Il y en a qui racontent leur histoire en se lamentant sur un repas trop garni, une robe tachée, un bateau pas assez gros.
Et il y a ceux qui la racontent humblement, ils ne se glorifient ni se dénigrent.
Je fais partie de ceux-là...
Je ne suis pas de haute naissance, ni même originaire de cet endroit. En fait, je n'ai jamais eu de parent ayant vécu à Azim Balda.
Ma mère vient bien de Calormen mais de la capitale. Elle n'était ni riche ni pauvre et pouvait se nourrir sans peine, se loger s'habiller. Et, c'était un secret qu'elle gardait, elle rêvait de prendre le large, d'aller sur la mer. Avec le temps, elle y parvint et balança ses économies dans son voyage pour Térèbinthe, seule île indépendante et plus proche politiquement de Calormen que de Narnia.
Là-bas, elle rencontra un bâtelier de presque son âge. Lui non plus n'était pas très riche. Mais il était célibataire, sans enfants ou relation. Je ne sais pas trop ce qu'il se passa entre eux, mais ils se marièrent quelques mois plus tard.
Bien sûr, je suis née dans l'Empire... mais pas en esclave. Mes parents ont pu rentrer assez aisément, en fait, ce fut un cou de chance, car mon père reçu l'ordre de mener de la marchandise à Azim Balda. Ce qu'il fit tout naturellement avec ma mère. Ils prirent le bateau jusqu'au fleuve le plus bas. Ils durent bien sûr traverser le désert mais peu importe.
Une fois dans la ville, ils se sont installés définitivement. Ma mère a tout d'abord donné naissance à un garçon mort né. Ca l'a abattue pendant trois ans, si bien que mon père crut qu'elle allait mourir. Et en fait, elle nous donna naissance, à moi et mon frère un an plus tôt.
Je dois dire que j'ai eu une enfance correcte. J'étais plus proche de mon père que de ma mère que je considérais comme une faible à se laisser se morfondre sur sa condition, sur son enfant mort avant d'avoir pu vivre. Elle nous avait nous... pourtant elle ne nous témoignait jamais beaucoup d'amour et c'est mon père qui se chargea le plus de mon éducation et de celle de mon aîné. C'est sans doute pour ça que parfois j'agis un peu comme un garçon...
Mais vous vous en doutez, il y a un "mais". En effet ma mère, cette peste, a dépensé des sommes, achetant plus que ce que nous pouvions pour décorer la tombe de son premier enfant. Elle était folle et nous aurions dû nous en apercevoir.
A la fin nous avons fini par être endettés.
C'est mon père qui a dû travaillé pour payer, ma mère refusant de faire quoi que ce soit. Il s'est usé à la tâche et n'a pas pu continuer très longtemps. C'est pourquoi à 12 ans un seigneur a proposé de nous acheter mon frère et moi. Autant mon père disait qu'il ne céderait jamais ses enfants, autant ma mère a fait dit qu'elle nous vendait immédiatement.
Nous avons été arrachés aux bras de mon père et emmenés dans la demeure de notre nouveau maître. Je me souviens du visage détestable de ma génitrice alors qu'elle nours regardait partir, du mépris dans le regard tandis que son mari était prêt à se battre contre la ville entière pour nous récupérer. Il hurlait.
Je ne me plains pas. J'aurai tué cette vieille peau si j'étais restée avec elle.
On m'a assignée tout d'abord au ménage, à la cuisine avec d'autres esclaves. Le mot sonnait bizarre mais je m'y suis habituée. C'était ma condition après tout.
Le maître était quelqu'un de plutôt gentil, surtout envers les plus jeunes qu'il veillait à bien traiter. Pour mieux les battre plus tard pensais-je.
Sa femme restait loin de tout cela et s'occupait de nous seulement lorsqu'elle avait envie d'une nouvelle robe, d'un repas ou d'un soin express. Elle ne nous aimait ni ne nous détestait. Elle était plutôt froide mais fragile. Ses deux fils avaitn l'âge de mon frère et sa fille était encore plus jeune que moi.
