lever un sourcil mais au fond, il sentait aussi son rire monter en lui. Comme si les nerfs lâchaient. Seulement, lorsque son interlocuteur ouvrit la bouche pour rompre le silence, Aldric sentit étrangement sa gorge se nouer. Comme s’il appréhendait la réaction d’Edwin. Il était énervé contre lui-même de penser ainsi. Il n’avait pas à appréhender quoique ce soit car, après tout, il ne connaissait pas réellement Edwin. Ce n’était pas comme s’il pouvait… le décevoir. Mais à l’instant même où il entendit la voix d’Edwin, toutes les inquiétudes qu’il pouvait avoir s’envolèrent. Comme s’il se sentait plus léger, qu’un poids lui avait été enlevé. C’était la première fois que quelqu’un découvrait malencontreusement ses pouvoirs sans vouloir le tuer ou en profiter. Edwin était différent de tous. Lui, il avait juste l’air presque impressionné par tout cela. Il ne le jugeait pas. Il semblait l’accepter pour ce qu’il était et non pour ce qu’il avait prétendu être pendant tout ce temps.
Sans être capable de dire un mot, Aldric écouta ce que lui disait Edwin. Puis il se mit à marcher en direction de l’ancien roi avant de s’accroupir à son niveau. Il allait devoir lui répondre, il ne pouvait pas rester silencieux plus longtemps. Avant cela, personne ne s’était intéressé à savoir comment et pourquoi il cachait ses dons. Le druide prit alors une longue respiration et regarda un instant le ciel, qui était bien plus assombri qu’à la normale. Il reporta ensuite son regard dans les yeux bleus perçants de l’homme en face de lui.


- Je… Je n’ai pas choisi ce que j’ai en moi. La magie m’a choisi, tout comme elle choisit des centaines d’autres personnes. Je suis né avec et j’ai du apprendre à vivre avec. Mais c’est un cadeau autant qu’un fardeau à porter. Pour rien au monde je n’échangerais mes pouvoirs mais… tout aurait été plus simple si les gens n’étaient pas effrayés par la magie.  


Il baissa son regard vers ses mains, qu’il tenait ouvertes devant lui.


- Il est difficile de vivre sans être réellement soi-même et se cacher en permanence, ce n’est pas une vie. Bien-sûr que j’aurais voulu que quelqu’un sache que j’étais plus que ce que je ne semblais être mais tout le monde n’appréhende pas la magie de la même façon que vous. Jadis, mes parents étaient de grands sorciers mais à cause de leur magie, ils ont été accusés de trahison envers leur royaume et exécutés. Certaines personnes ici-bas se réservent le droit de vie ou de mort sur des personnes comme moi, simplement parce que nous sommes différents. Avez-vous déjà eu cette sensation de n'être chez vous nul part quoi qu'on vous dise, quoique vous fassiez parce que vous n'êtes pas comme les autres? Je ne sais pas pourquoi je vous raconte cela aujourd’hui mais sachez une chose messire ; je ne vous ai jamais menti. J’ai simplement fait le choix de ne rien dire. Si j’avais su à l’époque que vous étiez fasciné par la magie peut-être que tout serait différent. Peut-être que nous n’aurions pas eu à attendre ce jour pour…


Aldric ne termina pas sa phrase. Ce jour pour quoi ? Pour comprendre qu’ils étaient tout les deux bien seuls ? Pour se trouver ?  Par chance, il n’aura pas besoin d’achever sa phrase. Edwin se remit à parler, reprenant la conversation là où ils l’avaient laissé avant que la nature ne s’emmêle. Il l’informa qu’il voulait retrouver quelqu’un aux grottes mais surtout, il lui parla de son don à lui aussi. À l’instant où il entendit cela, le jeune druide regarda à nouveau Edwin dans les yeux. Alors il avait bel et bien un dragon… Il en avait bien-sûr entendu parler mais il était difficile de cerner le vrai du faux, il avait toujours cru qu’il s’agissait plus d’une rumeur qu’autre chose. Et puis il l’écouta parler du lien qui l’unissait avec ce dernier. Aldric ouvrit de grands yeux, fasciné par ce qu’il entendait. Il connaissait les liens magiques entre êtres humains mais pas entre un humain et une créature. Il voulait en savoir plus, savoir ce que ressentait Edwin et ce qu’il voyait son dragon. Il avait tant de questions, tant de points à éclaircir. Comment avait-il pu passer à côté de cela ? Mais le druide druide remarqua que le regard d’Edwin changea légèrement et il reprit la parole. C’était comme s’il venait d’achever la phrase qu’Aldric n’avait pas terminée quelques instants auparavant. Un frisson lui parcouru alors le corps. Un bref instant alors, il pensa que tout cela avait écrit depuis longtemps. Que leurs chemins s’étaient entremêlés pour enfin se croiser et se trouver.


