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 Different roads sometimes lead to the same castle.

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Ange Darennor Adam
Ange Darennor Adam
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MessageSujet: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeMer 26 Déc - 23:46

« Apprenez à reconnaître mon visage la prochaine fois. »

Je lâchai le garde qui tomba au sol, tenant son coude ayant à présent une forme étrange. Je n'y prêtai guère plus d'attention et avançai vers le passage d'un pas discret et rapide. Il s'agissait d'un tunnel plus ou moins secret qui liait l'extérieur du château à l'intérieur, plus précisément dans les caves. Le passage était surveillé régulièrement par des gardes depuis sa découverte, surtout en ces temps de tensions avec les pays voisins. Je l'utilisai pour éviter de devoir traverser la ville, le pont, l'entrée du château, la cour et les nombreux couloirs peuplés de monde. La raison de ma colère et du bras cassé de ce pauvre homme ? Il m'avait pris pour un espion narnien ou je ne sais qui encore, et n'obtenant pas de réponse satisfaisante, il avait voulu m'embrocher avec son épée aiguisée. Malheureusement pour lui, mes sens étaient plus développés que les siens, surtout durant la nuit. Son épée avait volé bien loin, et je l'avais tenu de force en lui tordant le bras jusqu'à ce qu'il sache qui je suis et qu'il ne refasse pas la même erreur.

Je détestais traverser le château et être au milieu de tous ces gens tous plus hypocrites les uns que les autres. Ils se complaisaient dans leurs vies de riches, et n'étaient pourtant jamais convaincus et satisfaits. Ce qui les motivait ? L'argent, le pouvoir, la supériorité. Certains passaient pour avoir une bonne réputation, et étaient les pires manipulateurs du monde. Cet endroit n'était rempli que de mensonges plus lourds les uns que les autres. Je n'étais pas de ce monde, et je ne souhaitais pas m'y intégrer. Les seules personnes que je côtoyais étaient le roi, certains espions, et de rares personnes de haut rang telle que lady Braunn. Cette pensée décrocha un sourire ironique sur mes lèvres, tandis que je remontais le long tunnel. Quelques minutes plus tard, j'atteignis la trappe menant aux caves, où peu de personnes allaient excepté lors de ces grands banquets inutiles et couteux.

A cette heure, peu de personnes traversaient le château. Le jour n'était pas encore levé, mais n'allait pas tarder à apparaître. Je comptais simplement manger quelque chose, boire un peu, dormir un minimum et aller faire quelque chose pour passer le temps. Parcourir la ville, découvrir de nouveaux recoins solitaires, faire un tour à la taverne, et d'autres activités moins intéressantes les unes que les autres. Je me dirigeai donc vers les cuisines pour aller piquer un morceau de pain ou même finir des restes de bonne viande servi à ces seigneurs qui jetaient leur argent par la fenêtre. Je fis tout pour prendre les plus petits couloirs, quitte à perdre plus de temps. Je n'avais plus que ça à faire à cette heure là de toute manière. D'un pas nonchalant cette fois, je trainais dans les couloirs, perdu dans des pensées sombres. Un escalier à l'apparence froide et ténébreuse attira soudain mon regard. Il conduisait au sous-sol, dans un endroit peu agréable, froid, puant. Les cachots.

Un tel endroit n'avait normalement aucune signification. La plupart des habitants du château auraient simplement ri à l'idée de ces prisonniers malades, affamés, glacés, en haillon, seuls et enfermés pour un long moment, tandis qu'eux avaient toute la liberté, la nourriture et la compagnie nécessaires. Actuellement se trouvaient quelques prisonniers Narniens, Archenlandais ou Calormènes, enfermés ici depuis la guerre, la moitié étant déjà morts. S'y ajoutaient d'autres prisonniers étrangers récents qui étaient pour la plupart intéressants : une esclave du sud qui avait apparemment un don par exemple, ou encore la reine Susan. Les autres n'avaient pas réellement d'importance, et ne servaient pas à grand chose. Si cet endroit me donnait un drôle de sentiment, c'était sûrement dû à la présence de la reine de Narnia dans l'un des cachots, au même titre que les autres prisonniers. Autrefois, nous étions amis, presque des confidents. Ce souvenir, qui me semblait lointain et presque vague, comme s'il venait d'une vie antérieure dont je n'aurais gardé que des bribes de mémoire, parvint toutefois à éclairer mes pensées brièvement, et j'eus un pincement au cœur.

Sans réfléchir, je descendis les escaliers. Je n'y étais allé qu'une fois en quelques mois. Il me semblait que quelques hommes, s'ils avaient eu la chance de se trouver vivants, étaient enfermés ici, et seraient sans doute ravis de me voir. Je parcourus, marche par marche, cet escalier interminable en colimaçon, sentant la froideur et la tristesse du lieu pénétrer mon âme pour l'emprisonner à son tour. Enfin, l'escalier se termina, me laissant dans un enfer sans lumière. Le bruit perçant d'une armure me rappela toutefois que je n'étais pas encore seul : « Je désire seulement voir quelqu'un, aucun besoin de s'affoler ni de m'accompagner. » Mon ton suffit à le convaincre. L'homme ouvrit une grille et me laissa ensuite aller seul. Les cachots étaient grands, et d'autres escaliers permettaient de descendre pour atteindre les cellules des prisonniers les plus dangereux. Je savais que celle que je cherchais se trouver là-bas, bien entendu. J'hésitai mais continuai mon chemin, ne prêtant pas attention aux cris, aux insultes, aux objets jetés, provenant des prisonniers et des criminels.

Rapidement, j'atteignis la cellule que je souhaitais voir, avec une certaine appréhension que je ne comprenais pas, mais qui m'étouffait presque. La jeune femme à l'intérieur leva la tête et bougea afin de distinguer son visiteur. Je profitai de quelques rayons de soleil, persistant à travers un petit espace qui donnait directement sur la ville basse, et entrai dans un cercle de lumière. La prisonnière put alors aisément me reconnaître, après quelques efforts. « Susan. Nos chemins se croisent à nouveau on dirait. Il est triste que ce soit dans de telles conditions. » Malgré tout, je pris plaisir à voir son air étonné, presque choqué. En effet, je n'étais plus celui qu'elle avait connu, et elle allait rapidement le comprendre. Toutefois, ce n'était pas ce qui m'avait poussé à descendre aux cachots. Je n'ajoutai pas un mot pour le moment, et laissai la jeune reine le temps de réagir comme bon lui semblait.
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Susan Pevensie
Susan Pevensie
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeJeu 27 Déc - 2:28

Depuis combien de temps étais-je ici ? J’avais cessé de compter les jours depuis bien trop longtemps maintenant pour m’en souvenir. N’avais-je jamais été libre ? N’avais-je jamais été reine ? Ces souvenirs aussi douloureux que lointains étaient comparables à un rêve, comme si rien n’avait jamais existé. Je me souvenais cette soirée là à Anvard, je me souvenais que Jace et moi nous étions fiancés puis une ombre avait surgit sur nous, enveloppant nos vies et nos cœurs et m’emportant loin de toutes ces personnes qui m’étais si chères. Trois mois, six mois, un an, deux ans ? Je n’aurais su dire depuis combien de temps j’étais enfermée ici. Je savais ou je me trouvais bien sur : dans les cachots du château du roi Edwin à Telmar. J’y étais retenue depuis cette soirée, sans nouvelles du monde extérieur, d’Edmund, Lucy et Jace ni même sans nouvelles de Clochette, mon Don. Je les avais perdus en même temps que ma dignité et ma vie. Aurais-je un jour la possibilité de les revoir ? Qu’était devenu Clochette ? Le Dragon d’Edwin l’avait-il tué ? Je pense que je l’aurais senti. Non ? J’étais complètement isolée, perdue, seule avec mes propres pensées. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même, une coquille vide, un corps sans âme. Depuis si longtemps déjà, mes lèvres ne s’étaient plus tordues en un joli sourire comme on me le faisait remarquer à l’époque. Ce temps là était révolu, c’était presque une autre vie, une vie lointaine, peut être jamais vraiment vécue, un simple rêve. Peut être étais-je devenu folle. Qui ne serait pas devenu fou dans ma situation ? Je n’avais pas de quoi subvenir à mes besoins. Mes bains chauds d’autrefois n’étaient plus aujourd’hui que des seaux d’eaux froides. Mes brosses à cheveux d’or et de perles, n’étaient plus qu’un peigne en bois aux dents cassées. Mes robes de velours et de soie imaginées par moi-même n’étaient plus que des haillons. Les seuls trésors qui me restaient de mon ancienne vie n’étaient que mon médaillon long comportant les photos de ma famille, ainsi que la bague de fiançailles de Jace autour de mon doigt.

Si je devais décrire l’endroit ou je logeait aujourd’hui j’aurais du mal à trouver les mots justes. L’ambiance régnant dans ma cellule était tout simplement glauque et froide. Les murs en pierres étaient glacés, tout comme le sol dur de la prison. Les meubles n’étaient que peu nombreux, un lit en bois usé et sale, une chaise bien modeste et une petite commode ou étais rangé mes quelques affaires. Une seule ouverture bien en hauteur et scellée de barreaux me permettais parfois d’observer le ciel et laisser entrer une fine lumière à l’intérieur de la nouvelle pièce de ma vie. Les conditions de vie étaient très dures. Il faisait très froid et les repas servit étaient maigres. Toutefois, dans ma douleur, je n’étais pas vraiment seule. Bien qu’étant isolée dans ma cellule, celle d’en face contenait mes compagnons d’infortune, les autres prisonniers de la fête. Nous parlions souvent tard le soir et je tentais de sourire le plus possible et de les rassurer sur la situation pour ne pas qu’ils aient peur et se sentent seuls. Bien sur, cela n’était qu’une façade et je pense qu’ils l’avaient tous remarqués car de tous, je pense bien être celle avec le cœur le plus vide qui soit. Je ne me nourrissais plus vraiment, je ne dormais que quelques heures la nuit et, si j’avais eu un miroir, je pense que je ne me serais pas reconnue moi-même. Au plus profond du cachot, dans les plus sombres entrailles du château de Telmar se tenait là l’ombre d’une femme qui fut jadis reine d’un royaume.

