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 " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "

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" Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Vide
MessageSujet: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeDim 5 Déc - 18:36

" Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " 024 " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Stg024 " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Chris-6-1 " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Iconmileycyrusflo13

" L'animosité c'est comme la sympathie, ça se communique sans s'expliquer. "




    Dans une ruelle sombre à l'heure où il commence à faire nuit, on pouvait voir deux ombres sur un mur qui les faisait paraitre assez grandes. Melody avançait doucement en direction de ces ombres, en reconnaissant la voix de son père. Mais une autre voix la stoppa dans son élan, celle de Ashley. Qu'est-ce qu'elle venait faire ici, elle ? Très vite, Melody eût l'impréssion que ça n'annonçait rien de bon, puis accélera le pas et se retrouva devant Ashley seule. Elle voulu la pousser pour voir son père, lui parler, mais elle se retrouvèrent au bal de printemps de l'année qui venait de passer, et Ashley lui annonçait d'un ton très naturel ce qu'elle venait de faire. Melody se retourna, pour retourner dans cette ruelle sombre mais se retrouva seule dans une pièce noire avec une fenêtre. S'avançant vers cette fenêtre, elle assista alors à la scène qu'elle avait manquée de quelques secondes, Ashley tuant son père à coups de poignard. Horrifiée, elle recula de la fenêtre afin de s'arracher à cette vue, mais la scène qu'elle venait de voir se reflétait sur les murs, autour d'elle. Fermant les yeux, toujours dans l'espoir de ne rien voir de tout ça, Melody s'assit par terre.

    " DEBOUUUUT, MELODYYYY ! "

    BOUM ! Se réveillant en sursaut, Melody vit qu'elle venait de tomber de son lit. Elle se releva faiblement puis se recoucha aussitôt.

    " Melodyyy, debouuut c'est mon anniversaiiiire ! "

    En faisant une sorte de grognement, Melody prit son coussin et le plaqua sur sa tête pour ne plus entendre son petit-cousin qui criait pour qu'elle se lève, tout en sautant sur son lit. A peine avait-elle tenté d'échapper à ce bruit, qu'un autre arriva beaucoup plus fort et irritant.

    " LE SOLEIL VIENT DE SE LEVEEEER, IL EST TEMPS DE SE REVEILLEEEER !" Chantonnait Tante Pearl en entrant dans la chambre de Melody,pour aller ouvrir grand les rideaux.

    Melody daigna finalement se redresser, la tête encore dans le brouillard avec les yeux à moitiés ouverts (ou fermés, c'est vous qui voyez) , les cheveux qu'elle avait attachés en une natte avant de dormir tout décoiffés et en prime, ou n'oublie pas le regard qui voulait tout dire, le regard "j'vais vous tuer". Son petit cousin, Nathaniel, continuait de sauter sur son lit tout excité en criant "C'est mon anniversaiiire !" et elle finit par tirer d'un coup sec sur la couette, ce qui le fit tomber sur les fesses à côté d'elle.

    " Oui oui désolée Nat', bon anniversaire. "

    Heureux d'avoir eut ce qu'il voulait, Nathaniel lui fit un calin en la faisant tomber en arrière, puis il partit en courant réveiller son grand frère sûrement. Profitant d'être seule avec sa nièce, Pearl prit ce qu'elle avait sur le bras et le posa au bout du lit, puis parla :

    " Pour l'anniversaire de Nathaniel, on sera avec tous tes autres cousins et cousines. Je t'ai trouvé cette robe, mets-la elle t'ira à ravir !" et sur ces paroles, Tante Pearl sortit de la chambre pour laisser sa nièce se préparer tranquillement.

    Les cousins et couines ? Oh, génial... En soupirant, Melody se leva et s'étira. Depuis qu'elle était venue ici, elle n'était pas entièrement sortie de sa "dépression", mais presque. Il était clair qu'elle n'allait toujours pas pour le mieux, mais elle n'en était plus à pleurer tout le temps, à crier, casser tout ce qu'elle trouvait et se faire du mal à elle-même pour évacuer tout ce qu'elle ressentait. En y repensant, elle jeta un coup d'oeil au bras sur lequel se trouvaient la cicatrice d'Ashley, et celle qu'elle s'était faite toute seule. Qu'est-ce qui avait bien pu lui passer pas la tête, quand elle avait fait ça ? Enfin bref, pas grave. Maintenant, elle n'était plus toute seule chez elle et bien que ça l'énerve, elle devait reconnaitre qu'elle allait beaucoup mieux depuis. Evidement, elle avait encore des moments où il fallait mieux la laisser tranquille mais ils se faisaient de plus en plus rares.

    En regardant ce que sa tante avait déposé sur son lit, Melody se demanda si elle n'allait pas crier et manqua de faire un bond en arrière. Une robe. Rose. A fleurs. Roses aussi. Et des petits papillons. Jaunes. Et des rubans. Pailletés. Non-mais-elle-délirait la tata Pearl ? Melody laissa la robe où elle l'avait trouvée en résistant à l'envie de faire un feu de joie avec cette "robe", puis alla ouvrire une des deux armoires de la chambre dans laquelle elle dormait. Après la guerre, son oncle était allé chercher des affaires chez elle pour qu'elle vienne vivre un moment chez eux. Melody n'avait pas eut le droit de retourner chez elle ne serait-ce que pour aider à prendre ses affaires, et avait été obligée de rester au fond de son lit. Il faut dire qu'à la guerre, Ashley ne l'avait pas loupée et elle avait une nouvelle cicatrice à ajouter à la collection, sur le côté de son ventre. Et pas vraiment une cicatrice d'amateurs. Sa tante avait réussit à lui désinfecter tout ça, mais elle avait finit par aller se faire recoudre chez le médecin. Quand elle se baissait trop, sautait ou s'étirait, Melody avait encore mal mais beaucoup moins qu'au début. Attrappant un T-shirt blanc léger, un débardeur noir pour mettre dessous et un jean gris clair, Melody partit vers la salle de bain et y passa un long moment. Une fois sortie, habillée et les cheveux démêlés, toujours bouclés et lui arrivant toujours un peu plus qu'au milieu du dos.
    Melody alla ranger son pyjama dans sa chambre puis sortit dans le couloir avant d'aller à l'arrière de la maison. Son oncle avait hérité de la ferme de de ses parents mais ne s'en occuppait pas, il avait simplement gardé les bâtiments, gardé les chevaux dans l'étable et le champ d'à côté, ce qui faisait une étendue immense, bien que seuls les enfants y aillent en général. Sur le chemin, Melody croisa son oncle qui lui retournait vers la maison. Elle n'aimait pas quand ils se retrouvaient seuls tous les deux... Oncle Arold était le frère de son père, et avait été très affecté par sa mort mais le montrait moins que Melody, c'était un homme qui intériorisait ses sentiments. Depuis qu'il avait en quelques sortes pris sa nièce sous sa responsabilité, il essayait d'agir comme un père pour elle, ce qu'elle sentait bien. Mais ce qu'il n'avait pas compris, c'était qu'il ne fallait pas parler à Melody de son père, pas pour l'instant en tout cas. Et chaques fois qu'il avait une occasion, il ne la ratait pas.

    " Où est-ce que tu vas ? "

    " A l'étable, voir les chevaux. "

    Melody resta où elle était en regardant son oncle. Il lui rappellait vraiment son père, en moins complice mais il lui ressemblait dans sa façon de parler et dans son regard. Mais elle refusait de trop s'attacher à son oncle, du moins davantage qu'elle ne l'était, surtout si c'était même inconsciemment pour remplacer son père. Elle n'avait pas le droit de le remplacer. Sans dire un mot, elle reprit son chemin tandis que son oncle faisait de même.
    Une fois arrivée dans l'étable, elle fonça vers les chevaux et s'occuppa de les nourir, puisqu'apparement ça n'avait pas encore été fait. Elle savait vaguement qu'en général quelqu'un s'en occuppait, mais n'en savait pas plus. Après avoir finit, Melody se dirigea vers le cheval qu'elle préférait. Il était marron et blanc, assez jeune, et elle se souvenait avoir passé une nuit entière à son côté un soir où il avait été malade lorsqu'elle était plus petite. Depuis, elle était la seule que le cheval acceptait, en quelques sortes. Si ses cousins, son oncle ou quelqu'un d'autre essayait de l'approcher, il mordait cette personne, ce qui avait poussé l'oncle Arold à le mettre dans un box à part alors que les autres chevaux étaient par deux.

    " Tu dois t'ennuyer, tout seul... " chuchota Melody en ouvrant la porte au cheval. " On va faire un tour, mais si tu fais un seul bruit et qu'on se fait repérer, tu rentres. "

    Refermant la porte du box derrière le cheval, Melody marcha devant en vérifiant de temps en temps qu'il la suivait toujours. Normalement, elle aurait dû lui mettre une corde autour du coup pour le guider avec elle, mais elle préférait éviter quand elle pouvait. Il la suivait s'il le voulait, et de toute façon même si elle voulait le guider avec une corde elle n'aurait pas eût assez de force. De toute façon le problème ne se posait pas, puisqu'il la suivait sans aller trop loin, les rares fois où il s'éloignait.
    Au bout d'un moment de marche, ils arrivèrent vers le champ qui se trouvait derrière la maison et le cheval y alla pour galoper un peu, histoire d'en profiter avant de devoir retourner dans son box. En souriant, Melody resta debout et regarda le cheval galoper de long en large dans le champ, et courser des oiseaux jusqu'à ce qu'ils s'envolent. Maintenant qu'elle y pensait, elle n'était jamais montée sur son dos depuis un moment. En même temps, elle ne comptait pas vraiment retenter... Quand elle était plus petite, son cousin lui avait proposé de faire une course et on vous laisse deviner qu'à 6 ans, elle n'avait pas trop d'équilibre sur un cheval qui part au galop sans prévenir. Sur le coup, elle avait réussit à se casser le bras. Rien qu'avec ça, elle n'avait pas vraiment envie de recommencer l'experience.

    " Melody ? C'est toi, qui l'a sortit ? "

    " Oh-oh... "

    Tournant la tête, Melody vit son cousin arriver sur son cheval et s'arrêter devant elle.

    " Oui, enfin il avait pas l'air trop en forme donc... "

    Son cousin la coupa en hochant la tête, et regarda derrière sa cousine en souriant, se retenant apparement de rire. Lui lançant un regard interrogateur, Melody sentit un souffle derrière elle et se retourna brusquement pour se retrouver face à la tête du cheval, qui visiblement avait finit son petit tour dans le champ.

    " Pap... Arold m'a dit d'aller te chercher, tout le monde est arrivé. On fait une course jusqu'aux box ? "

    Ignorant le début de la phrase, Melody réfléchit un moment sur la course en regardant le cheval qui venait de se tourner vers elle, sur le côté. D'un côté, elle n'avait plus 6 ans et ne risquait pas grand chose... A part tomber, au pire. Voyant le regard moqueur de son cousin, Melody soupira et monta sur le dos du cheval, qui se laissa faire sans broncher.

    " Ok, à trois. Un... "

    " Mais attends, je sais même pas le diriger ! "

    " Il sait y retourner tout seul. Donc, un... TROIS !"

    Prise par surprise, Melody sentit que le cheval partit au galop d'un coup, suivant en fait les gestes du cheval sur lequel son cousin était. Le remarquant, son cousin accéléra, ce qui fit également accélerer l'autre cheval. En se tenant comme elle pouvait, Melody sentit qu'elle avait bientôt tomber, et croisa le regard de son cousin qui s'était mis en arrière tant il était à l'aise sur un cheval. Il était mort de rire, en la regardant tomber petit à petit. Juste avant de tomber complètement, elle lui lança un regard noir et soudain, BOUM !

    " MIKE ! "

    On vous passera la course de Melody jusqu'aux box, et la scène de bagarre avec Mike, autant passer directement à la scène suivant.

    Quand ils entrèrent dans la pièce principale de la maison, Melody soupira. Elle avait dû aller se changer, et mettre une robe ( Celle de gauche ) à la place de son jean (que sa tante ne trouvait pas assez féminin), mais avait réussi à négocier des talons contre les chaussures plates. Mike partait déjà pour discuter avec leur cousin de 22 ans, qui trimbalait toujours un furet avec lui et le caressait constament. Cousin Derrick et le furet, quelle histoire Laughing. Sa petite cousine, qu'on aurait pu prendre pour sa petite soeur tant elles se ressemblaient était sous la table, avec sa copine qu'elle avaient enmennée ici.
    Nathaniel était perché en haut d'une armoire avec des jumelles, et observait tous les adultes. Haussant un sourcil, étonnée, Melody se mis à 4 pattes pour rejoindre sa cousine sous la table et lui dire bonjour ainsi qu'à son amie, ressortit et alla vers ses autres oncles et tante. A chaques fois qu'elle disait bonjour à un adulte, elle avait droit à des "Ooh, mais comme tu as grandit !" "Mais ça te fait quoi maintenant, 14 ans ? Oh, 16 ans ? C'est pareil !" "C'est fou ce que tu ressembles à ta cousine Melody. Oh pardon, c'est toi." et on passera le reste. Quand elle passa au cousin Derrick, Melody évita de croiser le regard du furet qui l'avait toujours un peu inquiétée. Elle souria simplement à son autre cousin, avec qui elle passait la plupart de son temps depuis qu'elle était ici puis alla s'assoir dans un coin silencieux sur le canapé, esperant que tout ça passerait très vite. A peine eût-elle pensé ça, que sa petite cousine de 7 ans sauta sur ses genoux et lui mit une poupée à deux centimètres de son visage, la suppliant de jouer avec elle.

    " C'est fou ce que ça fait plaisir, de voir toute la famille... " dit Melody en levant les yeux au ciel, et s'asseyant par terre pour jouer avec la poupée et sa cousine.

    Au bout d'un moment, les deux filles n'étaient plus vraiment en train de jouer aux poupées. La petite fille essayait de récuperer ses poupées, que Melody avait finit par cacher dans les housses de coussins du canapé après que sa cousine ait voulu qu'elles fassent un spectacle de barbies devant toute la famille. Comme les adultes commençaient à boire un peu, enfin non beaucoup, Melody préféra aller faire un tour dehors. En se levant, elle sentit quelque chose s'accrocher à sa jambe, et vit sa petite cousine accrochée, avec une sorte d'air voulu féroce.

    " Euh... Si tu veux pas servir de serpilière, tu devrais me lâcher. "

    Voyant que la petite hocha négativement la tête, Melody soupira et avança jusqu'à la porte d'entrée en trainant sa cousine par terre, qui se décida à lui lâcher la jambe quand elle sortit de la maison, et referma la porte derrière elle. Heureusement qu'elle n'était pas trop frileuse, car elle avait juste eut le temps de prendre sa veste avant de sortir, alors que la plupart des gens dehors mettaient déjà des manteaux. Alors qu'elle s'apprêtait à retourner chercher une veste avant de geler sur place, Melody vit Liven, Serena et leur fils Brendon arriver. Elle avait totalement oublié qu'ils venaient la rejoindre, cet après-midi. Décidement, elle en oublie des choses...

    Leur adressant un grand sourire, Melody alla jusqu'à eux en oubliant qu'elle avait été de mauvaise humeur au début de la journée. Le simple fait de les voir tous les trois aurait pu lui faire faire n'importe quoi, tant ils la rendaient heureuse. Et surtout, depuis qu'elle avait apprit que Serena n'était pas morte et qu'ils lui avaient expliqué l'histoire elle retrouvait enfin Liven avec sa bonne humeur, et c'était sûrement une des choses qui lui avaient fait le plus plaisir, avec le fait de revoir Serena et de rencontrer Brendon, qui était tout simplement adorable.

    " J'ai tous mes cousins et cousines à l'intérieur, et l'ambiance est assez... Catastrophique. " expliqua Melody après leur avoir dit bonjour à tous les trois. " On peut encore changer le programme ? "
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" Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Vide
MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeMer 29 Déc - 12:57


    La journée commençait merveilleusement bien pour moi. Dès la veille j'avais déjà été content. Pourquoi tant de bonne humeur ? Simplement parce que je souhaitais voir ma meilleure amie, et que cela allait se faire dans la journée. De plus, j'allais être accompagné de ma future femme - j'eus un grand sourire, assis à la table de la cuisine, en train de prendre mon petit déjeuner - et de mon fils - et là, je me rendis compte, encore une fois, que j'avais beaucoup de chance. Finalement, j'avais la vie dont beaucoup rêvaient. Une famille, une vraie, une que j'avais construit malgré quelques...difficultés et obstacles disons, une famille que j'aimais et qui m'aimait, et ce n'était que le début. J'avais des amis auxquels je tenais. Et en particulier Melody. Elle aurait pu être ma petite sœur que cela aurait la même chose. En parlant de ça... En fait il me manquait seulement la famille que j'avais depuis ma naissance. Il m'était dur de la voir puisqu'elle demeurait à Telmar, dans le nouveau royaume Telormène. De ce côté-là, je n'étais pas tellement chanceux...

    Mais de toute façon, c'était sans doute mieux ainsi. J'aimais ma mère, j'aimais mes frères, mais j'aimais aussi ma nouvelle famille, et c'était avec elle que je voulais passer le plus clair de mon temps. Plus je vieillirai, moins j'aurai forcément envie et aurai le temps de les voir tous... Ainsi va la vie, non ? Pour le moment, les lettres échangées suffisaient. Il m'était impossible d'aller à Telmar, et il était impensable que ma mère et mes frères sortent de cette ville. Cette foutue guerre était franchement, franchement nulle. Le plus simple aurait été que je ne parte pas de Telmar. Mais je n'aurais pas rencontré Serena, Melody, et tant d'autres personnes, je n'aurais pas été si heureux... Du moins pas de cette manière-là. Chaque choix engendre des conséquences, je le savais, je l'avais su. Mais j'étais justement fier des choix que j'avais fait, parce qu'ils me permettaient d'avoir la vie que je voulais.

    Il était encore tôt, pour une fois je ne m'étais réveillé tard. En réalité, j'avais entendu Brendon faire un rêve, ou un cauchemar. Serena, elle, dormait encore. Elle ne s'était pas levée pour Brendon parce que je lui avais dit que je m'en chargeais. J'avais rassuré mon fils, et je l'avais fait se rendormir. Il dormait très vite à poings fermés lorsque j'avais quitté la chambre. Je n'avais pas pu me rendormir de mon côté, alors autant descendre. Je n'avais pas pris la peine de revenir dans ma chambre pour prendre un minimum d'habits en plus. Enfin, je n'étais pas nu non plus hein... C'est ainsi que je me retrouvais en train de préparer le petit déjeuner. Sachant très bien ce que prenait Serena le matin, je lui fis cela à ma façon. Je savais bien cuisiner, sans me vanter, j'avais eu une mère extraordinaire pour ça. Je préparai également pour Brendon ce qu'il fallait pour un bébé de son âge. Heureusement, ma future femme descendit une vingtaine de minutes après moi, accompagnée de Brendon qui, apparemment, avait réussi à sortir de son lit et était venu se faufiler dans le nôtre.

    Une heure plus tard, j'étais habillé, et en route pour mon travail. J'avais eu de la chance, aujourd'hui je ne travaillerai que le matin. J'avais réussi à avoir l'après-midi pour moi, afin de voir Melody. A chaque fois que je partais travailler, je passais devant la maison de ma meilleure amie, qui n'habitait plus ici. Son oncle l'avait en quelque sorte forcée, pour son bien, à venir chez lui, pas très loin. Elle n'y était pas forcément heureuse mais... cela valait mieux. Je savais bien entendu où se trouvait cette maison, bien que je n'y étais jamais allé. Bref, je ne raconterai pas ce que j'ai fait au cours de cette matinée, car il n'y a, de toute façon, rien de bien intéressant. Il vaut mieux recommencer au moment où Serena m'avait rejoint à mon travail avec Brendon pour qu'on aille donc voir Melody. Nous y allâmes très rapidement, comme une joyeuse famille. Les rues ne respiraient pas le bonheur, pas souvent en tout cas, il fallait donc bien en donner ! Tout le monde était devenu méfiant, donc une famille souriante qui se balade sans problèmes semble suspect. Enfin bon, je les comprenais.

    Lorsqu'enfin, nous parvînmes à destination, à quelques mètres près, nous vîmes Melody qui, justement, sortait. Je me retins de rire dès que j'aperçus son air énervé, et surtout le fait qu'elle semblait être sur le point de geler sur place. Elle nous vit à son tour et s'approcha de nous. Avec un sourire, je la serrai un bref instant contre moi, puis laissai la place à Serena, puis à Brendon qui se contenta de lui faire un bisou sur la joue. Il avait tout de suite adoré Melody. Quoiqu'il adorait presque tout notre entourage de toute manière. Cela me faisait plaisir qu'il s'intègre. Calormen et Narnia étaient très différents, d'après ce que je savais. Melody expliqua alors qu'en résumé, toute sa famille se trouvait dans la maison, et qu'il valait mieux ne pas y entrer. Je jetai un coup d'œil à deux garçons, dont un qui devait avoir à peu près mon âge, devant la porte d'entrée, cherchant sûrement Melody.

    « Tu pourrais partir un peu de là tu penses ? Au moins une heure, ou une demi-heure. Ton oncle ne me connait pas, mais je peux lui demander si tu veux... »

    Avec un fils à présent... J'étais devenu plus responsable. Je n'avais pas droit à l'erreur. Enfin, je pouvais, mais j'évitais tout de même. C'était mon fils, je savais qu'un jour, comme tous les fils, il me prendrait pour son modèle, et qu'il faudrait que je sois à la hauteur. Bref, c'était pour cela que je pensais pouvoir convaincre l'oncle de Melody. C'est sûr qu'entre le fait que la terreur règne toujours, même à Narnia qui n'avait rien eu pendant la guerre, et le fait qu'il y ait toute la famille, il aurait sûrement bien voulu la garder chez lui. Personnellement, je trouvais qu'il valait mieux pour sa nièce qu'elle sorte un peu et respire l'air frais en compagnie de personnes qu'elle connaissait de quand elle était chez elle. Les deux garçons que j'avais aperçu, et qui me disaient quelque chose d'ailleurs, s'approchèrent de nous, mais ne s'intéressèrent qu'à Melody. C'est alors que je me souvins : je les avais vu une fois, alors que j'étais avec ma meilleure amie, chez elle. Ils étaient venus la chercher visiblement. C'était à nouveau le cas on dirait, bien qu'elle était plus proche maintenant de la maison, c'est sûr.

    « On peut aussi reporter l'après-midi si c'est dérangeant... On aura toujours du temps pour toi tu sais. »

    Au moment où je dis cela, un homme sortit de la maison à son tour. Je ne savais pas qui c'était avant d'entendre le plus jeune des garçons soupirer un « Oh non, papa arrive... ». Ils échangèrent des coups d'oeil entre Melody et cet homme jusqu'à ce que ce dernier vienne enfin vers nous et, lui aussi, ne parle qu'à la brune.


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" Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Vide
MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeVen 7 Jan - 19:18

    Un enfant jouait du piano dans un coin de la salle, et ne s'arrêtait pas. Le musicien qui se tenait à ses côtés le fixait, comme s'il attendait le moindre faux pas afin de lui taper sur les doigts. J'étais bien loin d'eux, mais j'entendais les remontrances que l'homme faisait cependant à son élève. Ce garçon un jour allait devenir musicien à son tour et se retrouverait à la place de son tuteur, et il se retrouverait à sermonner un élève qui jouerait dans la même salle, sur le même piano. Ainsi, la scène se répétait, se répétait, sans en finir jamais. Je n'étais pas sotte, je l'avais bien vu depuis que j'étais toute petite. En fait, les filles dans ce monde sont censés être cultivées en sachant lire, jouer de la musique, montant un cheval correctement, et tout un tas d'autres choses.

    Vous me direz sûrement qu'après avoir vu toute la liste de choses qu'une jeune fille bien élevée doive savoir faire, qu'il est impossible de ne pas exploser. Moi, justement, j'ai exploser. J'étais cultivée dès à présent, du moins pour une aristocrate de sang noble, mais je m'étais enfuie ailleurs. Je me demande encore comment j'ai pu tenir le coup durant seize ans. Oui, il m'a fallu seize ans avant de réussir à m'en aller. Puis j'ai rencontré mes frères, l'adolescent avec lequel j'allais passer ma vie, sa meilleure amie qui était une jeune fille très attachante, et encore quelques personnes. Je me voyais alors lors de la première nuit que j'ai passer avec ce garçon, celui qui réussissait à envahir mes rêves et à les rendre beaux & à leur donner un sens. Cette nuit-là où tout a changé.

    Puis j'ai ouverts les yeux, et j'ai vus que Liven s'était réveillé. Je sentis aussi une toute petite chose collée contre moi, et en ouvrant tout doucement mes yeux, je repérais la bouille de mon tout petit, qui avait du me regarder dormir pendant un petit moment. Il le faisait parfois, j'en avais l'habitude. Je me tournais sur le côté en faisant face au beau petit blond qui n'était autre que mon fils, et je le serrais dans mes bras, en déposant un baiser dans ses cheveux légèrement ondulés. Oui, ce petit était tout simplement magnifique. Je le relâchais quelques secondes plus tard, puis me levais et pris la main de Brendon en le faisant descendre du lit, et l'emmenai en bas avec moi. Je vis que Liven m'avait préparer mon petit déjeuner et qu'il mangeait encore. Je me dirigeais derrière lui en lâchant la main de Brendon et posais une main sur l'épaule de Liven en l'embrassant sur la joue et j'installais Brendon sur une chaise rembourrée pour qu'il puisse manger ce que son père avait fait.

    Je m'installais ensuite et pris une tartine de confiture de myrtilles et de beurre et je la mangeais en prenant mon temps, sachant que j'avais encore une heure avant d'aller donner des cours à mes petits. Une fois que le petit déjeuner fut terminé, je montais habiller Brendon et lui enfilait un pull rouge et un pantalon de velours blanc puis je lui coiffais les cheveux en mettant sa raie sur le côté, puis je regardais mes cheveux dans le miroir avec un peu de désespoir, et finalement j'enfilais une robe de couleur bordeaux et beige avec une capuche, puis peignais mes cheveux en me faisant également une raie sur le côté, puis je laissais mes cheveux boucler en les mouillant un peu, puis je descendis en prenant mon manteau et celui de Brendon et partis à mon travail. Bien que je voyais plutôt ça comme une partie de plaisir, j'étais amoureuse de ce travail en quelques sortes. Les petits étaient très importants à mes yeux.

