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 Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]

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MessageSujet: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeMar 8 Nov - 15:12


Seuls quelques timides rayons de soleil parvenaient à percer les épais branchages des arbres de la forêt de Narnia. Sous cette toiture végétale verdoyante, la chaleur ambiante se faisait ressentir, si bien qu'elle faisait presque suffoquer Nobestan. Le Rôdeur était assis là, contre un vieux chêne à l'écorce rugueuse. Les yeux fermés, son visage prématurément usé était doucement balayé par quelques agréables coups de vents frais, le portant toujours un peu plus prêt d'un sommeil profond, si bien qu'il ne paya pas attention aux fleurs qui dansaient non loin de là. Bref, une scène véritablement empreinte de sérénité, le tableau d'un voyageur fatigué qui profitait pleinement d'un moment de répit à la faveur de l'ombre d'un arbre centenaire... C'eut été le cas si le chevalier errant n'était pas entouré de deux cadavres de bandits de grand chemin, armes aux poings, déversant sur l'herbe humide du matin un flot de sang rougeoyant.

Un âpre combat venait d'avoir lieu il y a quelques instants. Nobestan gardait les yeux fermés, mais pouvait revoir la scène clairement dans son esprit, ainsi que les visages de ses agresseurs. Le premier avait surgit depuis un épais buisson, épée tendue en direction de la poitrine du rôdeur, directement suivit par un second voleur qui se laissa tomber d'une branche pour atterrir derrière Nobestan. Ce dernier s'en voulait d'être tombé dans un piège aussi simpliste, ce n'était pas digne d'un ex capitaine de l'armée Telmarine, bien qu'en y réfléchissant bien, on n'apprenait pas cela aux officiers. Les bandits demandèrent, menaçant, au voyageur de vider le contenu de ses poches et de jeter le tout à leurs pieds, en évitant les gestes brusques. Quel aplomb. Nobestan se revoyait plonger lentement la main dans sa poche et en extirper une petite bourse en cuir écrue. Le rôdeur l'exhiba quelques secondes, faisant au passage tinter les pièces d'or qui s'y trouvaient, avant de la jeter brusquement sur le voleur qui se trouvait en face de lui. Profitant de la surprise provoquée par ce geste inattendu, il saisit, de sa main gauche, le pommeau de son épée et la sortit de son fourreau. Maintenant armé, il n'avait pas eu d'autre choix que de se battre.

Sans plus de cérémonies, il fondit sur l'adversaire et lui asséna plusieurs féroces coups d'épée, que son ennemi para avec difficulté, pris de court par la réaction du voyageur et par sa supériorité technique. Profitant d'une perte d'équilibre du voleur après une passe, Nobestan lui donna un coup de tête bien placé. Le voleur porta instinctivement sa main à son visage. Son nez était brisé, lâchant un torrent de sang sur son pourpoing et sur ses gants de cuir. Nobestan se retourna après avoir neutralisé ce premier ennemi et para une volée de coups de la part du second, qui semblait hésiter à s'en prendre au Capitaine. Rapidement, Nobestan avait reprit l'avantage et désarma le brigand avant de l'empaler au bout de sa lame. Ce qu'il ne vit pas, en revanche, c'est la contre-attaque de son complice, qui, armé d'une dague courte en acier, le transperça d'un coup à l'abdomen. Le simple souvenir de cette lame froide provoquait une vive douleur, mais Nobestan continua néanmoins le combat. S'il devait mourir aujourd'hui, il emportait son assassin avec lui. Gravement blessé, le chevalier errant tomba à genoux, les yeux fixés sur le sol, à la merci de son bourreau. Mais il avait des ressources insoupçonnables. Prudent, Nobestan gardait toujours un couteau de lancer dans sa botte. Il dirigea lentement sa main droite vers sa cheville, sous le regard implacable du bandit, qui affichait un sourire édenté, rougi par tout le sang qui lui coulait dans la bouche. Et alors qu'il levait sa dague pour en finir avec ce voyageur dérangeant, Nobestan fit un dernier effort et para le coup avec son avant bras avant d'emmener à terre son ennemi et d'en finir avec un coup de couteau bien placé. Les assassins aussi avaient de la fierté. Même blessé, il lui était impossible d'abandonner un combat.

Nobestan rampa douloureusement jusqu'à cet arbre et s'y adossa. Haletant, il ferma les yeux et laissa échapper un cri de hargne et de souffrance. Recherchant son souffle, il n'essaya même pas de constater la gravité de la blessure. Il se contenta seulement de poser sa main sur la plaie afin de perdre le moins de sang possible, même si le liquide rouge trouvait toujours un moyen de se faufiler entre ses doigts. Nobestan avait froid. Non pas à cause de cet agréable courant d'air qui se frayait un chemin dans les sous bois. Une froideur intérieure qui l'emportait doucement vers l'inconscience. Son cou ne semblait plus être en mesure de supporter le poids de sa tête, qui tomba, menton contre poitrine, dans un long soupir. Son souffle avait perdu de sa régularité et l'intervalle entre ses inspirations et ses expiration s'étirait. Une sensation de profonde fatigue s'installait, seulement contrariée par cette vive douleur à l'abdomen, qui déformait encore le visage de l'ancien soldat en une atroce grimace.

Nobestan s'était déjà imaginé sa mort plusieurs fois. Sur les champs de batailles à Telmar... Exécuté pour désertion... Mais il n'aurait jamais pensé perdre la vie des mains d'un vulgaire bandit de grand chemin. Il s'était aussi imaginé revoir les meilleurs instants de sa vie, noyées dans un hâle de lumière blanche et vive. Mais il s'était demandé aussi s'il ne reverrait pas non plus le visage atrophié de tous les morts qu'il avait sur la conscience. Finalement : rien. Il ne voyait rien que ses jambes, devenues trop faibles pour le porter, étendues devant lui. Sa main gauche compressait toujours la plaie béante laissée par la dague de son agresseur. Cependant, alors que tout paraissait calme, un bruit de pas lui fit rouvrir les yeux. Un autre voleur qui comptait détrousser son cadavre ? Jamais. Même dans cet état, Nobestan ne lâcherait rien. Il serra le poing sur son couteau de lancer et releva la tête en tremblant. Prêt, malgré sa condition, à se défendre à n'importe quel prix.


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Lindórie
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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeMar 8 Nov - 16:18


Une légère brise soufflait sur le visage angélique de l'elfe de Narnia, l'être sensible aux forces de la nature sait ouvrir son esprit afin de comprendre ce quelque chose qui flottait dans l'air. Lindórie pressentait un danger. Elle venait de quitter la forêt du côté de Narnia et se retrouvait désormais dans celle du côté d'Archeland, elle avait entendu que des bandits y détroussaient régulièrement les vagabonds et voyageurs en tout genre. Les arbres étaient un petit peut moins majestueux mais l'énergie qu'ils émettaient restait la même.