Parfois le soir, quand les autres dormaient, mon regard se plongeait dans la seule fenêtre sur le monde extérieur et, observant la lune, je priais Aslan qu’il me libère de ces tourments, mais le Grand Lion n’avait jamais daigné venir à mon secours. Jours après jours, mois après mois, j’avais perdu la seule chose qui me caractérisait à l’époque : l’espoir. Je n’espérais plus rien de cette vie.

Une nuit, alors que mes compagnons d’infortune dormaient, j’étais tourné vers la fenêtre et observait la lune, me demandant ce qui se passait dans mon ancienne vie à Cair Paravel. Edmund et Lucy avaient-ils fait leur deuil de moi ? Jace était-il retombé amoureux ? Je caressais doucement ma bague et une perle brillante coula sur ma joue. Soudain, j’entendis du bruit dans les cachots à l’étage. Les prisonniers s’agitaient, semblaient crier et lancer des objets. Sans doute devaient-ils se disputer avec quelques gardiens. Replongeant dans mes sombres pensées, je laissais mon esprit s’évader, après tout, c’était la seule chose libre qui me restait. J’entendis alors des pas dans le couloir puis ils s’arrêtèrent et alors me parvint aux oreilles une voix qui m’étais familière.

Je me retournais doucement pour faire face à mon unique visiteur depuis mon emprisonnement ici. C’était bien lui, grand et beau, les muscles puissants et l’air sévère : Ange Darennor Adam ! Il était, du temps ou je fus reine, un ami précieux, un confident et j’aimais à l’appeler mon protecteur. Il cachait un lourd secret dont j’avais réussi à lui ôter les plus terribles peines. On m’avait dis qu’il avait quitté son Archenland natal pour rejoindre les rangs du roi Edwin et, bien que la surprise du se lire sur mon visage, je ne m’étonnais ainsi pas de le trouver en ces lieux. Je ne voulu pas savoir si il fut envoyé par Edwin pour m’annoncer mon exécution prochaine, ainsi, je ne lui posais pas la question. Lentement, je m’avançais vers les barreaux de ma cage, me dévoilant ainsi à mon ami. Sans doute ne m’avait-il jamais vu dans un tel état. Ma peau était pâle, j’étais terriblement amaigrie, tout mon corps était parcouru de tremblements à cause du froid, je toussais, sans doute à cause d’une maladie que j’avais du attrapée. Je portais une simple robe beige arrivant à peine à mes genoux et mes coudes et bien trop décolleté pour une dame de mon rang. Mes cheveux étaient mal peignés et simplement attachés en une queue de cheval sur le côté. Mes joues étaient légèrement roses, témoignant que je devais avoir un peu de fièvre et mes mains étaient sales. J’avais honte de moi. Assez proche de mon protecteur, je m’inclinais doucement, comme nous en avions l’habitude autrefois. Alors qu’un petit sourire se formait sur mes lèvres, mes yeux devinrent légèrement brillants, comme si de l’eau commençait à se former à l’intérieur. Ravalant mes larmes, je pris enfin la parole d’une voix tremblante.

    « Ange, mon ami. Vous me voyez sincèrement désolée de vous accueillir dans de telles conditions. J’eu était également plus heureuse si cette rencontre du destin n’eut était faite en de telles circonstances. Toutefois, il semblerait que la vie vous ai rendu bien plus beau à voir que moi. »


Je trouvais quelque chose de changé en Ange à ce moment là. Son regard semblait plus froid qu’avant, il m’avait l’air moins amical avec moi, me renvoyant à l’image que j’étais désormais une prisonnière et son ennemi. Cependant, dans mon cœur, Ange ne serait jamais un ennemi, mes sentiments pour lui restait inchangés malgré nos conditions actuelles. Et, si lui ne le prenait pas ainsi, je voyais cette rencontre comme un cadeau du destin.
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Ange Darennor Adam
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeVen 28 Déc - 0:01

Un silence étrange régnait dans ces cachots. On m'avait dit que les plus grands prisonniers étaient enfermés ici, et j'en avais déduit qu'il s'agissait de dangereux criminels, de personnes importantes qui ne devaient surtout pas s'enfuir. Ce que je n'avait pas compris, c'est que ces personnes étaient seulement et uniquement les prisonniers de la fête d'Anvard, à en juger par ce silence. Je me tournai, observant d'autres silhouettes inconnues et endormies derrière les barreaux de diverses cellules. Je constatai qu'elles semblaient encore plus piteuses que la geôle de la douce reine de Narnia. Je reposai à nouveau mon regard sur cette dernière, m'approchant des grilles comme je le pouvais. Je pouvais alors apercevoir les maigres affaires de Susan, mais surtout son piteux état : son visage était très pâle, presque aussi blanc que la mort, ses vêtements étaient légers et peu appropriés pour elle, elle n'avait plus l'air d'une reine.

Un léger sentiment de pitié parcourut mon cœur, mais s'effaça vite par la conviction que ce qui était fait devait se passer pour le bien du roi que je servais. Je n'étais pas un idiot aveuglé par la loyauté. Cependant, le seul à qui je faisais confiance était le roi, alors je ne pouvais pas, et ne devais pas, contester ce qu'il faisait. Ainsi, devant l'air amical de Susan, je ne fis rien, gardant une expression totalement neutre, et ne répondis pas à sa légère inclination, bien que ce soit un manque de respect total envers la jeune femme. Je restai sans mots pendant quelques instants. Je m'interrogeai sur la raison de ma venue ici. Qu'étais-je censé faire ? Plaindre la reine ? Me souvenir de notre amitié passée ? Ou me moquer d'elle comme les autres Telmarins le feraient ?

« J'ai simplement repris les rennes de ma vie, et j'ai laissé les chemins de ce monde me guider vers l'endroit qui me serait le plus bénéfique. Quant à vous... Je suis navré de ce qui vous arrive. Malheureusement, si j'avais été au courant des plans du roi, je n'aurais rien pu changer. Vous a-t-il déjà rendu visite ? »

Bien sûr, tout le monde était au courant que les prisonniers de la fête étaient ici, mais je me doutais que personne ne venait. Les cachots du château n'étaient pas un endroit très fréquenté, surtout pas par les riches nobles que le palais abritait. Qu'en avait-il à faire de quelques prisonniers étrangers après tout ? De nouveau, je regardai Susan. Son air doux et confiant perpétuait malgré ses conditions de vie qui, il fallait le dire, ne lui allaient pas du tout. La situation me donna l'impression que, malgré le fait que je ne sois venu que par pur hasard sans en connaître réellement la raison, j'allais rester ici un petit moment ; ainsi, je préférai m'asseoir, m'appuyant contre la grille, sans regarder la jeune reine. En face de moi se trouvait une autre cellule avec une jeune femme étendue, probablement endormie. Je décidai alors de baisser le son de ma voix, de sorte à ce que personne ne sache qui j'étais et surtout ce que je faisais ici.

« Habituez-vous rapidement à votre nouvelle chambre, il semblerait que vous soyez coincée ici un bon moment encore. J'espère que l'hiver ne sera pas trop rude pour vous. » rajoutai-je avec ironie. Oui, Susan était une amie, ou plutôt une ancienne amie, quelqu'un en qui j'avais eu confiance dans le passé mais que je devais oublier sous peine de retourner encore et toujours dans mon ancienne vie misérable. Pourtant, au fond, une certaine rancune résistait dans mon cœur. Elle était gentille, douce et compatissante, mais elle ne pouvait pas comprendre. Donner de l'argent à un pauvre ne suffit pas à comprendre ce qu'il traversait chaque jour. De même, aider une âme perdue à se confier n'avait rien fait seulement remettre en surface tous ses problèmes. « Que penser de Narnia, jadis si puissante, aujourd'hui faible et sur le point de se faire envahir ? Votre cher ami Aslan semble vous avoir laisser tomber, comme le murmurait le peuple. »

Spoiler:
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Susan Pevensie
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeSam 29 Déc - 1:24

Le comportement d'Ange me mit mal à l'aise. Il ne m'avait pas sourit depuis ces quelques instants en ma compagnie et ne lm'avait pas non plus rendu une reverence. Pour une femme de mon rang, cela revenait à un manque cruel de respect et cette attitude me conforta un peu plus dans mon idée : je n'étais plus une reine à qui une devait le respect, mais seulement une pauvre prisonnière qui ne méritait rien de plus que de l'ignorance totale. J'eu un pincement au coeur car je ne reconnais plus l'homme qui autrefois me protégeait et me témoignait respect et affection. J'avais toujours beaucoup aimé Ange pour son coeur noble bien qu'emplie d'ombres. Il était un homme perturbé à l'époque ou je l'avais connu et mes paroles avaient apaisées ses tourments. Aujourd'hui, Ange semblait totalement libéré de ses douleurs passées, comme si il avait fait un trait sur ces dernières. Toutefois, je me demandais comment il avait pu changer à ce point ? Je ne pouvais plus le reconnaitre derrière ce masque dur et froid, cet irrespect profond pour cette prisonnière que j'étais devenue. Son attitude était comme une gifle que je venais de prendre en pleine figure. Durant de nombreuses semaines j'avais gardé l'espoir qu'il restait quelques gens qui croyaient encore en moi ici et qui me resteraient fidèle, je croyais qu'Ange était l'un d'eux. En cette nuit sans lune la triste vérité m'avais ainsi claqué au visage : plus rien ne demeurait comme avant ! J'étais bel et bien seule ici bas, sans aucun alliés, sans aucuns espoirs de revoir un jour la lumière du soleil.