    Lorsque la matinée fut finie, je raccompagnais certains petits chez eux en disant à leurs parents qu'il n'y aurait pas cours l'après-midi et qu'ils étaient libres. Je rejoignais alors celui que j'aimais sur son lieu de travail avec notre fils, puis nous sommes partis chez Melody, la meilleure amie de Liven et une de mes amies de même, même si je n'avais pas encore pu la voir énormément. En chemin, nous avons croiser certaines personnes craintives ; c'était sûr que de voir une famille plutôt joyeuse en des temps plutôt sombres c'était assez étrange. Néanmoins nous étions optimistes malgré tout. Moi, ma famille était à Calormen et je ne tenais pas à la revoir ; mes frères étaient à Narnia et j'allais les voir régulièrement.

    Même que la fiancée de Roméo attendait un bébé, ce qui me faisait aussi chaud au coeur qu'aux jumeaux. Roméo, n'en parlons pas.. Il était aux anges. Puis il y avait la famille que j'avais créer avec Liven, et qui était composée de Brendon et de nous deux. En soi, je n'avais vraiment pas à me plaindre ; je pouvais donc positiver. Bien que Liven, lui, ait sa famille à Telmar et qu'il aurait préféré que cela se passe mieux entre ses frères, sa mère et lui. Il y avait eu quelques problèmes à cause de la guerre si j'avais bien compris...

    Enfin, nous arrivâmes devant la maison de l'oncle de Melody. Nous la vîmes arriver et je lui adressais un grand sourire. Elle était radieuse, elle était encore plus belle que dans mes souvenirs, à vrai dire. Je regardais Liven et Melody se faire un câlin en souriant toujours, puis je m'approchais en tentant de me contrôler pour ne pas lui sauter dessus tellement j'étais heureuse de la voir, et je la serrais dans mes bras, un peu plus longtemps que Liven ne l'avait fait. Puis ensuite elle nous annonça que notre après-midi serait peut-être annulé. Je restais muette en cherchant une solution, sans vraiment écouter ce que Liven avait dit, puis je lui laissais Brendon et j'avançais inconsciemment vers la maison de Melody, puis reculais jusqu'à Melody, lui prit la main et l'emmenais avec moi. Nous entrâmes dans l'antre du dragon de feu chino... Hum, dans la maison de son oncle, puis je m'approchais d'un homme avec un air assuré.

    « Bonjour, désolée de vous déranger mais je voulais vous demander si Melody pouvait sortir cet après-midi ? »

    Je comptais continuer mon discours avec des raisons pour lesquelles elle devrait venir, mais je remarquais avec l'air du garçon, qu'il n'était pas l'oncle. Je me demandais s'il se moquait de moi ou s'il me prenait pour une folle, alors je m'excusais et me laissais finalement guidée par Melody jusqu'à son oncle. En lui lâchant finalement la main, je m'assurais de ne pas me tromper, et j'enchainais mon discours. Enfin non, je le reprenais.

    « Bonjour. Je suis désolée de vous déranger, mais j'aurais voulu savoir si Melody pouvait s'absenter cet après-midi ? »

    Son oncle ne me connaissant pas, resta un peu sceptique et me répondit qu'elle ne sortirait pas. Je fus alors toute fière de déballer mes arguments sur le tapis.

    « C'est vous qui voyez. Mais un après-midi dans une punition, est-ce vraiment important ? Elle est triste, et ça lui ferait le plus grand bien de voir ses amis. Son meilleur ami en plus. Si vous pensez qu'elle ne sera pas en sécurité, détrompez vous. Son meilleur ami, qui se trouve être mon petit-ami, et sachez que nous sommes tous deux très responsables, étant parents. Par conséquent, votre nièce s'amuserait avec des amis, elle prendrait l'air, elle serait en sécurité. Que demandez vous de plus ? Un oui ferait l'affaire monsieur. »

    L'oncle de Melody me regarda un moment, et je ne pus déterminer quelle était son expression exactement, mais il finit par accepter. Je fis une révérence en guise de remerciement, j'en avais l'habitude et j'étais polie, de surcroit. Nous sortîmes ensuite puis rejoignîmes Liven et Brendon.

    « Nous avons Melody pour nous seuls tout un après-midi ! La première phase du kidnapping est en route... Que faisons nous maintenant ? »
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeSam 8 Jan - 16:30

    Alors que Melody s'apprêtait à ouvrir la bouche pour proposer qu'ils se voient un autre jour, elle vit Serena partir d'un coup sans rien dire vers la maison de son oncle. En ouvrant de grands yeux, Melody se laissa embarquer quand elle vint lui prendre la main et l'emmener avec elle à l'intérieur., laissant son cousin Mike avec un ami à lui apparement, qu isemblaient venus la chercher. Dans sa tête, Melody était à la limite de prier pour que son petit cousin ne les attende pas derrière la porte avec un lance pierre, ou autre chose dans ce genre. A son grand soulagement, il n'était pas là, mais toujours perché en haut de son armoire, à observer les gens avec des jumelles. En voyant les filles entrer, quelques personnes tournèrent la tête et poursuivirent leur discussion.

    En finissant par comprendre ce que voulait faire Serena, Melody ouvrit à nouveau la bouche pour lui dire que aller parler à son oncle n'était peut être pas une très bonne idée, mais Serena s'était mise à parler avec quelqu'un. Étonnée, Melody se demanda d'abord d'où est-ce qu'elle connaissait son cousin Derek, puis comprit qu'elle l'avait pris pour son oncle. Pendant leur courte discussion, le furet du cousin Derek avait sortit sa tête de la poche de la chemise de son maître, et fixait Melody avec ses petits yeux noirs qui ne lui inspiraient pas confiance, ce qui entraîna un combat du regard entre le rongeur et Melody, qui en avait oublié de dire à Serena qu'elle s'était trompée de personne. Quand le furet finit par retourner dans la poche, Melody refixa son attention sur la conversation, et entendit son cousin dire qu'il n'était pas contre le fait qu'elle sorte, mais qu'il valait mieux demander à son oncle. Souriant vaguement à son cousin, Melody entraîna Serena plus loin en cherchant des yeux son oncle, espérant de tout son coeur qu'il ne serait pas dans le salon avec tout le monde. Si la discussion, ou plutôt la négociation tournait mal, elle préférait éviter une dispute devant toute la famille.

    Après deux ou trois minutes, elle passa devant la cuisine et s'arrêta net en y aperçevant son oncle, qui s'apprêtait à en croire son expression à lui demander depuis quand elle ramenait ses amis à la maison. Elle aurait bien répliqué quelque chose, mais Serena fût plus rapide et enguagat la conversation, en expliquant la situation. En attendant la réponse, Melody serra fort la main de Serena, esperant entendre ce qu'elle voulait. Quand il lâcha un " Oui, mais qu'elle rentre avant la nuit. ", Melody afficha un grand sourire et rejoignit Liven et Brendon dehors avec Serena, qui leur annonça qu'elle avait réussi à négocier l'après-midi. En remerciant Serena, Melody lui fit un bisou sur la joue et réfléchit ensuite à sa question : Qu'est-ce qu'on pouvait faire, en plein après-midi, à quatre, dont un petit enfant ?

    " Comme vous voulez... Du moment qu'on est ensembles ça me va. "

    En réfléchissant rapidement, Melody regarda autour d'elle : pas question de retourner dans la maison, ils se feraient embarquer pas sa tante pour chanter joyeux anniversaire avec des chapeaux multicolores sur la tête. Elle avait bien envie d'aller faire un tour vers chez elle, mais il n'y avait rien à faire pour eux, et dans tous les cas elle préférait y aller seule un autre jour. Pour une fois qu'elle pouvait s'amuser tout un après-midi, elle voulait en profiter au maximum. Cherchant toujours une idée, Melody tenta de se souvenir ce qu'elle faisait en général quand elle était avec des amis, puis parla soudain en ayant comme une illumination.

    " On peut aller faire un tour vers la plage ? Il fait encore assez beau pour y aller, le trajet prend à peine dix minutes et ça plaira peut-être à Brendon ? "

    Tout en disant la dernière phrase, Melody tourna son regard vers Brendon, et finit par sourire en le voyant sourire lui-même : ça ne devait être que la deuxième ou troisième fois qu'elle le voyait, mais jamais elle ne se souvenait l'avoir vu sans un sourire aux lèvres. Relevant la tête vers Liven et Serena avec un regard interrogateur, elle en conclut qu'ils n'étaient pas contre l'idée, et ils partirent vers la plage tous ensembles. Sur le chemin, Melody regardait chaque endroit dont elle se souvenait, sa mauvaise humeur de la matinée totalement envolée. Elle se souvenait vaguement d'avoir déjà fait le trajet plus petite, avec ses cousins Mike et Derek pour aller à la plage en plein été. Une fois, Mike et Derek s'étaient mis à deux pour la lancer dans l'eau, et s'étaient rendus compte l'instant suivant que leur cousine ne savait pas encore très bien nager, et c'est en voulant revenir sur le sable qu'elle avait un peu appris toute seule. Étrange façon, mais au moins elle n'avait pas finit noyée.

    Durant le trajet, Melody parla un peu avec Brendon, et une fois qu'ils furent arrivés regarda rapidement la plage : il n'y avait que quelques personnes présentes très loin, et encore, il se pouvait qu'elle confonde un rocher avec quelqu'un vu la distance. Maintenant qu'elle y repensait, ça faisait un petit moment qu'elle n'était pas venue ici... Elle se souvint qu'en plein été, lorsqu'elle avait du mal à dormir à cause de la chaleur, elle allait parfois réveiller son père et ils descendaient jusqu'à la plage, qui était à deux minutes de chez eux. Jamais ils n'y faisaient deux soirs de suite la même chose : Une fois ils jouaient à cache-cache (pas si dur, puisqu'il faisait nuit et qu'il y avait des rochers), regardaient les étoiles et inventaient parfois des histoires sur la raison de pourquoi telle constellation portait ce nom, et bien d'autres choses. En revanche quand les soirées commençaient à être froides comme en ce moment, ils se contentaient de regarder le paysage depuis la fenêtre, et souvent, Melody s'était imaginée en regardant l'horizon que la mer était interminable. Tous ces souvenirs finirent par la faire encore sourire, jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle était toute seule : Serena, Liven et Brendon étaient déjà descendus jusqu'à la plage, et faisaient quelque chose qui ressemblait à un château de sable. Reprenant ses esprits pour revenir au moment présent, Melody les rejoignit en marchant lentement, n'étant plus trop habituée à s'enfoncer dans le sable à chacun des pas qu'elle faisait.

    Heureusement qu'elle regardait où elle marchait, car elle manqua de marcher en plein dans un espèce de creux fait dans le sable. En haussant un sourcil, Melody s'apprêta à contourner le petit creux dans le sable qui semblait plein de galets blancs, quand elle vit un des galets se briser, et une minuscule tortue en sortir. En ouvrant la bouche sous l'effet de surprise, Melody s'accroupit à côté du creux qui était en fait un trou de tortue, et regarda un deuxième oeuf se briser et une autre minuscule tortue en sortir, ainsi qu'une troisième. En voyant leurs petits têtes toutes mignonnes, Melody ne pu s'empêcher de faire un grand sourire et releva la tête en restant accroupie près des bébés tortues qui naissaient, un à un.

    " Brendon ! Serena, Liven ! Venez voir, vite ! "

    Tandis qu'ils arrivaient, Melody retourna sa tête pour regarder d'autres petits oeufs se briser afin de libérer d'autres minuscules tortues. Elle poussa un peu des cheveux qui lui tombaient devant les yeux l'empêchant de voir, et montra la centaine d'oeufs miniatures à Serena, qui était arrivée en première avec Brendon.

    " Ils sont en train d'éclore, ils vont essayer de rejoindre la mer. En général la moitié se font tuer avant d'avoir réussit... On pourrait leur donner un coup de main ? "
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeVen 4 Mar - 23:04

    Je devais avouer qu'à cet instant précis, je pensais que j'avais vraiment de la chance d'avoir une petite amie comme elle. Tout le monde n'aimait pas quelqu'un d'exceptionnel, quelqu'un de gentil, de généreux, d'incroyable, une personne magnifique, qui en plus vous donne le meilleur fils au monde qu'on peut souhaitait avoir. Je souriais en voyant Serena et Melody si proches. Autrefois, elles se connaissaient peu, mais maintenant, elles étaient de très grandes amies, surtout que Melody était ma meilleure amie, presque une sœur pour moi, bien que je ne la connaissais que depuis deux ans et demi environ. En tournant la tête, je vis aussi Brendon qui souriait - en fait, il souriait très souvent, ce qui était normal pour un enfant de son âge, malgré la guerre qu'il y avait eu, et son début d'enfance peu heureuse. Lorsque Serena demanda ce qu'ils pouvaient faire, tous les quatre, je le vis se mettre à "réfléchir" d'un air à la fois amusé et sérieux.

    Très vite, Melody proposa d'aller à la plage, près du village. Heureusement aujourd'hui, le temps était assez doux, le soleil brillait, un très léger vent : temps idéal en hiver pour se promener. Je regardais Serena puis Brendon à nouveau et acquiesçai lorsque je croisai le regard de Melody. Connaissant plus ou moins le chemin, je n'eus aucun problème en la suivant, car je reconnus certains détails. Brendon marchait entre Serena et moi en trottinant, l'air complètement heureux. Il finit par reculer pour aller avec la jeune Narnienne et je les entendis parler ensemble. Bientôt, nos pieds foulèrent le sable. Une fois, j'étais allé avec Melody à la plage en été, et le vent s'était vite levé. Au lieu de faire comme les autres, nous n'avions pas couru pour revenir au village, dans les maisons, mais nous nous étions mis à l'abri entre des bois morts entassés, entre lesquels nous avions mis nos capes, afin de nous protéger du vent. Nous étions restés ainsi deux ou trois heures, et cela avait sans doute beaucoup mieux que si nous étions revenus au village avec tous les autres habitants.

    Je me réveillai de mon doux souvenir par Brendon qui criait presque de joie. Je le vis s'accroupir lorsque nous fûmes très près de la mer, et commençait une sorte de construction que je devinais être le début d'un château de sable. Je souris en le regardant longuement, sentant la main de Serena se faufiler dans la mienne et entrelacer mes doigts dans les siens. Brendon avait vécu dans un manoir, si je me souvenais bien, mais avait été invité, comme sa mère et son ancien "père" à aller au palais de la capitale calormène pour des soirées et des festivités entre nobles et riches. Mais justement, c'était un palais et non un château qu'il y avait là-bas. A Narnia, dans le village principal où nous avions été très peu de temps auparavant, où vivait Melody, on apercevait cependant une partie du château. A vrai dire, de ma hauteur, là-bas, je distinguais les tours de Cair Paravel. Mais de la plage, on pouvait admirer tout une façade éclairée par le soleil.

    Avec un sourire, je m'accroupis à mon tour aux côtés de mon fils et n'hésitai pas à plonger mes mains dans le sable mouillé pour aider à cette construction enfantine. J'avais peu de souvenirs de mon séjour à Narnia lorsque j'étais plus jeune, mais j'allais peu à la plage puisque mes parents avaient choisi une maison dans un village légèrement en retrait. Maison qui était à présent mienne, et où je vivais actuellement. Quelques instants après, j'entendis la voix de Melody nous criant de venir. Son ton laissait entrevoir quelque chose de curieux ; bien sûr Brendon fonça vers elle. C'est alors que je m'aperçus que j'étais seul, car Serena avait suivi notre fils. Me relevant avec difficulté - surtout dû au fait que j'étais contaminé par une grande flemme -, je finis par rejoindre les deux jeunes femmes et Brendon, puis compris pourquoi ils avaient tous les trois l'air fasciné : il y avait, si je voyais bien, des œufs, dont lesquels des bébés tortues sortaient, dans un grand trou. Melody prit alors la parole, nous invitant à faire sortir ces petites bêtes jusqu'à la mer.

    J'aidai donc les trois à faire cela. Brendon courrait à moitié, mais faisait attention. Melody et Serena étaient côte à côte et discutaient probablement. Quant à moi, j'étais un peu plus en arrière, admirant en même temps la naissance des ces tortues. Je voyais la vie même... Plus tard, ces animaux donneraient à leur tour naissance à leurs descendants, qui feraient la même chose. Reste à savoir si ils seraient également aidés par quelqu'un. Tout cela prit une bonne vingtaine de minutes. Mais ça en valait la peine. J'en garderai un bon souvenir, ainsi que les deux filles, et Brendon était content. Comme "jeu", ce n'était pas courant, mais il avait aimé et conserverait en tête cette bonne action pendant encore un bon moment. Nous regardâmes ensuite tous ensemble les dernières minuscules tortues s'éloigner vers le bord de l'eau, plongeant dedans sans aucune peur. En silence, je me tournai vers Melody, à côté de moi.

    « Bien... Maintenant, j'aimerais faire quelque chose que je n'ai pas fait depuis longtemps, et qui se doit d'être vu. »

    Avant qu'elle n'ait pu réagir, je me jetai presque sur elle, entourant sa taille de mes bras, puis la tins fermement pour la mettre... sur mon épaule. J'attendis qu'elle prenne conscience de ce qu'il lui arrivait puis allai vers l'eau. J'entendais de plus loin le léger rire de Serena et les petits cris de joie de Brendon. Et, tout proche, Melody qui commençait à m'ordonner de la lâcher. Et bien sûr, elle savait que je n'allais pas le faire, avant qu'elle ne finisse dans l'eau. L'air tout à fait tranquille, je retirai mes chaussures puis pénétrai dans l'eau, restant au bord. Je devais avouer que l'eau était assez fraîche. Mais le but n'était pas forcément de balancer la jeune Narnienne dans la mer, mais juste de lui donner une trouille monstre.

    « En fait, je viens de me souvenir que tu m'avais balancé une carafe d'eau, avant la guerre. Je sais que je l'ai mérité, mais tu peux me comprendre, c'est trop tentant. »

    Elle essaya de dire quelque chose, le souffle coupé, mais je la renversai, en en étant au point de la tenir...à l'envers. En fait je la tenais par les chevilles, sans trop serrer pour ne pas lui faire mal, mais assez pour que les pointes de ses cheveux soient à peine mouillées. Le reste était au sec. Ayant fait cela des dizaines de fois, voire plus, je m'y connaissais assez pour savoir la force que j'avais avec elle. A plusieurs reprises, Melody essaya de se redresser, sans succès. Je lui dis des choses comme « Il faut faire plus d'exercice ! » ou « Je ne te lâcherai que quand je le voudrais. ». Evidemment, je la lâchai au bout de deux minutes, en la ramenant à l'endroit, sur le sable. Le bout de ses cheveux et son visage rouge me firent rire dès que je la vis. Par peur de petites représailles de sa part, je m'éloignai de l'eau, et remis mes chaussures assez vite, le temps qu'elle revienne vers Serena, Brendon et moi.
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Soren Eshbaan
Soren Eshbaan
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeDim 6 Mar - 14:27

    Je ne pouvais pas faire plus étranger que je ne l'étais déjà. J'avais troqué mes vêtements de Prince contre...le mieux que j'avais pu trouver, mais c'était dur. Je n'avais pas l'air d'un Narnien, ni d'un habitant d'un peuple connu. Ou alors juste d'un dingue qui se déguisait et faisait des mélanges. C'est pour cela que j'avais finalement remis mes habits normaux. Mais forcément, les Narniens me reconnaissaient, plus ou moins. Ils se doutaient que j'étais Calormène et que j'étais haut placé dans la société. De plus, j'avais un teint plus hâlé que les gens d'ici, et à peine je parlais qu'ils me fixaient avec méfiance. J'avais un accent d'étranger, un accent d'ennemi. Bien sûr, je ne venais pas ici en tant qu'ami, je me ferais hué par toute la foule calormène à mon retour si quelqu'un l'apprenait. Pour la version officielle, je faisais des missions. Je n'étais pas un espion pour rien... Même un Prince fait ça. Enfin, je ne comptais pas tellement à cause de mon frère. C'était pour cela que je préférais agir militairement et parfois politiquement. Les missions dont je m'occupais étaient secrètes parfois, comme maintenant (plus ou moins), ou ouvertes, lorsque j'allais par exemple en Archeland porter un mot au roi Cor de la part du Tisroc, ou même aux Rois et Reines de Narnia.

    Mais là, j'étais parti moi-même, avec peu de soldats à qui j'avais fait juré de garder le silence, ou je les tuais. J'en étais parfaitement capable, et je leur avais prouvé maintes fois. Toutefois, c'était seul que j'étais dans les rues du village principal de Narnia. Que faisais-je ici ? Pas grand chose. J'étais comme un touriste, mais j'analysais aussi, pour le bien de mon peuple. J'avais repéré aux deux entrées du village, et au centre également, des gardes qui étaient attentifs à tout mouvement. Toutefois, les villageois ne semblaient pas surpris, et s'y étaient habitués. Ils avaient plus l'air surpris par mon arrivée ici, évidemment. Ils ne m'auraient pas vu, je me serais vraiment posé des questions. Si ça avait été le cas, j'aurais presque pu dire à Yoren que la voie était libre, que Narnia n'avait pas l'air en position de se défendre. Toutefois, le temps qu'une armée calormène arrive ici, les Narniens seraient prévenus, et auraient peut-être le temps de se rassembler.

    J'arrivai à un endroit précis, dans le village. Un endroit où j'étais allé à plusieurs reprises. Une maison. Mais les volets étaient fermés, il ne semblait y avoir personne. Je soupirai, et manquai de sursauter lorsque je me retournais, en voyant deux jeunes filles, une blonde aux cheveux longs et légèrement bouclés, et une châtain clair aux cheveux attachés artistiquement. D'après leurs ressemblances, j'en déduisais qu'elles étaient de la même famille, probablement sœurs. Et j'eus raison, car elles me le confirmèrent en se présentant. Pour ma part, je ne dis que mon prénom. Le reste viendrait peut-être...plus tard, qui sait. Pas besoin de donner mon rang, elles devaient l'avoir plus ou moins deviné, et cela ne changerait rien de toute manière.

    Une demi-heure plus tard, je me baladai avec ces deux charmantes demoiselles, Elsa aux cheveux clairs à ma gauche et Lyna la blonde à ma droite. J'en avais déjà beaucoup appris sur ces deux-là. Elles étaient de pures Narniennes, leur famille étant parmi les plus grandes, les plus riches, et les plus nobles de l'histoire de Narnia. Elles n'avaient pas l'air du genre à se vanter de tout, mais étaient fières et savaient s'amuser, je n'avais aucun doute là-dessus. Aucune des deux n'était mariée, mais cela n'allait pas tarder. L'une avait quinze ans, l'autre était agée de dix-sept ans et demi et était fiancée à quelqu'un qu'elle n'aimait pas et qui était simplement son ami. Quelle tristesse... Je voyais cela partout à Tashbaan. Comme une ancienne amie que j'avais eu, et que...j'avais aidé à s'échapper pour aller à Narnia justement. Y était-elle ? Etait-elle en vie ? Je ne le savais pas. Mais elle avait mérité mon aide, après ce qu'elle avait vécu à Calormen, avec son mariage forcé avec un homme que tout le monde détestait à cause de sa fausse sympathie et de son léchage de bottes constant. Je fus tiré de ma petite rêverie et de mes souvenirs par des cris, venant d'un groupe devant moi. Tiens, en parlant de Serena...

    « Merci pour cette balade, mesdemoiselles, mais c'est ici que je vous quitte. Mais je passerai sans doute vous revoir avant de partir... » dis-je en m'écartant des deux sœurs, avec un sourire.

    Elles continuèrent leur chemin le long de la plage en me souriant, puis je détournai le regard. A vrai dire, je m'étais arrêté au groupe. Simplement parce qu'il y avait Serena. Je n'y croyais même pas, bien que j'étais direct dans mon esprit. Serena, droit devant moi. Oui c'était bien elle. Le petit groupe s'était figé en me regardant. Mais moi, je n'avais d'yeux que pour la jeune blonde que je connaissais si bien. Après cet arrêt de quelques secondes, je m'approchai d'elle, en hésitant au début, puis plus vite, et la pris dans mes bras sans même attendre. Je ne la saluais pas en tant que Prince, mais en tant qu'ami qui ne l'avait pas vu depuis très longtemps et s'était inquiété pour elle. Ayant les yeux fermés sur le moment, je ne voyais pas la réaction des autres, et je m'en moquais. Je pensais à Serena, et elle était devant moi, même dans mes bras. Pour un hasard... c'était fort quand même. Il faut dire que si je n'étais pas allé à Narnia, je ne l'aurais pas revu. Avec un sourire, je la lâchai un peu pour la regarder.

    « Je ne pensais vraiment pas te trouver ici, et même te revoir ! »

    C'est alors que j'entendis mon prénom, du moins quelque chose qui y ressemblait. Je regardai autour de moi puis sentis quelque chose s'accrocher à l'une de mes jambes. Je baissai les yeux et vis avec joie le petit de Serena, Brendon. Je m'accroupis afin de le soulever pour le porter ensuite, après m'être relevé. Lorsque Serena venait au palais de Tashbaan, je faisais en sorte de m'occuper le plus possible de Brendon et de le distraire, de m'amuser avec lui. Quant à la jeune femme, j'étais en général son confident, j'essayais de lui donner les meilleurs conseils que je pouvais. Jusqu'à ce que je décide d'agir quand elle m'avait proposé un projet d'évasion. J'avais l'impression que tout ça remontait à loin... Serena avait l'air un moins...mature peut-être, moins heureuse avant, et Brendon était évidemment plus petit à l'époque, mais semblait moins renfermé que la dernière fois que je l'avais vu. Au moins, je savais que je n'avais pas pris des risques pour rien. C'est alors que je remarquai l'homme blond qui devait avoir mon âge à peu près, qui nous fixait. Je passai mon regard de lui à Serena, puis jusqu'à la jeune fille brune derrière le blond. Oh non...