- C'est à la fois stupéfiant et merveilleux ce que vous me dîtes là. Moi, la magie était écrite à l'intérieur de moi, c'était dans mes gènes. Mais vous... Vous, vous avez été choisi, vous avez été élu par des puissances qui ne dépassent tous. Vous êtes unique et je suis persuadé que le meilleur reste à venir pour vous. Vous êtes le gardien d'un fabuleux trésor. Même si vous pouvez douter, aujourd'hui vous n'avez plus de royaume à diriger et vous êtes dans un lieu où tout est magique. Regardez ce qu'il vient de se passer il y a quelques minutes... N'y a-t-il pas plus magique comme lieu que le Nord? C'est le berceau de la magie et vous allez pouvoir accomplir de grandes choses ici. Alors si tout cela était écrit, si nous devions en effet de rencontrer vraiment aujourd'hui, j'espère avoir la chance de, ne serait-ce que vous accompagnez dans cette nouvelle vie.


À l'habituel, Aldric n'était pas un homme très loquace avec les gens en quel il n'avait pas confiance et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de parler. Il hésita un instant avant de reprendre


- Pouvez-vous m'en dire plus? Sur ce dragon et ce lien qui vous unie.







Les deux hommes passèrent alors une bonne partie de la soirée à discuter de leurs dons respectifs, de leurs vies ainsi que de leurs présences au Nord. Aldric était lui-même. Il ne trichait pas, il se sentait bien. À la nuit tombée, ils se relayèrent pour monter la garde. Ils veillèrent l’un sur l’autre. Comme s’ils se connaissaient depuis longtemps.
Lorsqu’un soleil timide commença à éclaircir partiellement la forêt, le jeune druide ramassa les affaires de l’ancien roi, encore endormi, et prit la liberté de le réveiller. Il lui tendit une main afin de l’aider à se relever.


- Les grottes ne sont pas très loin d’ici, vous pensez pouvoir y arriver ?


Question inutile car il se doutait bien que l’ancien telmarin se rendrait coûte que coûte près de son dragon, même s’il devait ramper pour cela. Mais Aldric était là pour l’accompagner. Il attrapa l’un des bras d’Edwin et le posa sur ses épaules. Le druide était plus petit et moins robuste qu’Edwin mais il l’aiderait à marcher comme il le pouvait.


- Avec un peu de chance, nous y arriverons sans faire de pause et en un seul morceau !


Les deux hommes se mirent alors à marcher, non sans mal. L’air autour d’eux était gelé, et quitter le feu n’améliorait guère les choses. Aldric était sur la défensive et chaque bruit attirait son attention. Le craquement sous leurs pieds, les bruits dans les arbres ; tout ici était suspect.


- J’aimerai vous poser une question pendant que nous avançons… Pourquoi vous êtes vous fait passer pour mort à Telmar ? Ils ont dit avoir retrouvé votre corps mais vous n’avez pas pu faire ça tout seul, n’est-ce pas ?
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Edwin G. Petterson
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MessageSujet: Re: You don't remember me, do you?   You don't remember me, do you? Icon_minitimeMer 25 Déc - 3:09