Ange reprit la parole sur un ton froid qui me glaça le sang quelques instants. Il disait avoir reprit les rennes de sa vie et laissé la vie le mener vers le chemin le plus bénéfique. Ainsi, le roi Edwin et son dragon des ténèbres étaient les personnes les plus bénéfiques pour mon ami ? J'étais persuadée que non, préférant de loin imaginer la pensée que les ténèbres ne pouvaient apporter que malheur et désolations. Mais pourquoi, Ô par Aslan pourquoi les alors les ténèbres étaient toujours gagnantes ces derniers temps ? Depuis combien de Narnia n'avait pas connu l'espoir et le bonheur ? A peine la guerre terminée, le deuil de Peter, je croyais avoir droit à un peu de bonheur avec Jace et d'un coup, je me retrouve dans une prison froide et lugubre face au fantôme d'un ami. Jusqu'à quel point allais-je être humiliée ? Perdu dans mes pensées, je ne reprit le fil de la conversation que lors de la question d'Ange. Si Edwin était venu me voir ? J'eu un léger sourire sans joie avant de répondre doucement :

    « Vous avez l'honneur d'être mon tout premier visiteur. J'ose penser que le roi Edwin à même oublié jusqu'à mon existence.»


Mon regard se perdit dans le vide et le silence s'installa quelques instants durant lesquels Ange finit par me tourner le dos et s'asseoir appuyant son dos contre les barreaux qui nous séparaient. Je posais ma main sur les barreaux qui me séparaient du reste du monde. Doucement, je fermais les yeux pour me concentrer. L'âme d'Ange semblait extrêmement sombre, bien plus qu'autrefois. Dans un soupir je rouvris les yeux et posait mon regard bienveillant sur mon ami. Autrefois, il était mon protecteur, capable de venir à mon secours lorsque le danger rôdait. Aujourd'hui, il me voyait telle une ennemie, une personne qu'il ne devait surtout pas aimer. Quand Ange se remit à parler, il me sembla que ses paroles étaient compable à du venin qu'on m'aurais injecté directement dans les veines. Visiblement, Edwin m'avait tellement oublié que je passerais l'hiver ici. Sans doute la neige rentrerait-elle par l'ouverture dans le mur me servant de fenêtre. Je devrais ainsi y faire face. J'ouvris la bouche pour répondre à Ange quand il ajouta quelque chose. Il parla de Narnia qui était devenu faible et sur le point d'être envahie ainsi que de l'absence remarquée d'Aslan. A ces paroles, mon coeur sembla se déchirer en deux tandis que je repensais à Edmund et Lucy désormais seuls à Cair Paravel. Je m'étais sacrifiée pour les sauver et au final, ma vie ne suffirait pas à les sauver d'une mort certaine. Je sentis les larmes se former dans le bleu de mes yeux, troublant ma vue. Mes mains et mes jambes se mirent à trembler et doucement je glissais laissant mes genoux toucher le sol en silence. J'étais ainsi à genoux derrière Ange, mes mains sur les yeux pour cacher mes larmes. Je me calmais doucement et, posant mes mains sur mes genoux nus, j'eu un sourire qui se voulait bienveillant malgré les larmes sur mes joues.

    « Je garde encore espoir qu'un jour Narnia redeviendra fort et puissant. Ne dis t'on pas que le Bien est toujours vainqueur Ange ... ?»


Cette douceur, cette bienveillance et cette mélancolie, je devais les garder en moi, elles étaient mes forces, mes seules chances pour empêcher les ténèbres de m'envahir. Je devais rester comme je l'avais toujours été, Edwin s'attendait très certainement à ce que je craque ici, que je perte toute innocence et toute bonté, il devait souhaiter que les ténèbres finissent par envahir la pureté de mon coeur. Aslan m'avait offert des dons, je devais être l'ange de ce vieux monde pour redonner espoir à tous par la pureté de mon âme. Ainsi, toujours souriante, je fermais les yeux et doucement je glissais mes mains par les barreaux pour venir enlacer comme je le pouvais mon ami. Je l'enlaçais par derrière, ce qui me permis de poser une main sur le coeur d'Ange. Doucement, une petite lumière apparu et prodiga une sorte de chaleur bienveillante à mon ami. Lentement, mes lèvres s'entre-ouvrirent pour murmurer quelques mots.

    « Alors la rumeur disait vrai. Vous avait quitté vos terres archenlandaises pour rejoindre le roi Edwin. Vous avez laissé ses ténèbres envahir votre coeur noble, je vous pensez bien plus fort que cela mon ami. J'ai connu un homme autrefois, un homme torturé par une bête au fond de lui. Cet homme avait pourtant un coeur extrêmement pur et noble, il était capable d'unir ses forces avec ceux du monstre dont il avait tant peur pour sauver la vie d'une petite fille à Anvard. Cet Ange là était un homme fort, noble et loyal et personne n'aurait pu le dompter aussi facilement. Vous êtes devenu bien docile avec le roi Edwin » J'approchais doucement mes lèvres de son oreille tandis que ma main diffusait toujours cette douce lumière sur son coeur. « Souvenez vous de cet homme Ange, le puissant homme loup au coeur noble ! »


Je savais que je n'aurais pas du utiliser mes pouvoirs, mais c'était plus fort que moi, je voulais sauver mon ami des ténèbres. Je savais ce qui m'attendais, ainsi, je retirais doucement ma main et, quand mes deux mains furent à nouveau derrière les barreaux, je senti une douleur fulgurante me transpercer les veines, comme si j'étais électrocutée. Je me tordais de douleurs sans crier pour ne réveiller personne. Edwin avait tout prévu, je ne pouvais utiliser mes pouvoirs sans craindre de me faire blesser par un sortilège magique. Quand la douleur s'estompa, j'étais allongée sur le sol. Je toussais et me relevais en tremblant légèrement. Devant le regard assez étonné d'Ange, j'eu un petit sourire comme pour m'excuser.

    « C'est le prix de mon sacrifice ... »
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeDim 30 Déc - 13:22

Oh non, le roi n'avait pas oublié Susan... Je préférai toutefois ne pas lui répondre. La laisser dans l'illusion qu'Edwin ne la ferait pas plus souffrir qu'il ne l'avait déjà fait. Sans rajouter un mot, je m'assis donc, tournant le dos à la jeune reine. Je n'avais pas pour intention de ne plus lui adresser la parole, au contraire. Je m'étais assis afin de mieux comprendre la raison pour laquelle je m'étais retrouvé ici, et aussi...parce que d'une certaine manière, je me souvenais de cette relation de confiance que je partageais avec Susan, et qui semblait aujourd'hui bien lointaine. Je ne souhaitais pas non plus devenir tout gentil et tout doux, aussi faible que je l'étais à l'époque, et céder à ses douces paroles. C'est ainsi qu'en l'entendant pleurer derrière moi, je ne fis pas un geste pour la regarder, et ne prononçai pas un mot pour la réconforter. Naïvement, comme toujours, Susan me montra qu'elle avait espoir que le Bien gagne. Je me décidai cette fois-ci à intervenir.

« Il n'y a pas de Bien ou de Mal. Il n'y a que les forts et les faibles. Après combien d'années, de siècles, après combien de sacrifices allez-vous le comprendre ? »

Les exemples étaient nombreux. Il n'y avait qu'à voir l'invasion telmarine, avec la dynastie des Caspian. D'après ce que j'avais étudié plus jeune, les créatures magiques de Narnia avaient été massacrées, éteintes jusqu'à la dernière ou presque. Telmar avait alors pris possession de Narnia, et ce pendant des siècles, jusqu'à ce que le dernier des Caspian, Caspian X, ne se décide à faire face à tout ceci. Cela, je l'avais vu en direct, puisque j'étais à Telmar à cette époque. Le Bien ? Des tas d'humains et de créatures étaient morts dans la guerre qui avait suivi, opposant Caspian à son oncle Miraz. Susan avait donc cru faire le Bien en tuant des hommes ? Ses paroles étaient soit naïves, soit hypocrites, et je refusais de les entendre.

Mais alors que je méditais sur ces pensées, je sentis un contact humain. La reine de Narnia posait ses mains sur mon torse, dans un geste que je ne comprenais pas. Je me rendis ensuite compte qu'il s'agissait d'une sorte d’étreinte, et ne sus quoi faire. Mais en réalité, je ne vis pas ce que Susan tentait de faire, et je ne pus contrer son geste magique. Je sentis alors quelque chose pénétrer mon cœur, mais ce n'était pas une lame en fer. En baissant les yeux, je vis une lumière émaner de la main de Susan. Il s'agissait de magie. La reine utilisait sa magie, provenant de son Don. Malgré moi, je fus contraint d'écouter ses paroles, et je les sentais pénétrer mon cœur, mon esprit, mes veines, mon âme. Des souvenirs remontant à quelques années, à quelques mois, se bousculèrent. Ils me rappelaient mon enfance, ma vie avant ma première transformation ; ma vie avec Rosalie ; mon premier ami à Locréal, celui qui m'avait fait devenir apprenti forgeron, Caeth ; mes conversations heureuses avec Susan, Sora ou encore Azelyne.