    « Je suppose que tu es celui pour qui Serena s'est tant battue... » devinai-je sans prendre la peine de le vouvoyer. Pourquoi donc, si il avait mon âge ? De plus, je connaissais tout le monde ici, sauf lui. D'ailleurs : « Quant à Melody, je la connais déjà. Je ne pensais pas te voir ici. »

    Mon ton avait été soudain froid et claquant. Je n'avais pas l'intention d'être gentil avec Melody, même devant Serena et ce mec que je ne connaissais pas. Quant à Brendon, il ne comprendrait pas vraiment de toute manière. Je déposai ce dernier au sol doucement avec un semblant de sourire et préférai me tourner vers Serena, me mettant ainsi Melody à dos. Je n'avais vraiment envie de lui parler pour que ça finisse en dispute comme à chaque fois. Voire pire. Cette fille était une énorme tarée bonne à enfermer, quand elle s'y mettait. J'espérais pour elle qu'elle ne voulait pas se donner en spectacle devant tout le monde, surtout ceux qu'elle connaissait bien apparemment. Enfin, en attendant c'était à Serena que je voulais parler, et je souhaitais avoir des nouvelles d'elle. Pas penser à Melody.

    « Tu t'es bien débrouillée pour arriver ici on dirait, ça me fait plaisir en tout cas, j'avais peur pour toi. »
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeLun 7 Mar - 19:04

    Après que Melody ait appelé Brendon et ses parents, ils ne mirent pas très longtemps à aider les bébés tortues à aller jusqu'à l'eau. Ils avaient l'instinct d'y aller eux-mêmes, il s'agissait surtout de les remettre dans le bonne direction si ils partaient du mauvais côté, ou d'empêcher les mouettes, si jamais elles venaient, de venir les attaquer. Brendon était celui qui y mettait le plus de coeur, et Melody en profita pour rester plutôt avec Serena. Lui adressant un sourire, elle commença à parler un peu de tout et de rien comme le font souvent les filles. Après un moment, quand les tortues furent toutes arrivées à l'eau, elles s'arrêtèrent de parler et un silence s'installa. En tournant la tête vers la mer, Melody ne fit pas top attention à ce que Liven disait mais le regretta la seconde qui suivit : Sans qu'elle comprenne comment, elle se retrouvait perchée sur l'épaule de Liven, dos à la mer et face à Brendon et Serena, qui diminuaient peu à peu au fur et à mesure que Liven avançait vers l'eau. En soupirant, Melody leva les yeux au ciel et fit un signe d'adieu à Brendon et Serena, d'un air de victime. Minute, vers l'eau ?

    " Liven, lâche moi. " voyant qu'il ne répondait pas, elle parla plus fort en esperant qu'il n'avait juste pas entendu à cause du vent. " Liven, REPOSE MOI PAR TERRE ! "

    Jetant un coup d'oeil vers le bas, elle faillit s'étrangler : Ce n'était plus du sable qu'elle voyait, mais de l'eau. Ok, ça devenait sérieux...

    " Liven,c'est pas drôle, il fait trop froid pour aller dans l'eau ! LIVEN ! "

    Sentant qu'elle commençait à glisser, elle essaya de se rattraper mais finit rapidement la tête à l'envers, le bout de ses cheveux trempé. Heureusement qu'elle avait eu le réflexe de retenir le bas de sa robe contre ses jambes avant de tomber, autrement toute la plage aurait assisté à une exposition de sous-vêtements. De son autre main, elle se retenait les cheveux pour éviter qu'ils ne trempent encore plus.

    " Bon, maintenant lâche moi. NON NON LÂCHE PAS ! " cria Melody en sentant qu'elle glissait encore.

    Après un petit moment, Liven finit par la remettre sur pieds. Enfin sur pieds, façon de parler : déboussolée, elle avait maintenant une impression que tout le monde tournait, et glissa sur la sable pour finir assise par terre. En se relevant, elle lança un regard noir à Liven qui avait rejoint Brendon et Serena, et les rejoignit à son tour.


    Une fois arrivée à leur hauteur, elle lâcha un simple " Vengeance " à Liven, juste avant d'essorer le bout de ses cheveux. En souriant d'un sourire qui n'annonçait rien de bon, elle jeta l'eau qu'elle avait maintenant dans les mains dans sa direction en souriant et perdit aussitôt son sourire en voyant qui venait d'arriver. GE-NIAL, manquait plus que lui... Se tournant rapidement vers Liven, Melody parla le plus discrètement possible à une grande vitesse. Pour les gens qui n'avaient pas l'habitude de l'entendre parler, ça pouvait être parfois compliqué de la suivre.

    " Alerte rouge, plan de secours : Je suis le sosie de Melody et je m'appelle Caroline, j'ai 15 ans, je suis muette. " après un moment d'hésitation, elle rajouta : " Et sourde. "

    Pour une fois, son plan de secours express était plutôt bien réussi. Jusqu'à ce qu'elle se retourne en entendant son prénom. Voyant que Soren s'adressait à elle sur un ton assez froid, elle lui fit un sourire très ironique, qui n'allait pas vraiment avec le regard noir qu'elle lui lançait. Se retournant à nouveau vers Liven, elle comprit qu'il fallait changer de plan.

    " Plan B : si tu trouves un coquillage assez grand pour que je puisse me cacher dedans, c'est pas de refus. " dit Melody en souriant, avant d'enchaîner " Non, je plaisante... "

    Tout en réfléchissant à un nouveau plan, elle se forçait à rester de dos mais continuait d'entendre la conversation entre Serena et Soren. Oh et puis tant pis pour les plans, pas le temps. Il fallait juste qu'elle trouve une excuse pour partir un moment, et qu'elle puisse se remettre les idées au clair.

    " Je reviens, je vais chercher ma veste ! " déclara Melody en commençant à partir, avant de s'arrêter en plein mouvement. Sa veste, elle l'avait toujours sur elle. Vite vite, une autre excuse ou elle serait obligée de rester et n'allait pas tarder à sérieusement divaguer, quoique c'était déjà le cas.

    " Hum... Je vais voir si il y a moins de sable là-bas. Ou si il est plus dur. " après un nouveau moment de solitude, elle finit sa phrase par un : " ... Enfin je reviens. " avant de s'éloigner jusqu'à un petit muret qui se trouvait à l'entrée de la plage, sur lequel elle s'assit.


    Une fois assise sur le muret en pierre, elle jeta un coup d'oeil vers le petit groupe : Liven semblait un peu perdu, Brendon tout joyeux comme d'habitude, et Serena et Soren continuaient de se parler. A cette vision, Melody se mit dans l'autre sens pour se retrouver face à l'autre côté de la plage, et pouvoir réfléchir calmement sans être déconcentrée par l'envie de continuer à regarder dans cette direction. Si il était arrivé un peu moins vite aussi, elle aurait eut le temps de trouver quelque chose à répliquer pour provoquer une dispute ou tout simplement le temps de partir plus loin. En soupirant, elle se passa une main dans les cheveux en regardant devant elle pour se calmer et tout remettre au clair. A chaque fois qu'elle croisait Soren, ce qui était de plus en plus fréquent, elle s'arrangeait pour se disputer avec lui ou l'éviter, si elle n'avait pas trop d'idées. Et tout simplement parce qu'elle le détestait, ou en tout cas faisait tout pour. Se rendant compte de la pensée qu'elle venait d'avoir, elle cligna des yeux et et parla à haute voix sans y faire attention.

    " Non non, je le déteste. "

    En s'entendant parler, elle comprit soudain qu'elle venait de parler et regarde autour d'elle si personne n'était à une distance assez proche pour l'avoir entendue. Elle passait vraiment pour une dingue, d'abord le coup de la veste, celui du sable moins dur et maintenant celui de parler toute seule. Risquant à nouveau un coup d'oeil derrière elle, Melody vit exactement le même tableau qu'il y a deux minutes. Elle savait que si elle y retournait, elle risquait d'être à court d'idées pour lancer une dispute, et ça allait recommencer comme la dernière fois : elle allait croiser le regard de Soren, et serait déconcentrée en sentant que les battements de son coeur s'accéléraient. Elle avait d'abord pensé qu'au fond d'elle elle l'aimait bien, mais avait tout de suite oublié cette idée. Depuis la mort de son père et depuis que une amie à elle était morte, elle s'était jurée de ne plus s'attacher à de nouvelles personnes au risque de souffrir à nouveau. Enfin pas de risque puisqu'elle le détestait, non ?


    Après s'être répété cette dernière phrase, Melody sauta du muret pour se retrouver debout sur le sable, prête à retourner voir les autres avec un grand sourire. Pour l'histoire du sable, pas la peine de revenir sur le sujet. De toute façon, Liven ne poserait sûrement pas la question, et Serena avait l'air bien absorbée par sa conversation avec Soren. En commençant à aller vers la plage, Melody évita d'y penser et s'arrêta en voyant qu'ils n'étaient plus là où elle les avait laissés, mais qu'ils s'avançaient vers la sortie de la plage, autrement dit de là où elle venait. S'avançant rapidement, surtout vers Liven, Melody parla s'adressa à lui presque sur un ton énervé qu'elle essayait de dissimuler sous un ton surpris.

    " Mais... On va ailleurs ? Et il vient avec nous ?! "

    Regardant alternativement Liven et Soren, Melody serra les dents avec un regard noir quand Liven lui fit oui d'un signe de tête, et alla vers Soren.

    " On revient dans deux minutes. " dit elle sèchement en le tirant avec elle sans le regarder, quelques mètres plus loin.

    Quand elle estima qu'ils étaient assez loin pour ne pas que les autres entendent, Melody le lâcha et prit la parole en faisant tout son possible pour ne surtout pas croiser son regard.

    " Alors là, j'y crois pas. Même quand je pense que je peux passer un peu de temps tranquille avec mes amis, tu te sens obligé de débarquer ?! "

    En marquant une pause, Melody tourna rapidement le regard vers Liven, Serena et Brendon puis continua en reprenant un regard noir, tournée vers Soren.

    " Jusque là ça se passait bien, alors évite de tout gâcher même si tu trouves ça trop compliqué pour toi. "

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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeSam 12 Mar - 13:05

    Prenant la main de Brendon, qui tendait son autre main à Liven, nous partions avec Melody vers la plage. D'ailleurs, plus je visitais les alentours narniens, plus je découvrais, redécouvrais et me souvenais de ces endroits magnifiques. Il faut dire qu'un endroit comme Narnia, ça ne s'oublie pas. On sentait toute cette.. magie constante. Je ne l'avais pas ressentie depuis longtemps d'ailleurs, c'est surtout les paysages et l'air frais extérieur qui m'y faisait penser. J'adorais cet endroit, et je voulais vraiment y passer ma vie entière, y aller avec mes amis, avec mon fiancé et avec mon fils et je l'espérais, mes futurs enfants. Qu'y a t-il de plus beau que de se voir entourée d'une famille dans un superbe endroit et d'être pleinement heureux ? Je n'échangerais vraiment ma vie contre aucune autre, même si j'avais vécus des choses horribles à Calormen. D'ailleurs, en soit... Je n'avais pas connus que de mauvais moments. Mais tout était de la faute de ma famille, surtout celle de ma mère.

    Elle avait trompé son époux avec un telmarin, elle avait légué ses trois fils à une famille narnienne et m'avait vendue à une autre famille comme la nôtre, afin que les deux familles puissent être liées par l'alliance de notre mariage à Jack et moi. J'avais aimé Jack, après tout il était beau garçon, et toute jeune fille souhaite épouser quelqu'un de bien, de beau, un peu comme épouser un prince en soi. Oui, mais je me réjouissais d'avoir pu prendre congé quelques temps à Narnia tout de même... Roméo était un ainé extraordinaire, il allait même se marier très prochainement, et je savais que dès sa nuit de noce, si ce n'était pas déjà fait, il tentera d'avoir un bébé avec sa fiancée. Je les trouvais adorables tous les deux, ils étaient parfaits. Quant aux jumeaux, Victor & Théodore, je les aimais énormément aussi. On avait du mal à nous voir comme frères et sœur car j'étais blonde et eux bruns, mais ils avaient eu les gênes de leur père et moi ceux de notre mère. Il faut croire que l'on ne peut pas tout avoir. Enfin, les cheveux blonds reflètent une bonté d'âme et une beauté extérieure il me semble, et je n'avais pas trop à me plaindre selon moi, car je n'enviais aucun autre physique.

    Je m'acceptais telle que j'étais, et ce depuis toujours. Je n'avais, en réalité, pas le choix de toutes façons. On doit faire avec ce que l'on a. Lorsque je sortis de ma rêverie, je me rendis compte que j'aidais Brendon et Liven à bâtir un château de sable. Il ne ressemblait pas encore à une forteresse, certes, mais il était plutôt pas mal. Puis Melody nous appela, et je m'empressais avec mes deux hommes, de la rejoindre. Soudain, je vis d'adorables tortues, des bébés plus précisément. Ils venaient d'éclore, et on apercevait encore les coquilles de leurs œufs. J'aidais alors à les mener à la mer, et j'en profitais pour discuter paisiblement avec Melody, de tout et de n'importe quoi. Puis, une fois notre mission réussie, je profitais du silence pour écouter le bruit de la mer, des oiseaux qui passaient, de chaque petit bruit qui importait. Puis Liven attrapa Melody et l'emmena vers la mer en la portant sur son épaule, et je souriais en pensant à leur solide amitié. Ils étaient eux aussi adorables et j'étais pleinement heureuse de les savoir amis. Je me baissais vers Brendon et lui souriait également, puis je lui prit la main.

    « Tu entends, mon cœur ? Ferme les yeux, et tend les oreilles. Écoute le doux son de la mer, celui des animaux, et sent le sable sous tes mains. »

    Je vérifiais qu'il fermait les yeux, et je lui fis attraper du sable, tout en vérifiant qu'il m'écoutait bien. En fait, il m'écoutait toujours, il était très obéissant et bien élevé. Il rouvrit les yeux au bout de quelques secondes et me regarda avec un sourire en me disant qu'il avait bien entendu, qu'il avait bien sentit. Je le serrais dans mes bras en baisant ses cheveux, puis je me relevais en lui tenant la main, et je regardais Liven revenir, Melody pas très loin derrière. J'adressais à Liven un sourire signifiant qu'il devrait ne pas trop taquiner Melody, puis je la regardais le mouiller, en pensant qu'il ne recevait que ce qu'il méritait dans un certain sens. Bien-sûr, je ne pensais pas à mal, je savais qu'entre amis, ils étaient assez taquins.

    Soudain, je sentis une présence derrière moi, à quelques mètres. En me retournant, je restais figée, en analysant bien la situation. Non... Je ne rêvais pas ? Soren ? A Narnia ? Lorsque je réalisais pleinement, je lui adressais un grand sourire et je me jetais presque dans ses bras, bien qu'il m'ait déjà prise dans les siens. Je le serrais fort contre moi, encore plus heureuse que je ne l'étais déjà. Je ne répondis pas tout de suite lorsqu'il me parla, et je le relâchais avec un peu de mal, car j'étais vraiment heureuse de le revoir. Je le regardais toujours en souriant, puis regardais Brendon qui semblait lui aussi assez content de revoir Soren. Lorsque ce-dernier regarda Liven et Melody, je repris conscience de la réalité et j'attendis qu'il ait fini de parler pour enfin prendre la parole.

    « Si tu savais à quel point je suis heureuse de te revoir ! Eh bien.. Si je suis ici aujourd'hui, ce n'est pas seulement grâce à Tash j'imagine. J'ai été aidée par un excellent ami, je te le présenterais bien un jour, mais j'ai l'impression que tu le connais déjà. »

    Je lui souriais longuement, en train de réaliser que Soren était bien ici, devant moi, après de longs mois. Enfin, je me demandais ce qu'il faisait à la plage de Narnia, j'imaginais qu'il aurait pu rendre visite à quelqu'un par exemple, surveiller les alentours, monter la garde quelque part, ou chercherait des informations à rendre à son frère. Soudain, je me remémorais les soirées que j'avais passées en compagnie de mon ami. Je me souvenais par exemple de la soirée où je lui avais parlé de Jack. Enfin la soirée.. Il y en eut plusieurs, mais c'était lorsqu'il m'avait violée. J'étais allée à une soirée habituelle, et j'avais profiter d'un moment où beaucoup de personnes étaient ivres pour emmener Soren dehors. J'avais commencé à lui raconter le fait que Jack s'était énervé contre Brendon, puis qu'il m'avait trainée de force dans notre chambre, qu'il avait fermé la chambre et qu'il m'avait limite brutalisée pour pouvoir coucher avec moi. J'avais eu conscience pendant un temps, que Jack m'aimait depuis un moment, mais qu'il me détestait d'avoir prit la fuite à Narnia.

    Par conséquent, il avait voulu tuer Brendon et me faire avoir un enfant avec lui pour que, peut-être, je puisse l'aimer autant que cet enfant maudit. Je m'étais mise à pleurer sur l'épaule de Soren. J'avais terriblement honte et j'avais peur. Quelques semaines s'étaient pourtant écoulées, avant que je ne fasse une fausse couche, et perde l'enfant de Jack. Étrangement... J'étais soulagée. Perdre un enfant qui lui-même n'aurait jamais voulu naître, c'était en soi rassurant. Je n'aurais pas voulu former une famille avec cette pourriture... La guerre m'avait finalement permise de me venger, j'avais enfin prit ma revanche. Seulement... Je craignais, parfois, de voir débarquer à Narnia ma mère. Elle était ma mère, mais c'était une femme froide, redoutable et méchante. Je secouais la tête et fermais les yeux quelques secondes, puis les rouvrit et revint à la pensée que j'étais, en attendant, à Narnia, que j'étais avec mon fils, mon futur époux, l'une de mes amies et mon confident, qui était également mon ami le plus proche, et un léger sourire s'afficha sur mon visage, tout en gardant un air un peu triste.

    « Au fait, comment vas-tu ? Tout se passe « bien » au palais ? Ton frère va bien.. ? » Je me sentais quelques peu gênée en parlant de Yoren, car il avait beau avoir été mon tisroc, désormais il était empereur et je n'étais plus très sure vis-à-vis des relations entre les deux frères. Puis soudain, je remarquais que je n'étais pas seule avec Soren, et je posais les yeux sur Liven en lui adressant un sourire gêné, car j'avais conscience qu'il pouvait peut-être être jaloux, et ne pas comprendre ce que faisait Soren ici. «Je suis confuse, j'ai oublié de vous présenter... Liven, je te présente Soren, mon meilleur ami. Si j'ai pu venir ici, si j'ai pu te retrouvé, c'est grâce à lui. Il est également le petit frère de Yoren. Enfin, le petit frère du tisroc, et désormais empereur, je veux dire. Soren, je te présente Liven, mon futur époux. Il est donc l'une des raisons pour lesquelles je suis revenue ici. C'est donc également le père de Brendon. »

    Je les laissais faire un minimum connaissance, et attrapais Brendon par la même occasion, puis le portais bien convenablement dans mes bras, avant de proposer d'aller ailleurs. Les garçons acceptèrent, et nous marchâmes en direction de la sortie de la plage, où visiblement, Melody se trouvait, en plus. Je reparlais avec Soren, lui demandant des nouvelles sur les calormènes, si il avait des nouvelles de ma famille, pourquoi il était là, et toutes sortes de choses encore. Soudain, Melody arriva et embarqua Soren plus loin, énervée. Je tournais la tête vers Liven, sans vraiment comprendre. « Tu sais ce qui lui arrive ? Elle m'inquiète un peu... Enfin, elle n'a pas l'air d'aimer Soren. » Je regardais Melody au loin, parlant avec Soren, puis reposais mon regard sur Liven, et en reposant Brendon par terre, je m'approchais doucement de mon fiancé, puis posais mes mains sur ses joues en l'embrassant tendrement, et longuement. J'étais si heureuse d'avoir ma famille à moi à Narnia... J'avais Roméo, Victor, Théodore, Liven et Brendon. Ma vraie famille. J'espérais même qu'elle puisse s'agrandir dans les années à venir, d'ailleurs..
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeDim 27 Mar - 20:20

    A peine eus-je lâché Melody d'un nouvel arrivant s'avança vers nous. Enfin, je dirais plutôt vers...Serena. Je ne compris rien sur le moment, surtout pas quand ils furent l'un dans les bras de l'autre. Pendant qu'ils parlaient un peu, ensuite, j'examinai le jeune homme qui m'était parfaitement inconnu. Il pouvait ressembler à n'importe quel jeune de mon âge...excepté qu'il était tout, sauf Narnien. Son teint légèrement plus mât me faisait directement penser aux pays ennemis, comme Telmar ou Calormen. A en juger par ses vêtements qui semblaient avoir le même style que ceux de Serena, je pensais qu'il était Calormène, et pas n'importe qui dans la société visiblement. Même Brendon connaissait ce garçon, ce qui confirma ma théorie : après tout, jamais il n'était allé autre part qu'en Calormen ou qu'à Narnia. Melody interpella alors mon attention, et bien que j'eus du mal à comprendre sur le moment, je saisis : elle aussi le connaissait - j'étais donc le seul ici à ne jamais avoir vu ou entendu parler de ce jeune homme - et ne l'appréciait visiblement pas. Finalement, l'inconnu me parla assez rapidement, lui me connaissait par Serena si j'avais bien suivi, puis se tourna vers Melody, qui finit par dire qu'elle allait autre part, un peu -beaucoup- maladroitement.

    J'étais donc seul avec Brendon, d'un côté, tandis que Serena parlait avec joie et animation avec son ami. Pour ne pas rester fixé sur eux deux sans comprendre, je préférai discuter un peu avec mon fils, et lui demander par exemple ce qu'il aimait le plus comme plat à manger, comme jeu, puis s'il n'avait pas froid ici avec le léger vent frais. Finalement, Serena tourna la tête vers moi et me présenta rapidement au jeune Calormène. Si je comprenais bien... Soren était le Prince de Calormen. Mais ma fiancée ne le présentait qu'en tant que petit frère d'un des Empereurs de Telormen, et je vis que même lui ne réagit pas à cela, à moins qu'il le cachait. Toute l'image négative que j'aurais pu avoir de lui disparut lorsque Serena me dit que c'était grâce à lui qu'elle avait pu revenir ici. Traitre pour aider une amie proche... Il en avait du courage. Son frère ne devait sans doute pas être au courant, sinon il ne serait pas comme ça, et ici. Sans hésitation, je serrai la main qu'il me tendait, lui souriant comme moi je souriais. Je ne comprenais pas pourquoi Melody ne l'appréciait pas, mais après tout, je ne le connaissais pas vraiment, il y avait sans doute une bonne raison que je lui demanderai plus tard.

    « Enchanté de te rencontrer, surtout après tout ce que tu as fait pour Serena. »

    Lorsque je lâchai sa main, Serena nous proposa d'aller autre part, de continuer de nous balader. Je regardai Soren quelques secondes, puis nous acceptâmes en même temps. Lorsque j'avais laissé les deux Calormènes de côté, j'avais vu que Melody était allée vers l'une des entrées de la plage, l'air pensive, ce qui était assez mauvais signe. Non pas que c'était dangereux lorsqu'elle réfléchissait trop, mais je savais ce qu'il se passait quand elle confrontait plusieurs sentiments à la fois. Et si elle n'aimait pas Soren, ce n'était pas bon du tout. Toutefois, elle n'était justement plus à cet endroit là. Mais quelques secondes après, je sursautai en la voyant soudainement arriver à mes côtés. Elle s'arrêta direct en demandant d'un ton colérique, presque rempli de haine, où on allait, et s'«il» venait avec nous. Il fallait vraiment que je lui parle pour savoir. En attendant, je ne pus qu'acquiescer. Dès ce moment-là, elle attrapa Soren pour l'entrainer plus loin où je ne pouvais l'entendre. Je la regardai quelques instants, puis me tournai vers Serena.

    « Non, elle ne m'en a jamais parlé... Et ça m'inquiète aussi, je ne vois pas pourquoi elle réagit comme ça avec lui. Mais elle doit avoir ses raisons après tout... »

    Je n'eus pas vraiment le temps d'y penser plus, car ma fiancée s'approcha de moi et m'embrassa tendrement, me faisant oublier, du moins sur le moment, les soucis que pouvait avoir Melody. A travers ce baiser, je la sentais plus heureuse que jamais, ce qui me remplissait également de joie. Ce que je voulais, c'était que ma future femme soit heureuse avec moi, avec notre fils, nos amis. Je savais aussi qu'elle avait ses frères qu'elle voyait de temps à autre, à Narnia. Je ne souhaitais rien de plus. Et pour l'instant, j'étais fier de remplir cette condition. Doucement, je reculai légèrement la tête afin de couper le long baiser, puis entourai Serena de mes bras pour qu'elle soit contre moi. J'aperçus Brendon qui se sentait un peu de côté visiblement, et qui tentait de se faufiler entre nous. De loin, je vis Melody et Soren qui parlaient, mon amie semblant de plus en plus énervée, tandis que lui avait une expression neutre et calme. Sans doute l'entraînement, étant donné son rang dans la société calormène.

    Une bonne minute plus tard, ils revinrent, Melody se pressant afin d'être le plus loin possible de Soren. Je desserrai mon étreinte autour de Serena et me contentai de prendre sa main dans la mienne. Rapidement, je me penchai vers Brendon et lui murmurai d'aller un peu avec Melody. Je savais qu'il la rendrait de meilleure humeur, personne ne pouvait lui résister. Même lorsqu'il faisait quelques petites bêtises de son âge que chaque enfant a déjà fait, ses yeux et son petit visage adorable pouvaient vous faire craquer. Mais en tant que père, je devais être neutre face à cela, j'avais d'ailleurs déjà eu de l'entraînement avec mes deux frères, bien que j'étais moins âgé que maintenant. Je n'avais que cinq ans de différence avec eux, donc ce n'était pas pareil qu'avec Brendon. Quant à Serena, elle n'avait pas vécu avec ses frères, mais qu'est ce qu'elle était douée avec notre fils ! Et surtout, elle était magnifique, comme une vraie mère. J'avais toujours été en admiration devant ma mère, devant tout ce qu'elle avait fait pour Alex, Thomas et moi, comment elle arrivait à tout supporter... A présent, j'avais une autre mère à la maison, mais elle était ma fiancée.