La reine Lucy avait demandé à l'elfe d'aller voir de son côté si les créatures de Narnia se trouvaient ailleurs que dans la forêt, car du côté de Cair Paravell il n'y avait plus personne, comme s'ils avaient fuit un danger ou bien qu'il s'étaient exilés. Au fur et à mesure que l'elfe s'enfonçait plus profondément dans les bois, l'atmosphère se faisait plus tendue. Pourtant cette sensation ne venait pas d'elle, elle le savais, et puis armée de son épée runique, elle ne craignait pas grand chose. Elle chantonnais un ancien refrain elfique qui se perdait dans la brise légère. Le soleil dont les rayons traversaient les feuillages denses des arbres apportait une lourde chaleur réconfortante et suffocante à la fois.

Soudain une bourrasque de vent plus violente que les autres vint lui fouetter le visage et amenant avec elle une vague d'odeurs qui pouvaient rappeler celles présentes sur les champs de bataille. Le sang. Lindórie cessa de chanter et huma l'air, puis elle partit en courant droit vers le sens du vent. Qu'étais-ce donc que cette odeur de sang dans la forêt? Dommage qu'il n'y ait pas de dryade ou de faune dans le coins, peut-être qu'ils auraient pue apporter une aide à l'elfe qui fonçait sans doute tête baissé dans un piège. Mais peut lui importait, il fallait qu'elle se presse, quelque-chose ou quelqu'un était dans un sale état. Elle sauta par dessus des racines, courant en faisant attention aux branches basses de arbres jusqu'à découvrir un spectacle des plus désolants. Deux cadavres ensanglantés gisaient sur le sol. Lindórie porta sa main sur la garde de son épée tandis que ses yeux verts émeraude inspectaient rapidement s'il y avait le moindre danger sur la scène du crime. Du sang tâchait les herbes et... Mais !! Sur le sol, tout proche des deux cadavres, adossé contre un vieil arbre, se trouvait un homme armée d'une dague, il avait l'air épuisé, c'était comme si une partie de son énergie s'était échappée de son corps. Elle se dit que se devait être lui qui avait tué les deux autres hommes, mais, comment savoir si ce n'était pas lui le bandit ? L'elfe s'approcha prudemment, son teint lumineux semblable à la beauté d'un corps céleste se discernait avec contraste de la végétation, les oreilles au vent, son regard imperturbable fixé sur l'homme tandis que quelques paroles de sa douce voix mélodieuse sortirent de sa bouche aux lèvres purpurines.

-Qui êtes vous ?! Êtes-vous blessé ? Je... je peu vous aider si vous me promettez de ne pas m'attaquer. Je suis une créature certes mais cela ne fait pas de moi une ennemie potentiel. A moins que vous ne soyez un bandit, dans tout les cas je n'ai point d'or à vous offrir seulement de l'aide ...

Elle se rapprocha timidement de l'étrange individus en posant avec avec légèreté un pied devant l'autre. Bravant un éventuel danger, Lindórie écoutait ce que son instinct chuchotait au creux de son esprit; elle alla jusqu'à s'accroupir devant l'homme et plonger son regard intense dans les pupilles de l'être humain. Il semblait épuisé. L'elfe ne remarqua pas qu'il saignait, tout ses sens étaient trop préoccupés pour identifier l'individu.
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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeMer 9 Nov - 17:13



La cadence des bruits de pas s'accélérait. Le rôdeur avait toutes les peines du monde à rester conscient, mais il vendrait chèrement sa peau si ce qui s'approchait à une allure maintenant pressée comptait l'achever. Nobestan s'efforçait de garder la tête relevée malgré l'énorme fatigue qu'il sentait monter en lui, peut il être n'aurait il même pas la force de lancer une ultime attaque. Alors que son instinct de survie prenait le dessus sur son état, le fil de ses sombres pensées fut coupé par l'arrivée du promeneur, qui sortait d'un épais fourré. Une forme floue, difficilement identifiable tant les fonctions vitales de Nobestan s'amenuisaient au fil des secondes. Le rôdeur eut beau plisser des yeux, grimacer pour se concentrer, rien n'y fit. Il ne voyait qu'un ballet de lumières disparates, une forme maintenant figée, comme si elle découvrait avec effroi le lieu de l'affrontement. Puis, cette silhouette trouble s'avança en direction du chevalier errant. Ce dernier, puisant dans ses dernières réserves, leva difficilement un bras tremblant, au bout duquel dardait une courte lame. Un vaine tentative de défense. Trop faible pour maintenir plus longtemps son emprise sur le manche de la dague, cette dernière lui glissa des doigts et vint se planter dans le sol, à côté du rôdeur. Peu intimidée par cet effort vain, la silhouette vint doucement ce placer en face de Nobestan, qui demeura immobile, vaincu.

-Qui êtes vous ?! Êtes-vous blessé ? Je... je peu vous aider si vous me promettez de ne pas m'attaquer. Je suis une créature certes mais cela ne fait pas de moi une ennemie potentiel. A moins que vous ne soyez un bandit, dans tout les cas je n'ai point d'or à vous offrir seulement de l'aide ...

Nobestan poussa un profond soupir, sa vue lui faisait défaut, et il ne discernait pas tous les traits du visage angélique qui lui faisait face. Une créature noble et élégante, à n'en point douter, si on se basait sur le son de cette voix mélodieuse et rassurante. Quelle ironie. Être secouru par une créature, une espèce qu'il a probablement pourchassé à Telmar et décimé, sur les ordres de son Roi... Peut être valait il mieux en rester là, mourir ici, sous ce vieux chêne. Une mort honteusement méritée pour un criminel de guerre doublé d'un traître apatride. Nobestan toussota, tournant sa tête sur le côté, un mince filet de sang coula de la commissure de ses lèvres et goutta sur son pourpoing après avoir sillonné entre les poils de sa barbe mal taillée. Grimaçant, il se plaça à nouveau face à son interlocutrice. Nobestan tenta de lui parler, mais ne fit que balbutier une série de sons incompréhensibles. Les yeux dans le vague, résigné, il se contenta de hocher faiblement la tête pour inciter cette créature à le soigner.

Nobestan baissa la tête. L'air grave, il leva délicatement sa main gauche, qui compressait la plaie béante, provoquant un flot de sang incessant. Rapidement, il reposa la main sur sa blessure. La faible pression qu'il exerçait le faisait tellement souffrir qu'elle suffisait presque à le maintenir conscient, ça et l'entêtement qu'il nourrissait à faire en sorte de ne jamais rien abandonner. Cette douleur lui arracha un grognement incommodé camouflé derrière un autre long soupir. Cependant, Nobestan éprouvait de plus en plus de difficultés à reprendre sa respiration. Si cette créature était capable de le soigner, il fallait qu'elle le fasse maintenant, même si le Rôdeur pouvait comprendre qu'elle refuse de l'aider puisqu'elle n'avait pas eu la garantie de pouvoir repartir sans être attaquée. Il faut dire que le visage autrefois avenant et harmonieux de Nobestan avait drastiquement changé au cours de ses errances et après l'épisode le plus sombre de sa vie. Il n'inspirait plus vraiment confiance, ses traits usés et sa négligence y étaient probablement pour beaucoup. Seuls ses yeux avaient gardé de leur éclat. On pouvait encore y voir sa grandeur passée ainsi que son sens de l'honneur. Nobestan continua donc de fixer cette forme qui devenait de plus en plus confuse, et attendit une quelconque réaction de sa part.