Je ne me rendis pas compte que Susan m'avait lâché et avait cessé de me parler. Lorsque je repris conscience de la réalité, je la vis au sol, se tordant, incontrôlable. Elle mit quelques instants à s'en remettre, et finit par se relever comme si de rien n'était. Elle murmura un semblant d'excuse, mais je ne fis rien. A vrai dire, je restai silencieux un long moment, le visage tourné vers elle. J'étais devenu muet, et pourtant, une foule de pensées envahissait mon esprit, menaçant de déborder. J'avais envie de crier, pour que tout ceci s'arrête. Un mal de tête épouvantable prit forme. Par réflexe, je fermai les yeux, ramenai mes genoux contre moi et enfermai ma tête dans mes bras en suppliant silencieusement pour que tout ceci s'arrête. Je me mis alors à trembler violemment, sans pouvoir contrôler la moindre secousse. Je savais ce qu'il se passait. Toujours sans un mot, sourd aux interrogations de Susan dans mon dos, je tentai de calmer la fièvre qui avait déclenché un feu, brûlant mes veines et chaque parcelle de mon corps. Après quelques secondes, ou peut-être quelques minutes, les tremblements s'arrêtèrent, et je pus respirer calmement. Je me levai, et me tournai vers Susan, le regard violent et furieux.

« Vous ne savez pas ce que vous faites, Susan. Vous ne faites qu'aggraver les choses. » Si ces paroles avaient été prononcés d'un ton assez calme, les suivantes furent plus violentes. « Contrairement à ce que vous pensez, j'ai choisi seul cette voie, et le roi n'a rien à voir. J'ai passé plusieurs mois à errer de la même manière avant de rejoindre ses rangs. » Ce qu'il s'était passé pour que je sois dans un tel état ? Susan avait tout simplement tenté de transmettre un sentiment de bien, de lumière, de pureté à mon cœur, afin de me rappeler celui que j'étais auparavant et le redevenir. Seulement être celui d'avant signifiait une chose : avoir peur du loup en moi, et ne pas le contrôler. La deuxième âme qui faisait partie de moi n'avait pas du tout apprécié, et avait tenté de se manifester pour montrer qu'elle ne se laisserait pas faire par une douce magie. J'avais réussi à éviter la transformation, et je m'étais renfermé dans cette coquille sombre que j'adoptais depuis quelques mois. Ce qui m'avait permis de ne pas me laisser prendre par les doux mots de la reine ? Elle se trompait, tout simplement. Elle ne comprenait pas.

« J'ai choisi cette vie, Susan. J'ai choisi les ténèbres pour accepter ce que je suis devenu. C'est le seul moyen pour ne pas souffrir. Ainsi, je peux être fort et me rendre utile, contrairement à ce que vous croyez. Et ce n'est pas votre magie qui pourra défaire celui que je suis à présent. Je ne veux plus être l'Ange d'avant, faible, peureux, lâche, qui a gâché sa vie et déçu tout le monde par une perte de contrôle. Rien de tout cela n'arrivera plus, et je vous interdis de vouloir en faire autrement ! »

Mes yeux, mais aussi mon ton étaient agressifs et définitifs. De toute manière, je doutais qu'elle recommence à utiliser sa magie, maintenant qu'elle en voyait les conséquences sur elle. Très proche des barreaux nous séparant, les mains accrochées à la grille, j'avais sifflé ces paroles avec rage, de sorte à ce que Susan comprenne qu'elle faisait une terrible erreur en tentant par n'importe quel moyen de me changer. Cet instant de faiblesse n'avait fait que renforcer l'obscurité derrière laquelle je me protégeais, et dans laquelle je vivais. Mon cœur et mon âme n'en étaient que plus sombres.
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Susan Pevensie
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeMer 20 Mar - 0:36

Son regard. Ce fut la première chose qui me terrifia. Le regard d’Ange était devenu aussi sombre de son cœur et un air froid envahissait maintenant son visage. Etait-ce à cela qu’il ressemblait lorsqu’il laissait son côté sombre prendre le dessus ? Avait-il réellement abandonné tout espoir de revenir du bon côté, du côté du Bien ? Tenant d’une main les barreaux, je me rapprochais de mon ami même si j’étais alors terrifiée de le voir dans un tel état. Comment les gens peuvent-ils changer à ce point ? Pourquoi avait-il abandonné tout espoir ? Pourquoi ne voulait-il plus se battre pour être l’homme bon qu’il avait toujours rêvé de devenir ? Alors qu’il prétendait être devenu plus fort avec cette apparence, moi je ne voyais que la faiblesse d’un homme qui se serait laissé aller à la facilité d’une personnalité sombre et dénué d’émotions. Ange avait connu de nombreuses heures sombres, sa vie n’avait jamais été facile et pourtant, je croyais en lui et lui aussi croyait qu’il pourrait lutter contre ses démons du passé. Tout abandonner était trop facile à mes yeux et cela me rendait presque folle de rage. Comment pouvait-on s’abandonner avec autant d’aisance à la noirceur la plus totale en oubliant complètement ses convictions ? Comment pouvait-on balayer d’un geste ses volontés les plus profondes pour céder à la facilité ? Se battre pour ses convictions était-il devenu si futile aujourd’hui ? Alors que je voyais devant moi mon précieux ami se laisser aller si facilement, mon cœur se remplit d’une rage et d’une volonté plus féroce. Jamais je ne cesserais d’être qui je suis, jamais je ne céderais à la facilité, jamais je n’abdiquerais et si je devais souffrir pour sauvegarder le peu de dignité qu’il me restait, alors je souffrirais mais au moins, je serais heureuse de me dire que je suis réellement la personne que j’ai toujours voulu être. La douceur, l’espoir, la bonté et la gentillesse ne quitteraient jamais mon cœur car c’était mes forces à moi et jamais je ne leur tournerais le dos pour céder à une quelconque facilité.

Toutefois, alors que je me m’apprêtais à réprimander mon ami là dessus, ce fut lui qui prit la parole en premier. Ses paroles. Ce fut la seconde chose qui me terrifia. Ses paroles étaient dures comme de la pierre et d’une extrême violence. Il me rendait responsable d’aggraver les choses et me soutenait que c’était la voix qu’il avait choisie. Il disait qu’il préférait céder aux ténèbres pour ne plus souffrir et aussi être plus fort pour ne plus être aussi faible qu’avant en décevant tout le monde. Il m’interdisait même de tenter de le changer à présent. Les paroles d’Ange me transpercèrent le cœur comme la lame d’un poignard aiguisé, faisant couler des larmes invisibles et descendirent au plus profond de mon âme. J’avais le souffle coupé après ce que je venais d’entendre. Ainsi, j’avais échoué. J’avais cru un jour que je pourrais rendre Ange heureux en l’aidant à s’accepter lui même et trouver une force là ou il voyait chez lui une faiblesse. En aucun cas je n’avais voulu qu’il devienne un véritable monstre sans cœur ! Jamais je n’avais voulu cela pour mon ami, jamais je n’aurais pu imaginer qu’il puisse se trahir ainsi. Car oui, il s’était trahi lui même en cédant à la facilité. Autrefois je l’avais connu fort et courageux, capable d’endurer les pires souffrances pour sauver ses amis. Aujourd’hui j’avais l’impression de voir un homme faible et cupide ne s’occupant que de sa propre vie sans se soucier des autres. Jamais cru un jour que j’étais une amie précieuse pour lui, comme une sorte de confidente et j’aimais à l’appeler mon protecteur. Le voir ainsi abandonner tout espoir et me renvoyer ses paroles à la figure fut la pire torture que je reçu en ces lieux. Ainsi, au fond de ma cellule de pierre dans le château de Telmar, la douleur ne fut pas celle que j’imaginais. Ma douleur ici et maintenant était bien pire que de dormir sur la paille, avoir froid, être malade, seule et isolée sans nouvelle de ma famille, ma plus grande douleur était de voir que l’espoir avait complètement disparu de ce monde. Tel les nuages sombres qui étaient apparus lorsqu’Edwin était arrivé en chevauchant son dragon, les ténèbres s’étaient abattues sur le monde et même les personnes les plus bonnes que j’avais connu devenaient aujourd’hui aussi sombres que la nuit.

Baissant les yeux, je fini par tourner le dos à Ange, plaquant mes épaules contre les barreaux froids, cherchant à reprendre mon souffle et mettant mes idées au clair. Je laissais tomber mes bras le long de mon corps tendis que je semblais bouillir d’une rage invisible au fond de moi. Je serrais les poings si fort que mes ongles s’enfoncèrent dans ma peau. Le regard fixé sur le mur d’en face et sans regarder mon ami, mes lèvres s’entrouvrirent enfin.

    « Alors partez. Je ne puis supporter d’entendre de telles paroles avec la voix et le visage d’un ami. Vous savez, cet homme que j’ai connu, j’entend par là Ange, mon précieux ami, l’homme que je considérais comme mon protecteur, était un homme extrêmement fort. Il savait se battre pour ses convictions. »


Je me retournais alors vers Ange et mon regard avant changé. Il était assez sévère et mon timbre de voix sonnait comme une mère qui gronde son enfant.