Les jours passaient sans que je ne les regarde. A mes yeux, ma vie serait longue et ennuyante, et je ne serais jamais rien de plus qu'une esclave parmi d'autres.
Lorsque j'ai eu 17 ans, le seigneur du manoir me donna une sorte de promotion. J'allais le servir, lui et sa famille, personnellement. Esclave personnelle... magnifique. Ce n'était qu'une demande pour mieux m'avoir à disposition au cas où il voudrait passer ses nerfs et obtenir sur le champ une assiette de poulet cuit. Je le voyais toujours comme un ennemi voyez-vous.
Puis sa femme est morte, et ma condition s'est nettement améliorée. Il me traitait avec égard.
Et mon frère est parti pour Tashbaan, servir l'armée ou je ne sais pas trop quoi. Je ne me suis jamais vraiment tenue au courant de ce qu'il se passait ailleurs.
Je venais d'avoir mes 18 ans quand la fille de mon maître an avait presque 15. Je m'occupais donc davantage d'elle qu'avant.
Elle est plutôt sympa et ma vie est devenue moins ennuyante je dois dire. En fait, il n'y a pas grand chose à dire si ce n'est que j'étais bien mieux qu'à mon arrivée. Je pouvais une fois par mois dîner avec la famille dirigeant le manoir. J'avais droit à quelques robes de feu ma maîtresse qui faisait quasiment ma taille.
Je n'aurai pu rêver d'une vie plus agréable, loin d'être battue comme j'aurai pu l'imaginer. Peut-être étais-je tombée dans une bonne maison...
Après, j'ai entendu parler d'évènements dans le monde, comme quoi des guerres éclataient, que le roi Peter était mort et que Caspian avait été éjecté du trône par son ennemi Edwin lequel avait fait une alliance avec le Tisroc Yoren, lequel avait fait la guerre à Archenland avant que son frère Soren ne prenne le trône pour l'exiler. Je ne sais même pas quand avait lieu quoi, je me tenais peu informée, le seul détail qui pouvait importer était mon travail et le bien être de mes maîtres. Après tout ils avaient droit de vie et de mort sur ma personne.
De temps à autre mon frère revenait me voir et me donnait quelques nouvelles de la capitale et de ce qu'il pouvait entendre. Ca ne m'intéressait finalement vraiment pas.
J'étais heureuse de le voir lui mais je me fichais de ce qu'il y avait au-delà d'Azim Balda.
Le temps a passé. J'ai aujourd'hui 26 ans et suis chargée des nouvelles recrues de mon maître. Ma situation par rapport à lui et ses enfants n'a pas changé.
Je suis plus indépendante et rebelle qu'avant et mon maître l'a sans doute remarqué, si bien qu'il veille à me parler de plus en plus, à m'avoir auprès de lui pour parer à toute fuite. Ce n'est pas lui qui m'empêchera d'aller ailleurs que dans ma petite ville natale. Petite parce que j'en connais les moindres recoins. Maintenant je veux voir le monde !
Je voudrais gagner la capitale, vivre avec mon frère, emmener une amie avec moi et m'installer pour une nouvelle vie.
On me parle d'aventures, j'ai envie de voyager, de découvrir un autre monde que celui que je connais par coeur.
Je suis esclave, je n'ai pas la liberté de vivre où je veux comme je veux. Pourtant j'en rêve.
Ma seule liberté est de rêver alors je rêve de liberté.prénom/pseudo ∞ Clara
âge ∞ 14 ans toujours
comment as-tu découvert le forum ∞ J'ai poussé la porte de mon armoire et voilà
des remarques, des impressions ∞Non
le code du règlement ∞ Validé
le code du contexte & intrigue ∞ Validé
mot de la fin ∞ Vive les Calormènes