    Donc, Brendon alla avec Melody et lui prit la main en lui parlant déjà. Sa petite voix et une bourrasque de vent m'empêchèrent d'entendre ce qu'il lui disait, mais je n'eus pas besoin de savoir, lorsque je vis le léger sourire de mon amie. Soren, de son côté, était allé avec Serena et lui parlait déjà, mais j'étais également concerné. Je ne participai pas vraiment car je savais qu'il valait mieux laisser la place à de vieux amis proches. Je ferai meilleure connaissance avec lui plus tard, si il revenait. Parce qu'il est vrai que c'était étrange qu'il soit ici, à Narnia, alors qu'il habitait loin. Mais même si j'étais curieux...ce n'était pas mes affaires, et je préférais de toute manière rester en dehors de tout ce qui le concernait. Vu ce qu'il se passait entre Telmar et Calormen, ou plutôt dans Telormen... Pour l'instant, pour le peu que je savais, c'était assez calme dans ce nouveau royaume. J'aurais pu en demander des nouvelles à Soren, étant donné son rang, sa place là-bas, mais j'hésitais. Je ne voulais pas spécialement révélé le fait que j'aie vécu à Telmar toute mon enfance et que ma famille y vivait toujours. Je finis par sortir de mes pensées en sentant Brendon me sauter dessus, et me baissai afin de le soulever et le prendre dans mes bras en souriant.

    « On peut toujours rester ici, non ? » dis-je en désignant un banc en pierre se trouvant pas loin de nous.

    Restait à savoir si Melody et Soren allaient rester calmes ou si la guerre allait se déclancher. De toute manière, il pouvait toujours y avoir Soren et Serena d'un côté qui parleraient, et moi je resterais avec Melody pour tenter de la calmer un peu. Je pensais aussi au fait que Brendon ne comprendrait absolument pas pourquoi sa grande amie, sa «tata» s'engueule avec quelqu'un qu'il avait connu depuis sa naissance, et qui était un grand ami de sa mère. J'étais la personne neutre dans cette histoire, et Serena aussi, mais un peu moins. Je me doutais qu'au fond, elle tenait plus à Soren qu'à Melody, bien qu'elle l'aime beaucoup aussi. Enfin bref. Les autres acceptèrent ma proposition, et nous nous assîmes sur le banc, mettant Brendon sur mes genoux avec un sourire. Il avait l'air si joyeux, en toute circonstance, c'était dingue ! Enfin... Lorsque je l'avais vu pour la première fois, pendant la guerre, lorsque Serena tuait son... ancien mari, il avait mis un moment à réussir à sourire. Serena aussi, c'était normal, et j'avais souvent cru que jamais je n'arriverais à leur donner de la joie, à les rendre heureux. Mais tout est bien qui finit bien on dirait, puisque maintenant, nous nous aimions, nous étions une famille, dans peu de temps j'allais me marier avec ma fiancée...
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Soren Eshbaan
Soren Eshbaan
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeMar 26 Avr - 12:38

    C'était les plus belles retrouvailles qui m'aient été données. A la guerre, j'avais aperçu Crystal...Crystal que je n'avais pas vu depuis de longues années. Mais je n'avais pas eu l'occasion de réellement lui parler. J'avais seulement laissé sortir le côté homme, guerrier, car j'étais submergé par les combats à ce moment-là. Mais je ne voulais pas imaginer comment seraient mes retrouvailles avec elle... Je ne savais même pas comment je réagirais. Avec Serena non plus, je n'avais pas trop su, mais il n'y avait pas eu autant de sensations mêlées, avec elle. Je l'avais quitté plusieurs mois plus tôt avec le sentiment que je n'allais peut-être jamais la revoir, mais que je savais qu'elle avait toutes les chances de réussir et d'être heureuse, ce qui m'avait suffi. A présent que je l'avais retrouvé, je n'avais aucun doute : elle menait la vie qu'elle voulait, et n'avait plus besoin de moi pour se confier sur ce qu'elle ressentait, et sur tous les problèmes qu'elle avait avec son ancien mari.

    Lorsque Serena me présenta Liven, je l'observai quelques secondes, comme pour le juger. C'était une habitude chez moi. Je me devais de porter un rapide jugement, en à peine quelques secondes, afin de me faire une idée sur les gens. La plupart des personnes ont cet instinct, mais moi, je faisais en sorte de le mettre à profit pour un certain nombre de choses. Ce jugement ne me servirait pas beaucoup, certes, mais je souhaitais savoir quel genre de type était le futur mari de ma meilleure amie. Elle ne faisait pas souvent de mauvais choix...et pour le peu que j'avais vu, Liven semblait l'aimer, rien qu'à son regard, à sa manière d'être tourné vers elle, au fait qu'il tenait également à Brendon. Une vraie famille qui s'aimerait pour longtemps. Pour toute la vie ? Je ne savais pas, mais c'était possible. Je serrai la main du jeune homme avec un sourire et accueillit avec plaisir ses paroles.

    « Je suis également enchanté, et le plaisir est pour moi. » Je me tournai légèrement vers Serena en lâchant la main de Liven, et souris. « Et je suppose qu'il me faut vous féliciter pour votre futur mariage ! Je suis d'autant plus heureux que j'ai permis de réunir une famille qui sera bientôt soudée par de nouveaux liens. »

    Je voyais très bien le changement avec Serena. Elle avait aimé son ancien mari, longtemps. Mais Liven était celui que son cœur attendait vraiment, et cet amour aurait du mal à partir. J'espérais seulement que personne ne m'espionnait ; je serais interrogé pour livrer la "cachette" de Serena, chose que je ne révèlerais jamais de toute manière. Jack, l'ancien mari de la jeune femme, avait été retrouvé mort à Narnia, mais personne ne savait comment...sûrement d'autres soldats qui l'avaient tué. Mais y avait-il une possibilité que ce soit Serena ? Elle avait tant souffert, qu'elle aurait pu faire cela. Enfin bref... Je me rappelai alors de la question que mon amie m'avait posé avant de me présenter à Liven en tant que "frère du Tisroc", et non en tant que Prince Calormène. Cela m'importait peu, sur une plage Narnienne, à vrai dire.

    « Pour répondre à ta question, je vais bien, surtout à cet instant. » ajoutai-je avec un nouveau sourire. « Les choses sont un peu mouvementées au palais, avec l'alliance de...mon frère et du roi Edwin, mais c'est à peu près comme avant sinon. Quant à Yoren, je pense qu'il va mieux que jamais. »

    J'avais omis, exprès, le fait que les seigneurs Calormènes étaient plus qu'effrayés et à la solde de mon frère, que lui et Edwin s'apprêtaient à mettre à exécution un grand nombre de plans les uns plus machiavéliques que les autres, et bien d'autres choses que je ne pouvais dire. Je suivais mon frère sur le plan de la conquête de d'autres pays, bien sûr, je restai un Prince et un grand homme de l'armée calormène, et je me devais de l'aider. Mais il ne se rendait pas compte de certaines choses qui terrassaient le royaume telormène, tel que la maladie, les impôts trop élevés, la famille dans certaines parties du pays. De ce fait, c'est moi qui gérais cela comme je pouvais, sauf en ce qui concernait l'argent. C'était en partie pour cela que j'étais ici, à Narnia. Il ne semblait pas y avoir tant de problèmes ici, et j'espérais bien que si Yoren et Edwin arrivaient à conquérir ce pays, ils n'allaient pas tout gâcher seulement pour la richesse et le territoire.

    Serena proposa d'aller plus loin, en regardant l'endroit où se trouvait Melody. Ah, d'ailleurs elle était partie. Je ne l'avais même pas vu quitter le groupe. Normal, ce n'était pas tellement un centre d'intérêt pour moi là. Voyant Liven accepter la proposition de mon amie, je fis de même avec un sourire. Serena recommença alors à parler, me demander de nouvelles choses sur ce qu'il se passait à Tashbaan, sur ses amis, sa famille. Au fond, sa terre natale lui manquait...du moins, c'est ce que je pensais. Je préférais éviter de lui demander, au risque de voir une expression de mélancolie et de tristesse sur son beau et heureux visage qui ne méritait en aucun cas d'être gâché. Au moment où je m'y attendais le moins, Melody débarqua, manquant de me faire sursauter, et m'embarqua plus loin après avoir demandé d'un ton haineux si je venais vraiment avec eux. Jouer son jeu et s'énerver aussi, ou au contraire, la faire encore plus rager en restant impassible ? La deuxième proposition était plus à ma portée que l'autre.

    « Quelle égoïste ! Tu ne connais visiblement pas le partage. Si ça ne te va pas, tu peux toujours partir, et tu les reverras un autre jour. Pour ma part, j'ai l'intention de profiter de la présence de Serena et de Brendon que je n'ai pas revu depuis que je les ai aidés à fuir, et de Liven que j'aimerais connaître en toute tranquillité. »

    Je me rendis alors compte de ce que j'avais dit. Je n'avais aucunement l'intention de dire que j'avais aidé Serena et Brendon, parce que je ne voulais pas que Melody me voit d'un autre œil. Non, je devais rectifier ça, lui faire oublier en disant autre chose. Je souhaitais qu'elle reste tout de même pour continuer de l'embêter, et encore le terme était faible. Sauf que si elle gâchait tout avec Serena, Liven et Brendon, ça n'allait pas le faire, et ils auraient une mauvaise image de moi, tandis que Melody pourrait se rattraper. Bon, on réfléchit Soren. Je jetai un coup d'œil à la petite famille sur le côté, puis regardai à nouveau la petite brune d'un regard neutre.

    « Je pensais tout de même qu'une fille comme toi était intelligente et savait gérer ses émotions, mais visiblement, j'ai eu tord... »

    Petit, je devais l'avouer, mais c'était déjà ça. Pour le peu que je la connaissais, elle mettrait quelques secondes pour comprendre réellement ce que je disais. Le temps que ce soit le cas, je revins vers Serena, Liven et Brendon l'air de rien, le visage tout à fait normal. Les trois me regardèrent un petit instant avec une expression inquiète, puis ils se remirent à marcher une fois que Melody s'avança vers nous. Je jetai un coup d'œil à Brendon qui alla la voir, les observai en discrétion puis détournai le regard. Pourquoi devrais-je me préoccuper d'une fille comme ça qui ne vaut même pas la peine de me parler, et m'inquiéter pour le peu que je lui avais dit ? C'était totalement insensé ! C'était d'ailleurs aussi insensé que je sois avec des Narniens alors que j'étais théoriquement en mission, et encore plus de parler avec une ancienne Calormène qui avait pris la fuite...mais que j'avais aidé. Non, ce n'était pas le moment pour que je me remette à douter à propos de mes actes et de mes choix. Ce qui était fait était fait, je ne pouvais revenir dessus.

    Liven proposa de s'asseoir sur un grand banc blanc, en pierre, et je ne pus évidemment pas refuser. Il se mit en bout, Serena à ses côtés, puis je m'y mis également. Il restait alors seulement une place à gauche pour Melody. Si elle piquait une crise, je n'hésiterais pas à piquer la mienne, même devant les autres. Lorsqu'elle finit par s'asseoir, je la regardai un long moment sans rien laisser apparaître, seulement pour l'énerver. C'était trop facile de toute manière, autant s'amuser un peu ! Je n'allais pas tarder à y aller, parce que j'avais certaines choses à faire, mais j'avais bien envie d'y aller de bonne humeur. J'avais, un jour, apprécié Melody. Mais à présent, elle n'était qu'une fille du camp ennemi avec qui je ne faisais que "parler". Si mon frère le savait, il me tuerait immédiatement sur place. Déjà que j'allais à l'improviste à Narnia... Mais après toutes ses années, j'avais grandi, et je ne voulais pas le suivre dans toutes les voies, même s'il restait, en plus de mon frère, mon souverain, mon Tisroc, le représentant de Tash.

    J'entendis, à ma droite, Brendon poser des questions, visiblement, à ses parents, questions auxquelles ils répondirent ensemble, me laissant ainsi avec Melody. Que devais-je faire ? Je continuais toujours de la fixer, et elle ne détournait pas le regard parce qu'elle était aussi tête de mule que moi, mais tout cela n'allait mener à rien. Afin d'éviter une dispute qui éclaterait si nous continuions ainsi, j'adoucis mon visage, aussi bien que mes yeux, et ajustai ma position sur le banc pour faire signe que j'allais parler. Je laissai un léger silence pour bien réfléchir à ce que j'allais dire, mais il ne fallait pas non plus que je devienne le gentil gars de l'histoire pour elle. Je pouvais l'être, avec des personnes comme Serena, Brendon bien sûr, et Liven sûrement. Mais elle...sans façon. Je n'en avais même pas envie. Quoique je fasse de toute manière, elle allait s'énerver comme une idiote têtue et attardée. Évitons en présence des autres quand même... Je sus très vite ce que je pouvais dire, mais c'était risqué.

    « Ne me demande pas comment mais...je suis au courant de ce qui est arrivé à ton père, et je suis, vraiment, désolé. » Je laissai quelques secondes de silence, puis repris, la voix assez basse comme j'avais utilisé avant, afin que Serena et Liven n'écoutent pas trop. « La même chose est arrivée au mien, mais il y a quelques années. Après notre rencontre à vrai dire. »

    Je la vis tourner la tête, et fis de même. Par Tash, pourquoi avais-je parlé de ça ? Même moi j'étais gêné et tout ce que j'avais enfoui au fond de moi voulait ressortir. J'avais rencontré le père de Melody, à l'époque où j'étais "ami" avec elle, lors qu'un voyage de deux semaines à Narnia. Mon père, le Tisroc Abel, avait voulu y aller, car lui n'était pas du tout comme Yoren, niveau politique du moins, ainsi que ma sœur Crystal. De mon côté, j'avais fait la connaissance de Melody, ainsi que de son père qui m'avait assez bien accueilli malgré l'image que donnaient les Calormènes, surtout quelqu'un de mon rang. Tout avait changé lorsque mon père avait été assassiné, quelques mois après notre retour à Tashbaan. Techniquement, je n'étais même plus Prince... Je finis par relever la tête et regarder à nouveau Melody.

    « Je n'ai pas l'intention d'en rajouter plus, je souhaitais seulement te faire part de cela. C'est visiblement la seule chose que je peux dire sans que tu me sautes dessus. »

    Il y eut quelques instants de silence d'un coup, où je pus même sentir le regard choqué de Serena et Liven sur moi. Je devais l'avouer, j'avais été dur, sans même le vouloir. Mais au moins, j'étais honnête et je détournais la conversation. Deux en un, pas mal, non ? J'allais presque sourire lorsque je vis le regard noir de Melody qui me coupa direct. Oh la la, mais qu'elle était susceptible, c'était dingue quand même ! Je finis par me lever avant que ça dégénère, et allai devant Serena et Liven. Je me baissai pour embrasser Brendon sur la joue avec un sourire ; ce petit était vraiment mignon, il m'avait manqué...et je n'étais pas prêt de le revoir. Je me redressai et saisis une des mains de la jeune blonde ensuite.

    « Je ferais mieux d'y aller, et de vous laisser tous les quatre ensemble. J'ai vraiment été heureux de te revoir Serena, et j'espère que ce n'est pas un adieu... » Je me baissai à nouveau pour la prendre dans mes bras brièvement, puis me tournai vers Liven. « Ça a été un réel plaisir de te connaître, prends bien soin de ta famille. »

    Je souris à nouveau puis m'écartai, jetai un regard rapide à Melody, et partis sans un mot vers le village, dans l'intention de finir ce que j'avais initialement commencé là-bas -si on oubliait l'épisode avec les deux sœurs.
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" Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Vide
MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeSam 30 Avr - 18:31

    Alors qu'elle s'efforçait de garder son regard hors de celui de Soren, Melody tourna vivement la tête en entendant ce qu'il venait de dire : il avait aidé Serena ? Après avoir ouvert de grands yeux, elle voulu parler mais Soren reprit la parole et la laissa encore plus perplexe qu'elle l'était. Comment ça gérer ses émotions ? Toutes les choses auxquelles elle avait pensé juste avant de revenir refirent surface et elle remit à s'énerver intérieurement. En fermant les yeux, elle soupira et s'empressa de rejoindre tout le monde quand elle se rendit compte qu'elle était toute seule au milieu de la plage. Mais comme à chaque pas qu'elle faisait elle s'enfonçait dans le sable, elle manqua de tomber une ou deux fois quand elle essayait de courir pour arriver plus vite. Une fois qu'elle eu rejoint tout le monde, elle reprit un rythme normal en prenant soin d'être le plus loin possible de Soren et de s'empêcher de jeter un coup d'oeil dans sa direction. En sentant quelque chose venir près d'elle au niveau de ses jambes, Melody s'arrêta et baissa la tête pour regarder Brendon qui lui expliquait que "Papa a dit de venir te voir." Il était tellement mignon qu'elle oublia sa colère et regarda Liven à quelques mètres d'eux, lui adressa un sourire puis écouta Brendon qui lui racontait pleins de choses, tout fier de lui.

    Ils devaient parler ensembles depuis quelques minutes, quand elle le vit soudain partir vers Liven et s'asseoir sur ses genoux. En regardant mieux, elle remarqua que tout le monde s'était assis et qu'il lui restait une place au bout juste à côté de... Soren. Oh non, génial... C'était vraiment mal partit cette histoire. En levant les yeux au ciel, elle alla jusqu'à la place libre et s'assit en soupirant et en regardant droit devant elle, se forçant à ne pas tourner la tête. Mais au bout de quelques minutes, elle sentit qu'elle était fixée et tourna la tête, décidée à ne pas se laisser déstabiliser cette fois. Et dès qu'elle croisa le regard de Soren, elle regretta presque tout de suite : elle recommençait à avoir la même réaction que la dernière fois... Battements du coeur accélérés, coup de chaud qui elle l'espérait ne se voyait pas, et un gros remue-méninges dans sa tête, qui allait lui faire dire dire n'importe quoi. Avec un effort, elle se força à soutenir son regard en se concentrant pour ne pas lâcher l'affaire.


    ...Sauf que c'était raté, et Melody recommençait à avoir du mal à garder son regard fixe. Elle entendit la voix de Serena de l'autre côté qui parlait avec Brendon, ce qui lui rappela ce qu'avait laissé échapper Soren quelques minutes avant, quand elle l'avait pris à part sur la plage. Elle s'apprêtait à oublier le combat du regard et ouvrit la bouche pour parler,mais il fût plus rapide. En l'écoutant, elle baissa les yeux et garda la bouche entrouverte sous l'effet de la surprise. Elle se serait attendue à tout, sauf à ce qu'il lui parle de... ça. En priant pour que Serena, et surtout Liven qui savait qu'elle pouvait vite aller mal avec ce sujet n'aient rien entendu, Melody tourna la tête de l'autre côté afin de vite cacher qu'elle avait les larmes aux yeux. Elle resta comme ça en laissant un grand silence sans prêter attention à Soren lorsqu'il se remit à parler, jusqu'à ce qu'elle sente qu'il s'était levé. D'après ce qu'elle entendait, il était en train de dire qu'il s'en allait. Avec un regard sombre, elle lâcha un " Bonne nouvelle. " à voix basse. Pendant qu'il s'éloignait, elle ouvrit de grands yeux en se surprenant à avoir un espèce de pincement au coeur. Quand elle croisa le regard de Serena qui la regardait, elle oublia totalement qu'elle avait été la seule à se rendre compte de cette sensation et essaya de se justifier.

    " ...C'était loin d'être affectif. "

    Après deux secondes, elle comprit que sa phrase n'avait aucun sens et se leva à son tour, faisant signe qu'elle revenait et partit dans la direction de Soren. Elle n'avait aucune idée de pourquoi elle faisait ça. Quand elle fût arrivée une rue plus loin, elle regarda autour d'elle en cherchant Soren des yeux, sans succès. En soupirant, elle leva les yeux au ciel et commença à rebrousser chemin quand elle le repéra à quelques mètres. Elle afficha d'abord un début de sourire, s'arrêta immédiatement et reprit ses esprits en marchant jusqu'à lui. Quand elle fût arrivée à sa hauteur, elle le fixa avec un regard froid en se concentrant sur tout ce qu'elle détestait à propos de lui.

    " Quand je parlais de tout gâcher, je pensais à peu près à tout ce que tu viens de faire en fait ! "

    Nouveau pincement au coeur quand elle croisa son regard. S'empressant de réfléchir à la liste qu'elle se faisait mentalement, Melody ajouta aussitôt "son regard" en première place. En voyant qu'il ouvrit la bouche pour parler, elle ajouta également "sa voix" en deuxième place et s'empressa de trouver quelque chose à dire pour l'empêcher de répondre.

    " Et peut-être que le mot "sentiments" t'échappe, mais n'importe quelle personne qui a un coeur sait qu'il y a certains sujets qu'il faut éviter. "

    Surprise elle-même de ce qu'elle venait de dire, Melody resta quelques secondes silencieuse en perdant son regard froid pour un air plutôt perdu, puis finit par relever les yeux. Troisième place dans la liste : "Son calme".

    " ...Et arrêtes avec tes yeux, c'est vraiment déstabilisant. "

    Cette fois elle ne fût pas surprise d'avoir dit ça puisqu'elle était consciente qu'elle le pensait, mais plutôt surprise de l'avoir dit à voix haute. Là, elle perdait vraiment ses moyens pour de bon et avait intérêt à partir avant de faire trop de gaffes. Sans rien ajouter, elle fit demi-tour et revint là où elle avait laissé Serena, Liven et Brendon qui semblaient ne pas trop comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle reprit sa place en leur adressant un grand sourire pour les rassurer, et changea aussitôt de sujet pour oublier ce qu'il venait de se passer.

    " Si tu as réussi à convaincre mon oncle tout à l'heure, il devrait me laisser sortir plus souvent je pense. Dès que je pourrai je passerai vous voir, ça changera. "

    Un bruit bizarre attira son attention, et celle des autres aussi d'ailleurs. Ils tournèrent tous la tête en même temps, pour voir une oie que Melody jugea plus grosse que nature qui les fixait. Pas très rassurée, Melody recula jusqu'au fond du banc et lorsque l'oie s'avança un peu plus, monta carrément sur le dossier en se rappelant un mauvais souvenir d'enfance. Elle avait vu une oie, un peu plus petite que celle-là qui se promenait toute seule dans la rue, avait voulu monter sur son dos et était repartie avec une grosse trace sur la main signée la grosse bête blanche. En voyant que Liven la regardait bizarrement, elle chercha une explication pour ne pas qu'il se moque d'elle, ce qui lui semblait perdu d'avance.

    " Mais c'est dangereux ces bêtes-là ! "

    Gagné, elle avait réussi à faire rire tout le monde sans que ça soit voulu. L'oie finit par repartir, sûrement dérangée par tant de bruit, et Melody revint s'asseoir normalement sur le banc avec un petit sourire en répliquant d'un ton un peu boudeur :

    " Vous trouveriez ça moins drôle, si ça vous pinçait... "

    Ils passèrent à peu près toute la fin de l'après-midi sur ce banc à parler de tout et de rien, ce qui rendit sa bonne humeur à Melody. Au bout d'un moment elle remarqua que Brendon commençait à s'ennuyer, et proposa une partie de cache-cache pour qu'il s'occupe un peu. Résultat : elle n'aurait jamais cru qu'ils auraient tous pu s'amuser en jouant à ça, bien qu'il n'y ai pas beaucoup de cachettes étant donné qu'ils avaient limité le terrain de jeu à la place sur laquelle ils étaient. Au bout d'un long moment, elle remarqua qu'il n'y avait presque plus de passants, et comprit que la fin de la journée approchait. Elle perdit un peu son sourire en regardant en direction de la maison de sa famille, et jeta un coup d'oeil à Liven qui comprit l'idée.

    " Je dois y aller, autrement... Enfin... "

    Sans ajouter autre chose,Melody les regarda tous les trois en comprenant que c'était le moment de leur dire au revoir. Le coeur serré, elle s'approcha de Serena et la prit dans ses bras.

    " Merci, sans toi je me serais ennuyée aujourd'hui. "

    Elle recula un peu en desserrant leur étreinte et s'accroupit devant Brendon pour l'embrasser sur la joue, et lui chuchota à l'oreille qu'elle tenterait de passer les voir dans une semaine mais qu'il devrait garder le secret. Après lui avoir fait un sourire, elle se releva et regarda Liven sans trop savoir quoi faire. Elle savait qu'elle serait triste de devoir quitter son meilleur ami de toute façon, quoiqu'elle dise. En sentant les larmes commencer à monter jusqu'à ses yeux, elle commença à parler d'une voix un peu cassée.

    " Bon, alors... On se revoit bientôt j'espère. "

    Laissant maladroitement un silence de quelques secondes, Melody lui fit un grand sourire et finit par se retrouver à le serrer dans ses bras comme elle l'avait fait avec Serena. Finalement, elle eu la surprise de sentir sa tristesse s'en aller quand elle recula, toujours le sourire aux lèvres.

    " Prends ta guitare la prochaine fois, j'aurai quelque chose à te faire écouter. "

    Elle aurait presque pu prendre la sienne aujourd'hui si elle y avait pensé, pour lui montrer qu'elle avait réussi à finir la chanson qu'elle avait commencé devant lui quelques mois auparavant, quand il était venu chez elle. Après avoir dit au revoir à tout le monde, Melody leur fit un dernier sourire avant de partir et arriva chez elle en cinq minutes.

    Une fois le seuil de la porte franchit, elle remarqua que tous les invités étaient partis. Discrètement, elle entreprit de monter les escaliers pour aller dans sa chambre sans se faire remarquer... jusqu'à ce que la troisième marche craque, et qu'elle soit repérée par son petit cousin qui sauta sur son dos. Habituée, elle eut le réflexe de le rattraper puis entendit les bruits de pas annonçant que son oncle arrivait aussi. Curieusement, il avait l'air plutôt de bonne humeur. Peut-être parce qu'il avait revu toute la famille au complet ? En tout cas il était joyeux et lui demanda même comment s'était passé sa journée. Contente de pouvoir avoir enfin une discussion normale avec lui, Melody lui assura qu'elle avait passé un bon après-midi et monta dans sa chambre, toujours le petit cousin sur son dos.