    « Aujourd’hui, je vois un homme qui a cédé à la facilité par faiblesse et ce n’est pas l’homme que j’ai connu ! Vous savez Ange, la force d’un homme réside au fond de son cœur. Vous me dites que vous vouliez arrêter de souffrir et d’être faible mais c’est cela qui faisant pourtant votre force, vous ne comprenez donc pas ? La vie vous a fait énormément souffrir je le sais Ange mais c’était pour vous rendre plus fort et non pas que vous cédiez avec autant de facilité. Cette petite fille que vous avez sauvé il y a quelques années, elle ne voyait pas un homme faible ou souffrant, au contraire, elle voyait un homme courageux et fort. Ainsi, vous pensez que je devrais moi aussi céder à la facilité ? Après tout, ici je pourrais laisser les ténèbres ronger mon cœur et cesser de croire au bonheur. Je pourrais oublier ma famille et mes amis et me laisser dépérir jusqu’à ce que l’ange de la mort vienne me cueillir. Mais vous savez Ange, ce n’est pas moi ! Dans les heures les plus sombres, quand tout espoir nous abandonne, on trouve quelque chose. Quelque chose qui nous fait avancer et qui nous pousse. Alors, quand tout semble perdu, on trouve une vérité au fond de son cœur. J’ai choisi une voix semée d’embuches car je voudrais libérer ce monde de tous ces malheurs et ces souffrances, je sais que je vais en souffrir moi même, j’en paye d’ailleurs en ce moment le prix. Cependant, je sais que c’est ce que mon cœur me guide et cela ne m’effraie pas car je serais toujours satisfaite en me disant que je fais ce que mon cœur me dicte peu importe les souffrances. »


Je baissais doucement la voix ainsi que mon regard quelque instant. Je me demandais comment j’avais pu laisser un ami souffrir autant. Je m’en voulais terriblement mais je n’avais pas le temps de m’apitoyer sur mon sort. Doucement, je reposais mon regard doux sur Ange.

    « Je ne tenterais pas de vous changer Ange si tel est votre désir, je vous le promet. Mais … Avant que vous ne partiez, j’aurais une question à vous poser … ? Qu’est ce qui vous a poussé à venir me voir cette nuit … ? Est-ce parce que vous voulez voir si les rumeurs disaient vrais à propos de cette reine méconnaissable ? Ou était-ce parce vous aviez envie de venir prendre des nouvelles d’une ancienne amie ? … Ange, j’aimerais savoir qui a guidé vos pas jusqu’ici … ? »


Par qui, Ange aurait très bien comprit ma question. Je voulais savoir si c’était ce nouvel homme qu’il était devenu, vil et sans cœur, ou si c’était son cœur qui avait parlé pour lui. Je voulais savoir si il restait encore une lumière quelque part, même infime, une trace, un espoir que tout n’était pas perdu et que ma mission en ce monde n’allait pas échouer.

Désolée pour l'attente, je suis impardonnable :S
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Ange Darennor Adam
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeMer 24 Avr - 23:02

Ses mots. Durs. Ceux qu'une mère. Une mère qui gronde ses enfants. Je l'écoutais d'une seule oreille, avec une indifférence incroyable, du moins au début. Mes émotions n'étaient pas ouvertes aux mots de la reine. Elle parlait d'un Ange protecteur, un ami, un homme fort. Sans doute nous n'avions pas connu le même. Oui, j'avais toujours été une tête de mule qui se défendait et était déterminé au plus fort. Je n'avais pas peur d'un colosse de deux mètres, pas plus que d'un seigneur ou d'un homme qui prétendait être un savant ou un expert dans l'art du combat. Mais Susan ne parlait pas de ça. Je me remémorais brièvement notre rencontre. Elle m'avait trouvé après une transformation involontaire, et il ne m'avait pas fallu longtemps pour lui révéler mon secret. Elle avait compati, elle avait tenté de m'aider. Mais le loup en moi était plus fort. Plus déterminé. Il avait le contrôle. Il était mortel.

Une précieuse amie au mystérieux prénom de Vesperina, atteinte d'une autre forme de malédiction, m'avait confié que je devais accepter le loup. C'est ce que j'avais fait. Susan ne savait pas qu'en faisant cela, j'avais laissé les purs instincts animaux de base me consumer jusqu'à teinter mon âme d'un noir aussi sombre que la nuit, que le vide. Peut-être étais-je défini pour aller vers les ténèbres. J'avais renoncé à me battre contre quelque chose bien plus grand que moi. Au contraire, je le laissais m'envahir jusqu'au plus profond de mon cœur. C'était mieux ainsi. La jeune reine continua ses reproches, tandis que je fermais les yeux. Malgré mes efforts, chacun de ses mots parvinrent à mes oreilles et résonnèrent avec violence dans mon esprit. Une véritable torture. Je tournai la tête, ne pouvant supporter son regard. Elle entama alors une série de questions, toutes destinées à savoir la raison pour laquelle j'étais venu en ces lieux lugubres lui rendre visite. Puis ce fut le silence. Un silence lourd, que je devais briser.

« Vous ne comprenez pas. » Je soupirai avant de reprendre la parole, répétant les précédents mots d'un ton tout à fait calme : « Vous ne comprenez pas. Je n'ai rien auquel m'accrocher. Cette malédiction qui se transmet dans ma famille ne fait que me consumer petit à petit. Pendant des années, j'ai pu tenir grâce à mon père, puis grâce à Rosalie. Mais tout s'est envolé en un seul jour. J'ai depuis perdu la seule lumière qui guidait ma vie. Vous avez tenté de la faire revenir, comme vous venez d'essayer. Mais c'est inutile. La seule chose que je puisse faire aujourd'hui, c'est accepter le loup en moi, ne faire qu'un avec lui, et le laisser être mon guide. Personne ne peut mieux le faire aujourd'hui. »

J'avais décidé d'être honnête, renonçant à m'énerver sur Susan. Elle voulait la vérité ? Elle allait l'avoir. Je me moquais bien de ce qu'elle pensait désormais. Je soupirai, restant silencieux un long moment. Je n'avais pas tant à dire après ça. Je n'avais pas l'intention de faire un autre discours déprimant digne de se faire prendre en pitié. Je n'avais sûrement pas besoin de ça. Je repensai alors aux derniers mots de Susan. Je savais où elle voulait en venir. Elle n'essayerait pas de faire quelque chose avec sa magie. Mais elle pouvait m'atteindre avec ses mots maintenant que ma garde était baissée. J'aurais voulu éviter cette question pourtant. Mais oui, pourquoi étais-je venu ici ? Une force inexplicable m'avait poussé à venir dans les cachots. J'allais rarement ici, seulement pour voir de temps en temps quelques prisonniers que j'avais moi-même emprisonné, histoire de rire. Mais cette fois, j'étais loin de rire. Sans réfléchir, je commençai à répondre à la jeune reine, toujours en évitant son regard.

« Je suis venu ici pour savoir comment vous alliez. C'est aussi simple que ça. Je n'avais pas forcément l'intention de vous parler. »

Je n'avais pas vraiment répondu à la question de Susan. La raison que j'avais donné était vraie, c'était aussi la première qui m'était venue à l'esprit. Oui, depuis son arrivée, je savais que la reine de Narnia se trouvait en ces murs. Et quelque soit le camp dans lequel je me trouvais, je n'avais pu m'empêcher de me sentir mal à l'idée de Susan la Douce enfermée dans des cachots au même titre que des meurtriers, des violeurs et des traîtres. Malheureusement, mon seul rôle ici consistait à obéir à Edwin, et il était le seul à réellement me connaître. S'il apprenait d'une manière ou d'une autre que j'avais des contacts avec la reine de Narnia, il me demanderait des explications et se servirait sûrement de moi. Il n'avait pas grand chose à retirer de moi niveau informations, mais le roi pouvait m'utiliser pour faire chanter Susan. Chose que je refusais. Je ne m'étais engagé que par la promesse de garder ma liberté d'agir et de penser. Malgré tout, j'étais sûr que le roi Edwin n'était pas aussi honorable qu'il le faisait penser.

« Je ne sais pas pourquoi je suis venu. Je suis passé devant les escaliers... Je me suis rappelé que vous étiez là. » j'hésitai puis regardai Susan : « Vous ne pouvez rien pour moi, Susan. J'ai choisi cette voie, et j'en subis les conséquences. Je sais parfaitement ce que cette décision impliquait. J'ai laissé mon pays et les rares personnes sur qui je pouvais encore compter. Mais je préfère me débarrasser du passé et de tout sentiment. Construire une nouvelle vie. Autant servir à quelque chose. »

Je revenais au point de départ. Mes yeux quittèrent rapidement ceux de Susan. Après un soupir, je me relevai et, sans un mot, partis de ces cachots. Je remontai les escaliers, assez perturbé de cette rencontre. Je regrettais d'être allé ici. J'avais pris le risque d'être allé voir des prisonniers que je ne devais pas voir. J'avais parlé à Susan, et ce ne serait que mauvais pour elle. J'aurais pu aussi voir mon pote, ou du moins mon ancien pote J-C, que je savais ici, mais que je n'avais pas vu. Cette rencontre aurait sans doute été la plus désastreuse que j'aurais pu avoir. Soit je ne l'avais pas vu avec les autres prisonniers, soit il avait été transféré dans une autre prison. Edwin avait parlé de ça, un jour. Peu importe, je ne retournerais pas là. Même Susan m'avait demandé de partir. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle, à ses habits, à son teint blafard, à ses joues amaigries, à ses yeux secs, à sa voix cassée. J'atteignis l'entrée des cachots où se trouvait un garde, ainsi qu'une table sur laquelle était posée une cruche remplie d'eau sûrement et du pain. Le repas des prisonniers. Cependant, le soldat avait apporté son propre repas : un verre probablement plein de vin, du saucisson, du pain frais, une pomme, des tranches de jambon, du raisin. Un vrai festin.