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Lindórie
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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeMer 9 Nov - 18:10



L'homme sembla essayer e lui répondre, il avait l'air tellement souffrant que l'elfe se devait de lui porter secoure. Il semblait avoir une plaie qui devait être soigné au plus vite. Lindórie pris l'une des bourses qui ornaient sa ceinture de cuire noir. Elle plongea la main à l'intérieur de la petite bourse et en ressortit une poudre jaunâtre qu'elle appliqua avec délicatesse dans la plaie de l'homme.

-Je ne sais pas si vous m’entendez, mais je vous le dit toujours. Cette poudre est celle d'une plante rare que l'on ne trouve que dans les hautes montagnes de Narnia, elle ne vous fera aucun mal, au contraire elle vas permettre de faire cicatriser votre plaie très rapidement afin que vous ne perdiez point la vie. Je sais que vous vous battez, mais ne fermez pas les yeux, restez éveillé, écoutez le son de ma voie si au moins vous ne pouvez comprendre ce que je dis. Vous verrez, tout ira bien...

Les gémissement de douleur de l'être humain qui se trouvait face à elle lui arrachait un pincement au cœur. Elle ne voulais pas qu'il meurt aussi facilement. Continuant à lui parler pour le rassurer, elle cueillit une petite plante et en arracha les feuilles qu'elle disposa par dessus la plaie contenant la poudre. Puis elle prononça un mot elfique incompréhensible et à ce moment, l'homme devait avoir ressentit un léger picotement. L'énergie réparatrice des plantes pénétrait dans la chaire du combattant afin de raccourcir le temps de cicatrisation. Puis l'elfe prit une autre bourse de laquelle elle sortit une petite fiole contenant un liquide bleu. Une fois encore elle agit avec délicatesse pour ne pas brusquer l'homme mal en point. Elle lui versa quelques gouttes de ce liquide à la forte odeur de menthe dans la bouche.

-Non ne recrachez pas ! Détendez-vous . C'est un calmant pour la douleur et un nectar qui vous empêchera de plonger dans un profond sommeil dont je ne me sentirais pas capable de pouvoir vous en sortir. C'est très sucré, mais je n'y peut rien... encore un peut de courage s'il vous plait !... Essayez de vous reposer un peut.

Lindórie posa ses mains chaudes sur les tempes de l'homme; son pouls était faible, mais il devrait redevenir dans l’échelle de normalité car le liquide bleu ne devrait pas tarder à faire effet. L'elfe au regard perplexe priait sur tout les êtres de cette forêt pour que ce qu'elle fasse fonctionne. Peut-être qu'elle aura à lui faire ingérer quelques autres plantes, les champignons qui se trouvaient dans le coins pourraient eux aussi faire l'affaire. Heureusement que Lindórie possédait quelques compétences d'herboriste sinon elle aurait était dans une situation fort dérangeante, elle aurait même pue être prise pour celle qui aurait assassiné trois personnes dans la forêt proche d'Archeland. Mais n'ayant pas froid aux yeux, elle s'était empresse de soigner la vie de cet inconnu peut-être plus par grandeur d'âme que par obligation. Cet homme devait être un ancien combattant à en juger par les plis de son visage, une certaine noblesse émanait de son être. Lindórie avait gardé sa main posé sur le pansement elfique couvrant la plaie pour que le vent ne disperse pas son travail.

-Comment vous sentez-vous ? Sentez-vous votre esprit s'en aller ? Faites moi un signe de tête ou clignez un oeil si vous comprenez ce que je dis. Détendez-vous... je sais oh combien c'est difficile dans de telles circonstances...
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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeSam 12 Nov - 14:44



-Je ne sais pas si vous m’entendez, mais je vous le dit toujours. Cette poudre est celle d'une plante rare que l'on ne trouve que dans les hautes montagnes de Narnia, elle ne vous fera aucun mal, au contraire elle vas permettre de faire cicatriser votre plaie très rapidement afin que vous ne perdiez point la vie. Je sais que vous vous battez, mais ne fermez pas les yeux, restez éveillé, écoutez le son de ma voie si au moins vous ne pouvez comprendre ce que je dis. Vous verrez, tout ira bien...

Même si Nobestan n'avait pas présentement la force de lui répondre oralement, il acquiesça d'un bref signe de tête. Difficile de lutter contre cette fatigue si envahissante lorsqu'on écoute une voix aussi mélodieuse et apaisante, cependant, le Rôdeur s'efforçait de maintenir les yeux ouverts le plus longtemps possible, alors que la créature le soignait à l'aide d'une simple plante. Cette médecine semblait bien différente de celle pratiquée par les soigneurs Telmarins, Nobestan devait avoir à faire à une créature proche de la nature, voire même adepte d'une forme de magie ancestrale, qui sait ? Le chevalier errant ne voyait pas avec précision les gestes que sa sauveuse effectuait, mais il sentit néanmoins sa main se poser sur sa plaie, ce qui le fit tressaillir tant sa peau paraissait froide comparé à la sensation de brûlure qui émanait de la plaie béante. Cependant, les gestes de la créature étaient délicats et précis, il ne faisait aucun doute qu'elle savait ce qu'elle était en train de faire, et même si Nobestan était sceptique quant au pouvoir cicatrisant de cette plante, la maîtrise évidente des ressources naturelles de la créature lui fit oublier ses a priori.
Après avoir étalé cette mystérieuse poudre, la soigneuse prononça quelques mots dans une langue incompréhensible, un langage "liquide", très doux, qui, paradoxalement, provoqua instantanément une désagréable sensation de picotement sur la plaie, faisant grimacer le rôdeur une nouvelle fois. Alors que les picotements s'estompèrent, la créature se lança à nouveau à la recherche d'une petite fiole. Délicatement, elle versa quelques gouttes dans la bouche de l'homme, incommodé par le mélange de ce liquide inconnu et du sang qu'il avait craché quelques minutes auparavant. Nobestan devait se faire violence pour avaler et était vivement tenté par l'idée de tout recracher, mais la créature lui adressa à nouveau la parole de sa voix hypnotisante.

-Non ne recrachez pas ! Détendez-vous . C'est un calmant pour la douleur et un nectar qui vous empêchera de plonger dans un profond sommeil dont je ne me sentirais pas capable de pouvoir vous en sortir. C'est très sucré, mais je n'y peut rien... encore un peut de courage s'il vous plait !... Essayez de vous reposer un peut.

Vu sous cet angle, il fallait à tout prix avaler cette boisson sucrée. Soit. Nobestan déglutit difficilement et poussa un long soupir, se reposer, c'était dans ses cordes à ce moment précis. Il essayait aussi de garder son esprit actif, se concentrant sur ses petits plaisirs, des choses agréables comme toutes ces nuits passées au clair de lune auprès d'un feu réconfortant, le récit de ses aventures à la taverne, profitant d'une bonne chope d'hydromel et d'un bon tabac Archelandais, l'improvisation de quelques chants épiques basés sur les légendes Telmarines, accompagnés au luth. Autant de bons moments qui le préservaient de ses démons, les visages décrépis des victimes de l'abominable Capitaine de Ernor. Une sensation de chaleur se propagea dans sa gorge puis descendit le long de son oesophage. Nobestan prit une profonde inspiration et ouvrit grand les yeux. Le produit aux propriétés magiques semblait faire effet, les formes se redessinaient peu à peu et le Rôdeur pouvait de nouveau discerner tous les détails de la forêt environnante. L'homme cligna plusieurs fois des yeux, et les posa sur la créature.
La voix mélodieuse de sa sauveuse correspondait parfaitement avec son physique gracile et élégant. Un visage harmonieux et délicat faisait face au Rôdeur et ses traits tirés et son apparence négligée. Ce dernier écarquilla les yeux derechef, cette plaisante vision lui fit presque oublier la douleur déchirante de son abdomen, sur lequel était toujours posée la main de la créature. Le rôdeur resta immobile durant une longue poignée de secondes, bouche bée, avant que son interlocutrice ne lui adresse la parole.