    A peu près une heure plus tard, une dispute éclatait entre Melody et son oncle. C'était trop beau pour être vrai apparement, ils avaient vite repris les mauvaises habitudes. En résumé, Melody avait demandé si elle pourrait sortir encore le lendemain, et son oncle lui avait sèchement répondu qu'elle pouvait déjà s'estimer heureuse d'avoir eu l'autorisation aujourd'hui. Ils avaient donc finit par se crier l'un sur l'autre, jusqu'à ce qu'elle craque et retourne dans sa chambre pour s'enfermer à double tour, en commençant à faire sa valide. Pas très longtemps après, son oncle ouvrait le verrou de l'extérieur.

    " On peut savoir ce que tu fais ?! "

    Sans lever la tête, Melody continua de mettre ses affaires dans un sac en répondant simplement : "Je rentre chez moi."

    " C'est ici chez toi. "

    " Non."

    De plus en plus énervé, son oncle fit un effort surhumain pour parler d'une voix à peu près calme : " Melody, écoutes moi bien : Je t'interdis de quitter cette maison. " Mais voyant qu'elle continuait sans l'écouter, sa colère reprit le dessus : " Mais sois un peu obéissante, pour une fois ! "

    " TAIS-TOI ! C'est pas TOI, mon père ! "

    Un silence plombant s'installa dans la pièce, et Melody et son oncle se regardaient fixement. Choquée elle-même de ce qu'elle venait de dire, Melody eu quelques instants d'hésitation mais mit fermement la hanse de son sac sur l'épaule, puis sortir sans un mot. Elle était sûre que ses cousins avaient tout entendu, et n'avait pas vraiment envie d'aller s'expliquer devant eux. Elle descendit les escaliers en vitesse mais avant qu'elle n'ai atteint la porte d'entrée, elle sentit son petit cousin qui la serrait contre lui en répétant qu'il refusait qu'elle parte.

    " Nathaniel, je... "

    Son autre cousin arriva, avec un air d'incompréhension. Gênée, elle se mordit la lèvre et se baissa à la hauteur de Nathaniel pour mieux lui parler.

    " Je pars pas vraiment, tu le sais... "

    " Tu reviendras demain, comme la dernière fois ? "

    Avec un petit sourire, elle hocha la tête d'un signe affirmatif. Elle savait très bien elle-même qu'elle n'allait pas tenir une nuit et que le lendemain, tout serait oublié. Après s'être relevée, elle jeta un coup d'oeil à Mike qui lui fit indiqua la porte d'un signe de tête.

    " Vas-y, je te couvre. "

    S'il n'avait pas fait un clin d'oeil, elle n'aurait pas fait le lien avec le fait qu'il lui avait dit exactement la même chose quand elle s'était éclipsée la nuit pendant la guerre. En remettant son sac sur son épaule, Melody lui répondit par un clin d'oeil à son tour et sortit. Une fois qu'elle fût dehors, elle remarqua qu'il ne faisait pas aussi clair qu'en journée mais pas aussi sombre que pendant la nuit : Il devait être à peu près 18 ou 19 heures... En tout cas comme il faisait frais, elle fût contente d'avoir pensé à prendre une veste plus chaude que celle qu'elle avait mise cet après-midi. Bon, elle avait toujours une robe un peu courte pour la saison, mais elle ne supportait pas d'en porter une plus longue tant elle avait peur de se prendre les jambes dedans et tomber.

    Alors qu'elle n'avait traversé qu'une rue, Melody se figea en entendant un bruit bizarre derrière elle, qui lui semblait plutôt familier. Croyant reconnaître le bruit de l'oie qu'elle avait vue plus tôt dans l'après-midi, Melody tourna lentement la tête en faisant attention à ne faire aucun geste brusque et la vision qu'elle eut confirma ce qu'elle pensait : l'oie la fixait, en penchant la tête sur le côté. Par reflex elle fit de même, ce qui fit lâcher un cri horrible à l'oie qui alerta aussitôt Melody qui se mit à courir comme si sa vie en dépendait. Bizarrement, elle n'avait jamais traversé le village aussi vite. Au bout d'un moment elle finit tout de même par être essoufflée, et essaya de trouver quelque chose pour empêcher l'oie de la suivre. Instinctivement, elle passa par une petite ruelle sombre et y resta jusqu'à ce qu'elle n'entende plus les bruits de l'oie qui devait maintenant être partie plus loin. Après avoir poussé un soupire de soulagement, Melody regarda la ruelle dans laquelle elle s'était engouffrée. Un peu sombre, ce qui l'empêchait de la reconnaître. Elle connaissait tout le village pratiquement par coeur et ne craignait pas trop de se perdre, mais maintenant qu'il faisait un peu moins jour, c'était différent... Après un court moment d'hésitation, elle finit par s'engager totalement dans la rue déserte.

    Quand elle arriva vers le milieu de la ruelle, ses yeux s'étaient presque habitués à au peu de lumière mais elle restait obligée d'avancer doucement en se tenant au mur pour ne pas tomber. Au bout d'un moment, elle cru voir une silhouette en face d'elle et s'arrêta, en commençant à paniquer. Intérieurement, elle se répétait que c'était sûrement un effet d'optique et reprit sa marche jusqu'à ce qu'elle se cogne à quelqu'un, ce qui confirma qu'il y avait bien quelqu'un d'autre dans cette ruelle. Immédiatement, Melody lâcha un cri en reculant contre un mur, et se plaqua vite une main contre la bouche pour s'obliger à se taire. En regardant bien, elle distingua mieux la silhouette et reconnut Soren, ou en tout cas quelqu'un qui lui ressemblait beaucoup. Après quelques secondes durant lesquelles elle reprit une respiration à peu près normale, elle enleva sa main de devant sa bouche en tremblant encore.

    " Dis moi au moins que c'était pas volontaire... "
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Soren Eshbaan
Soren Eshbaan
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeDim 29 Mai - 11:02

    Malheureusement, les quelques minutes de solitude furent courtes. Je vis Melody-l'emmerdeuse-de-service arriver vers moi, décidée visiblement à me sortir encore une leçon de morale. Mais aura-t-elle compris que je n'en avais strictement rien à faire ? Dans un sens, c'était marrant de la voir s'énerver pour un rien, personnellement ça me faisait surtout rire. Tout de même, je m'efforçais de ne pas le montrer, bien que ça déclencherait encore plus sa rage. Alors que je me décidais à aller du côté du château royal, je la vis donc se diriger dans ma direction, aussi raide et expressive qu'un arbre. Je crus, lorsqu'elle s'arrêta à une cinquante de centimètres de moi, qu'elle ne trouvait plus ses mots, et manquai d'éclater de rire. Heureusement -pour elle-, elle commença à dire que j'avais tout gâché par toutes mes actions, me coupa lorsque je tentai de dire quelque chose - ce qui ne m'était pas habituel, je devais l'avouer -, et continua son blabla incessant. Mais quel moulin à parole ! Elle ne valait pas certaines cruches de la cour de Tashbaan, mais elle aurait pu très vite les égaler, en faisant un peu d'effort. Finalement, lorsque je sentis qu'elle se tairait - après avoir dit une phrase que je ne compris pas tellement sur le coup - je lui répondis :

    « Bon sang, tu as fini par te taire ! Je t'assure, tu peux te remettre de tout ce que j'ai soit-disant gâché. »

    Elle avait commencé à faire à moitié demi-tour pendant que je prononçais cette phrase. Quel manque de respect, cette fille n'avait décidément aucune éducation. Je la suivis du regard tandis qu'elle rejoignait Serena, Liven et Brendon, puis partis en soupirant. En soupirant ? Oui. Melody m'énervait, mais cela changeait des gens que je côtoyais habituellement. Je ne pourrais jamais dire ce que je lui avais balancé en plein figure, aux tarkhaans. J'avais beau ne pas en aimer certains, nos propos restaient polis, avec seulement un faux ton amical. Tout s'échangeait dans la manière de parler et dans le regard, non pas par des mots bas proches des insultes. J'aimais être Prince, j'aimais mon univers - bien qu'il était beaucoup mieux, quand j'avais encore ma famille réunie -, mais pouvoir être un homme normal m'aurait changé des habitudes. Peu importe... Je devais faire avec, et penser à cela n'apporterait aucun changement dans ma vie à Tashbaan. Je me devais de rester là-bas de toute manière.

    Je passai le reste de l'après-midi dans le village. J'évitai les gardes, bien évidemment, car je portais encore des habits calormènes, et si je me faisais prendre, je serais rapidement reconnu. Et c'était très mauvais d'être reconnu comme étant le Prince d'un pays ennemi. J'aurais pu m'acheter d'autres vêtements, mais je ne disposais que de croissants, la monnaie calormène, et c'était pareil, un marchant narnien n'allait pas accepter de la monnaie d'un pays ennemi. J'aurais pu alors me résoudre à tuer un homme rencontré dans une ruelle déserte, mais il valait mieux éviter là aussi, mon but n'était pas de me faire remarquer, surtout que nous étions en pleine journée. Je me fis donc discret, restant dans les petites rues peu empruntées, ou même sur les toits des maisons, en faisant attention. L'architecture narnienne n'était pas celle des Calormènes, et je préférais ne pas prendre de risques en marchant sur les toits. Et je n'avais pas non plus l'intention de détruire des maisons. Le mieux aurait sans doute été d'être en haut de la tour la plus haute du château royal, afin de voir le plus de terres possibles. A Tashbaan, le plus pratique était que le palais se trouvait au sommet, et nous avions ainsi une vue d'ensemble sur la ville et sur les terres autour.

    La nuit tomba plus vite que je ne le pensais, et je devais avouer que j'avais de plus en plus froid. Il fallait dire qu'à Calormen, le soleil se lève tôt et se couche tard, et même la nuit, la chaleur était encore très présente, excepté dans le palais, où les murs blancs, principalement, permettaient de garder de la fraîcheur. Toutefois, j'oubliai très vite cet inconvénient. Maintenant qu'il faisait sombre, je pouvais explorer le village, voire le château, à volonté. Les gardes ne seraient pas durs à reconnaître, et je pourrais me camoufler avec plus de facilité. J'entrepris donc d'aller en premier en direction de Cair Paravel. Même si je ne rentrais pas, observer de l'extérieur me suffirait. Il fallait d'abord que j'y parvienne... Je vérifiai que j'avais toujours ma dague dans l'une de mes bottes, et me mis en route. Je n'avais pas pris mon cimeterre parce que c'était bien trop voyant dans une foule, surtout que les Calormènes, en particulier, les utilisaient. Mais personnellement, je ne supportais pas les épées droites. Le cimeterre, avec sa lame recourbée, permettait très facilement d'égorger son ennemi, tout autant que de lui faire de longues et profondes plaies mortelles sur le torse.

    Alors que j'étais dans la rue principale discrètement, je vis deux gardes arriver en face de moi. Par ces temps dangereux, tout homme -voire femme- dans les rues, à la nuit tombée, pouvait être suspecté. C'était pareil à Calormen, ainsi qu'à Telmar. En Archeland, c'était mon frère qui avait donné l'ordre de torturer, et même tuer, la première personne découverte dans les rues d'Anvard, en pleine nuit. Il fallait écarter tout risque de rébellion après tout... Je ne pouvais rien contester à cet ordre auprès de Yoren, je savais qu'il me répliquerait sèchement que je ne comprenais pas ce que c'était que d'avoir à sa charge un pays entier. Archeland, ce n'était rien, comparé à ce qu'il souhaitait réellement : Narnia. Narnia où je me trouvais actuellement. Il aurait voulu Telmar aussi sûrement, s'il ne s'était pas tout simplement allié avec le Roi Edwin. Je sentais au fond que toutes ces histoires allaient très mal finir un jour. Le tout finirait en guerre, encore, et tous les royaumes couleraient sous le nombre de morts, mais aussi sous les problèmes d'argent.

    Je ne souhaitais pas vraiment être découvert, seulement...il n'y avait aucune ruelle proche de moi. Les deux hommes me virent, bien évidemment, et vinrent vers moi. Sachant que fuir, pour le moment, ne servirait à rien, je continuai d'avancer, l'air tout à fait calme, innocent, regardant partout sauf les deux soldats. Lorsque je fus près d'eux, l'un, le plus grand, me demanda ce que je faisais ici. Avec ma fierté habituelle - que j'aurais dû cacher -, je répondis que je souhaitais voir ma sœur, au château. Bien évidemment, Crystal était allée à Cair Paravel, mais était apparemment partie, je ne sais où. Quelques mois plus tôt, je m'étais présenté au château royal, décidé à la voir, à lui parler... Seulement, de un ils m'avaient reconnu, et ne m'appréciaient pas tellement. De deux, Crystal n'était plus là, elle était partie avec "son fiancé". J'étais donc reparti, pantois. Les deux gardes échangèrent un regard, puis demandèrent mon nom. Cependant, leurs gestes les trahirent, et je sus très vite qu'ils avaient surtout l'intention de m'emmener de force, non pas dans les divers appartements du château, mais devant des personnes qui me feraient passer un sale quart d'heure.

    « Et moi qui pensais que Narnia était encore un pays en paix... »

    L'homme qui m'avait parlé depuis le début, dégaina son épée. Par pur réflexe, je sortis ma dague en bondissant en arrière, et la plantai...dans l'abdomen de l'autre soldat. Si je devais combattre, autant que ça soit avec un militaire s'y connaissant bien. Toutefois, lorsqu'il m'attaqua, je regrettai mon geste. Il s'y connaissait, oui, mais trop même. Il me fit reculer jusqu'au mur d'une maison, et je manquai de me faire décapiter. Je réussis à m'échapper de son emprise, et montai sans problème sur le toit de la maison devant laquelle nous étions. Avec son armure, il ne pouvait pas, évidemment. Je sautai de toit en toit afin de m'éloigner le plus possible de lui. A un moment, je me retrouvai coincé : le toit d'en face possédait des piques, sûrement pour éviter que les personnes comme moi ne s'amusent à y aller. Ne tenant pas à me faire embrocher, je sautai au sol, en silence, et me plaquai dans l'ombre. Heureusement qu'ici, les maisons n'étaient pas très hautes. A Tashbaan, c'était aussi le cas, mais elles étaient recouvertes de sable, et je n'allais pas m'amuser à glisser dessus.

    Alors que je reprenais mon souffle silencieusement, j'entendis les pas d'une personne de l'autre côté de la ruelle, et vis une silhouette, portant un sac, ou quelque chose qui y ressemblait. Cette inconnue - je pus distinguer de longs cheveux - continua toutefois de s'avancer, mais ne m'avait visiblement pas vu, car elle me fonça dessus, et sursauta en criant brièvement. Je ne bougeai pas lorsqu'elle recula, et vis alors que ce n'était autre...que Melody. Par Tash, pourquoi il fallait encore qu'elle soit là ? J'étais en danger, cet idiot de garde risquait de me tomber dessus à tout moment, et elle débarquait. Elle prit quelques secondes pour se calmer, et prononça quelques mots que je ne voulus pas comprendre. Je la plaquai contre le mur derrière nous, dans l'ombre, une main autour de son poignet, celle où je tenais encore ma dague, et l'autre sur sa bouche. Je me collai à mon tour contre le mur, mais à moitié contre elle également. Je n'y fis pas tout de suite attention, préférant sauver ma peau plutôt que de me poser des questions sur ma position contre elle. Je m'approchai de son oreille et murmurai, tout en observant le bout de la ruelle :

    « Pour une fois, tais-toi. Tu as mal choisi ton mom... »

    J'avais été coupé pour la simple et bonne raison que le soldat qui me cherchait entrait dans la ruelle, décidé à voir si j'y étais. Non, il n'allait pas venir jusqu'à moi quand même... C'était visiblement le cas. Son regard se posa sur quelque chose qui dépassait de l'ombre. Le sac de Melody ! Mais quelle... Bon sang ! Je la lâchai afin de pouvoir prendre ma dague à pleine main. L'homme finit par comprendre qu'il y avait quelqu'un qui accompagnait ce sac. Dès qu'il fut assez proche, je bondis en avant afin de l'attaquer, mais ma lame ripa sur son armure. Toutefois, je connaissais le point faible des armures... Lorsqu'il leva son arme afin de m'asséner un coup, j'en profitai pour planter ma dague sous son bras, où il n'y avait aucune protection. Tandis qu'il flanchait, je m'avançai d'un pas, et l'égorgeai violemment, le sang giclant sur le mur et sur mes vêtements qui, heureusement, étaient noirs. Le garde tomba sur ses genoux, puis s'effondra au sol. Le silence revint, et je pus enfin respirer et être soulagé. Je nettoyais la lame de ma dague avec un tissu qui dépassait de l'armure du cadavre, puis la remis à sa place, avant de me tourner vers Melody, qui me fixait, muette -pour une fois.

    « Ne me regarde pas comme ça, je n'ai pas eu le choix. Peu importe ton avis de toute manière. »

    Maintenant, il ne me restait qu'une solution : fuir. Si on me voyait, je serais immédiatement accusé et emprisonné. Seulement, il fallait que je me dépêche, et ça allait être très compliqué. De plus, il y avait maintenant Melody qui avait visiblement une envie de balade nocturne avec ses affaires dans la ville. Je ne pouvais pas la laisser... Depuis le début, bien sûr, je n'émettais que des hypothèses, peut-être que c'était beaucoup strict et ordonné que je ne le supposais. Mais à Calormen, même les femmes étaient suspectées de meurtres. Bref, cela ne m'avançait pas tellement. Qu'allais-je faire ? Melody ne me suivrait pas en dehors de la ville, à mon avis. Sinon, je pouvais toujours prendre une chambre, et je serais au moins à l'abri pour la nuit. Pendant que je réfléchissais à cette idée, je tournai la tête vers la Narnienne qui continuait de me fixer, et n'avait toujours pas dit un mot. Je croisai son regard, ses yeux bleus brillants même avec le peu de lumière qu'il y avait. Elle m'énervait à me prendre par les sentiments sans rien faire !

    « Que tu comprennes ou pas, je m'en fous. Si tu tiens à ta vie, au moins cette nuit, donne moi l'argent que tu as sûrement, et suis moi. Et ne crois pas que je ne pourrais pas t'y forcer ! »

    Je devais avouer que j'avais été plutôt brutal sur ce coup-là, mais j'étais énervé...sans même savoir pourquoi. Elle me lança un regard noir, en me répondant froidement, mais semblait toujours tremblante. Elle finit, au bout d'un long moment, par fouiller dans son sac, et sortir quelques pièces. Je m'approchai doucement et tendis ma main sous la sienne, saisissant la monnaie tout en tenant, en partie, sa main. Je restai ainsi quelques secondes, mes yeux n'avaient pu s'empêcher de fixer les siens. C'était pour montrer que je n'étais pas que brutal et "méchant", mais que je pouvais être gentil quand je le voulais. C'était aussi pour la rassurer, et me faire pardonner. C'était également pour - et je m'étonnais même d'avoir cette pensée - avoir un moment proche, doux, avec elle. Finalement, je lâchai sa main, et observai un court instant les pièces qui m'étaient totalement étrangères. Je n'avais aucune idée de la valeur de cette monnaie, et j'aurais donc besoin de l'aide de Melody pour payer deux chambres...du moins, s'il y avait assez d'argent. On allait voir, après tout. N'empêche que...j'allais me retrouver dans une chambre d'auberge minable comparée à ma chambre dans un magnifique palais, avec une fille que je n'aimais pas, qui était mon ennemie, et avec qui je n'allais clairement pas passer une nuit chaude.

    Je soupirai puis me dirigeai vers la sorte de la ruelle, vérifiant qu'il n'y ait personne. Je dus attendre que Melody se grouille de me rejoindre, et continuai mon chemin. Il me semblait avoir vu une auberge, et être passé devant plusieurs fois d'ailleurs, durant l'après-midi. Après quelques minutes de marche, je fus devant une grande porte en bois. Je jetai un coup d'oeil à Melody, puis entrai dans l'auberge. Un bourdonnement fort me parvint aux oreilles, signe que le lieu était assez rempli. Plusieurs groupes, d'hommes notamment, buvaient des boissons sûrement alcoolisées, jouaient, riaient ensemble. Je me dirigeai vers un comptoir, où un homme servait une grande bouteille à deux jeunes de mon âge environ. Je les suivis du regard, puis me tournai vers le serveur, et demandai deux chambres. Il me donna alors le prix ; après un instant d'hésitation, je passai les pièces à Melody et m'écartai, non sans que ma fierté soit touchée. Devoir demander à une fille de payer quelque chose, ce n'était franchement pas dans mes habitudes. Comme je l'avais pensé, il n'y avait pas assez pour deux chambres, Melody dut donc payer une unique chambre. Le serveur nous tendit une clef, en nous fixant étrangement. Je le remerciai puis je me dirigeai le plus rapidement possible vers la chambre qu'il nous avait donné, entrai et refermai la porte quand Melody fut à l'intérieur.

    « Pas de commentaires, merci. C'est déjà horrible pour moi d'être dans une auberge pourrie et de ne pas avoir payé, alors ne t'y mets pas. » Je soupirai et m'assis sur le lit qui, pas de surprise, n'était pas aussi confortable qu'un lit digne de quelqu'un de noble. « Où avais-tu l'intention d'aller, au fait ? »
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeVen 3 Juin - 18:07

    Une fois son rythme de respiration revenu à la normal, Melody se retrouva à nouveau contre le mur cette fois sans l'avoir voulu. Elle aurait bien râlé ou quelque chose comme ça, mais pour l'instant elle pensait surtout qu'elle sentait très bien le souffle de Soren dans son cou et que ça l'agaçait au plus haut point. Ah, encore quelque chose à rajouter sur la liste qu'elle avait commencée l'après-midi tiens. En soupirant, elle tourna doucement la tête pour voir ce qu'il se passait de si grave pour devoir rester cachée et vit une silhouette en bout de la ruelle, ce qui lui donna une impression de déjà-vu. En regardant mieux, elle comprit qu'il s'agissait d'un soldat et leva les yeux au ciel sans pour autant essayer de se dégager.

    " Qu'est-ce que tu as encore... "

    Elle s'arrêta immédiatement en le voyant entrer dans la ruelle, et s'efforça de rester silencieuse. C'est ce moment là que son sac choisit pour glisser de son épaule et tomber au creux de son bras. Comme elle ne pouvait pas bouger son bras, Melody essaya de faire signe à Soren mais il avait déjà rejoint le soldat. Croyant d'abord qu'ils allaient simplement parler, Melody remit tranquillement son sac sur l'épaule et sursauta pour la deuxième fois de la soirée en voyant soudain du sang gicler quand Soren tua le soldat. Tremblante comme une feuille, Melody s'appuya une main contre le mur en gardant les yeux fixés droit devant elle, le regard un peu brouillé. Elle avait l'impression qu'elle venait d'assister à un de ces cauchemars qu'elle faisait souvent. Elle aurait voulu que Liven soit avec elle à ce moment là, il arrivait toujours à lui faire oublier ses peurs. Seulement, Liven n'était pas là... En revanche Soren l'était, pas de doute là dessus quand elle l'entendit lui parler.

    Toujours un peu tremblante, Melody fit de son mieux pour lui lancer un regard noir au cas où il aurait remarqué qu'elle n'était pas très à l'aise puis jeta un coup d'oeil dans son sac en marmonnant un "Charmant." très sec. Elle chercha au fond de son sac l'argent qu'elle avait pris avant de partir, en comptant au passage combien de pièces elle avait pris. 17, 18, 19... 19 ? Pourtant elle était pratiquement sûre d'en avoir pris 20. Immobile, Melody revit son petit cousin lui en prendre une pour jouer à pile ou face. Bon, au moins elle savait où était la numéro 20 : à plusieurs rues d'ici.

    En donnant les pièces à Soren, elle se surprit à trembler à nouveau quand elle sentit le contact de sa main contre la sienne. Plus surprenant encore, elle était plus gênée que énervée et ne trouvait pas la situation si désagréable. Après être restée comme ça quelques secondes, Melody leva les yeux vers Soren et retira aussitôt sa main en croisant son regard. Elle resta silencieuse en le suivant à la sortie de la rue, jusqu'à ce qu'une idée lui traverse l'esprit.

    " J'ai fait tomber quelque chose, je reviens. "

    Faisant vite demi-tour, Melody marcha rapidement jusqu'à la ruelle sans se retourner. Une fois qu'elle vit le soldat allongé par terre, elle ralentit et s'assit à côté du corps. Elle savait que son père avait été tué de la même façon, et s'était souvent demandé si il aurait été possible de le sauver. Elle savait bien que c'était trop tard depuis, mais s'était juré qu'elle ne tuerait jamais quelqu'un. Et laisser quelqu'un mourir si cette personne peut être sauvée, c'était en quelque sorte participer à sa mort... Doucement, Melody approcha sa main au dessus du visage du soldat mais ne sentit aucune respiration. Avant de tirer une conclusion trop rapide, elle resta encore une minute puis finit par se relever et reprendre le chemin. Elle ne mit pas trop longtemps à rattraper Soren, qui ne posa aucune question. Rien que pour ça, elle se dit qu'elle allait peut-être arrêter de rajouter des choses sur sa liste imaginaire. Une rue plus tard, comprit enfin où il comptait aller : une auberge ? L'endroit où tous les jeunes du coin se rassemblaient ? Génial, bonjour l'ambiance... Melody jeta un coup d'oeil à sa gauche et vit qu'il ne restait plus que deux rues avant d'arriver chez elle. Elle aurait préféré y aller seule, mais si ça lui évitait d'entrer là dedans, c'était toujours ça.

    " On pourrait aller chez m... " commença Melody avant de s'arrêter en pleine phrase.

    Il ne l'avait même pas écoutée et entrait déjà. Là, elle allait retrouver sa mauvaise humeur. En soupirant, elle entra à son tour et regarda autour d'elle : Elle se sentait minuscule à côté de tous les gens autour d'elle, et pas du tout rassurée quand elle voyait que plus de la moitié n'étaient pas très clairs. De moins en moins à l'aise, elle resta près de Soren et se rattrapa juste à temps quand elle eu le réflexe de lui prendre la main. Elle avait l'habitude d'être assez tactile avec les gens, mais aurait préféré oublier cette habitude pour cette fois. Quand une vieille femme vint leur demander ce qu'ils voulaient, Melody regarda autour d'elle et vit qu'elle était juste à côté d'un gros plat plein de fraises. Sachant qu'elle y était allergique, elle se mit à paniquer et se concentra pour garder son calme du mieux qu'elle pouvait. Pas la peine de se retrouver toute rouge avec des plaques de partout.