Il était malheureusement réveillé et parfaitement conscient. Pour une fois qu'un garde faisait son travail correctement. Je passai à côté de lui, discrètement, sans aucun mouvement brusque. Puis je plaquai sa tête avec le plus de force possible sur la table. Le choc l'assomma comme je le souhaitais. Il se mit même à saigner avant de s'effondrer. Oups. Peu importe. Prêt à regretter encore une fois ce que j'allais faire, je pris toute la nourriture de la table et repartis vers les cachots d'un pas rapide. Une fois devant la cellule de Susan, je ne dis pas un mot, et me contentai de lui passer le pain frais et la cruche. J'hésitai pour le reste, sachant qu'elle voudrait probablement que les autres prisonniers en aient. Mais je ne pouvais pas passer pour le gentil auprès de tout le monde. Je distribuai un bout de saucisson aux prisonniers réveillés les plus proches, ceux qui avaient été kidnappés, et non pas accusés de meurtre ou de vol. Puis je revins vers Susan.

« Je ne sais pas pourquoi je fais ça... Mais promettez-moi de ne rien dire. Si Edwin apprend quoi que ce soit... Il est le seul à me connaître et à avoir confiance en moi. Je... Je ne suis pas là pour le trahir, et je ne le ferai jamais. Juste... Ne me faites pas regretter ce geste. »
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Susan Pevensie
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeMer 1 Mai - 2:38

Je sentis que mes paroles avaient troublées Ange. Il semblait s’être calmé ou peut être s’est-il tout simplement résigné à se mettre en colère contre moi. Il laissa un petit silence s’installer, sans doute pour prendre le temps de réfléchir à ses mots. Ange finit par briser le silence et c’est en soupirant doucement qu’il m’expliqua. Mon ami m’expliquait que tout espoir l’avait tout simplement quitté, qu’il ne savait plus à quoi se raccrocher, que la lumière avait disparu en lui comme le reste. La seule chose qu’il disait lui rester était son loup. Ces mots terribles me firent perdre mon sourire. Ces paroles me touchaient terriblement et je ressentais une peine immense à ce moment là. Perdre toute lumière en soi était un drame terrible que je ne souhaitais à personne, pas même à mes ennemis. Après tout, perdre foi en soi même était la peine la plus douloureuse pour un humain. Petit à petit je compris qu’Ange avait perdu sa raison de vivre, de se battre, d’aimer … d’être heureux, tout simplement. Accepter le loup au fond de lui permettait ainsi à mon protecteur d’autrefois de trouver une force perdue, un élan, une raison de vivre et lui permettait d’éteindre ses sentiments pour ne plus avoir à souffrir. Doucement, je posais mon regard tendre sur lui et écoutais la suite de ses paroles. Il disait être venu pour savoir comment je me portais, chose qui était plutôt positive il fallait l’avouer. Je ne pu m’empêcher de réfléchir quelle était ainsi la réponse à sa question sur ma santé. Me voyait-il souffrante ? Triste ? Désespérée ? Pauvre ? Misérable ? Faible ? Courageuse ? Forte ? Souriante ? Malade ? Naïve ? Quelle était l’image que je renvoyais aux gens venant ici ? Je me sentais misérable, démunie, faible et horrible à voir, malgré cela, je gardais espoir, sourire et courage. Quelle partie de moi les gens voyaient-ils derrière ces barreaux ?

La voix d’Ange me sortit de mes pensées sombres et enfin il posa son regard sur moi tout en m’ouvrant son cœur. J’avais l’étrange impression qu’il me suppliait d’arrêter de lui rappeler le bon en lui et qu’il assumait les conséquences de ses actes. Il voulait recommencer une vie nouvelle et faire taire sa souffrance. Bien que je n’avais pas le même caractère, je comprenais alors ce qu’il ressentait. Accepter son loup, prendre sa force et oublier tout le reste pour être libre de tout sentiments et s’offrir une nouvelle vie. Je respectais ce choix bien entendu et au fond de moi je ne pouvais que comprendre. Les gens pensaient souvent que j’étais faible car trop gentille, toutefois, au fond de moi je savais que j’avais une force inébranlable et, même ici enfermée dans les cachots humides et froids, je gardais cette force en moi, espérant que tout finirait par s’arranger. Je ne pouvais me résigner à me laisser mourir, chose que certains auraient peut être fait à ma place. Toutefois, des gens comptaient sur moi et sur mon retour pour leur rendre espoir. J’avais été choisie pour ramener la lumière dans le monde de Narnia et je ne faillirais pas, je me battrais pour cela jusqu’à ce que la mort m’emporte. Je comprenais toutefois Ange car lui avait perdu tellement d’être autant il tenait, qu’aujourd’hui il se sentait trop seul pour affronter ces propres démons, sans doute pensait-il que personne n’espérait rien de lui et qu’il n’avait aucun but si ce n’est survivre dans ce monde. Je me sentais désolée pour lui et j’aurais voulu lui dire qu’il avait tord, toutefois, je restais silencieuse. Mon regard doux se posa alors sur lui et doucement un sourire sincère apparu sur mes lèvres. Je voulais que ce sourire exprime tous mes sentiments les plus positifs et lui donne la force de continuer sa vie sans souffrir, car après tout, telle était ma mission.

Ange finit par soupirer et se leva pour tourner les talons sans un mot et quitta les cachots. Je restais assise là, baissant doucement la tête. Cette rencontre nocturne m’avait troublée. Je me sentis soudain vide et prit conscience de ma solitude et de mon ignorance sur les évènements récents dans le monde au dehors. En peu de temps tout avait si brutalement changé. Depuis la soirée à Anvard j’avais l’impression que les ténèbres avaient envahies l’ensemble du monde de Narnia et que petit à petit les gens devenaient sombres à leur tour. Devais-je blâmer le roi Edwin pour cela ? Devais-je m’en vouloir personnellement d’avoir cédé à ses menaces et d’avoir ainsi disparue de la vie de tout le monde livrant ce monde aux ténèbres ? J’étais l’espoir qu’Aslan avait choisi, la lumière qui devait guider le peuple de Narnia et leur offrir une vie meilleure. Alors, qu’est ce que je faisais ici ? Le roi Edwin avait réussi à emprisonner la lumière et aujourd’hui, par ma faute, par ma faiblesse, le monde entier en payait les conséquences. Je serrais les poings et ne pu retenir quelques larmes de couler sur mes joues. Qu’étais-je devenue ? J’avais honte de moi, je ne me reconnaissais plus. La lueur de la Lune me permit d’observer mon ombre et j’y trouvais ainsi une réponse : je n’étais plus qu’une ombre, un souvenir. Le Grand Roi Peter était mort et aujourd’hui, la Douce Reine Susan était quelque part entre la vie et la mort dans une prison. La famille Pevensie n’était décidemment plus aussi impressionnante qu’autrefois.

C’est alors que j’entendis du bruit venant du haut des escaliers et des bruits de pas. Essuyant mes joues, je reculais vers le fond de ma cellule pour que le gardien ne puisse pas se rendre compte que j’avais pu parler à quelqu’un car j’aurais été trop proche des barreaux. Je vis alors une silhouette s’approcher de ma cellule et reconnu Ange. C’est en m’approchant que je vis qu’il me tendait du pain frais et une cruche d’eau ainsi qu’une pomme. Je pris le tout et le vis alors distribuer d’autre nourriture aux prisonniers de la fête. Quand il revint vers moi, j’avais un sourire radieux sur le visage. Ce sourire. C’était mon vrai sourire, celui que j’arborais toujours à Cair Paravel dans mon ancienne vie de reine. Depuis quand n’avais-je pas souris de la sorte ? J’écoutais alors les paroles d’Ange et ce sourire resta figé sur mon visage avant de lui répondre d’une voix douce et apaisante.

    « Vous ne savez pas pourquoi vous avez fait cela mais moi je sais. » Je pointais doucement son cœur d’une main légèrement tremblante mais je souriais toujours en plongeant mon regard dans le sien. « Vous avez accepté le loup en vous pour vous donner la force d’aller de l’avant et recommencer à zéro, toutefois, votre cœur bat toujours en vous preuve qu’il reste une petite flamme encore au fond de vous. C’est en combinant la force du loup et en vous appuyant un peu sur cette lumière que vous trouverez la paix Ange, comme vous venez exactement de le faire. Quand à notre rencontre, ne vous inquiétez pas je ne dirais rien. Peu importe dans quel camp vous êtes, vous resterez toujours cher à mon cœur Ange ! »


Je pris à nouveau place par terre et mangeais un peu de pain bien que je n’éprouvais pas le sentiment de faim, raison sans doute de ma maigreur. L’eau fraiche cependant me fit du bien et me redonna peut être un peu de couleurs à mon visage. Mon regard se posa soudain sur mon médaillon et j’hésitais quelques instants. J’avais perdu mon sourire car quelque chose me tracassais. J’hésitais à en parler à Ange. Il avait été mon confident autrefois alors pourquoi pas encore aujourd’hui. Je relevais ainsi la tête pour afficher une mine un peu grave et attrapais l’un des barreaux dans une de mes mains, plongeant mon regard dans celui de mon protecteur. Doucement mes lèvres s’entrouvrirent et cette fois, ce fut moi qui laissais parler mon cœur.

