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| Il est mon Âme, Elle est ma Flamme | |
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Invité Invité | Sujet: Il est mon Âme, Elle est ma Flamme Lun 31 Oct - 14:43 | |
| Il est mon Âme, Elle est ma Flamme Est-ce qu'il pense à moi ce soir, Est-ce qu'il m'entend sans me voir, Je parle dans le silence, Comme on prie face à la chance, Aussi loin, aussi loin qu'il soit
Est-ce qu'elle sait que je l'attends, Est-ce qu'elle me parle en dormant, Je la vois dans tous mes ciels, Comme un fou sans le soleil Aussi vrai, aussi vrai qu'un rêve
Oublier l'absence, Retrouver la part manquante, Il est mon âme, Mon inséparable, Tenir la distance, Assassiner le temps, Elle est mon âme, Mon indispensable Ce faisait plusieurs mois que le Roi Edwin était parti en mer. Je ne l’avais plus revu depuis le bal donné en l’honneur du mariage de mon ami Liven ainsi que de celui du mariage d’un autre telmarin, Chris Holland. Durant cette absence, ce fût le conseil de Roi qui régna sur Telmar, ou plutôt les chevaliers qui ne sont pas parti avec Edwin en mer. Au début nous avions des nouvelles de l’équipage puis plus le temps passait moins nous en avions. Je pense qu’à la fin, j’étais la seule à venir demander régulièrement si le bateau à bord duquel ils étaient n’avait rencontré aucun problème. Mais je sentais bien que j’importunais ces gens-là avec ma curiosité. Et puis c’est vrai qu’après tout, ils avaient autre chose à faire de bien plus intéressant que de raconter les aventures de leur souverain à une petite curieuse. Eux ils ne savaient pas. Eux ils ne savaient rien. Eux... ils ignoraient tout. Ils n’avaient pas la moindre idée du souci que je me faisais quand notre Roi était loin de Telmar, une inquiétude qui était sans cesse croissante. Je comptais les jours, je ne dormais pas la nuit, attendant avec toujours autant de ferveur le moment auquel on m’annoncerait que le bateau telmarin rentrerait enfin au port. Mon cousin Caspian avait auparavant été un grand navigateur et nous avait par ailleurs conté son voyage ainsi que toutes les aventures (bienheureuses ou malheureuses) qu’il avait vécu. Cela ne me rassurait pas vraiment. J’avais confiance en Edwin et son équipage mais je craignais beaucoup la mer. J’en étais même devenue folle lorsque j’avais vu que si peu de personnes ne s’intéressaient à l’évolution du voyage de leur Roi. C’est vrai après tout, le jeune Petterson était notre souverain ! Oui, Empereur Télormène mais aussi... Le seul qui trônait sur mon cœur... Peut-être ce détail, qui n’en était pas un, faisait toute la différence et avait pour conséquence logique toute cette inquiétude. Je regardais la fenêtre de ma chambre qui se trouvait être dans la tour ouest du château. Elle donnait sur le port de Telmar. De mes mains frêles je déchirais avec automatisme un bout de tissus. J’étais de plus en plus angoissée et attendais avec impatience le jour où l’on viendrait m’annoncer qu’Edwin rentrerait au château. Je scrutais au loin dans l’espoir de voir un bateau avec les voiles arborant les couleurs et le blason de la cité de Telmar. Plusieurs fois j’y avais cru mais mes espoirs s’étaient envolés au fur et à mesure que le bâtiment s’approchait du port, me rendant compte qu’il ne s’agissait pas de celui du Roi. Je portai ma main droite devant mes yeux pour me protéger du soleil, ce dernier se couchant. Le crépuscule était aveuglant mais je me débattais avec mes paupières pour qu’elles acceptent se rester ouvertes face à cet élan de lumière. Je sentis alors une respiration derrière moi. Je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s’agissait. Mon frère Matt était très protecteur envers moi et n’aimait pas me voir dans cet état. A vrai dire, il n’aimait pas beaucoup Edwin, je n’avais jamais vraiment su pourquoi. Au début, je pensais que c’était parce qu’il avait peur que je me trompe avec lui et que je sois encore plus triste suite à une éventuelle rupture. Mais j’avais beau me retourner la question dans la tête, je n’étais pas convaincue par cette hypothèse. En effet, mon premier amour Mathéo, qui avait duré de nombreuses années, n’avait pas posé autant de