-Comment vous sentez-vous ? Sentez-vous votre esprit s'en aller ? Faites moi un signe de tête ou clignez un oeil si vous comprenez ce que je dis. Détendez-vous... je sais oh combien c'est difficile dans de telles circonstances...

Bizarrement, même si la fatigue était toujours présente, le rôdeur se sentit comme revigoré. Il laissa sa tête tomber vers l'arrière, contre le tronc du chêne centenaire et ferma les yeux un court instant. Puis il rebascula la tête en avant pour faire face à la créature. Nobestan se racla la gorge difficilement, faisant remonter le gout du sang dans sa bouche une nouvelle fois. Il se sentait la force d'essayer de parler, il espérait seulement que cela soit assez intelligible et audible. Fébrilement, il ouvrit la bouche et bégaya quelques grognements. Le rôdeur fit la moue, prit une profonde inspiration et tenta une seconde fois de s'exprimer. La seconde tentative fut plus efficace, Nobestan parvint, du bout des lèvres, à murmurer quelques mots en fixant son interlocutrice d'un regard plein de reconnaissance.

«Merci... Votre nom ? Quel... est il ?»

A mesure que les secondes s'égrainaient, la douleur qu'il ressentait s'estompait. La plénitude, la sérénité, le calme. Voici l'état d'esprit dans lequel était plongé le chevalier errant. Il se savait sauvé, la froideur de la mort avait cédé sa place à une chaleur réconfortante et un léger sourire de paix intérieure se dessina peu à peu sur le visage usé de Nobestan, le genre de sourire qu'il ne distribuait plus depuis bien trop longtemps. Lentement, sa main droite vint se placer sur la main de la créature, par dessus la plaie qui était en train de se refermer comme par magie, grâce aux talents de sa sauveuse. La peau blanche et douce de la créature était agréable au touché, si bien que par comparaison, les gros doigts ensanglantés du guerrier devaient être assez incommodants. En tout cas, si le produit bleuté qu'elle lui avait administré ne l'empêchait pas de plonger dans un profond sommeil, Nobestan dormirait à ce moment précis car même s'il était sauvé, il avait perdu pas mal de sang et serait faible pendant plusieurs jours. Le rôdeur regarda à nouveau la créature : elle avait tout d'un être humain, mis à part un teint plus blanc, plus pur, et une élégance innée, marquée surtout par l'extrême finesse des traits de son visage. Du coup, Nobestan ne savait pas du tout à quoi il avait à faire, mais cela lui importait peu. Au contraire, cela le fit culpabiliser. Sur les ordres de son seigneur, il avait souvent chassé des créatures magiques de Telmar, délogé les "gêneurs" comme disaient ses supérieurs. Nobestan fit la moue en y pensant, il n'était pas fier d'avoir obéi aveuglément à ces ordres idiots donnés par des "seigneurs" dénués de noblesse, après tout, ils n'avaient pas sur les mains le sang d'un peuple, eux. Tout ce qui lui important maintenant était de connaître le nom de sa sauveuse.


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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeDim 13 Nov - 12:06


L'homme adossé contre le vieil arbre ferma un court instant les yeux, puis lorsqu'il les rouvrit, l'elfe le fixa presque comme si elle cherchait à pénétrer son âme. La main de l'homme était posée sur celle de l'elfe qui rougit. Il balbutia quelques mots qu'elle interpréta asse facilement. Elle réfléchit quelques instants avant de lui répondre car peut-être qu'elle ne devrait pas révéler ce qu'elle est à un inconnu, peut-être est-il un espion pour le compte de l'ennemi... si c'est le cas alors elle serait en grand danger. Étant la dernière de son peuple à Narnia, Lindórie avait passé une partie de sa vie à se cacher où qu'elle aille; dissimulant ses formes et son visage derrière un casque lors des dernières batailles auxquelles elle à pue assister.

Seul la reine Lucy et son frère Edmund connaissaient son histoire, sa nature. Elle savait aussi que dans cette partie du monde, de nombreuses créatures comme elle avaient étés réduites à néant par les peuplades qui refusaient de croire en leur conscience quasi-humaine. La forêt en était la preuve car les souvenirs sont encore bien encrés dans la mémoire des arbres qui ont pue êtres les témoins de ces carnages inhumains; l'homme se rapprochant ainsi de l'état de nature animale non doté de raisonnement intellectuel. Mais elle se souvint d'une promesse qu'elle s'était faite, une promesse qu'elle se devait de tenir pour pouvoir un jour retrouver sa grandeur passé. Elle détourna les yeux de l'inconnu tandis que son regard se perdait dans un vide mélancolique elle mis une de ses mèches de cheveux rouges derrière son oreille fine et longue.

-Je... Je me nomme Lindórie.... Je suis l'elfe de Narnia, j'obéis aux ordres des Rois et Reines de l'Ancien temps, je leur vous une allégeance incomparable, mon dieu est Aslan ce fauve créateur du monde dans lequel nous vivons... Un monde que les hommes détruisent petit à petit. Certes tout les hommes ne sont pas les mêmes et je n'ai rien contre eux... Mon véritable ennemie est Jadis, la Sorcière blanche. C'est à cause d'elle si mon peuple à disparut il y à quelques années. Je vivais cachée afin que ses sbires ne me pourchassent éternellement, mais j'en ait eût marre de vivre ainsi. Sa majesté Lucy m'a aidé à croire en moi, elle m'a redonné courage et depuis je lutte pour des jours meilleurs. Que nous reste-t-il si ce n'est l'espoir ? Je ne suis pas une simple elfe qui chante qui danse et qui fait la cuisine, je suis une véritable guerrière, ce qui est un métier réservé aux homme dans les coutumes ancestrales de mon peuple.

Puis elle plongea ensuite son regard dans celui de l'homme. Elle fit un sourire comme pour effacer l'expression triste qui l'avait précédée. L'elfe resta silencieuse pendant plus d'une heure, comme perdue dans ses pensées. Son "patient" pue ainsi se reposer, les soins qu'elles lui avait prodigués étaient quasiment terminés. Au bout de deux heures, Lindórie retira les feuilles qui recouvraient la plaie de l'homme montrant une belle cicatrice rougeoyante; la plaie avait cicatrisé en puisant dans les forces naturel et vitales, seul du sang séché recouvrait la peau à proximité et le tissus des vêtements. La jeune femme détacha avec délicatesse et soin le haut tâche de l'inconnu et le posa sur le sol. L'elfe se releva pour ensuite prendre la grosse feuille plastifiée d'une plante verte. Elle partit quelques instants (elle avait entendus un cours d'eau à proximité de leur position); Lindórie plongea la feuille dans le courant d'eau froide et pur puis elle revint vers l'homme. L'eau sur la feuille formait des perles d'argent. Ses yeux se remirent à briller lorsqu'elle ouvrit de nouveau la bouche pour parler tout en versant l'eau pour nettoyer la peau.