    « Je n’aimerais pas abuser de vous plus longtemps Ange mais j’aimerais savoir … que se passe t’il dehors ? Je suis enfermée ici depuis trop longtemps déjà et je ne sais rien de la situation actuelle. Nos royaumes sont-ils en guerre ? Avez vous des nouvelles du roi Jace ? Ange … Mon frère et ma sœur sont-ils toujours en vie ? »


A mes deux dernières questions, ma voix se brisa et mes paroles finirent presque dans un murmure, mon regard inquiet posé sur mon ami. J’avais terriblement peur des réponses qu’il pourrait m’apporter et j’avais hésité à les formulées depuis le début de notre rencontre. Je ne pouvais pas attendre plus longtemps, je devais savoir si tout le monde allait bien. Mon cœur se mit à battre plus fort, signe de mon inquiétude et d’une montée de stress. Quelle vérité allais-je bien pouvoir entendre … ?
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeVen 10 Mai - 15:58

Je tentais de ne pas réfléchir à ce que je venais - et ce que j'étais en train - de faire. De ne pas penser aux conséquences. Au final, je ne faisais pas grand chose, mais si Edwin venait à l'apprendre, les choses iraient soit très mal pour moi, soit très mal pour la reine et le reste des prisonniers, qu'ils viennent de la fête ou de la guerre. J'espérais seulement que le garde ne se souviendrait de rien, et que les prisonniers ne me balanceraient pas. Si c'était le cas...j'assumerais les conséquences. Ou je fuirais. Pour aller où ? Aucune idée. Reprendre la vie de nomade ne serait pas plus mal. Loin des tensions, loin des souverains, loin des guerres, loin des lois, des droits, des devoirs. Loin des obligations - aider les innocents, obéir au roi, chose qui se contredisait souvent. Si je cédais à ces questions, à ces suppositions, je me retrouverais vite en panique, et je ne saurais rien gérer. Et ce fut le sourire radieux et sincère de Susan qui réussit à me rassurer. Je devins peu à peu moins nerveux, me calmai, et m'approchai à nouveau d'elle sans trembler.

J'étais incapable de ne pas vouloir donner de l'espoir à la reine de Narnia. C'était cet espoir qui lui permettait de vivre, d'avancer. A la vue de ce teint blafard, de ces yeux éteints, de cette silhouette amaigrie, je ne pouvais me résoudre à l'abandonner ainsi. Elle reprit d'ailleurs la parole après avoir écouté mes paroles hésitantes et dénuées de sens, exprimant la crainte que je ressentais après avoir fait un tel geste. Sans aucune hésitation, elle me dit de sa voix habituellement douce et confiante qu'elle avait compris. Qu'elle savait. Que j'avais accepté le loup, que je ne faisais plus qu'un avec lui. Que je reprenais un nouveau départ. Sans pour autant laisser de côté celui que j'avais toujours été. A cette pensée, mon cœur battit avec un étrange douleur dont je ne pus déterminer la cause. La paix...était-ce réellement possible ? Quelques années plus tôt, j'avais trouvé la paix. Je vivais aussi normalement que possible. Mais désormais, je marchais dans le chemin de l'horreur, au milieu de cadavres, dans une obscurité totale. Un couloir sombre dont je tentais d'atteindre le bout lumineux qui me semblait hors de portée.

« Vous ne devriez pas faire ça. Je ne mérite pas que vous m'accordiez autant... autant d'espoir. Vous ne savez pas ce que j'ai fait. Je ne suis plus un ami de Narnia et d'Archenland depuis bien longtemps. »

Susan ne savait pas exactement mon rôle auprès du roi Edwin et auprès de Telmar, et je ne souhaitais pas lui en dire plus sur mes "activités". Je la laissais deviner, si elle le voulait. Je lui disais simplement les conséquences qu'elle prenait aussi à me faire confiance de cette manière. Il était trop tard pour moi. Et j'en étais parfaitement conscient. Malgré tout, les paroles de Susan m'avaient touché. Elle ne me laissait pas tomber. Elle croyait en moi. Elle avait de l'espoir. Après ces quelques mots, je m'assis par terre, de la même manière qu'elle, la laissant boire et manger en silence quelques instants. Jusqu'à ce qu'elle se tourne vers moi avec une mine triste et morbide. Je devinais ce qu'elle allait me demander. La reine mit plusieurs secondes avant de trouver les bons mots, une main accrochée désespérément à un barreau des grilles qui la retenaient misérablement prisonnière. Elle me demanda ce que j'avais deviné. Ce qu'il se passait en dehors de ces cachots. Que lui dire ? Je n'étais moi-même pas spécialement au courant des grandes choses. J'en savais autant que la plupart des gens, sauf quand Edwin me livrait quelques rares détails dont je ne parlerai de toute manière pas. J'hésitai avant de répondre franchement à la jeune reine narnienne.

« Votre frère, votre soeur et votre fiancé vont bien, pour ce que je sais. Ils tentent de vous libérer, vous et les autres prisonniers. Je crois que le Tisroc et le gouverneur des Îles Solitaires les aident également. Il n'y a aucune guerre pour le moment, et je n'ai aucune idée de ce qui est prévu. » Je n'en dis pas plus, de peur de révéler des informations bien trop confidentielles pour une prisonnière, de dire quelque chose qui la trahirait. « Je suis navré que vos fiançailles aient été interrompues. Comme je vous l'ai dit, je n'avais aucune idée de ce que le roi préparait. »

Pourquoi refusais-je d'en dire plus ? Simplement parce que j'avais une autre idée en tête. Je levai les yeux un instant vers la petite fenêtre. Il était tôt, le jour se levait à peine. De faibles rayons lumineux passaient par le trou entouré de barreaux. On entendait un certain bruit sourd, mélangé. Je ne mis pas longtemps à comprendre où cette "fenêtre" menait. A la ville bien sûr ! Sûrement à une ruelle peu fréquentée, loin des quartiers riches et populaires. Nous étions au fond du château, au sous-sol. Tout paraissait logique ! Mon regard alterna entre Susan et ce trou dans la pierre. « Attendez moi deux minutes. » Je ne savais pas pourquoi je prévenais, mais avant même d'avoir fini ma phrase, j'étais déjà loin de la cellule de la reine. Au fond du couloir, je trouvai de vieux morceaux de parchemin abîmés et légèrement moisis, mais ils suffiraient. Je réussis à trouver par chance une plume elle aussi abîmée mais non cassée, ainsi qu'une petite fiole contenant encore un peu d'encre. Je revins vers Susan et lui tendis ce que j'avais trouvé.

« Si vous le souhaitez, écrivez quelque chose à votre frère ou au roi Jace. Je me chargerai de le leur faire parvenir dès que possible. Mais prenez garde à ne pas en écrire trop sur votre localisation, sur votre état. Et précisez qu'il ne doit pas répondre. Sachez toutefois qu'écrire une telle lettre serait un très gros risque pour vous, ainsi que pour moi... » Je me tournai ensuite et lui montrai la fenêtre : « Je ne pourrai pas venir souvent ici, mais je peux glisser des affaires - nourriture, eau, vêtements, parchemins et encre - par ce trou. Et vous pourrez me renvoyer éventuellement des lettres. C'est le mieux que je puisse faire pour vous. » J'étais un idiot. Un sombre idiot. Un idiot et un traitre. Mais j'en assumais les conséquences.
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Susan Pevensie
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeDim 23 Juin - 19:07


Ne plus faire confiance à Ange serait comme le rejeter et je ne pouvais me permettre de rejeter ainsi un ami sincère qui avait su se montrer protecteur avec moi. Si il disait que ce temps était révolu et qu’il n’était plus un ami de Narnia, ces récentes actions en témoignaient le contraire. En effet, une fois de plus, il m’avait protégé en mettant sa vie en danger pour m’offrir du pain et de l’eau sans que je ne lui eu rien demandé. Si jusqu’à présent ses yeux et son cœur étaient sombres, à présent je voyais qu’il y avait plus de lumière en lui, je pouvais le ressentir au plus profond de son âme. Il m’avait redonné le sourire et je lui avais redonné l’espoir. Nous étions tous les deux bien abimés depuis le temps ou nous vivions heureux à Narnia et Archenland. Toutefois, cette rencontre nocturne nous avait permis de panser nos blessures et de s’offrir un peu de bonheur, l’espace de quelques instants, comme si tout le reste semblait être oublié. Nous avions tout le temps plus tard pour nous replonger dans des instants sombres mais à ce moment là, nous nous étions autorisés une sorte de pause, nous avions ouvert une parenthèse et nous voulions simplement sourire sans avoir à souffrir.
 