problèmes. J’avais même cru déceler de la déception lorsque je lui avais annoncé que d’un commun accord, nous avions décidé de nous séparer. Mon frère avait confiance en Mathéo mais allez savoir pourquoi, celle-ci est absente avec Edwin. Je me retournai alors pour le regarder dans les yeux. Je savais ce qu’il allait me dire « Rose, cela ne sert à rien de s’accrocher ainsi, tu le sauras en temps voulu quand il rentrera ton cher Edwin » ou encore « Bon Rosalie, tu ne vas pas rester éternellement devant cette fenêtre non ? » Pourtant il n’en fut rien. Mon frère me pris dans ses bras et me serra avec une puissance et une passion que je n’avais jusqu’à présent jamais sentie. Je lui répondis alors en posant délicatement ma tête sur sa poitrine. J’aimais mon frère. Non, j’étais totalement dingue de mon frère. Il était ma seule famille après tout... « Rosalie j’ai quelque chose à te demander. Viens t’asseoir. » Nous nous assîmes donc sur mon lit avant qu’il ne poursuive son discours, « Est-ce que... est ce que tu l’aimes ? » Le silence répondit à ma place au début. J’étais tellement étonnée par cette question... Je savais que Matt et Edwin ne s’entendaient pas mais... mon frère allait-il faire un effort ? « Oui. Oui je l’aime Matt et... c’est avec lui que je veux être. » « D’accord. » finit-il par déclarer dans un murmure après quelques secondes muettes. « Alors je te conseille de te rendre dès maintenant au port, son bateau devrait arriver d’ici peu, avant que le soleil ne se couche entièrement, j’ai cru entendre cette information dans une discussion tout à l’heure. » Je n’entendis pas à moitié la fin de sa phrase que j’avais déjà bondit hors de mon lit. Le temps de prendre une cape pour me protéger de la fraîcheur du début de soirée, j’étais déjà sur le pas de la porte. Mais brusquement, je m’arrêtai et me retournai. Matt était encore sur mon lit, calme et serein. Avait-il compris qu’Edwin et moi c’était sérieux ? Ses espoirs s’écoulaient-ils ? Je n’en savais rien mais... « Merci. Merci Matt... » Pourquoi merci ? Aucune idée ! Peut être pour m’avoir prévenue ou tout simplement pour avoir été présent avec moi, depuis ma naissance jusqu’à ce jour. Je fus convaincue qu’il avait décelé cette nuance car il m’adressa un large sourire avant de me faire un petit clin d’œil exprimant un « allez vas-y, file ». Je lui en rétorquai donc un avant de m’engager dans les couloirs du château, en direction de la sortie. Je fus rapidement dehors. J’avais eu raison de prendre ma cape, la nuit s’annonçait particulièrement fraîche. Mais ni le froid ni la neige ni le vent ne pourraient me dissuader d’attendre l’homme que j’aimais sur le quai. La nouvelle de l’arrivée du Roi avait du se répandre parmi les villageois car quelques minutes après mon arrivée, de nouvelles personnes vinrent me tenir compagnie. Au bout d’une heure d’attente nous étions des dizaines. Verrais-je Edwin ? Me reconnaitrait-il au milieu de cette foule ? J’avais tant à lui dire et visiblement, son peuple aussi. Je le savais très aimé des Telmarins, cela se confirmait par autant d’engouement au retour de notre souverain. Après de longues heures d’attente, le bateau arriva enfin dans le port. Pour la première fois depuis plusieurs mois, je me sentais vraiment heureuse. Il était là, près de moi. Je sentais sa présence, nous étions plus proches que jamais. Et là... euphorie intérieure. Un feu d’artifice explosait en moi. Edwin venait d’apparaître sur son bateau et saluait la foule. Mais j’étais compressée, je parvenais à peine à respirer. La foule applaudissait et acclamait son Roi. Je faisais tout ce que je pouvais pour me faufiler à travers le peuple mais les gens ne m’aidaient pas beaucoup. Edwin resta sur son bateau durant quelques minutes puis descendit. En tant que Roi bienveillant, il prit le temps de s’arrêter et d’échanger quelques mots avec chaque personne de cette assemblée. Il avançait jusqu’à arriver à ma hauteur. J’avais fait en sorte que ma cape me cache les yeux et qu’il ne me reconnaisse pas, pas tout de suite. Une fois qu’il était devant moi, je lui pris ses deux mains et m’approchai de lui avant de dire : « Oui. Oui, je l’accepte. Je veux être ta femme Edwin. » Enfin je daignai enlever ma capuche pour plonger mon regard dans celui d’Edwin. J’avais attendu ce moment depuis ci longtemps ! Malgré l’obscurité, l’éclat que dégageait le regard du telmarin n’avait jamais été aussi clair qu’en cet instant. Nous nous scrutâmes pendant quelques secondes puis ne pouvant pas me contenir d’avantage je bondis dans ses bras et le serrai aussi fort que je le pouvais. « Tu m’as manqué Edwin ! Si tu savais à quel point tu m’as manqué... » |