-C'est un peut froid... Désolée. Vous devriez à présent vous sentir mieux. Et vous ? Qui êtes vous si ce n'est pas trop indiscret ? Vous êtes armés si j'ai bien vue, peut-être êtes vous un combattant . Vos yeux me disent que vous avez assisté à de nombreux conflits, au fond, il en émane une sorte de tristesse. Et vos mains sont puissantes... c'est la première fois que je vois les mains d'un véritable homme, mais ces mains semblent forgées par une vie riche en action. Euh... Je suis désolée. Veuillez m'excuser de ... je... je n'ai pas l'habitude de la présence humaine ces derniers temps alors il m'est difficile de dissimuler les énergies que je perçoit. Avez-vous faim et soif ? Non ne bougez pas... rester calme. Vous risquez de vous sentir faible pendant quelques jours, ne vous inquiétez point, je vais installer un campement provisoire.


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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeDim 13 Nov - 20:06



-Je... Je me nomme Lindórie.... Je suis l'elfe de Narnia, j'obéis aux ordres des Rois et Reines de l'Ancien temps, je leur vous une allégeance incomparable, mon dieu est Aslan ce fauve créateur du monde dans lequel nous vivons... Un monde que les hommes détruisent petit à petit. Certes tout les hommes ne sont pas les mêmes et je n'ai rien contre eux... Mon véritable ennemie est Jadis, la Sorcière blanche. C'est à cause d'elle si mon peuple à disparut il y à quelques années. Je vivais cachée afin que ses sbires ne me pourchassent éternellement, mais j'en ait eût marre de vivre ainsi. Sa majesté Lucy m'a aidé à croire en moi, elle m'a redonné courage et depuis je lutte pour des jours meilleurs. Que nous reste-t-il si ce n'est l'espoir ? Je ne suis pas une simple elfe qui chante qui danse et qui fait la cuisine, je suis une véritable guerrière, ce qui est un métier réservé aux homme dans les coutumes ancestrales de mon peuple.

Ainsi, la dénommée Lindórie était une elfe. Une des plus prolixes qui plus est. Nobestan la laissa entrer dans les détails de son passé, qui s'avérait être au moins aussi triste que celui du rôdeur, tant est qu'on puisse ainsi comparer ses démons. Cette élégante créature était la dernière de sa lignée, un lourd fardeau, qui l'obligeait maintenant à prendre les armes. Finalement Lindórie se battait pour l'espoir, pour des jours meilleurs... Une ambition que partageait le Rôdeur, tout comme le fait d'être traqué. Nobestan était d'ailleurs toujours recherché pour désertion et haute trahison à Telmar, plutôt mort que vif. L'elfe semblait beaucoup moins méfiante vis à vis du Rôdeur blessé que lorsqu'elle l'avait vu, agonisant sous un vieux chêne, même si elle n'avait aucune raison de se sentir plus en sécurité. Elle devait être de ceux qui voyaient au premier coup d'oeil la bonté intérieure des hommes, bien que sur ce point, Nobestan doutait qu'il restait une once d'humanité dans son corps. Lindórie afficha un faible sourire, camouflant une expression mélancolique que le rôdeur capta. Il connaissait ces sourires tristes, ces masques rieurs derrières lesquels on se cache, la lanterne de l'espoir qui illumine les pensées les plus sombres.
Le temps passa et Nobestan ferma les yeux. Le produit bleuté que Lindórie lui avait administré l'empêchait de dormir, mais pas de se reposer. Il fut tiré de cet état second par sa sauveuse, qui retira son pourpoint ensanglanté. Le vent frais qui balayait toujours les sous bois vint caresser son torse, le faisant frissonner au passage. L'elfe entreprit donc de le nettoyer des traces de sa blessure et de l'affrontement. Le rôdeur en profita pour jeter un oeil à sa cicatrice : elle était presque invisible. Nobestan était agréablement surpris de la qualité des soins que Lindórie lui avait prodigué alors qu'elle versait les premières gouttes d'eau sur son abdomen. Le contact avec ce liquide glacé le fit tressaillir.

-C'est un peut froid... Désolée. Vous devriez à présent vous sentir mieux. Et vous ? Qui êtes vous si ce n'est pas trop indiscret ? Vous êtes armés si j'ai bien vue, peut-être êtes vous un combattant . Vos yeux me disent que vous avez assisté à de nombreux conflits, au fond, il en émane une sorte de tristesse. Et vos mains sont puissantes... c'est la première fois que je vois les mains d'un véritable homme, mais ces mains semblent forgées par une vie riche en action. Euh... Je suis désolée. Veuillez m'excuser de ... je... je n'ai pas l'habitude de la présence humaine ces derniers temps alors il m'est difficile de dissimuler les énergies que je perçoit. Avez-vous faim et soif ? Non ne bougez pas... rester calme. Vous risquez de vous sentir faible pendant quelques jours, ne vous inquiétez point, je vais installer un campement provisoire.

Comme Nobestan l'avait pressenti, elle sentait des choses, des énergies qui le dépassaient. En tout cas, l'attention qu'elle lui portait le touchait énormément, le rôdeur ne pouvait d'ailleurs pas se souvenir de la dernière fois qu'une personne avait pris de soin de lui comme ça. Quoi qu'il en soit, elle souhaitait que lui aussi partage son histoire, bien qu'elle eut saisi beaucoup de choses rien qu'en le regardant dans les yeux. Nobestan fit la moue, il n'était pas fier de son passé, et ne pouvait pas prévoir la réaction de Lindorie quand il évoquerait ses années de service à Telmar, car oui, il comptait être entièrement honnête avec la personne qui l'avait tiré d'une mort certaine. Il soupira, cherchant vraiment un bon point de départ à son passé. Le rôdeur fronça les sourcils et se mordilla la lèvre inférieure, avant de plonger son regard dans celui de l'elfette. Il avait suffisamment récupéré pour parler sans gêne.

« Je m'appelle Nobestan. J'étais le Capitaine de Ernor autrefois, dans l'armée Telmarine, mais... Mais je ne mérite pas d'être appelé par ce nom. La tristesse, dans mes yeux, vient de ce que mes supérieurs m'ont forcé à faire. J'ai longtemps battu les terres Telmarines à la recherche de créatures à chasser, d'hérétiques à emprisonner, de bandits et de rebelles à mater. J'étais un des officiers les plus prometteurs, mais une nuit a tout changé. J'ai mené un ost calmer une rébellion dans un village. Au départ ce n'était qu'une mission d'intimidation, nous devions simplement leur faire comprendre que nous étions en mesure de les écraser. Mais tout à dégénéré quand un des meneurs à tenté de tuer un de mes sous officiers. Nous avons donné l'assaut, en vue de capturer les meneurs de la révolte, mais mes troupes, galvanisées par l'appel du sang et par l'agressivité des villageois ont outrepassé mes ordres... Ce fut un véritable massacre. J'ai vu... J'ai vu des choses atroces, des enfants couverts du sang de leur mère, démembrée... Des vieillard pendus sans jugement et sans raison. Au milieu de ce bain de sang, j'ai... J'ai constaté la folie de mes semblables. J'y ai laissé mon humanité. Accablé par l'éclosion de mon côté sombre, j'ai abandonné ma patrie et ma terre natale en quittant l'armée pendant l'attaque. Cependant, il y a quelque chose que je ne peux oublier : mon passé. Alors je vis avec, j'entretiens le peu de lumière qui m'habite encore, comme vous.»