    Après avoir lancé un regard meurtrier aux fraises, Melody jeta un coup d'oeil au mur derrière la vieille femme et aperçut les prix : 20 pièces pour deux chambres, génial... Elle commençait sérieusement à s'impatienter, et préférait régler ça au plus vite sinon bonjour la crise d'allergie qu'elle allait avoir. Les yeux au ciel, elle croisa les bras en regardant Soren qui n'y comprenait rien et finit par se charger elle-même de payer pour finir tout ça rapidement. En montant les escaliers, elle espérait tout ce qu'elle pouvait que la vieille femme un peu louche aurait eu l'intelligence de leur donner les clés d'une chambre à deux lits. C'est en entrant dans la chambre qu'elle se rendit compte à quel point cette vieille femme était vraiment, vraiment nulle : UN seul lit ? Comme elle sentait sa peau commencer à la piquer à cause des fraises et que Soren se remit à râler, Melody répondit du tac au tac se contrôler :

    " Parce que ça devrait me plaire, à moi ? J'ai eu beaucoup mieux comme sortie avec un garçon ! "

    Elle laissa son sac sur un fauteuil à côté du lit et alla à la fenêtre sans répondre tout de suite. Au bout de quelques minutes, Melody enleva sa veste et regarda l'intérieur de ses bras qui avaient déjà commencé à rougir. En soupirant, elle posa attendit encore un peu que sa peau reprenne sa couleur d'origine avant de répondre.

    " Chez moi, je venais de chez mon oncle. " dit Melody avant d'enchaîner tout de suite pour éviter les questions. Elle montra le côté libre du lit en reprenant son sac et le jeta sur le matelas. " Je prends ce côté, je dors toujours à droite. "

    Sans rien ajouter de plus, Melody s'assit à l'autre bout du lit en prenant bien soin d'être le plus loin possible de Soren et sortit une feuille et de quoi écrire de son sac. Après réflexion, elle sortit aussi un livre et glissa la feuille dedans pour plus de discrétion. Elle resta plusieurs secondes à regarder la feuille vierge sans savoir quoi écrire pour passer le temps, puis la solution lui apparut comme évidente : La liste imaginaire qu'elle s'était faite. Concentrée, Melody commença à écrire : " Ses yeux, sa voix, son calme, sa présence." En relevant discrètement les yeux, elle cru l'espace d'un instant qu'elle avait vu Soren sourire. Elle rajouta "Son sourire." sur la liste puis releva à nouveau les yeux, croyant avoir vu autre chose.

    " Qu'est-ce que c'est ? "

    Sa voix était inquiète, elle n'avait pas eu le temps de se forcer à garder un ton neutre. Laissant tomber son livre, Melody se déplaça jusqu'à être assise à côté de Soren, oubliant qu'elle s'était arrangée pour garder une distance. Sans lui demander son avis, elle lui releva sa manche et vit une grosse coupure qui confirma qu'elle n'avait pas halluciné en croyant voir du sang. Sans faire de remarque, Melody se leva et sortit de la chambre pour descendre jusqu'à la salle où ils étaient arrivés. La vieille femme avait forcément quelque chose pour les blessures. Une fois arrivée au comptoir, elle se retrouva en face d'un vieil homme qui devait sûrement être la mari de la femme de tout à l'heure. En tout cas, il avait une voix aussi tremblante qu'elle.

    " C'est pouuur ? "

    " Quelque chose qui pourrait faire un bandage. "

    " Je dois avoir ça. " répondit le vieil homme en cherchant dans un placard qu'elle ne voyait pas. " Et avec ça, un verre d'alcool ? "

    " Oui, mais de l'alcool pour désinfecter. "

    Le vieil homme la regarda étrangement avant de comprendre ce qu'elle lui demandait, puis disparut pour aller chercher tout ça. En attendant, Melody s'assit sur une chaise posée devant le bar et sursauta en entendant un bruit de piano. En temps normal elle se serait retourné, mais vu la "délicatesse" avec laquelle la personne "jouait", elle préférait ne même pas assister au massacre du pauvre piano.

    " Et voilà pour la demoiselle ! " chantonna le vieil homme en revenant, avant d'ajouter un peu intrigué " Mais vous êtes sûre que vous ne voulez pas boire un petit verre ? "

    " Merci. Oui, totalement sûre. " répondit Melody en sentant que sa peau se remettait à la démanger. Risquant un coup d'oeil sur la droite, elle comprit : les fraises étaient toujours là...

    En remontant les escaliers, Melody fit de son mieux pour ne pas renverser le verre qu'il lui avait laissé. Elle avait redouté qu'il lui mette quand même de l'alcool à boire, mais vu l'odeur piquante, il avait bien mis de l'alcool à désinfecter. Une fois arrivée devant la porte, Melody l'ouvrit de sa main libre et retourna s'asseoir à côté de Soren après avoir refermé. Elle posa le bandage sur la table de nuit à côté, puis regarda Soren en hésitant.

    " ... Ton bras. "

    Voyant qu'il ne réagissait pas, elle souleva à nouveau sa manche puis regarda le verre qu'elle avait toujours dans la main. Adroite comme elle l'était, elle risquait d'en renverser partout... Tant pis, elle allait se débrouiller pour limiter les dégâts. En penchant doucement le verre pour laisser couler le contenu sur la blessure, Melody se souvint quand le médecin lui avait fait pareil, avant de devoir la recoudre un peu. En y repensant, elle se souvint aussi qu'il lui avait parlé pour lui faire oublier la brûlure que provoquait l'alcool sur la peau. Sans lâcher des yeux ce qu'elle faisait, Melody ouvrit la bouche pour parler.

    " Je peux te poser une question ? "

    Quand elle eu finit de vider le verre, Melody leva la tête et croisa le regard de Soren. Automatiquement, la question sortit avant qu'elle puisse la retenir :

    " Pourquoi tu me détestes ? "

    Melody se rendit compte de ce qu'elle venait de dire et détourna aussitôt le regard. Si seulement elle avait pu se cacher sous terre.

    " ... Désolée, oublie ça. C'est pas ce que je voulais dire. "

    Plus absorbée que nécessaire par le bandage qu'elle lui mettait, Melody n'ajouta rien d'autre de peur de dire encore quelque chose qu'elle regretterait.
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Soren Eshbaan
Soren Eshbaan
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeDim 19 Juin - 11:06

    Je ne répondis rien lorsque Melody me répondit. Non pas qu'elle m'avait lancé un verre d'eau en pleine figure, au sens figuré bien sûr, mais parce que je ne voulais pas m'énerver plus. Si je devais passer la nuit avec elle, ce n'était pas la peine qu'on se dispute. Oh, et puis elle avait qu'à partir si ça ne lui convenait pas, je m'en moquais éperdument. C'était elle qui risquerait sa vie, et elle avait payé de toute manière. Je me calmai presque immédiatement lorsqu'elle me répondit qu'elle venait de chez son oncle, mais qu'elle avait voulu aller chez elle. Euh... Késako ? Alors que, malgré moi, je m'apprêtais à lui demander plus d'informations, elle changea très rapidement le sujet en disant qu'elle s'installait du côté droit. Je la suivis du regard quand elle s'assit presque dos à moi, et fis de même en me mettant sur le lit. Lorsque j'appuyai avec ma main pour ne pas m'effondrer comme un gros patapouf, je sentis mon bras me brûler, vers le coude, mais à l'intérieur. Je retins une grimace et n'eus pas besoin de chercher bien longtemps : du sang coulait sur mon poignet. Je jetai un coup d'œil à Melody qui faisait je-ne-sais quoi, puis relevai ma manche, vis rapidement que j'avais une sale coupure, à l'endroit où ma tunique était déchirée, puis essuyai le sang proprement avec mon autre manche. Le tissu étant noir, cela ne se verrait pas vraiment.

    Je remis tout en place et fis comme si de rien n'était. A vrai dire, ce n'était rien. Cette blessure saignait un peu, mais j'avais eu largement pire. Une longue cicatrice dans mon dos en témoignait, datant de la dernière guerre contre les Archelandais et les Narniens. Un des soldats aussi blanc que le marbre avait pris le cimeterre qu'un soldat Calormène, et avait réussi à m'atteindre avec la lame courbée pendant que je tuais un homme. Bref, cette coupure n'allait pas m'empêcher de dormir, elle cicatriserait vite. Je jetai un nouveau coup d'œil à Melody, et ne pus m'empêcher de sourire en voyant que de son côté, elle tenait un livre, mais que les gestes qu'elle faisait ne traduisait pas une lecture, plutôt de l'écriture. Je tournai à nouveau la tête pour ne plus avoir la Narnienne dans mon champ de vision, et enlevai ma dague que je plaçai sous le matelas, en silence. Ce fut à ce moment-là que j'entendis la voix de Melody, qui vint alors à côté de moi et...releva ma manche. Merde, le sang avait encore coulé. Elle regarda la coupure un instant et se leva pour quitter la chambre. Qu'est ce qu'elle allait faire encore ?!

    « Reviens là, c'est rien ! »

    Mais malheureusement, elle était partie avant même que j'ai fini ma phrase. Saloperie de gamine, elle m'énervait à vouloir tout faire et à n'écouter personne ! Je soupirai et rabaissai la manche. Elle ne comprenait pas que quelqu'un de blesser attirerait les soldats qui, bientôt, découvriraient le corps ? Afin de me calmer, je saisis avec hésitation le livre qu'elle tenait dans les mains, avant qu'elle ne parte. Je regardai quelques secondes la couverture puis ouvrai la première page, où je trouvai un morceau de feuille. Les quelques mots écrits dessus ne me renseignèrent pas vraiment. Qui pouvait s'amuser à écrire des choses comme "ses yeux" ou "son calme" quand on était avec une personne qu'on appréciait franchement pas ? Je savais que Melody jouait des instruments, mais qu'elle chantait aussi, et écrivait parfois. Du moins, c'était le cas lorsque j'avais fait sa connaissance, plusieurs années plus tôt, mais vu sa difficulté à s'exprimer normalement dans une conversation, ces feuilles devaient bien l'aider. A moins que...

    J'entendis alors la porte s'ouvrir et me dépêchai de reposer le livre fermé derrière moi. Melody était revenue avec quelque chose qui ressemblait sûrement à une bande, et un verre rempli d'un liquide transparent. J'espérais bien que c'était de l'eau... Elle se rassit à côté de moi, et me releva la manche du côté de la blessure, après avoir vu que je n'avais absolument pas l'intention de le faire. Je levai les yeux au ciel, mais les fermai directement en sentant la morsure du liquide sur la coupure. De l'alcool pur pour cette foutue blessure, mais elle était dingue ou quoi ?! Elle aurait pu mettre un peu d'eau, et ça aurait suffi. Mon poing se serra, et je sentis mes ongles s'enfoncer de plus en plus dans ma peau. C'est alors que Melody se remit à parler. Je levai la tête vers elle en ré-ouvrant les yeux, à présent plus ou moins habitué à la brûlure du liquide. C'est alors qu'elle me demanda pourquoi je la détestais. Sur le coup, je restai silencieux, même quand elle se ravisa en détournant le regard. J'attendis qu'elle finisse de mettre le bandage pour couvrir la blessure avant de répondre, car oui, j'avais l'intention de répondre.

    « Je ne déteste pas. »

    Seulement, j'avais répondu sans trop réfléchir, et à présent je devais m'expliquer. Je perçus le coup d'œil que me jeta Melody, mais n'y fis pas attention. Je baissai le regard pendant qu'elle arrangeait un peu le bandage. Que devais-je dire ? Si j'avouais vraiment mes "sentiments", qui bien sûr ne se résumaient pas à de l'amour -personne ne pourrait y croire -, ma réputation de "ennemi" qui l'énervait tout le temps allait partir. Il était hors de question que je redevienne ami avec elle. Il valait mieux même ne pas y penser. Alors qu'elle finit de faire le bandage, je saisis sa main qu'elle s'apprêtait à retirer. Sans trop savoir pourquoi je faisais cela, j'arrangeai ma position pour mieux la regarder. Eh mais... C'était moi ou cette scène ressemblait étrangement à celle d'une déclaration ? Dans un sens, c'est ce que j'allais faire, mais pas comme on pourrait le penser. Non, je ne l'aimais pas...et il serait impossible de penser qu'un jour, je lui déclare mon amour, de quelque façon que ça soit. Bref, là n'était pas la question. Je soupirai un petit instant puis regardai Melody en face, dans les yeux.

    « Je ne t'ai même jamais détesté. Seulement, il faut que tu comprennes que je ne peux pas avoir de bonnes relations avec toi. Même avec quiconque, ici. Je n'aurais pas dû revoir Serena cette après-midi, comme je n'aurais jamais dû te parler, pratiquement à chaque fois que je viens ici. » Je marquai une courte pause en baissant le regard, puis relevai les yeux. « Dis-toi qu'on a aussi tous les deux un très mauvais caractère, et qu'on s'énerve vite. Mais même avec ça, je dois faire attention à ne pas vouloir être ami avec toi. Je l'ai été, quand j'étais jeune, innocent, et quand mon père était encore en vie. Ce n'est plus le cas maintenant. Mais ce n'est pas pour autant qu'au fond, j'aimerais que ça soit comme avant... Qu'on cherche à se connaître, qu'on se...rapproche. »

    Je m'étais rendu compte de ce que je commençais à dire, et "rapproche" était mal passé. Je lâchai la main de Melody assez brutalement et me levai pour aller jusqu'à la fenêtre. J'en avais dit trop, beaucoup trop. C'était même des choses auxquelles je n'avais jamais pensé. Cette histoire tournait au dramatique, alors qu'elle avait débuté par de l'action. Je me demandais bien comment elle se terminerait... Je ne pus m'empêcher de tourner la tête vers la jeune Narnienne, et baissai ensuite le regard sur...le livre. Je me rapprochai du lit, pris le bouquin en main, puis tirai la feuille doucement. Je relus rapidement les quelques mots écrits avant que Melody ne se rende compte que j'avais ceci. Puis je revins vers elle, en restant à une distance respectable, et lui montrai la feuille, en la tenant entre mes doigts. Ce n'était probablement rien, mais au moins, ça ferait passer mon petit discours confus, et la conversation dériverait. Du moins, je l'espérais.

    « Maintenant que j'ai été honnête avec toi, tu peux me dire ce que c'est ? »

    Je la vis alors plus déconcertée que jamais. Diverses expressions passèrent sur son visage, et j'en aurais presque ri si je n'avais pas été sérieux à ce moment-là. Cependant, avant qu'elle n'ait pu répondre - si elle voulait répondre - j'entendis soudain des bruits de sabots venant, bien sûr, de l'extérieur, mais comme s'il y avait toute une foule. Je laissai tomber la feuille et revins à la fenêtre puis l'ouvris, avec quelques difficultés. Je vis alors une bonne quinzaine de soldats, peut-être plus, se tenant sur des chevaux, et quelques autres à pied. Ils s'étaient arrêtés devant l'auberge et discutaient à voix basse de quelque chose que je ne pus entendre. Mais je compris très vite en voyant sur le côté, le cadavre du garde que j'avais tué, quelques instants auparavant. Bien sûr ! Ils cherchaient un assassin qui se trouvait peut-être encore dans la ville, et où irait se logeait ce tueur ? Dans une auberge. Plusieurs insultes en ancien langage calormène sortirent de ma bouche, puis je fermai la fenêtre. Décidément, nous n'étions pas restés longtemps ici...

    « Il y a plusieurs soldats qui sont, à mon avis, à ma recherche. Tu peux rester ici si tu veux, mais pour ma part, je n'ai pas vraiment envie de me faire emprisonner. Ni de te laisser ici... »

    Je récupérai ma dague, sous le matelas, puis me tournai vers Melody. Après une courte hésitation, elle reprit son sac en rangeant très rapidement ses affaires, et me suivit lorsque je me dirigeai vers la porte. J'espérais qu'elle avait le sens de l'improvisation...et que je l'aurais moi-même. J'ouvris la porte délicatement et regardai discrètement à droite et à gauche, puis écoutai ce que je pouvais percevoir. C'est-à-dire...pas grand chose. Voyant que Melody trainait, je lui saisis assez brutalement la main et la fit sortir de la chambre. Nous descendîmes au rez-de-chaussée où la salle semblait plus remplie qu'à notre arrivée, par divers jeunes et vieillards soûls. Alors que j'entrainais la brunette molle vers la porte pour sortir, je vis plusieurs soldats entrer. Mon premier reflexe fut de m'assoir au comptoir, puisque nous en étions près. Un vieux étrange ouvrit la bouche pour nous demander ce que nous voulions, en faisant un clin d'œil à Melody. Me souvenant que nous n'avions plus d'argent, je soupirai et sortis un bracelet large en or de mon poignet, le glissant avec discrétion au gérant, qui dut comprendre puisqu'il nous donna presque immédiatement deux verres d'une boisson quelconque. Ce bracelet valait cent fois plus que deux verres, mais bon...

    Un soldat passa derrière nous, en nous observant un long moment. J'avalai mon verre d'un seul coup, me rendant bien vite compte que l'alcool était bien fort. Mais il me fallait au moins ça pour m'aider à tenir et pour être bien réveillé pour ne pas me faire prendre. Je jetai un coup d'œil autour de moi, et obligeai Melody à bouger à nouveau pour sortir d'ici très vite. En soupirant, je lui pris son sac pour qu'elle remue plus vite, mais évidemment, elle devait râler intérieurement, et surtout ne rien comprendre avec son cerveau de la taille d'un pois-chiche. Et encore, je devais être généreux. Bref, ça ne m'aidait pas à avancer tout ça. Sauf qu'un soldat nous vit et nous interpela, à une vingtaine de mètres de là. Voilà quelque chose pour me motiver à courir. Je repris la main de Melody en la serrant fermement, et accélérai mon allure. Je dus remettre le sac de la Narnienne sur mon épaule à plusieurs reprises, ce qui m'agaça fortement, mais je ne ralentis pas pour autant. Le soldat n'était plus derrière nous, mais il avait sûrement dû appeler des renforts. Oh oui, je m'y connaissais en armée, puisque je gérais des bataillons, comme dans la précédente guerre qui avait eu lieu.

    Je continuai de courir à cette allure vers les rues suivantes, lorsque je fus interrompu brutalement par Melody qui s'était arrêtée brutalement. Je tournai la tête pour connaître la raison pour laquelle elle faisait encore sa tête de mule, et compris plutôt vite. Du moins, j'en avais l'impression. Cette maison...elle me disait quelque chose. Pourtant, elle était abandonnée, et jamais je n'étais allé dans un habitat vide. Melody, elle aussi, fixait la façade de la maison, avec une expression difficile à comprendre. Mais...elle n'avait pas dit qu'elle voulait aller chez elle, tout à l'heure ? Et si c'était sa maison ? Je saisissais mieux à présent... Lorsque j'étais venu en voyage à Narnia, il y a de cela quelques années, avec ma sœur et mon père, j'avais rencontré Melody ici. Et en quelques jours, nous nous étions tellement liés d'amitié qu'elle m'invitait chez elle presque tous les jours, et ceci pendant une bonne dizaine de jours. Ma sœur, quant à elle, avait préféré suivre le Tisroc à travers le reste de Narnia. Il ne faut pas se méprendre, j'aimais bien Narnia, mais à cette époque, j'étais plutôt heureux d'être ami avec une fille qui faisait partie d'un peuple ennemi dans l'histoire de mon pays, et qui m'acceptait comme j'étais, tout comme son père d'ailleurs.

    « Tu vivais ici, n'est-ce pas...? C'était là où tu voulais aller tout à l'heure ? »

    A peine eus-je fini ma phrase que des bruits de pas retentirent avec force, ainsi que des voix.
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeMar 28 Juin - 22:31

    Surtout, ne pas parler. Melody savait que si elle cherchait à justifier la question qu'elle venait de poser, elle allait empirer la situation. Plus concentrée qu'il ne le fallait pour un simple bandage, Melody se contenta de lever les yeux vers Soren quand il lui répondit qu'il ne la détestait pas. Encore quelque chose qu'il disait simplement dans le but de l'énerver ou lui mettre les idées sans dessus-dessous... Elle allait se dépêcher de finir ce bandage, retournerait de son côté et cette conversation en resterait là où elle en était, ça valait mieux. Mais évidemment, Soren n'avait pas l'air d'être de cet avis. Alors qu'il se remettait à parler Melody sentit un frisson la parcourir. Peut être parce qu'il venait de lui prendre la main, ou peut-être parce qu'elle avait peur de ce qu'il allait dire. Ou alors, c'était les deux. Sur le coup, elle ferma les yeux en redoutant le pire. Et ce qu'elle considérait comme "pire" arriva : elle se retrouva face à lui à le regarder dans les yeux, et là, impossible de détourner le regard. Elle allait devoir se concentrer sur ce qu'il disait et rester muette car si elle parlait, elle avait une chance sur milles de ne pas dire de bêtises.

    Tout son petit discours lui parut interminable tant elle ne savait pas comment réagir. Et puis, plus il parlait, moins elle arrivait à le suivre... C'était presque aussi confus que ses propres pensées. Au moment où il la lâcha, Melody tourna aussitôt la tête dans le direction opposée, encore plus secouée qu'au début de leur "discussion". Elle eut à peine de le temps de réfléchir suffisamment à la situation que Soren revint vers elle et lui tendit... Oh, non. En voyant la liste qu'elle avait écrite il y avait bien un quart d'heure, Melody ouvrit de grands yeux. Elle se sentit d'abord embarrassée, puis énervée à la fois contre Soren pour avoir regardé dans son livre, et contre elle-même pour ne pas avoir mieux caché la feuille. Maintenant, elle devait trouver une explication...
    Alors qu'elle ouvrait la bouche en esperant trouver rapidement un mensonge qui passerait, Melody tourna la tête vers la fenêtre en entendant des bruits qui provenaient de la rue. Soren avait l'air de les avoir entendus lui aussi, puisqu'il alla voir en laissant tomber la feuille sur le lit. Rapidement, Melody la rattrapa, la froissa en boule et la jeta dans son sac ouvert juste avant que Soren ne revienne et lui annonce ce qu'il se passait en bas.

    En soupirant, Melody tendit l'oreille et entendit les soldats dont Soren parlait entrer dans l'auberge. Des ennuis, toujours des ennuis... Elle était sûre que même si elle passait une journée seule, enfermée dans une pièce vide, elle arriverait à s'attirer des problèmes. Après avoir un peu hésité, elle prit son sac et jeta son livre dedans avant de suivre Soren jusqu'à la porte. Pendant qu'il vérifiait, elle se souvint qu'elle avait laissé sa veste sur une chaise et s'empressa d'aller la chercher. Une fois sa veste dans son sac, elle revint et se retrouva entraînée jusqu'en bas des escaliers. Quand ils arrivèrent à l'entrée de l'auberge, Melody remarqua qu'elle n'entendait plus personne jouer du piano, ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Alors qu'elle se débrouillait pour enfiler sa veste en marchant, elle se retrouva face à un des soldats et manqua de lui rentrer dedans. Celui-ci la regarda et lui lâcha simplement un "Bonsoir.", avant de continuer son chemin parmi la foule. Sans comprendre, Melody tourna la tête et vit Soren assit au bar, tournant le dos aux soldats.

    Et c'est lui qui l'avait obligée à se dépêcher... Comme si ils avaient le temps de s'arrêter boire un verre. En levant les yeux au ciel, Melody vint s'asseoir sur la chaise d'à côté et adressa un sourire forcé au vieil homme qui venait de lui adresser un clin d'oeil derrière le bar. Un sourire qui s'effaça immédiatement, quand elle sentir son bras gauche recommencer à la piquer et la brûler. Exaspérée, elle regarda sur sa gauche et vit encore le plat de fraises, qui semblait presque être là pour l'énerver encore plus. En prenant son courage à deux mains, Melody se leva et alla le poser à l'autre bout du bar. Quand elle revint à sa place, elle se retrouva avec un verre devant elle. Intriguée, elle tourna la tête vers Soren qui avala tout le contenu de son verre d'un coup. Méfiante, elle jeta un coup d'oeil à son verre et reconnut un alcool que son oncle avait servit le matin même à un de ses grands cousins. Hors-de-question qu'elle touche à ça ! Alors qu'elle s'apprêtait à partir d'ici, Melody se retrouva à nouveau entraînée plus loin par Soren qui venait de lui prendre son sac. Elle allait protester, quand elle entendit des bruits derrière elle indiquant que le soldat les avaient repérés et ne comptait pas les laisser partir aussi facilement. Et voilà, qu'est-ce qu'elle disait : Toujours des ennuis.

    Cette fois, elle n'eut pas besoin de se faire prier pour accélérer le rythme. Elle ne faisait pas spécialement attention aux rues par lesquelles Soren la faisait passer, jusqu'à ce qu'elle en reconnaisse une comme étant celle où elle habitait. Oubliant totalement le soldat, Melody s'arrêta en plein milieu du chemin et regarda la maison en face d'elle. Elle n'était pas venue depuis plusieurs mois, et pourtant elle n'avait pas oublié un seul des détails de sa maison. Après la guerre, elle avait eu peur d'apprendre que ce n'était plus qu'un petit tas de poussières et, par chance, elle était toujours en parfait état. Elle commençait à sourire réellement pour la première fois de la soirée, quand des bruits de pas la firent sursauter. Comprenant que ça n'annonçait rien de bon, Melody eut le réflexe de tirer Soren avec elle pendant reculait jusqu'à se retrouver accroupie derrière un buisson. Elle attendit quelques secondes et écarte doucement deux ou trois feuilles de façon à voir ce qu'il se passait : Une dizaine de soldats étaient dans la rue et discutaient entre eux d'une direction à prendre. Si elle ne trouvait pas une idée tout de suite, ils allaient passer la nuit ici... En voyant que Soren allait prendre son arme, Melody s'empressa de l'en empêcher en posant rapidement sa main dessus.