Toutefois, je ne pouvais rester dans l’ignorance plus longtemps et mon brusque changement d’attitude du inquiéter légèrement mon ami. Ma mine grave et mes paroles venaient lui confirmer mes craintes et mes doutes. J’aurais voulu qu’il me dise que tout le monde allait bien, au moins cela aurait pu apaiser mon cœur quelques temps. Ce fut chose faite lorsqu’Ange me confirma qu’Edmund, Lucy et Jace allaient bien. A cet instant, je sentais un poids me quitter et mon cœur plus léger. Ils étaient vivants et allaient bien, c’était tout ce que je souhaitais entendre. Même si cela pouvait sembler dérisoire, le simple fait de savoir que les êtres que j’aimais étaient en vie me redonna du baume au cœur et, après toutes ses semaines prisonnière dans ce cachot, je fini par retrouver l’espoir et mon cœur sembla se réanimer. Ange continua ainsi sur sa lancée et m’annonça qu’ils cherchaient tous une solution pour me libérer avec les autres prisonniers, aidés par Soren Eshbaan et Anne Elbereth. Ceci m’inquiéta tout de même car j’avais peur des représailles si jamais ils cherchaient à me libérer. Il fallait d’abord que je négocie avec le roi Edwin car si jamais ils parvenaient à me libérer à son insu, rien ne pourrait empêcher le roi de Telmar de lâcher son dragon sur Narnia et mettre mon royaume à feu et à sang. Cette idée me tortura quelques instants mais je restais attentive aux paroles de mon ami. Ainsi, il m’exprima son regret quand à mes fiançailles et me jura qu’il n’était au courant de rien. Je le croyais et mon hochement de tête le lui fit comprendre. Alors que j’allais lui répondre, je vis le regard d’Ange se poser sur le trou dans le mur me servant de fenêtre. Il eut une expression étrange sur le visage et me demanda de patienter quelques instants avant de repartir. Qu’avait-il en tête ? Je tournais mon regard vers ce trou et vit quelques rayons de soleil se poser avec douceur sur mon visage. Je sentais leur chaleur et ferma les yeux quelques instants. Quand je tournais à nouveau la tête, Ange était revenu et tenait un vieux parchemin, une plume et une fiole d’encre. Relevant la tête vers lui il m’expliqua que je pouvais écrire une lettre à l’intention de mon frère ou de Jace puis il me désigna la fenêtre et me dit alors qu’il tenterait de me faire parvenir de la nourriture et des lettres par cette ouverture. Une fois de plus, mon visage s’illumina d’un sourire tendre et je plongeais mon regard dans celui de mon protecteur. Doucement, je tentais la main vers lui et passais ma main sur sa joue tout en le regardant tendrement.
 

    « Pensez vous encore être un monstre après tout ces actes ? Vous êtes capable de mettre votre vie en jeu pour m’aider. Jamais je ne pourrais vous remercier assez pour cela Ange. Toutefois, si je sors un jour d’ici, sachez que si vous cherchez une terre ou vous serez en sécurité, Narnia sera cette terre pour vous. Je vous serais aussi reconnaissante et bonne que vous l’avez aidé avec moi ce soir. Sachez que jamais je n’oublierais vos actes. Tout ce que vous pouvez faire pour moi en échange c’est de rester en vie ainsi, ne tenter pas trop le diable car si vous êtes suspecté alors je m’en voudrais terriblement. Soyez vigilant et surtout, surtout n’oubliez pas de croire en vous et n’éteignez jamais cette lumière au fond de votre cœur. »

 
Je souriais toujours et passais ma main dans ses cheveux, restant silencieuse quelque instant. Puis, Ange me tendit le parchemin et je pris le temps d’écrire un mot pour Edmund et Lucy. J’espérais que ceci suffirait à leur faire comprendre bien des choses et surtout à ne pas trop s’inquiéter pour moi. Je roulais alors le parchemin et allais cacher la plume et l’encre sous mon lit de fortune. Je revenais ensuite vers Ange et lui tendais le parchemin avec un sourire.
 


    « Je ne saurais commencer mon remercier Ange. Ce soir, vous m’avez redonné de l’espoir et vous avez rallumé la flamme au fond de mon cœur. J’espère que j’ai également pu apaiser vos doutes et vos peines. Sachez que je serais toujours présente pour vous si jamais vous ressentez le besoin de me parler à nous. » Baissant les yeux vers le parchemin je continuais de m’adresser à mon protecteur. « J’ai écris une lettre à Edmund et Lucy en restant brève, j’espère qu’ils comprendront et me pardonneront d’avoir si facilement cédé au roi Edwin. Je ne puis imaginer la peine que je leur ai causée, tout comme à Jace. Ne vous inquiétez pas, je sais qu’Edmund fera parvenir ce parchemin à Jace et leur ai précisé qu’il ne fallait pas qu’ils me répondent. ». A nouveau, je souris.


HJ : Désolée pour le délais de réponse :S
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Ange Darennor Adam
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MessageSujet: Re: Different roads sometimes lead to the same castle.   Different roads sometimes lead to the same castle. Icon_minitimeMer 26 Juin - 15:06

Ce bout de parchemin usé et miteux donna plus de joie à Susan que je ne l'aurais espéré. Un instant, elle me sourit et posa une main tendre, amicale, presque maternelle, sur ma joue. Un faible sourire apparut sur mes lèvres, tentant d'éclairer un bref moment l'obscurité de mon âme. Elle tenta de me rassurer une nouvelle fois, de prononcer de vagues mots qui semblaient pourtant très puissants et qui voulaient percer mon cœur pour s'y installer confortablement. Je ne pus qu'acquiescer silencieusement devant de tels mots. Des mots que j'aurais voulu croire. Des mots que je ne pouvais croire. Je savais qu'elle me protègerait si j'avais voulu revenir à Narnia. Mais comment être vu par le reste du peuple ? Comment revenir à une vie normale après avoir effectué un tel travail pour le camp ennemi ? Non, mon cœur n'était plus à Narnia, ni à Archenland. J'avais choisi de me tourner vers Telmar, et j'en subirais les conséquences si jamais le royaume venait à tomber.

Je me contentai donc de faire un léger sourire rassurant, et tendis en silence le parchemin à Susan, avec l'encre et la plume. Quelques minutes plus tard, elle me tendit à nouveau le parchemin où elle venait d'écrire. Il était roulé, et je ne comptais pas le lire. Je n'avais pas à le faire. Je devais tenter de faire parvenir ce parchemin à Narnia de n'importe quelle manière, et si je devais échouer, je ne pouvais pas moi-même annoncer les paroles de la reine. Ce serait de la véritable trahison, et je m'y refusais. Elle cacha le reste sous son "lit", et je regardai à nouveau la petite fenêtre tandis qu'elle reprenait la parole. Elle parla de l'espoir que je lui avais redonné, de l'espoir qu'elle espérait m'avoir donné, puis du contenu de la lettre. Devant son sourire, je m'approchai à nouveau des barreaux et pus, avec douceur et hésitation, saisir une de ses mains et la serrer dans la mienne. Elle semblait ainsi si frêle, si fragile, que j'avais peur pour la première fois de ma vie de lui faire du mal.

« Je ne sais pas si je pourrai vous reparler un jour, mais je ne vous oublierai pas. Je n'oublierai pas vos efforts et votre aide. Je doute que vous puissiez faire quelque chose pour moi aujourd'hui mais je ne vous oublierai pas. » J'aurais pu me répéter ainsi des dizaines de fois. Je ne me rendais pas vraiment compte de ce que je disais, tout semblait sortir...du cœur. Après quelques secondes de silence, je lâchai sa main et me saisis du parchemin enroulé sur lui-même. « Il se pourrait que je tente d'interférer auprès du roi Edwin pour votre cause et celle des prisonniers. Je ne sais pas s'il y aura un effet quelconque, mais je peux toujours essayer. En attendant... Restez forte, Susan. Restez forte jusqu'à ce que vous soyez libérée. Vous êtes plus forte que n'importe qui dans ce monde, vous avez la volonté. N'abandonnez pas. »

Je n'en dis pas plus. Je baissai les yeux sur le parchemin un instant, essayant de réfléchir au moyen de le transmettre au roi et à la reine de Narnia. Mais quelques secondes plus tard, une porte claqua dans les cachots, créant un écho effrayant dans ce silence tendu. Des bruits de pas retentirent, ainsi que des bruits de clés. Je serrai le parchemin dans ma main, le déformant un peu plus, et le fourrai dans une poche rapidement. Je jetai un dernier regard à Susan avant de murmurer : « Je dois vous laisser. N'oubliez pas ce que je vous ai dit. N'abandonnez pas. » Mes yeux restèrent plongés dans ceux de la grande reine de Narnia quelques secondes de plus avant que je ne doive partir rapidement. Je m'éloignai par pas rapides, silencieux, mes sens alertes. J'entendis de nouveaux bruits qui me firent ralentir, mais ils étaient bien trop loin. Je remontai les escaliers en silence, aussi discret qu'un chat. Il n'y eut bientôt plus aucun bruit.

Je pus sortir des cachots et me promener dans les couloirs du château sans le moindre problème. Malheureusement, le jour était désormais bien avancé et je croisais bien plus de gens que je ne l'aurais voulu. Des nobles, des riches, des seigneurs, des bourgeois, des chevaliers, des gardes. Tous me regardaient d'un air hautain, me jugeant par mes vêtements sombres, salis et dignes d'un roturier. Mais ils apercevaient la dague à mon côté et mon regard peu encourageant, et abandonnaient leur jugement le temps que je passe. Je sortis du château, attrapai un cheval - bien que je ne les apprécie guère - et galopai en direction de l'est. Rien ne pouvait m'arrêter désormais. Je savais où j'allais. Non pas à Narnia, où j'aurais pu trouver la reine Lucy et le roi Edmund. Non, à Archenland. Où je pourrais retrouver certains "amis" qui pouvaient être indirectement en relation avec le roi Jace, ou les souverains de Narnia. Ce serait l'occasion de retourner sur ma terre natale.
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