Aldwin❧ You don't remember me, do you ?
Donc Aldric était un narnien. Du moins, je le pensais car il était né de l'union de deux êtres magiques sans doutes, et qu'il avait vécu dans la peur que l'on découvre ce qu'il était vraiment. C'était à cause du règne de Miraz et de ses prédécesseurs évidemment, mais je devais avouer que même si j'aurai adoré naître avec des pouvoirs, je n'aurai pas aimé avoir à me cacher tout ce temps, du moins pour ce qui aurait été de ma nature magique. Mais après tout, qu'étais-je en train de faire ? Pour une situation différente et d'autres circonstances, je me faisais passer pour mort. Par choix. Quel choix... mais je devais admettre que je n'étais pas fier de l'avoir fait. Mais je ne serai pas resté à Telmar dans le cas contraire, celui où je n'aurai pas été ici. En faisant ce que j'avais fait, je me laissais une chance de peut-être récupérer le trône en tuant ceux qui se mettraient entre le pouvoir et moi. Mais je ne savais pas vraiment ce que j'avais à faire, ce que je devais penser. J'étais complètement perdu et j'avais besoin de m'occuper constamment les idées pour ne pas ressasser. Mais qu'avais-je d'autre à faire ici ?

Ancagalon. Je me souciais de lui et je voulais le voir plus que tout au monde, à l'heure qu'il était. Posant mon regard sur celui de l'ancien chevalier telmarin, je l'écoutais attentivement tandis qu'il me parlait de sa nature. Je trouvais toujours cela fascinant et j'avais un peu de mal à imaginer que quiconque puisse vouloir la mort de Aldric car il était druide. Mais si ses parents avaient été exécutés à cause de la magie... étaient-ils vraiment narniens ? Ou était-ce avant le retour des Pevensie ? Quant à sa question, je devais reconnaître que cela ne m'était jamais arrivé. J'étais peut-être né archenlandais et j'étais malgré tout bien répertorié nordique à l'heure actuelle, mais je m'étais toujours sentis chez moi à Telmar. C'était mon premier amour, et je l'aimerai toujours. Mais personne ne pouvait comprendre ça, les rois eux-mêmes, nés pour gouverner, ne pouvaient comprendre. Car c'était leur dû, leur devoir. Ils n'avaient pas le choix. Mais dans la vie on a toujours le choix, on doit saisir les opportunités qui se présentent à nous et nous devons accepter l'aide de nos amis et alliés lorsque l'on en a besoin. C'était étrange, mais bien que je sois allié à Frost, je ne m'en sentais pas plus proche que ça d'ailleurs.

La conversation continua encore un peu tandis que je me rendais compte que bien que nous soyons assez différents, nous semblions aussi avoir des points communs étroitement liés. Comme notre royaume d'origine que nous renions, le fait que nous n'ayons plus vraiment d'endroit où vivre, notre magie, bien qu'elle soit différente. C'était comme découvrir des secrets et la vie d'une connaissance et s'émerveiller et s'attrister à la fois devant ce qu'elle vous révèle sur elle et sur ce que vous lui disiez. Je ne pensais pas, et je n'aurai jamais songé qu'Aldric puisse être lié à la magie ou bien encore qu'il ait l'air aussi seul et probablement aussi mal que moi au jour d'aujourd'hui. D'avoir cette impression de vide, ne pas savoir où on va et ce que l'on fait. Néanmoins, lorsqu'il me parla du fait que j'avais été élu par les dieux – ou du moins l'un d'entre eux – et que j'étais unique, porteur d'un trésor... je ne saurais dire pourquoi, ni comment, mais j'en ressentis un étrange bien-être. Comme si j'avais  eu besoin d'entendre ces paroles pour me souvenir que je n'étais pas n'importe qui et que je ne faisais pas n'importe quoi. Il n'y avait que quelques élus, et j'étais l'un d'entre eux.