    " Si tu pouvais éviter... "

    Elle s'était arrangée pour ne pas croiser son regard et parler le plus bas possible. Alors qu'elle regardait à nouveau autour d'elle, Melody eut soudain une idée. Sans donner d'explications, elle prit un bâton et le jeta aussi fort et loin qu'elle le pouvait. Immédiatement, elle regarda à nouveau entre les feuilles du buisson et vit les soldats regarder dans la direction où elle avait lancé le bâton. Voyant que son idée marchait, elle prit un autre bâton et répéta l'opération avant de regarder à nouveau : Tous les soldats partaient en courant là où les deux bâtons avaient atterrit. Contente que son idée ait fonctionné, Melody se leva et arriva rapidement devant la porte de chez elle. Elle réfléchit quelques secondes à l'endroit où elle avait mis ses clés et finit par s'en souvenir : elle récupéra son sac et plongea sa main dedans à la recherche de sa clé. Une fois la clé en main, elle la glissa dans la serrure et ouvrit la porte presque immédiatement. Quand Soren rentra à son tour, Melody ferma à double tour et regarda autour d'elle avec un mélange de curiosité et d'appréhension. Pourtant, rien n'avait changé. Comme la maison était à côté de la plage, elle était la plupart du temps très éclairée par la lune ou le soleil qui se reflétaient sur l'eau.

    Alors qu'elle s'était avancée silencieusement jusqu'au salon après avoir enlevé sa veste et posé son sac, Melody entendit un miaulement et sourit en se baissant pour prendre le chat qui arrivait dans ses bras. Elle n'aimait pas vraiment l'idée de se dire qu'il était "son" chat, elle n'avait pas l'impression qu'il lui appartenait. Une fois le chaton dans ses bras, elle se releva et regarda la pièce plus attentivement. Son piano était toujours là, ainsi que des partitions. Elle laissa descendre le chat et s'approcha du piano, toujours silencieuse jusqu'à ce qu'elle se souvienne que Soren était là. Après avoir vérifié qu'il ne se faisait pas encore attaquer par le chat, Melody se mit à réfléchir : il y avait deux chambres. Elle n'aimait pas trop l'idée de le laisser aller dans la sienne, mais elle ne pourrait pas supporter de savoir quelqu'un dans la chambre de son père.

    " Prend ma chambre, elle est là-haut. " Précisa Melody en montrant les escaliers. " Fais ce que tu veux, visite si ça peut t'occuper ou joue avec le chat, mais moi je vais me coucher. "

    Sans rien ajouter de peur qu'il ne tienne à relancer la conversation qu'ils avaient eu à l'auberge, Melody se dirigea vers la chambre de son père et se laissa tomber sur le lit une fois la porte fermée. Allongée sur le dos, elle soupira au moment où elle entendit Soren monter les escaliers.

    Après s'être retournée sur elle-même pour se retrouver sur le ventre, elle prit son sac et fouilla dedans jusqu'à en sortir la feuille qu'elle avait froissée à l'auberge. Après l'avoir défroissée, Melody regarda la liste qu'elle avait commencée plus tôt dans la soirée. Elle prit de quoi écrire, et regarda la feuille pendant quelques minutes sans rien y écrire de plus. Ce que Soren lui avait dit à l'auberge lui revenait en tête et plus elle essayait de comprendre, moins cette histoire lui semblait logique... Il s'était contredit lui-même, impossible d'y voir clair à moins de comprendre quelque chose à son raisonnement de "Je ne te déteste pas, mais on ne doit pas être amis."


    Ou à moins de finir cette conversation qu'elle redoutait une bonne fois pour toute... Sans réfléchir à ce qu'elle faisait, Melody sortit de la chambre et monta les escaliers jusqu'à arriver devant la porte de sa chambre. Bien qu'elle trouve le geste stupide, elle toqua et ouvrit la porte sans attendre de réponse de peur de se décourager si elle réfléchissait trop. Elle vit Soren assit sur le lit, et perdit tout son courage d'un coup.

    " Je... "

    Incapable de trouver quelque chose à dire pour se rattraper, elle chercha quelque chose susceptible de l'aider à trouver une idée. Et cette chose se trouvait dans un coin de la pièce, posée près de la fenêtre.

    " Je viens juste prendre ma guitare. "

    En prenant bien soin de ne pas regarder Soren, Melody alla enlever sa guitare du meuble sur lequel elle était posé, puis s'aperçût qu'elle avait toujours sa liste dans la main. Hésitante, elle jeta un coup d'oeil à Soren,qui n'avait pas bougé.

    " Et... Je crois qu'on a une conversation à terminer. "

    Laissant la guitare où elle était, elle vint s'asseoir sur le lit. Maintenant qu'elle avait dit ça, autant aller jusqu'au bout.

    " Tu m'as demandé d'être honnête. Et je pense que tu l'as été, même si j'ai eu un peu de mal à comprendre... "

    Après avoir laissé un petit moment de silence, Melody soupira et et déplia la liste avant de la mettre dans la main de Soren. Elle attendit qu'il reconnaisse le papier pour se rapprocher un peu jusqu'à être à côté de lui afin de voir elle aussi ce qui était écrit.

    " C'est la liste des choses que je déteste à propos de toi. "


    Comme elle voyait que son explication n'était pas très claire, Melody posa son doigt à côté du mot "Voix" en commençant ses explications.

    " Quand j'entends ta voix, j'ai toutes mes idées qui s'emmêlent. " commença Melody, bien décidée à dire ce qu'elle pensait. Elle posa ensuite son doigt à côté de "Ses yeux" et enchaîna. " Quand je croise ton regard, je... "
    Qu'est-ce qu'elle pouvait bien dire, pour expliquer cet élément de la liste ? Incapable de s'expliquer, elle leva les yeux vers Soren et justement, croisa son regard pour la énième fois. Aussitôt, elle sentit les battements de son coeur s'accélérer et entendit les mots sortirent malgré elle :

    " ... J'ai mon coeur qui bat de plus en plus vite. "

    Mais qu'est-ce qu'elle racontait... Elle commençait presque à regretter d'être venue ici. Cette explication achevée, Melody baissa à nouveau les yeux sur la liste : Il lui restait "son calme" et "son sourire" à expliquer, si on pouvait appeler ça expliquer. Jusque là, elle avait plutôt l'impression de s'expliquer cette liste à elle-même... Après avoir posé son doigt à côté de "calme", elle hésita mais ne trouva rien à dire puis passa directement à "sourire."

    " Et, quand je te vois sourire... "

    Hésitant à nouveau, Melody leva de nouveaux les yeux vers Soren en esperant que la réponse lui viendrait comme précédemment. Encore une fois, elle se retrouva à le regarder dans les yeux mais détourna immédiatement le regard.

    " Je crois que ça me rappelle que... "

    Cette fois, impossible de continuer. Elle avait trouvé la réponse, elle la connaissait même très bien. Après avoir laissé une longue minute de silence, Melody releva les yeux vers Soren et se décida à finir sa phrase.

    " ... Que je suis totalement incapable de te détester. "

    Une fois sa phrase achevée, Melody sentit un frisson semblable à celui qu'elle avait eu quand Soren lui avait pris la main, et baissa les yeux : sa main venait d'effleurer la sienne. Un peu gênée, elle commença à retirer sa main mais se ravisa au dernier moment. Le regard fixé sur ce qu'elle faisait, Melody glissa à moitié sa main sous celle de Soren en se forçant à ne pas réfléchir à ce qu'elle faisait ni aux conséquences.

    L'espace d'un instant, elle hésita et finit par se rapprocher encore un peu plus de Soren. Elle n'avait réduit la distance entre que de quelques centimètres, et pourtant elle avait l'impression qu'une boule se formait dans son ventre. Même si elle se sentait trembler un peu, Melody glissa encore un peu plus sa main dans celle de Soren puis se décida à le regarder dans les yeux. Au bout de quelques secondes, elle baissa légèrement le regard vers sa bouche et se rapprocha jusqu'à se retrouver le plus près possible de son visage. A partir de ce moment, elle eut l'impression que tout se passa très vite : Elle pencha la tête et l'embrassa, s'arrêtant totalement de trembler. Au bout de quelques secondes, Melody recula un peu son visage et se mordit la lèvre inférieure en rendant compte de ce qu'elle venait de faire. Les yeux toujours fermés, elle soupira puis rouvrit les yeux.

    " Le problème, c'est que c'est loin d'être raisonnable... "

    Elle ne serait pas restée très longtemps sans réfléchir au mauvais côté des choses... En soupirant, Melody retira sa main et commença à se lever.
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Soren Eshbaan
Soren Eshbaan
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeVen 12 Aoû - 21:40

    Je n’eus même pas le temps de comprendre quoi que ce soit, que je me retrouvai accroupi dans un buisson, avec Melody à côté qui regardait entre les feuilles. Elle n’allait pas se mettre à jouer l’espionne, comme si elle en avait les capacités, tiens ! Je levai les yeux au ciel, et me penchai pour sortir, avec ma discrétion habituelle, ma dague. J’en avais une autre, mais qui était différente, et surtout beaucoup mieux cachée. Avec ça, je pouvais aisément tuer quelques soldats, et me frayer un chemin pour partir. Melody pourrait profiter de la diversion et rentrer chez elle sans dégâts, puisque sa maison était juste à côté de nous. L’ignorant lorsqu’elle me dit d’éviter de faire d’autres meurtres, je fixai les quelques gardes qui discutaient d’une direction à prendre, tout en souhaitant continuer de surveiller les rues, pendant que je préparai mon plan. Plan qui fut détruit en cinq secondes par Melody, qui n’avait pas eu d’autre idée plus intelligente que de jeter des bâtons comme si ces soldats n’étaient que des chiens.

    Dans un sens, c’était vrai, puisque les gardes cherchèrent l’arrivée du bâton, puis du deuxième, du troisième. Comment est-ce qu’on pouvait être aussi idiot ? Ce n’était que des soldats, après tout… Ils n’étaient pas mieux à Calormen. Sans rien dire, je suivis Melody, qui reprit son sac, chercha ses clefs et ouvrit la porte de sa maison. Lorsque je fus entré, elle referma rapidement. Si les gardes étaient aussi idiots que je le pensais, ils ne fouilleraient pas toutes les maisons. Je rangeai ma dague à sa place et pus observer la pièce où je me trouvais. Je pouvais très bien distinguer les formes, mes yeux étant largement habitués à l’obscurité. Etrangement, j’avais encore des souvenirs de ce lieu… Je n’avais pas pu oublier Melody, ni le village, alors que j’y étais resté seulement deux semaines. Depuis, trois ans au moins s’étaient écoulés. Oui, je venais d’avoir dix-sept ans à ce moment-là, ça m’avait plutôt marqué. Quant à Melody, elle avait quatorze ans, si je me souvenais bien. Il fallait croire que j’avais une bonne mémoire. Je savais déjà que je mémorisais facilement les visages, ce qui rejoignait la méfiance que j’avais acquise envers les étrangers et les personnes cherchant la puissance à Calormen, ces dernières années, depuis l’assassinat de mon père plus particulièrement.

    J’entendis quelque chose qui ressemblait à un miaulement, et baissai les yeux pour voir un chat, plutôt petit, sûrement jeune. Je restai le regard fixé dessus, repartant dans les souvenirs. Il y avait toutes sortes de chats, à Tashbaan, et ils supportaient très bien le soleil, la chaleur et même le sable sec du désert. La plupart étaient des chats de rues, et étaient dans des états pitoyables, misérables, mais quelques-uns étaient comme une famille royale, ils semblaient majestueux même au milieu de la foule, et se débrouillaient parfaitement bien seuls. Un chat de ce type avait un jour réussi à entrer dans le palais royal, quand j’avais douze ans, alors que les gardes arrivaient à tous les chasser d’habitude. J’avais croisé l’animal dans un couloir, alors que le jour était à peine levé. Je n’avais rien fait, à part le suivre. Et là, surprise, il était allé jusque devant ma chambre, et s’était assis devant la porte, tourné vers moi. A peine avais-je ouvert la porte qu’il s’était faufilé dans la pièce, et s’était couché sur mon lit, l’air de rien. Je l’avais gardé de nombreuses années, il m’accompagnait même dans les rues de Tashbaan, jusqu’à ce qu’un pauvre, au bord de la folie, ne le tue, afin de le donner en sacrifice à Tash pour avoir de l’argent, de la nourriture…pour avoir une vie nouvelle.

    « Prend ma chambre, elle est là-haut. Fais ce que tu veux, visite si ça peut t'occuper ou joue avec le chat, mais moi je vais me coucher. »

    Je manquai de sursauter en entendant Melody parler. Je levai les yeux vers elle, mais ne dis rien. Je la regardai partir dans une chambre, puis me tournai vers le chat une fois la porte fermée. Je m’agenouillai lentement, et caressai le chat calmement, avec un petit sourire. Il fallait l’avouer, ce chat était beau. Il ne valait pas celui que j’avais eu, mais il était mignon. Avec quelques secondes, je me relevai, et montai les escaliers. Il ne me fallut pas longtemps pour trouver la chambre de Melody. Je ne cherchai même pas à comprendre pourquoi elle me l’avait donné. En temps normal, je me serais dit qu’elle m’avait donné la meilleure chambre – peut-être était-ce le cas – mais elle, elle s’en foutait de ça. Il n’y aurait qu’une chambre, elle m’aurait fait dormir sur le canapé. Et s’il n’y avait pas eu de canapé, j’aurais du m’allonger par terre, j’en étais pratiquement sûr.

    J’aimais bien visiter de nouveaux endroits, et même entrer dans les chambres des autres, découvrir leur univers. Mais étrangement, aller dans celui de Melody…m’intimidait, me faisait presque peur. C’était bien la première fois que je ressentais ça. Quand j’étais devenu ami avec elle, avant, nous passions le plus clair de notre temps dans les rues, à la plage, mais pas tellement chez elle. Quand c’était le cas, elle me montrait ce qu’elle savait faire au piano et à la guitare – guitare qui se trouvait dans un coin de la chambre, tandis que le piano était en bas -, avec son père parfois. Mais je n’en avais pas trop de souvenirs, de toute manière elle avait sans doute changé certaines choses. Personnellement, détestant les changements, je ne modifiais mon environnement que rarement. C’était pour cela que la mort de mon père, puis le départ de ma sœur, presque simultanément, m’avait plutôt perturbé pendant un long moment, je n’avais plus personne pour parler, pour me confier. Puis, par exemple, dernièrement, je n’avais en aucun cas apprécié l’alliance de mon frère avec le roi Edwin de Telmar. Mais bon, c’était fait maintenant, et Calormen prenait de la grandeur et de la puissance.

    J’ouvris les volets de la fenêtre, donnant sur la mer, quelques petites centaines de mètres plus loin. La lune produisait une lumière suffisante pour éclairer la chambre. Je fermai donc la porte avec douceur, puis m’assis sur le lit, dont les draps étaient faits, bien tirés. Rappelez-moi comment j’étais arrivé là… J’avais joué le touriste pour pouvoir finir en espion, mais j’avais vu au passage ma meilleure amie à qui je n’avais pas parlé depuis une bonne année, ainsi que son fiancé et son fils que j’adorais. Et celle qui m’avait presque mis dans une belle merde n’était autre que Melody, chez qui je dormais à présent. Pourquoi, par Tash, pourquoi je n’arrivais pas à la détester ? Elle allait me rendre dingue. Mais…ceci pouvait avoir un double sens. Oh non, je n’avais certainement pas de sentiments envers elle. Ca devait être juste ce côté trop sentimental que j’avais, et qui faisait remonter les souvenirs de notre brève amitié passée.

    Je relevai ma manche, du côté où j’avais une blessure. Une très petite tâche rouge avait percé le bandage, mais rien de grave. Je remis ma tunique comme il fallait, et redressai la tête en entendant quelqu’un toquer à la porte. Enfin, ce ne pouvait être que Melody. Il ne fallait pas m’en vouloir, j’étais habitué au luxe et au grand monde. La jeune Narnienne rentra dans la chambre, et un instant de silence suivit son arrivée. Je ne dis rien, attendant qu’elle parle, qu’elle fasse quelque chose. J’allais finir par croire qu’elle était vraiment folle quand même. Au bout de quelques secondes, elle annonça rapidement qu’elle venait juste chercher sa guitare. Rien d’important donc. Je détournai le regard sans rien répondre, et m’appliquai plutôt à commencer à défaire les attaches de ma tunique. A l’extérieur, il faisait bien plus froid que dans mon pays, mais en revanche, la température de la maison était agréable. Je n’allais pas rester habillé dans ça toute la nuit non plus. Le temps de défaire tout ça, Melody serait partie. A peine eus-je pensé cela qu’elle dit que nous avions une conversation à finir. Ah bon ? Laquelle ? En réfléchissant un peu, je me rappelai la petite discussion dans la chambre d’auberge. En effet…elle n’était pas terminée. Je n’aurais jamais pensé que Melody voudrait la finir. Elle vint s’asseoir sur le lit, et parla encore un peu en me passant une feuille.

    « Je n’ai pas vraiment cherché à ce que tu comprennes… »

    Elle eut l’air de ne pas vraiment prendre en compte ma remarque. Avec un soupir, j’examinai la feuille qu’elle venait de me donner, et qui se révélait être celle où elle avait écrit des mots que je n’avais pas compris. Elle avait donc réellement l’intention de finir la conversation, au moment où je lui avais demandé ce que cette feuille signifiait ?! Je la vis de rapprocher un peu plus de moi. Lorsqu’elle commença à parler, mon regard se fit perplexe. Qu’est ce qu’elle me racontait encore ? Dire quelque chose ne servirait à rien, surtout qu’elle ne semblait pas avoir terminé. Quand elle expliqua le premier mot, je fus encore plus perdu. Je levai le regard vers elle, bien que ce ne soit pas son cas. Mais elle arriva à « ses yeux », et elle finit par me regarder également tout en donnant l’explication qui allait avec elle. Peut-être que…peut-être que son cœur battait plus vite, mais le mien ratait plutôt des battements. Mes yeux semblaient à présent figés sur son visage. Melody continua son explication, mais j’eus l’impression d’en entendre seulement la moitié.

    A vrai dire, il y eut une phrase qu’elle ne finit pas, du moins pas tout de suite. Pourquoi avais-je l’impression d’être aussi léger qu’un grain de sable ? Pourquoi n’arrivais-je pas à retirer mon regard d’elle ? Peut-être que si je décollais mes yeux d’elle, le monde serait terni, peut-être qu’il n’y aurait aucune issue pour moi, aucun sens. Non mais…qu’est ce que je racontais ? Je n’étais pas en train de me laisser envoûter quand même ? J’avais toujours été sensible et naïf avec la plupart des filles, mais ce que je ressentais en ce moment même, jamais je ne l’avais ressenti… Du moins, il n’y avait qu’un moyen pour en être sûr. Un moyen qui résoudrait tout, qui ferait tout comprendre, quoi que soit le résultat. C’est alors que Melody termina sa phrase en plongeant ses yeux clairs dans les miens. Je fus à présent sûr de ce que je devais faire. Sans réellement m’en rendre compte, ma main frôla la sienne, et je me retins de la saisir vivement, de la tenir serrer lorsque je la sentis partir. Toutefois, à la place de s’éloigner comme je le pensais, la main de Melody revint, et glissa sous la mienne.

    Le sentiment d’intimidation m’envahit à nouveau. Je baissai un instant les yeux vers nos deux mains, puis les relevai lentement, croisant alors ceux de Melody. Je la vis se rapprocher un peu plus, sentant de plus en plus sa main dans la mienne. Au moment où elle pencha la tête, je fis de même, m’approchant un peu plus vite qu’elle. Nos lèvres se collèrent avec douceur. Mon cœur, qui avait été jusqu’à présent très irrégulier, retrouva des battements réguliers, mais rapides. Ma main serra celle de Melody, sans forcer. Lorsqu’elle recula un peu, je restai les yeux fixés dans les siens. C’était comme si le temps s’était figé. Mais il reprit son départ quand la jeune Narnienne déclara que ce n’était pas raisonnable, et quand elle se leva, sa main glissant de la mienne pour quitter son emprise. Je restai un long moment silencieux, sans réagir tout de suite. Je ne l’avais même pas suivi du regard. Comme je l’avais pensé, ce baiser m’avait donné la réponse que je cherchais. Une réponse inacceptable…irraisonnable. Mais je ne pouvais pas laisser passer ça.

    « Non, attends. »

    Je me tournai vers Melody, alors qu’elle avait pratiquement quitté la chambre. Je me levai à mon tour, et me dirigeai vers elle. Avant qu’elle ne se retourne, je posai doucement une main sur son bras, en m’approchant d’elle. Je ne voulais pas qu’elle me regarde, je pourrais au moins parler sans risque d’être perturbé. C’était vraiment étrange, nouveau… D’habitude, les filles avec qui j’avais partagé un baiser me connaissaient, ou alors je les avais rencontrées et elles m’avaient directement tapées dans l’œil. Pour ce dernier point, je pouvais citer Serena, ça avait été le cas. Mais il n’était resté qu’une grande amitié entre nous. Toutefois, c’était ce baiser qui nous avait rapprochés. Seulement, avec Melody je ne ressentais pas ça. Je ne voulais pas ça. En aucun cas. J’allais être torturé pendant des semaines, des mois peut-être, à l’idée d’avoir laissé filé une fille qui me faisait autant d’effets, et sans parler de sexe. Je n’y avais même pas pensé, à vrai dire. Je ne voulais pas savoir si elle était bien au lit, si elle me satisferait plus que les meilleures calormènes auxquelles j’ai eu droit jusqu’à présent. Je n’y songeais pas, avec Melody.

    « J’ai rarement fait quelque chose qui soit pas irraisonnable. Je pouvais le faire avec ma sœur auparavant, et mon père nous pardonnait en riant, mais ce n’est plus le cas à présent. Je pouvais le faire quand je croyais être amoureux, quand je restais toute une nuit avec une fille dehors, au début de mon adolescente, mais j’ai arrêté. » Je me stoppai un instant, puis repris. « Les dernières choses irraisonnables que j’ai pu faire ont été d’aider Serena et Brendon, et de venir inconsciemment de plus en plus souvent ici, et te croiser à chaque fois… »

    La main que j’avais posée sur son épaule glissa sur son bras, et finit par rejoindre la main de la Narnienne. Mon autre main agrippa directement l’autre, et tous mes doigts croisèrent ceux de Melody. C’était également étrange de passer d’une situation où on ne s’appréciait pas tellement, à ça… Mais un baiser changeait tout, quelle que soit le point de départ. Etais-je donc amoureux de Melody maintenant ? Je le pensais fortement, oui. Est-ce que ça valait la peine d’être ensemble, alors que nous étions séparés par des centaines de kilomètres, alors que nous étions censé être ennemis ? Si jamais Telormen prenait le contrôle de Narnia, m’en voudrait-elle ? Oui, je pensais à cela, car il ne fallait pas se voiler la face, un jour la guerre reviendra… Je soupirai, et repris la parole après ces quelques minutes de silence.

    « Mais tu as compris ce que je voulais dire tout à l’heure, en disant qu’on ne devait pas être amis. Sauf que… Une amitié peut être éphémère, elle peut être oublié très vite. Mais ce qui vient de se passer, ce n’est pas oubliable. Alors, peu importe que ce soit raisonnable ou pas. »

    Après quelques secondes de silence, je relâchai les mains de Melody, et reculai de quelques pas. C’était sa décision maintenant… J’étais prêt à prendre tous les risques du monde, seulement si elle le souhaitait. De toute manière, ce serait une relation à distance. Je savais très bien que je ne la verrais que très peu, si elle voulait tenter cette situation. Dans le genre…une fois par mois, avec un peu de chance. Un voyage à Narnia mettait quelques jours par la mer, et était encore plus long par les terres, même avec Archeland sous contrôle telormène, à cause de ce désert qui faisait la même taille que ce pays, peut-être même plus grand, personne ne savait avec exactitude. Non, je dirais plutôt que ce serait surtout une visite de quelques jours, une fois tous les deux mois. Il ne fallait pas que je vienne trop souvent. Déjà, j’étais beaucoup trop occupé, j’avais des devoirs importants tout de même. Et surtout, les tarkhaans, ainsi que mon frère, ne devaient en aucun cas savoir que je « traînais » avec une Narnienne : ils pourraient facilement l’utiliser en la menaçant et en me menaçant, afin d’avoir des informations sur Narnia. Melody se retourna finalement en avançant un peu vers moi, et j’en profitai pour glisser ce que j’étais en train de penser.

    « Tu dois savoir ce que ça impliquerait. Personne ne devrait savoir ça, en aucun cas, à part les personnes de confiance. Et je me doute que tu sais que je passerais très rarement ici… J’essaye de remettre les choses en place, la guerre a fait beaucoup de dégâts, même pour Calormen. Et si quelqu’un de mal intentionné me voit partir trop souvent et comprend la raison de ces visites, ça risquerait de te mettre en danger, crois-moi. Quant à la possibilité que tu viennes avec moi, c’est exclu, et je suis sûr que même toi, tu ne voudrais pas venir ne serait-ce que quelques jours. » Je restai silencieux quelques instants. « C’est à toi d’y réfléchir maintenant. »

    Je quittai Melody du regard afin de rattacher les quelques ficelles de ma tunique délacées. La conversation n’était pas prête d’être terminée, j’avais l’impression… Sauf si ça finissait comme avec Serena. Il n’y avait eu aucune parole après que je l’aie embrassée, elle était partie dormir dans les appartements des invités. Le lendemain, elle avait quitté le palais très tôt, avec sa famille, et lorsque je lui avais reparlé, d’entrée de jeu il n’y avait eu que de l’amitié entre nous. Se pourrait-il que ça se passe pareil cette fois-ci, même si mes sentiments étaient tout autres ? Oui, bien sûr que ça se pouvait. Si Melody me disait qu’on ne pouvait pas être ensemble, alors je repartirais à l’aube, peut-être même la nuit, et tout serait réglé. Il y a des choses impossibles dans la vie, après tout… Je ne pouvais l’avoir, tant pis alors. Mais pour le moment, Melody ne répondait pas, elle ne disait rien, et je ne voulais pas la regarder… Cependant, je ne pus m’en empêcher, au bout d’une bonne minute. Et je ne pus faire qu’une chose : me rapprocher d’elle, poser avec délicatesse mes mains sur ses joues, plonger mes yeux sombres dans les siens si clairs et profonds, et me pencher pour l’embrasser plus longuement qu’elle ne l’avait fait.
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeJeu 25 Aoû - 23:31

    Pendant qu'elle avançait vers la porte, Melody remarqua qu'elle ne lui avait jamais paru aussi éloignée de son lit. Et un silence ne lui avait jamais paru aussi pesant... Soren n'avait eu aucune réaction après qu'elle l'aie embrassé, ce qui voulait tout dire : elle aurait mieux fait de rester tranquille et de mettre ses envies de côté. Et pourtant, elle avait l'impression qu'elle ne s'était jamais sentie aussi bien depuis un long moment. Au moins, elle allait être inspirée pour composer de nouvelles choses au piano. En parlant de musique, elle avait oublié de prendre sa guitare, à croire qu'elle avait hérité d'un don pour se gâcher elle-même la soirée. Mais maintenant qu'elle y repensait,, elle avait cru sentir la main de Soren serrer la sienne pendant qu'elle l'embrassait... Enfin, ça pouvait très bien être avoir été juste une pulsion sur le moment.