Nobestan afficha une expression fermée, implacable, alors qu'il parlait de ce douloureux passé. Des larmes montèrent dans ses yeux, il n'avait pas fait le deuil de son humanité. Le rôdeur avait même parfois envie de se les arracher des orbites, mais le peu qu'il lui restait de fierté lui dictait de contenir sa tristesse. Imitant Lindorie, il effaça cette expression triste au profit d'un sourire rassurant. Voilà, les présentations étaient faites, maintenant Nobestan comprendrait qu'elle prenne la fuite, écoeurée d'avoir sauvé la vie d'un criminel de guerre. Si l'elfe n'avait pas confiance en l'être humain, voilà un discours ni la confortait dans ses opinions, mais au moins le rôdeur, qui conservait tout sa lucidité sur sa situation, avait été parfaitement honnête.

«Je peux comprendre que ma compagnie ne paraisse pas des plus agréables après une telle histoire. Vous... en avez déjà fait beaucoup trop pour moi, je crains de ne jamais pouvoir vous rendre un service aussi grand, quelque soit la faible valeur de ma vie.»

Le rôdeur baissa le regard. Il ne voulait pas être un boulet qui entraverait la quête de l'elfette. Habitué aux situations de crise, l'homme s'en sortirait quoi qu'il arrive, il trouverait un endroit étroit où dormir sans être inquiété par les bêtes sauvages, mangerait des racines, mais survivrait. Lindorie n'avait nul besoin de s'encombrer d'un ancien capitaine de l'armée telmarine qui avait passé sa jeunesse à traquer les créatures comme elle. Mais si elle était capable de percevoir son être en profondeur, peut être serait être capable de déceler la lumière quelque part en lui.


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Lindórie
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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeMer 16 Nov - 13:50



Lindórie l’écouta avec attention, sa gorge se resserra lorsqu'elle enttendu qu'il avait attaqué des créatures de Narnia. L'elfe le savit bien, elle avait entendu dire que les Telmarins avaient massacrés de nombreuses créatures pour une question de pouvoir. Si tout les êtres de Narnia croyaient en Aslan, peut-être n'y aurait-il pas eût autant de pertes, de guerres et de pleures... Et pourquoi le grand créateur en question n'était-il pas présent aux moments où l'on aurait besoin de lui ?

Un faune avait dit qu'il n'est pas un animale de compagnie, il suis ses propres lois, et lui aussi à ses problèmes. L'elfe en voulait un peut à Nobestan de s'être attaqué à des créatures innocentes, mais elle ne le montra pas car elle sait ce que c'est que d’obéir à des ordres venant de ses supérieurs, mais elle avait toujours combattu avec fairplay. Elle ravala ses mauvaises pensées puis elle posa une main sur le torse de l'homme.

-Je ne porterais pas de jugements trop hâtif car votre honnêteté me touche malgré vos actes passés. Les fantômes de votre passé cesseront un jour de vous hanter j'en suis certaine, mais il serait mieux d'effacer le passé. Pour ma part, il me faut retrouver mon peuple car je ne pourrais jamais trouver de repos avant.


Elle ne pouvait pas le laisser seul sans défense car il était encore trop faible pour pouvoir combattre. L'elfe posa une main sur le torse de Nobestan pour sentir son pouls. Il battait plutôt à un rythme bas, il ne devait pas se lever sinon il risquait de tomber dans les pommes, d'autant plus qu'il devait se nourrir pour récupérer des forces. Sans même répondre, elle partit et s'enfonça dans la forêt. Par chance en cette saison les bois sont remplits de fruits, baies et gibiers facile à attraper. Lindórie revint une vingtaine de minutes plus tard un lièvre dans la main gauche et des fruits plein les bras. Elle s'approcha de l'ancien Telmarin puis déposa tout devant lui.

-Je vous interdis de dire que votre vie à une faible valeur, au contraire, elle est d'une très grande importance dans l'œuvre du grand Aslan... comme d'autres... Vous, vous avez quittés les vôtres, moi j'aimerais simplement les retrouver... Je ne sais pas exactement dans quel camps vous vous situez aujourd'hui, mais si nous avons à nous croiser le moment venue sur un champ de bataille, j'espère que vous ne seriez pas mon adversaire car, par respect pour celui que vous aviez été, je refuserais de croiser le fer avec vous. Ne vous inquiétez point, je n'ai pas pour habitude de faire payer des dettes et ce n'est pas maintenant que je vais commencer... Peu-être puis-je vous considérer comme une connaissance car dans notre peuple, il est dit que l'amitié se fonde sur plusieurs décennies... bien sur, de mon point de vue, cette loi ne s'applique pas aux humains... Je me demande si...

Son regard se perdit dans les racines de l'arbre au pied duquel Nobestan siégait; elle ne finit pas sa phrase car s'il était du "bon côté", peut-être qu'il pourrait l'aider dans un futur probablement lointain. L'elfe ramassa quelques branches sèches et alluma un feu à quelques mètres de l'arbre histoire de ne pas faire flamber la forêt. La chansonnette lui venait dans la tête, mais elle se retînt tout de même car elle était trop préoccupée par la feu; les arbres frémissaient, elle leurs lança un regard désolé emplit de tristesse.

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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeMer 16 Nov - 18:10



-Je ne porterais pas de jugements trop hâtif car votre honnêteté me touche malgré vos actes passés. Les fantômes de votre passé cesseront un jour de vous hanter j'en suis certaine, mais il serait mieux d'effacer le passé. Pour ma part, il me faut retrouver mon peuple car je ne pourrais jamais trouver de repos avant.