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Edwin G. Petterson Nordique || Élu || Admin ∞ messages : 514 ∞ double-compte : Vitani (calormène) | Sujet: Re: Il est mon Âme, Elle est ma Flamme Mar 1 Nov - 19:15 | |
| Patrice et Alphonse parlaient de la tempête à laquelle nous avions eu droit la nuit dernière. C'était probablement la pire nuit de nos vies, et nous serions sans doute éternellement reconnaissants à tout l'équipage et aux dieux de nous avoir gardés en vie après un tel désastre. Pas un mort, pas un seul. Bien que durant le voyage, nous avions connus malheureusement quelques incidents... Plus ou moins graves. Patrice avait perdu un œil en affrontant une créature forte et semblant être un félin sur une des îles où nous étions allés. Par chance, Alphonse lui avait sauvée la vie en tirant trois flèches sur le fauve, tandis qu'un autre homme achevait la bête. Nous avons eu très peur, dans les circonstances où son œil était en sang et qu'il le perdait... à vue d'œil. Nous avons donc du le soigner chez un sorcier vaudou visiblement, qui vivait sur l'île. Il a fait en sorte que l'œil ne saigne plus, l'a endormit comme il pu, puis lui a extrait l'œil avant de nettoyer le tout, de soigner un peu et de nous donner quelques aliments et potions à user pour sa guérison et pour qu'il ne souffre pas trop.
Il porte un cache-œil depuis et a vraiment l'air d'un pirate. Néanmoins, il fut brave et ne se plaint même pas. C'était un brave homme, et je le récompenserait lui et tout le reste de l'équipage comme il se doit, le moment venu. Je me levai et parti sur le pont, les laissant seuls, puis je m'appuyais contre le rebord en bois du bateau, et regardait la mer. J'avais adoré ce voyage, malgré plusieurs mésaventures, mais j'avais aussi aimé ce voyage car j'y avais vécus des choses incroyables, inimaginables. J'avais noué des liens plus importants avec l'équipage et nous avions été très solidaires. Une ambiance plus agréable aurait été dure à imaginer. Nous avions vus des paysages, des personnes, des créatures et des évènements aussi beaux, intéressants qu'effrayants. Nous avions même croisés des cannibales que nous avons préférés contourner et éviter. Enfin, en soi nous avions vraiment fait un beau voyage, avec ses avantages et ses inconvénients. En sortant de mes pensées, je pu apercevoir la terre à quelques lieues d'ici, et je rentrais finalement dans chaque cabine afin de prévenir mes équipiers. Ils étaient tous pressés de retrouver leurs parents, leurs femmes, leurs enfants.
Rares étaient ceux qui ne possédaient plus beaucoup de familles, bien que malheureusement il y en ait. Moi, j'espérais vivement retrouver mon royaume. La terre. Alice. Mes parents. Rosalie. Oui, il y avait quelques mois maintenant que j'étais parti, et je lui avais fait ma demande. J'osais espérer qu'elle avait bien réfléchi et ferait le bon choix. Quoi qu'il adviendrait, je me ferais détester de son frère. Mais qu'importe ? Il me semblait qu'il me détestait déjà de toutes manières. Quoi qu'il en soit, j'étais impatient de rentrer chez moi. Mais en fait, j'avais également un peu peur que les choses ne se passent pas comme je le souhaiterais. Peut-être que quelque chose de mal s'était déroulé durant mon absence, et que je le saurais trop tard. D'ailleurs, je décidais d'aller m'allonger un peu dans ma cabine pour tenter de me détendre avant d'arriver. J'avais tellement à faire que je n'avais jamais trop eu le temps de songer à ce qu'il se passait chez mes proches ou au royaume, mais aussi bizarre que cela puisse être pour certains, lorsque j'en avais la possibilité, je pensais tout de suite à Telmar. Mon royaume passe avant tout, même les gens que j'aime et qui m'entourent.