«  C'est un lien un peu spécial... j'ignore si les autres élus ressentent la même chose avec leurs dons, je pense que cela dépend de la nature du leur. A vrai dire, je peux sentir s'il sent un danger proche de lui et il peut sentir la même chose pour moi. Parfois si je me concentre suffisamment, j'arrive même à entendre ce qu'il entend, ça peut être des bruits, rien de vraiment important. Je ne pense pas avoir assez tenté de moyens de communication avec lui, il me reste beaucoup à apprendre. De plus, j'aimerai voir s'il serait possible aussi de voir ce qu'il voit et qu'il puisse faire de même. Je pense que l'on apprend ensemble, car nous sommes un tout. Je ne suis pas son maître, je suis plutôt... la partie humaine, et lui la partie « animale ». Je ne saurais pas vraiment l'expliquer. »

La soirée s'allongea encore un peu, tandis que nous parlions encore un peu de nous et de ce que nous étions, possédions. J'aimais apprendre des choses nouvelles, autres que l'endroit où se trouvent des géants en train de se bastonner... et puis nous n'étions pas seuls, c'était comme si nous nous étions bien trouvés. J'étais heureux d'être tombé sur Aldric, il était vraiment agréable à écouter et il n'était pas encombrant pour un sou... même si à vrai dire, là c'était surtout moi qui devait l'être. Lorsque nous décidâmes enfin d'aller nous reposer un peu pour le restant de la nuit, nous avons monté un tour de garde et avons ainsi pu veiller l'un sur l'autre jusqu'à ce que le jour se lève. D'ailleurs, ce fut Aldric qui me réveilla à ce moment-là pour me proposer de partir maintenant. Je remarquais que mes affaires avaient été remballées et étaient à côté de moi tandis que le druide semblait se douter de la réponse à sa question. Je n'y répondis pas par des mots mais plutôt par un sourire. J'avais failli mourir en essayant d'atteindre ces fichus grottes, et je faisais tout ça pour mon don, alors je n'étais pas près de m'arrêter là, évidemment. Passant mon bras autour des épaules de l'ancien telmarin, je me relevais tant bien que mal, me souvenant alors de ma blessure.

Après quelques grimaces de douleur, je soufflais puis tentais d'attraper quelques une de mes affaires, qui par chance, n'avaient pas encore été récupérées par Aldric. Il aurait sans doutes un peu de mal à m'épauler jusqu'aux montagnes, étant donné que physiquement parlant, j'étais un peu plus imposant que lui. Je fis donc de mon mieux pour ne pas trop m'appuyer sur celui-ci, bien que j'avais assez de mal à le faire, mais je ne me plaignais pas pour autant de la douleur de ma plaie encore trop fraîche, ni de la marche. La fraîcheur affolante du nord se fit ressentir d'ailleurs, et cela m'agaçait un peu de savoir que mon compagnon de route ne pourrait pas se réchauffer en avançant plus vite, puisqu'il devait s'occuper de moi. Mais au fond, il valait peut-être mieux marcher en ayant encore plus froid mais en étant accompagné que voyager seul, et d'avoir un peu moins froid. Au fond, seule la rapidité de notre marche était gênante... si on pouvait dire ça comme ça. D'ailleurs, Aldric reprit la parole, ce qui était aussi un bon moyen de ne pas voir passer notre route vers les grottes. Cependant... je me sentis un peu mal à l'aise quant au fait de devoir repenser à nouveau à cela. J'y pensais tous les jours, mais jamais je n'avais eu à en parler à quelqu'un...


« Tu sais... je n'ai pas vraiment « choisi » de venir dans le nord... » Un peu gêné et avec un pincement au cœur, je repris avec un peu de mal.  « Frost, l'empereur du nord. Il a des pouvoirs et m'a « aidé » à me faire passer pour mort. En fait, nous avons donné mon apparence à un cadavre... et le moment venu, j'ai laissé cet homme dans mes appartements et je suis parti. Les gens me pensent mort car ils ont retrouvé « mon » corps poignardé dans mon château. »