Nobestan ne manqua pas de noter une pointe de déception dans le regard de la créature qui l'avait secouru. En même temps, balancer ainsi ces actes de barbarie à son visage n'était pas très subtil, mais l'honnêteté du rôdeur avait tout de même fait son effet. Subitement, l'elfe posa sa main sur le torse maintenant lavé de l'ancien Capitaine. Ses douces mains n'étaient pas froides, même après avoir trempé dans l'eau glacée de la rivière. Lindorie se concentra, jetant un regard fixe en direction du sol. Nobestan se dit qu'elle était en train d'évaluer la stabilité de son état. Le rôdeur essaya de lui adresser la parole, mais sa sauveuse se leva d'un bond et se dirigea vers les fourrés, sans rien dire. Nobestan fit la moue en la regardant partir, même s'il savait au fond de lui que Lindorie reviendrait dans peu de temps.
Nobestan patienta, les yeux ouverts, en regardant les branches bouger mollement au gré du vent, pendant une quinzaine de minutes. Le rôdeur tourna ensuite la tête et dirigea sa main vers sa petite sacoche de voyage. Ses gestes avaient regagné leur précision et leur rapidité. C'est donc plutôt habillement pour un homme qui avait failli mourir il y a peu qu'il plongea la main dans sa besace afin d'en extirper une petite bourse en cuir et une longue pipe blanche. Paisiblement, Nobestan tira sur la lanière qui maintenant sa bourse fermée à l'aide de ses dents et la posa sur son ventre. Du bout de ses doigts, le rôdeur piocha une pincée d'un étrange tabac rougeâtre. Il s'agissait en fait de feuilles broyées d'une plante rare cultivée par un seul paysan en Archeland, un jeune homme étrange mais sympathique qui fournissait au rôdeur de quoi fumer de temps en temps. Après un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche, Nobestan bourra le tabac dans le foyer de sa pipe avant d'en porter le bec à ses lèvres. De ses deux mains, il noua la lanière de cuir autour de sa bourse et la rangea dans sa sacoche. C'est à ce moment que Lindorie revint de sa courte excursion, déposant aux pieds du rôdeur un lièvre et des fruits. Ce dernier regarda successivement la nourriture et l'elfe, impressionné. Elle n'avait pas menti sur sa condition, elle ferait assurément une excellente rôdeuse. Sa longue pipe blanche pendait toujours à ses lèvres, éteinte. C'est à ce moment que Lindorie reprit la parole.

-Je vous interdis de dire que votre vie à une faible valeur, au contraire, elle est d'une très grande importance dans l'œuvre du grand Aslan... comme d'autres... Vous, vous avez quittés les vôtres, moi j'aimerais simplement les retrouver... Je ne sais pas exactement dans quel camps vous vous situez aujourd'hui, mais si nous avons à nous croiser le moment venue sur un champ de bataille, j'espère que vous ne seriez pas mon adversaire car, par respect pour celui que vous aviez été, je refuserais de croiser le fer avec vous. Ne vous inquiétez point, je n'ai pas pour habitude de faire payer des dettes et ce n'est pas maintenant que je vais commencer... Peu-être puis-je vous considérer comme une connaissance car dans notre peuple, il est dit que l'amitié se fonde sur plusieurs décennies... bien sur, de mon point de vue, cette loi ne s'applique pas aux humains... Je me demande si...

Nobestan l'écouta en silence, probablement à cause de la voix hypnotisante de son interlocutrice. Cependant, il aurait aimé bondir, ou se cacher, honteux, suite à certaines de ses paroles. Ainsi, il haussa les sourcils et vint se saisir de la tête de sa pipe afin de lui répondre d'un ton très détaché.

«Dame Lindorie, celui que j'étais ne méritait pas le moindre respect.»

Le rôdeur soupira de plus belle, fixant de ses yeux clairs la guerrière. Elle semblait très attachée à cet Aslan et il n'y avait rien d'étonnant à cela. Aslan faisait l'unanimité chez les Narniens, tout le monde le vénérait et avait connaissance des légendes du puissant Dieu Lion. Même Nobestan connaissait les fables créées à partir de ses exploits, à force de traîner dans les tavernes du royaume. Alors qu'il réfléchissait, Lindorie avait fait un feu, prête à rôtir le lièvre sur une broche de fortune, ce qui mit au passage l'eau à la bouche du Telmarin. Il profita aussi du feu pour se saisir d'une braise afin d'allumer sa pipe, dans laquelle il tira une longue bouffée. Apaisé, il se tassa et expira lentement une épaisse fumée blanche. Son visage bascula sur le côté afin de faire face à l'elfe.

«Vous agissez comme si vous n'attendiez rien de ma part. Je suis un homme d'honneur quoi qu'on en dise et cet honneur me dicte de vous proposer assistance. Je ne sais pas vraiment où vous comptez vous rendre, ni ce que vous comptez faire avec précision, mais, contrairement à ce qu'il parait, je suis un excellent combattant, j'ai voyagé à travers toutes les terres du continent et je possède de larges connaissances sur le monde en dehors de ces frontières.»

Joignant le geste à la parole, Nobestan tira une nouvelle bouffée qu'il expira d'un air concentré. L'amas de fumée semblait informe à première vue, mais prit la forme d'un tout petit équidé qui galopa rapidement dans les airs en direction de Lindorie, contourna ses épaules avant de s'évaporer. Le Rôdeur afficha un petit sourire, satisfait de ce petit tour de magie qu'un vieux narnien lui avait inculqué après l'avoir aidé à retrouver un artéfact volé. Cependant, ce sourire fut de courte durée et se déforma en une large grimace. Faire un petit tour de magie dans cet état était stupide et Nobestan se sentit flancher. Il ferma les yeux quelques secondes, pour se rassembler et soupira. Le lièvre était bientôt cuit et il pourrait enfin reprendre des forces. Un long silence s'installa, seulement troublé par le crépitement des flammes et le craquement sec du bois consumé.

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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeMer 16 Nov - 19:40



Pour Lindorie, tout combattant merrite le respect, qu'il soit bon ou mauvais. Mais elle préféra garder cette réflexion pour elle même, son interlocuteur soupira tout en la fixant droit dans les yeux. Elle soutenais son regard sans fléchir essayant de comprendre ce que la parole ne peut dire, mais elle finit par détourna le regard de peur d'y voir son reflet. L'elfe regarda intriguée cet étrange objet dont la fumée s'échappait; c'était la deuxième foi qu'elle en voyait une mais celle-ci était beaucoup plus fine et mon grossièrement travaillée que celle qu'elle avait vue un jour suspendue aux lèvres d'un nain. Nobestan souffla la fumée qui prit une forme de petit équidé, les yeux de Lindorie se mirent à briller d'émerveillement et ses lèvres formèrent un sourire. Une image de bonheur qui lui fit remonter un vieux souvenir. Tandis qu'une larme perlait lentement sur la douce joue de l'elfe, elle dit d'une voie mélancolique.

-Quelle belle magie noble Nobestan... la dernière personne qui ait réalisé un tour de ce genre devant mes yeux était un faune... mon meilleur ami qui plus est... ET !!! Vous n'auriez pas due faire sa !! Déjà que vous n'avez pas beaucoup de forces pour le moment !!! Le lièvre doit être cuit. Ne bouger surtout pas. Attendez.

Elle retira le lapin du grill improvisé puis elle sortit une dague de sa botte gauche. Elle retire le petit fourreau (ou plutôt l'étui) pour laisser apparaître une lame très fine à la poignée en argent massif. Elle s'en servit comme d'un couteau à viande, découpant le gibier en dés, elle prit une grande feuille et les mis dessus puis elle déposa le tout chaud et fumant sur le sol, proche d'une des deux mains du rôdeur. Puis elle essuya la petite lame dans un petit chiffon. Ensuite elle coupa une énième feuille et y disposa les fruits qu'elle avait au préalable ouverts en deux; il y avait des pommes, des poires, des figues, et quelques petites baies. Une fois le tout préparé, elle se décida enfin à répliquer d'une voie douce et claire.