Ce n'est pas tant étrange que ça devrait l'être à vrai dire, je m'étais fixé des limites et des ambitions pour avoir le royaume, et je l'avais eu. Ce n'est pas donné à n'importe qui. J'étais un grand stratège et j'étais rusé. Mais cela ne semblait pas donné à tout le monde d'après certaines personnes. Un homme arriva alors en avertissant tout le monde que nous allions amarrer, et je décidais alors de me lever tranquillement, puis d'aller voir mes équipiers. J'étais en réalité pressé de retrouver les telmarins, le château, et aussi mon meilleur ami, Yoren.
Une trentaine de minutes plus tard...
Les gens étaient heureux. Ils sautaient à moitié sur les hommes d'équipage, qui étaient en réalité leurs compagnons, enfants, et j'en passe. Quant à moi, je saluais plusieurs telmarins, répondaient à quelques questions concernant le voyage, souriant. J'étais heureux de revoir mon peuple, et je supposais que moi aussi mes proches ne devaient pas être bien loin. Quoi qu'il en soit, tandis que certains telmarins allaient récupérer les affaires de tout l'équipage et le descendait pour le mettre dans des carrosses. Des carrosses qui les amèneraient chez chacun, ainsi que dans des charrettes. Je sentais une tension. Les gens étaient contents, certes, mais je savais que quelque chose clochait. Je vis alors Alice, et je me précipitais à moitié vers elle pour la prendre dans mes bras. Lorsque nous nous séparions, elle avait les yeux brillants. Je savais qu'elle allait me dire quelque chose qui allait me déplaire, et je préférais ne pas prendre la parole. C'était à elle de parler.
« Je suis tellement heureuse de te revoir, tu ne peux pas imaginer... Mais tu seras déçu d'être parti je pense. Durant ton absence... En fait, juste après que tu partes pour dire vrai, Yoren s'est fait tout bonnement jeté de son trône par son frère si j'ai bien compris, et il a été envoyé sur une île, en exil. Soren est désormais le tisroc, et a signé un traité de paix avec les narniens et les archelandais, délivrant ces derniers de l'emprise des telormènes.. » elle me regarda un instant, attendant une réaction de ma part, mais je restais impassible, sans montrer la moindre émotion. « Edwin, je suis vraiment désolée... L'empire a été détruit et Yoren n'est plus là. »
Le regard perdu dans le vide, je tentais d'assimiler tout ce que je venais d'entendre dans un contexte précis, puis essayais de réaliser ce que je venais d'apprendre. Mais à peine avais-je fini de songer à cela, que je me rendais compte que j'étais en train d'avancer, laissant ma sœur derrière moi, sans le moindre mot à lui dire. Avant de comprendre ce qui m'arrivait, je vis une fille se diriger vers moi en m'enlaçant, me disant qu'elle acceptait. Comment ça ? Acceptait quoi ? Je tentais de reprendre mes esprits, bien que je n'y parvenais pas, et je me rendis compte que cette fille était Rosalie. Je réalisais un court instant alors qu'elle acceptait ma demande en mariage, mais je ne pouvais rien dire. Je la laissais donc parler, sans pouvoir dire le moindre mot. J'étais partagé entre un vide intérieur en train de se creuser peu à peu, me déchirant à moitié la poitrine, et par une sorte de bonheur qui cherchait sa place quelque part en moi. J'hésitais, plus très sur de ce que je faisais, puis je lâchais Rosalie, en la regardant un instant, tentant de ne pas faire de faux geste, puis je finis par passer un bras derrière elle et de la ramener à moi pour l'embrasser.
C'était la première fois que j'embrassais une fille que je supposais aimer, et que je ne ressentais pas ce que je pensais que je ressentirais. Je n'aurais pas pu dire ce qui me dérangeait le plus entre la perte de l'empire, ou la perte de mon meilleur ami. J'étais incapable d'être heureux en cet instant. J'en étais juste incapable. Voilà pourquoi je me retrouvais encore à avancer sans savoir où j'allais, saluant des telmarins sur mon passage, sans vraiment faire attention à ce que je faisais, mais je ne disais toujours rien. Je me retrouvais quelques minutes plus tard à m'éloigner du port, seul, dans mon désespoir. Je n'arrivais pas à m'arrêter, et je songeais que mon comportement devait être totalement inapproprié envers Alice et Rosalie... Mais je n'arrivais pas à contrôler ce que je ressentais. Je n'y arrivais pas.
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