Je marquais une pause, me demandant comment expliquer mes raisons à l'ancien telmarin. Il était difficile d'en parler, car sans doutes que... cela signifiait que ce que j'allais dire pourrait me sembler futile désormais. Je savais que j'avais fait le bon choix, mais à quel prix ? Je n'avais aucune idée de ce que le futur me réservait et j'ignorai tellement de choses, trop même. De plus, le nord était déprimant. Je n'étais pas friand de la population nordique, et je ne me sentais pas bien ici. Je n'étais pas chez moi. Pour la première fois de ma vie, je n'étais plus vraiment sûr de ce que je faisais et d'où j'allais. Aurais-je du me rendre à Calormen ? Yoren m'aurait sans doutes accueilli aussi, et là-bas sans pour autant m'y sentir chez moi, je m'y serai senti bien. Car déjà, j'aurai eu Yoren. Mais justement, je devais faire le mort et disparaître des mémoires, me faire oublier. Mais cela était-il possible ? Caspian par exemple, Susan aussi. Eux, ils ne m'oublieraient jamais. J'avais joué un rôle dans leurs histoires, dans leurs vies et cela ne serait jamais effacé. Je ne regrettai rien. Susan était mon ennemie et Caspian mon rival. Pourtant je n'avais rien contre l'homme en lui-même... c'était envers le « roi » que j'avais un problème.

« Il y avait des traîtres autour de moi, proches de Caspian. Je savais qu'il était quelque part, comme intrus au château mais sans pour autant être là. Je sais qui a été le plus grand traître, celui qui ne m'a jamais vu d'un bon œil et s'est arrangé pour que je meure. J'aurai sans doutes du rester et attendre la venue de Caspian, me battre avec pour conserver le trône. Mais je ne pouvais pas risquer de mourir vraiment, je ne suis pas n'importe qui... et lui non plus. Nous devions vivre, et si nous nous étions vus, nous nous serions peut-être même entre-tués. »

Cessant de parler l'espace d'un moment, je sentis ma blessure me tirer un peu et je posais ma main de libre dessus, délicatement, comme pour vérifier qu'elle n'avait rien. Nous étions plus proches des montagnes que je ne le pensais et j'en fus assez rassuré, car cela signifiait que je pourrais bientôt voir Ancagalon, et j'en avais peut-être encore plus besoin maintenant qu'auparavant... « Je ne pourrais pas t'expliquer toutes les raisons qui m'ont poussé à faire ça... je ne le peux pas. » Qu'est-ce-que cela voulait dire ? J'étais capable d'argumenter et de renchérir, à vrai dire. Mais je n'en avais pas la force morale, en plus de ma force physique quelques peu défaillante. Je n'arrivais pas à savoir si Ancagalon allait bien, mais je me souvenais alors qu'il devait avoir conscience que j'allais mal, et devais sans doutes en souffrir lui aussi. Le fait même de savoir ça me perturba assez pour tenter d'accélérer la cadence de notre marche, bien que cela me fit échapper quelques gémissements de douleur. Cela ne faisait que quelques semaines que j'étais ici, mais je maudissais presque le nord de m'avoir pratiquement tué. Sans cela, j'aurai sans doutes atteint les grottes et peut-être même avec Aldric. Après tout il était sur mon chemin...

« J'allais oublier de te dire quelque chose... tu n'as plus besoin de me vouvoyer, tu sais. Je ne suis plus ton roi, je ne suis pas même ton supérieur ou qui quoi que ce soit d'autre. Je suis Edwin, donc tu n'as pas à m'appeler sir. » J'avais tourné la tête sans m'arrêter de marcher pour autant, afin de lui dire ça. Je l'avais dit calmement mais avec sérieux, car je ne voulais pas qu'il se sente gêné ou obligé de conserver les codes de courtoisie auxquels on a affaire à la cour.  « D'ailleurs, permet moi de changer de sujet ne serait-ce qu'un instant, mais où vis tu exactement ? Je ne sais plus si je t'ai déjà posé la question... » Apparemment, nous devrions arriver dans un peu moins d'une heure aux grottes, car les montagnes semblaient un peu plus proches qu'auparavant. Il faudrait néanmoins faire attention encore une fois à ces fichues créatures nordiques...  « Je ne sais pas pour toi, mais toute cette neige me déprime... elle ralentit nos pas et le froid gèle l'air que nous respirons. Au moins, lorsque nous aurons atteint les grottes, mon don pourra nous permettre de nous réchauffer un peu avec son souffle... d'ailleurs je ne te l'ai pas dit, mais son nom est Ancagalon. »
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