- Faites attention à ne pas vous brûler. Pour en revenir à ce que vous disiez, je ne doute pas le moins du monde que vous êtes un être honnorable. Comme vous devez le savoir, chaque individus à ses faiblesses... j'aimerais simplement savoir, mais vous n'êtes pas obligés de me répondre tout de suite, vous avez la possibilité d'y réfléchir avant... peut-être n'est-ce pas de votre ressort... mais peut importe. Je vais me rendre à Cair Paravell pour retrouver ses majestés, mais je n'ai nul besoin d'aide pour cette quête non... ce que je voudrais vous proposer c'est une chose bien plus importante... Puissiez-vous, lorsque le moment sera venue, vous joindre et combattre à mes côtés pour vaincre le mal qui envahit Narnia et qui nous empêche chaque jour de se rapprocher un peut plus d'une paix éternelle ? Puis-je ainsi oser vous demander de répondre présent car nous ne sommes jamais de trop lorsque les grands conflits éclatent. Je comprendrais que vous n'accepteriez point car dur à accomplir est ma requête. Si vous ne le pouvez, je ne vous en tiendrez pas rancune, et comme vous êtes un rôdeur, vous avez vous aussi vos propres objectifs, vos propres idéaux.

Lindorie croqua à pleine dent dans une pomme rouge qu'elle dégusta avec délicatesse. Puis elle plongea son regard dans celui du rôdeur; les sens aux aguets, prête à bondir si un potentiel ennemie les découvraient. Si l'homme était trop faible pour porter la nourriture à sa bouche elle le ferait car s'il ne mange pas il va tomber d'épuisement.

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MessageSujet: Re: Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie]   Une rencontre providentielle [Ft. Lindórie] Icon_minitimeJeu 17 Nov - 23:13



-Quelle belle magie noble Nobestan... la dernière personne qui ait réalisé un tour de ce genre devant mes yeux était un faune... mon meilleur ami qui plus est... ET !!! Vous n'auriez pas due faire sa !! Déjà que vous n'avez pas beaucoup de forces pour le moment !!! Le lièvre doit être cuit. Ne bouger surtout pas. Attendez.

Le petit tour fit sourire tristement l'elfe, qui évoqua un point de son passé. Nobestan, entre deux grimaces de douleur, pensa à ce faune, le meilleur ami de Lindorie. Un faune, c'était quoi déjà ? Le rôdeur pensa se souvenir de ces créatures mi hommes-mi boucs, sans pour autant être certain qu'il s'agisse véritablement de faunes. Il se demanda aussi ce qui était arrivé à cette autre créature, tant l'expression nostalgique de l'elfe le touchait. Peut être avait il disparu, été capturé, ou pire : tué. Le telmarin réalisa que la narnienne semblait avoir perdu toutes ses attaches, ses amis, son peuple, sa famille, une réalité qu'il n'avait pas vraiment intégrée lors du précédent discours de Lindorie. Elle se battait pour se retrouver des siens, c'était un but noble, qui ne manqua pas d'émouvoir le rôdeur, renvoyé aux devant de ses démons.
En plus de cela, l'elfe trouvait le temps de s'occuper du blessé. Nobestan tira une nouvelle fois une bouffée de cet étrange tabac, contemplatif de la grandeur d'âme de cette sublime créature. Délicatement, elle retira le lièvre de sa broche et le découpa à l'aide d'une dague qu'elle cachait dans sa botte. Cela amusa le rôdeur, qui n'était pas le seul à cacher des lames de secours dans l'intérieur de ses bottes. L'elfe posa un bout de la viande près d'une de ses mains, accompagné de divers morceaux de fruits. Même seul et en forme, Nobestan mangeait rarement aussi copieusement, sauf quand il tombait sur du gros gibier. Il se contentait de grignoter par ci, par là, au fil de ses errances et s'offrait en de rares occasion un repas dans une taverne, ainsi qu'une bonne chope d'hydromel. Quoi qu'il en soit, Nobestan dirigea sa main maladroitement vers la viande et s'en empara, avant de la porter à sa bouche. La première bouchée fut pénible, mais il était capable de manger tout seul. A vrai dire, le rôdeur s'efforçait de manger, d'une part pour ne pas contrarier sa sauveuse, et de l'autre parce qu'il se savait faible, et que cela l'aiderai probablement à se retrouver la force de se relever plus vite. Alors qu'il avalait la troisième bouchée, Lindorie prit la parole, de sa si belle voix.

- Faites attention à ne pas vous brûler. Pour en revenir à ce que vous disiez, je ne doute pas le moins du monde que vous êtes un être honnorable. Comme vous devez le savoir, chaque individus à ses faiblesses... j'aimerais simplement savoir, mais vous n'êtes pas obligés de me répondre tout de suite, vous avez la possibilité d'y réfléchir avant... peut-être n'est-ce pas de votre ressort... mais peut importe. Je vais me rendre à Cair Paravell pour retrouver ses majestés, mais je n'ai nul besoin d'aide pour cette quête non... ce que je voudrais vous proposer c'est une chose bien plus importante... Puissiez-vous, lorsque le moment sera venue, vous joindre et combattre à mes côtés pour vaincre le mal qui envahit Narnia et qui nous empêche chaque jour de se rapprocher un peut plus d'une paix éternelle ? Puis-je ainsi oser vous demander de répondre présent car nous ne sommes jamais de trop lorsque les grands conflits éclatent. Je comprendrais que vous n'accepteriez point car dur à accomplir est ma requête. Si vous ne le pouvez, je ne vous en tiendrez pas rancune, et comme vous êtes un rôdeur, vous avez vous aussi vos propres objectifs, vos propres idéaux.

Cette demande laissa Nobestan de marbre. Il cessa de mâcher et jeta son regard dans le vide, droit devant lui, en faisant la moue. Elle venait d'évoquer un idéal auquel Nobestan aspirait : la paix. Cependant, il avait perdu toute sa foi en l'humanité et ne pensait pas qu'un tel dessin fut encore réalisable. De plus, son instinct le poussait depuis quelques temps à fuir toute implication dans ce genre de projets de grande envergure. Cependant, il avait une dette à honorer envers sa sauveuse. Même s'il ne savait s'il serait capable de l'aider, il se devait au moins de lui insuffler l'espoir dont elle avait besoin pour accomplir sa quête. Nobestan inspira profondément et croisa le regard de l'elfe. Il acquiesça brièvement, impassible.

«Bien... Mon épée est vôtre.»

Sans plus de cérémonies, il enfonça à nouveau ses dents dans la tendre viande, le regard plongé dans le crépitement incessant des flammes du feu de camp. Des objectifs, il n'en avait pas. Si ce n'est se retirer du monde civilisé, se soustraire à ses démons, s'empêcher de perdre ses dernières bribes d'humanité qui l'animaient encore, et redorer son blason. Assurément, une telle quête l'aiderait à atteindre cet idéal. Même s'il n'était pas très prolixe sur la requête de Lindorie, l'idée de se voir se battre pour la paix était très alléchante. Dès qu'il serait capable de se lever et de se battre, il partirait à Cair Paravel avec l'elfe et honorera sa parole. Les effets du produit bleu que lui avait administré l'elfe s'estompèrent et Nobestan ne put retenir ses paupières de se fermer. Il plongea rapidement dans un sommeil lourd et réparateur, porté par la promesse d'un monde meilleur et rassuré par la présence de l'elfe.

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