    Alors qu'elle avait la main sur la poignée de la porte, Melody eu un léger sursaut en entendant Soren parler. Avec un soupire, elle lâcha la poignée lentement en se demandant comment est-ce qu'il allait réagir. Lui refaire le petit discours incompréhensible du "Je ne te déteste pas, mais je devrais." ? Une lueur d'espoir venait de s'installer en elle, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de l'imaginer en train de lui dire avec un ton plein de pitié "Effectivement, c'est loin d'être raisonnable, mais c'était quand même gentil ce petit discours !" Ou peut-être qu'il allait simplement lui faire comprendre sèchement qu'elle ne représentait rien du tout pour lui. Maintenant qu'elle venait de s'imaginer toutes ces possibilités, elle se rendit compte qu'elle préférait encore l'option "Pas de réaction", au moins c'était sans cruauté et sans pitié. Pendant qu'elle pensait à tout ça, Melody n'avait pas vu Soren approcher et fût parcourue d'un frisson en sentant sa main sur sa peau.

    Toujours silencieuse, elle l'écouta attentivement en s'empêchant de sourire à sa dernière phrase. Même si elle s'efforçait de penser négativement pour ne pas être déçue, elle avait plutôt l'impression que la situation devenait du plus en plus positive... Alors qu'elle cherchait quelque chose à répondre pour combler le silence, Melody frissonna à nouveau et baissa les yeux. Cette fois, elle sourit discrètement sans pouvoir s'en empêcher en voyant Soren lui prendre une main, puis l'autre. Elle aurait voulu continuer à penser négativement pour ne pas se faire de faux espoirs, mais les battements de son coeur qui se faisaient de plus en plus rapides lui rappelèrent vite qu'elle se sentait presque aussi bien que quelques minutes auparavant, quand ils s'étaient embrassés. Mais malgré cette sensation, ses mains étaient presque figées, comme elle.

    Quand elle sentit que Soren la lâchait, Melody finit par se retourner totalement vers lui et l'écouta, toujours sans rien dire. Il exagérait peut-être un peu... Bon, oui, elle était rarement sortie avec un garçon qui habitait à plus de trois rues de chez elle. Mais le sentiment positif qui s'était installé en elle lui faisait voir toutes les contraintes comme petites. Pendant qu'elle y réfléchissait, quelque chose d'autre lui vint à l'esprit : Soren n'avait pas réagit comme elle l'aurait pensé, mais il n'avait pas clairement parlé de sentiments. D'un côté, elle non plus, quoiqu'elle l'avait embrassé après lui avoir fait comprendre ses propres sentiments envers lui... En attendant, il était là à attendre qu'elle lui réponde. Indécise, Melody leva les yeux vers Soren et croisa encore une fois son regard.

    Comme s'il avait lu dans ses pensées, elle le vit se rapprocher et frissonna à nouveau en sentant ses mains se poser sur ses joues. Une nouvelle fois, elle eut l'impression de se sentir incroyablement bien : Il était en train de l'embrasser, ce qui la rassurait sur la question qu'elle venait de se poser à propos des sentiments. Tout en prolongeant passionnément le baiser, Melody posa doucement sa main sur celle de Soren sans pour autant s'arrêter. Elle était maintenant tellement bien qu'elle aurait aimé rester comme ça indéfiniment. Mais au bout d'un moment, elle se résolu à reculer un peu son visage et rouvrit doucement les yeux. Après quelques secondes, elle glissa sa main dans celle de Soren sans le lâcher du regard et ouvrit enfin la bouche pour parler à voix presque basse.

    " Ce que je ressens pour toi... c'est vraiment fort. Et c'est sérieux. "

    Après quelques secondes durant lesquelles elle continua de regarder Soren, Melody finit par baisser le regard pour replonger dans ses pensées. Oui, elle était bien. Mais elle avait aussi peur... Peur parce que des sentiments aussi forts étaient nouveaux pour elle, et peur de souffrir. Petit à petit, le bonheur qui l'avait gagnée la quittait pour faire place à ces inquiétudes. Peut-être que ça n'allait pas marcher, peut-être qu'elle aurait finalement mieux fait de ne jamais être honnête... Peut-être qu'en fait, elle avait besoin de réfléchir plus sérieusement et seule.

    " Mais ça me fait un peu peur. " En soupirant, elle releva les yeux pour regarder Soren. " On en reparlera demain... La nuit porte conseil. "

    Sans rien ajouter pour le moment, elle se contenta d'embrasser Soren sur la joue avant de lui glisser un "Bonne nuit", sortit de la pièce en silence puis referma la porte derrière elle. Une fois seule dans le couloir, Melody prit conscience de tout ce qu'il venait de se passer. Pendant qu'elle descendait les escaliers, elle fit de son mieux pour éviter de faire grincer les marches en bois et,une fois arrivée dans la chambre du bas, fouilla dans les affaires de son père pour trouver une veste à se mettre. Elle comptait faire un tour dehors mais pas question de remonter dans sa chambre, elle se contenterait de ce qu'elle venait de trouver : Une veste noire, évidemment trop grande pour elle mais qui au moins lui tiendrait chaud.

    Après avoir enfilé la veste, Melody sortit dans le jardin de derrière par la porte qui se trouvait dans le salon, suivie du chat qui semblait enchanté à l'idée de sortir. Par peur de rester enfermée dehors, Melody préféra utiliser un livre comme cale pour la porte. Après s'être suffisamment avancée pour se retrouver dans l'herbe, elle enleva la veste qu'elle venait de mettre et l'étala par terre pour pouvoir s'allonger dessus sans se relever toute tachée par l'herbe.

    Quelques secondes plus tard, elle se retrouva avec le chat allongé en boule sur sa poitrine, ronronnant joyeusement. Avec un petit sourire, elle posa une main sur sa fourrure douce et chaude. Quelque part, ce geste avait quelque chose de rassurant. Maintenant, les choses sérieuses... Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir répondre à Soren, quand ils se reverraient le lendemain matin ? A croire qu'il était impossible d'avoir cette conversation en une seule partie. Deux solutions : Soit elle oubliait un peu d'être raisonnable et écoutais son coeur, soit elle oubliait Soren continuait à vivre comme s'il ne s'était jamais rien passé. Elle resta quelques minutes les yeux fermés, à réfléchir attentivement à ces deux possibilités.

    Oh et puis, depuis quand est-ce qu'elle était raisonnable ? Elle voulait écouter son coeur, et elle allait le faire. Oubliant totalement qu'elle avait toujours un chat endormi sur elle, Melody se releva d'un coup en le faisant tomber au passage. Quand elle s'en rendit compte, elle le prit dans ses bras en riant un peu devant son air effaré et prit sa veste avant de retourner à l'intérieur. Une fois la porte menant au jardin refermée, Melody fit descendre le chat de ses bras et se laissa tomber sur le canapé. Maintenant qu'elle avait fait son choix, elle allait devoir trouver comment formuler ça... Quoique, peut-être qu'un troisième baiser suffirait ? Non, elle n'allait pas passer son temps à s'exprimer comme ça, même si elle ne trouvait pas l'idée si désagréable que ça... Toujours allongée sur le canapé, elle leva les yeux vers les escaliers menant à l'étage en se demandant si Soren dormait déjà. Elle ne l'avait quitté que depuis une demi-heure, mais il était sûrement fatigué de la soirée qu'ils avaient eu à courir partout.

    Peut-être que la meilleure solution était de vite lui faire comprendre qu'elle s'était décidée avant qu'il ne change d'avis. Après avoir vérifié qu'elle n'avait cette fois aucun chat sur elle,Melody se releva et avança le plus silencieusement possible vers les escaliers en prenant bien soin de ne pas louper une marche. Une fois arrivée à l'étage, elle avança jusqu'à la porte de sa chambre et l'ouvrit doucement.

    "... Soren ? "

    Elle aurait juré entendre une réponse, mais pas assez fort pour comprendre. En repensant à ce qu'elle s'était dit avant de monter, Melody ferma la porte derrière elle et jeta un coup d'oeil vers Soren. Il était à moitié allongé mais n'avait pas l'air de dormir, bonne nouvelle. Peut-être que si elle avait attendu encore dix ou vingt minutes, il l'aurait été. Sans pouvoir cacher un petit sourire, elle avança et s'assit sur le côté du lit en commençant à parler.

    " Je sais que tu dois sûrement être fatigué, mais finalement je trouve ça idiot d'attendre jusqu'à demain pour te dire que je... t'aime. "

    Voilà, c'était dit. Difficile à croire, mais elle avait enfin osé le dire clairement. Sans pouvoir quitter le sourire qu'elle avait eu en entrant, Melody tourna les yeux vers Soren en cherchant à croiser son regard. Elle hésita un quart de seconde, et s'allongea à côté avant de se blottir contre lui. Elle savait que si elle n'osait pas le faire maintenant elle n'oserait jamais, même si elle en mourrait d'envie. Et puis quelque part, elle se réchauffait un peu après sa sortie dans le jardin qui l'avait quand même rafraîchie. Elle resta silencieuse quelques secondes puis reprit la parole en coupant presque Soren qui commençait à parler.

    " Tout ce que je veux, c'est être avec toi. Malgré les contraintes et les conséquences. "

    Nouveau silence, qui cette fois dura un peu plus longtemps que le précédent. Peut-être qu'il avait lui aussi réfléchit, et allait lui faire comprendre qu'il préférait en rester là comme elle l'avait pensé un peu plus tôt ? Dans ce cas, elle ferait attention à ne pas oublier sa guitare avant de partir, cette fois. En se forçant à oublier ces idées, Melody releva doucement la tête avant de parler à nouveau, plus lentement cette fois.

    " Sauf si de ton côté, tu as changé d'avis... "

    Elle resta encore quelques secondes à le regarder, en attente d'une réponse, puis ferma les yeux sans rien ajouter. Qu'importe la réponse, elle voulait quand même profiter un peu de ce moment.

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Soren Eshbaan
Soren Eshbaan
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeDim 4 Sep - 12:22

    C’était sûrement la première fois que je réfléchissais autant pour embrasser une fille. Lui dire que j’avais des sentiments et toute cette histoire, c’était autre chose qui venait plus tard. Sauf que la situation était loin d’être normale. Soit j’embrassais Melody, soit je ne l’embrassais pas. Soit je lui avouais que je l’aimais, ou que je ressentais quelque chose de fort et de puissant, soit je me taisais. Soit je partais en ayant le cœur léger et l’esprit rempli de dizaines de pensées toutes dirigées vers elle, soit je revenais à Tashbaan sans rien. C’était à la fois simple et compliqué. Un simple choix changeait tout, et pas seulement l’instant présent. Ca changerait ma façon de penser lorsque je croiserais une jeune et jolie fille. Je ne détesterais plus autant les Narniens. J’essayerais par tous les moyens d’aller à Narnia, même si ce n’était qu’une fois par mois. Pendant combien de temps est-ce que ça durerait, je n’en avais en revanche aucune idée... Encore fallait-il que Melody fasse elle aussi son choix.

    Je ne pus tenir, devant son hésitation et le silence pesant qui s’était installé. Je l’embrassai donc, avec la plus grande douceur et la plus grande tendresse dont j’étais capable. J’avais fait cela spontanément, j’avais choisi. Il fallait tenter le tout pour le tout... Peut-être que je faisais fausse route, que cette relation ne tiendrait pas, surtout qu’elle serait à distance. Non, ce n’était pas le moment de faire demi-tour, je ne pouvais plus. J’avais fait mon choix maintenant. Je prolongeai le baiser le plus longtemps que je pouvais, et je sentis très vite que Melody s’y mettait également, donnant une certaine passion. Mon cœur voltigea, mon sang se réchauffa, et mes joues devinrent rapidement rosées, bien que cela ne se voyait pas avec mon teint mât. Je perçus la présence de sa main sur l’une des miennes, qui étaient posées légèrement sur ses joues. J’avais déjà eu des baisers de ce type, c’est-à-dire passionnés, mais jamais ça n’avait été comme ça. Ce que j’avais connu de tel, c’était les « baisers » échangés avant de coucher avec une femme.

    Melody rompit le baiser doucement, et nous restâmes silencieux, en nous regardant droit dans les yeux. Je retirai mes mains de son visage, tandis que mes doigts s’entremêlèrent avec les siens. Là, nous avions l’air d’être...réellement ensemble. Au moment où je commençais à faire un sourire, un vrai sourire, rempli de joie, elle dit quelque chose qui me rendit encore plus heureux. Mais lorsque je vis son regard se baisser, et le silence perdurer, je perdis le sourire. Ma bouche s’entrouvrit, car je voulais parler, mais Melody fut plus rapide que moi. En peu de mots, elle m’expliqua que ce sentiment lui faisait peur, et qu’elle préférait réfléchir, en somme. Moi aussi, ça m’effrayait, si elle savait... Cependant, je restai muet, même lorsqu’elle me souhaita bonne nuit après m’avoir embrassé sur la joue. Le silence fut très, très lourd lorsqu’elle quitta la pièce. Parce que moi aussi, je devais réfléchir, encore une fois, et faire sûrement de nouveaux choix.

    Mais comment pourrais-je faire des choix quand je n’étais pas certain des siens ? Si finalement, elle ne voulait pas prendre le risque de partager son cœur alors que nous n’allions pas nous voir souvent, afin de ne pas souffrir ? Je ne lui en voudrais pas. Je lui avais dit ce qu’il fallait qu’elle entende, pour lui démontrer que même si ce n’était pas raisonnable, c’était possible... Je l’avais embrassé aussi. Je n’avais plus rien à dire ou à faire à présent, à part me répéter. Au lieu de me compliquer la vie pour presque rien, je décidai d’aller à la salle de bain en faisant le moins de bruit possible. Heureusement, la pièce était proche, et je n’eus pas besoin de courir partout. Une fois là-bas, je nettoyais la plaie que j’avais eue, et mis un nouveau bandage comme je pouvais. Un peu dur, mais j’y arrivai. J’avais beau être habitué à laisser des servantes et des domestiques, voire des esclaves, faire tout pour moi, je savais un minimum me débrouiller.

    De retour dans la chambre, je m’appliquai à finir de faire avant que Melody ne revienne tout à l’heure : j’enlevai la couche supérieure de mes vêtements, ce qui me servait de tunique. J’avais encore quelque chose en dessous, beaucoup plus léger, et qui était beaucoup plus pratique pour dormir – si j’y arrivais cette nuit. Je devais avouer quand même que je préférais de loin ma grande chambre remplie de toiles diverses, avec mon grand lit bien plus confortable. Seulement, si j’avais été là-bas, jamais je n’aurais revu Serena et Brendon, et je n’aurais pas été embrassé par Melody... Comme si j’avais prévu que tout cela arriverait, le matin même. Je continuai pendant un long moment de repenser à cette journée, tout en rêvassant, allongé sur le lit. Il fallut croire que le temps passa vite, car j’entendis finalement des bruits de pas, puis mon nom à travers la porte. Après ce long silence, j’eus un peu de mal à parler, et le « Oui ? » qui sortit fut moins fort que je ne le pensais.

    Melody entra alors, et je bougeai un peu pour pouvoir la regarder, tout en restant à moitié allongé. Je restai silencieux, en la regardant venir jusqu’au lit pour s’y asseoir, et attendis simplement. La suite ne fut pas vraiment ce que j’avais imaginé, loin de là. Elle me dit, pratiquement sans hésiter, qu’elle m’aimait, et peu de temps après, elle s’allongea auprès de moi. Le moins que je pouvais dire, c’était que Melody était sincère, n’importe qui le saurait. Je me remis un peu mieux pour être le plus contre elle, et m’apprêtais finalement à répondre quelque chose spontanément, sans vraiment réfléchir. Toutefois, elle fut plus rapide que moi, et continua de parler...comme si elle savait les pensées que j’aurais. Malgré les contraintes et les conséquences... J’espérais vraiment qu’elle en prenait conscience. Maintenant que nous en étions aux déclarations, nous ne pouvions plus faire demi-tour. Je restai silencieux sans m’en rendre réellement compte, et Melody finit par suggérer elle-même que j’avais peut-être changé d’avis. Nous nous regardâmes un long moment, puis elle reposa la tête contre moi. Je finis par chercher sa main et glisser mes doigts entre les siens, sans la quitter des yeux.

    « En général, je ne reviens pas sur ce que j’ai dit... Je serais prêt à tout pour toi, malgré mon rang. Du moins, presque. Si je pouvais partir, je le ferais sans doute, mais ce n’est pas le cas. La seule chose dont j’ai peur maintenant, c’est qu’à cause des visites...espacées, tu m’aimes moins et ne veuille plus me voir. »

    Je soupirai, en repensant à nouveau à la soirée globale. Comment avais-je pu passer du statut « tu m’exaspères » à « je t’aime, et j’ai peur de te perdre » ? C’était totalement incompréhensible mais réel. La preuve, quand je faisais ces discours longs et barbants malgré moi, ce ne pouvait être que pour une bonne raison. Mais à quoi allait se terminer cette relation à distance ? Quelques visites une ou deux fois par mois, pendant je ne sais combien de temps ? Ce n’était qu’une amourette qui aurait une fin brutale. Non, mon cœur m’assura que ce n’était pas qu’une amourette... Quoiqu’il en soit, jamais nous n’aurions de fin heureuse. Mais au moins, ici, je pouvais profiter de ne pas être le Prince de Calormen, pendant quelques jours. J’aimais mon rang, bien entendu, mais ça faisait du bien de ne pas être tiré par tout le monde, surtout en ces temps de guerre. Yoren voulait Narnia, et ce n’était pas dur, avec Telmar et Archeland avec lui. D’ailleurs, si Narnia était pris...ce serait plus facile de voir Melody, mais il y avait autre chose dont je devais être sûr.

    « J’ai une question importante, et pas facile, à te poser. » Je restai silencieux quelques secondes en hésitant et repris finalement. « Si la guerre est encore déclarée, et que mon frère et moi, nous...gagnons, que Narnia soit soumis aux Telormènes, est-ce que tu m’en voudras ? »

    Je voulus rajouter d’autres choses, comme par exemple que c’était surtout Yoren qui voulait, pas moi, mais ça serait mentir, en partie. Je désirai fortement que Calormen s’agrandisse encore plus, jamais dans l’histoire l’empire n’avait été si étendu. Il fallait compter l’aide de Telmar, bien sûr, mais ce genre d’alliance avait déjà eu lieu, sans grande victoire. Toutefois, le peuple souffrait de tout ça, et j’essayais d’arranger comme je pouvais. Et la voilà donc la fameuse question : mon rang et mon peuple, ou Melody ? Plus tôt, je lui avais dit que je ne pouvais pas quitter ma couronne de prince, et c’était bien vrai, par envie et par devoir. Je me coupai de mes réflexions en voyant qu’elle ne répondait pas à ma question. Je lâchai doucement sa main et me redressai, la laissant seule allongée. Je me mis en position assise en fixant le mur en face. Mon regard se baissa jusqu’à ma main droite, où un anneau plus que précieux ornait un de mes doigts. Il appartenait auparavant à mon père, il me l’avait donné lors de mes quatorze ans, et m’avait fait promettre de ne jamais abandonner mon peuple, que je sois Prince ou Tisroc. Les Eshbaan devaient régner dans le bien, personne d’autre ne pouvait, quoiqu’il arrive.

    Je restai ainsi longtemps, et je ne remarquai pas que Melody était venue s’installer à côté de moi, et m’observait silencieusement. Lorsque je la vis enfin, je tentai de ne pas montrer les larmes qui me montaient aux yeux. J’essayai de me calmer, et je ne réussis que lorsque Melody glissa sa main dans la mienne, celle où il y avait l’anneau. Je consentis après de longues secondes à tourner les yeux vers elle, et me perdis très vite dans ses yeux bleus. Comment pouvais-je penser à la guerre quand j’étais en présence d’une fille aussi douce et sensible ? Je levai doucement mon autre main, et passai le dos contre sa joue, en souriant un peu. Ma main dans la sienne la serra d’avantage. En temps normal, je l’aurais embrassé, avec tout autant de douceur, mais j’étais un peu effrayé d’abuser, de ne pas faire ce qu’il fallait. C’était peut-être un peu trop, alors qu’on venait simplement de commencer à être ensemble. Enfin...il ne manquait plus qu’une chose de ma part.

    « Excuse-moi, je n’aurais pas dû te poser cette question, n’y réponds pas. » J’hésitai et me rapprochai un peu plus d’elle, d’abord sans quitter ses yeux des miens, puis me penchai à son oreille pour lui murmurer doucement : « Je t’aime. »

    Je baissai la tête et l’appuyai à peine sur son épaule, tout en souriant. C’était dit, et ça faisait du bien. Au rythme de mon cœur, je sus que j’avais dit la vérité : je l’aimais. Je devais l’aimer depuis un sacré bout de temps en fait... A moins que ce ne soit cette journée qui ait réveillé tous mes sentiments. Pour elle, je ne savais pas vraiment, et à vrai dire, ce n’était pas important. J’étais simplement content d’être avec elle pour le moment, j’aurai tout le temps de réfléchir lorsque je retournerai à Tashbaan. Le regard toujours baissé, je m’apprêtai à parler en voulant observer Melody à nouveau, mais mes yeux furent attirés par des marques à moitié blanches sur son poignet. Des cicatrices, plus ou moins récentes. J’en avais une longue de la même couleur dans le dos, datant de la guerre. Après un long moment, je relevai la tête pour regarder Melody dans les yeux, et frôlai les marques. Je repensai alors aux gardes qui nous avaient poursuivis tout à l'heure, et à celui, très tenace, que j'avais tué.

    « Dis-moi... Pourquoi est-ce que tu as été aussi effrayée, quand je me suis débarrassé du garde ? » Je laissai un court temps de silence et regardai à nouveau les marques blanches sur son poignet. « Et ces cicatrices, tu les as eues à la guerre...? »

    Rien qu’à y penser, la cicatrice de mon dos m’élança. Un Archelandais avait réussi à m’atteindre et m’avait fait une longue plaie qui s’étendait en diagonale à travers mon dos. Mais heureusement, ça n’avait pas été grave, à vrai dire, il m’avait fallu un moment pour m’en rendre compte. J’avais aussi reçu une blessure sur les côtes, mais c’était encore moins quelque chose de grave. Ce n’était plus que des marques qui disparaîtraient peu à peu au fil du temps. Je ressortis de mes pensées en me rendant compte que Melody ne répondait toujours pas. Je vis sur son visage un grand trouble. Il y avait quelque chose de plus profond, avec ce garde et avec ces petites cicatrices... ? Peut-être n’avais-je vraiment pas posé la bonne question, encore une fois. C’était bien la première fois que ça m’arrivait... Je ne connaissais pratiquement pas Melody, en fait. Je l’avais connu, mais c’était il y a longtemps. Nous avions tous deux grandis, comme en témoignaient nos disputes, rien qu’aujourd’hui.

    « Désolé, je ne...je ne pensais pas que tu... »

    A vrai dire, je ne pus continuer. Ce n’était déjà pas dans mes habitudes de m’excuser, mais en plus, je ne savais absolument pas ce qu’elle avait, et ça n’aidait pas. Je restai donc silencieux. Bon, un moyen de régler cette histoire, de lui changer les idées, et ne moins passer pour un idiot... Je jetai un coup d’œil discret à la pièce, et mon regard tomba sur la guitare. Je savais déjà qu’elle adorait la musique, mais jamais je ne l’avais vu jouer de la guitare. En revanche, le piano qu’il y avait au rez-de-chaussée, je m’en souvenais pour l’avoir vu jouer dessus, la première fois que je l’avais rencontré. A cette époque, je jouais de temps à autre avec ma sœur, même si c’était loin d’être mon point fort. Mais ça aussi, Melody adorait. Lentement, je me levai, et toujours avec ma main dans la sienne, je l’invitai à faire de même, me penchai pour saisir la guitare sans écraser les cordes, puis sortis de la chambre, descendis les escaliers et me mis devant le piano.

    « Montre moi un peu ce dont tu es capable. »

    Je lui souris et lâchai sa main. C’est alors que le chat vint nous rejoindre. Sauf qu’à l’inverse de tout à l’heure, il me regardait avec un mauvais œil j’avais l’impression. Je me penchai pour le caresser malgré tout, et à la place de se laisser faire, il me planta ses dents dans la main. J’ouvris de grands yeux et retirai ma main tout de suite, sans rien dire. Le chat partit alors sur les genoux de Melody, qui s’était assise devant le piano. Je m’approchai pour me mettre à côté, mais le chat avait l’air de vouloir m’égorger si je continuais de m’approcher. On peut m’expliquer pourquoi j’avais réussi à le caresser avant, et là il me mordait ? Je ne cherchai pas longtemps à comprendre, et regardai Melody avec un sourire.

    « Je t’écoute. »
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MessageSujet: Re: " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. "   " Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité. " Icon_minitimeDim 18 Sep - 20:29

    Lorsqu'elle sentit Soren lui prendre la main, Melody esquissa un petit sourire sans pour autant ouvrir les yeux. Silencieuse, elle l'écoutait distraitement tout en resserrant doucement ses doigts autour des siens, remarquant au passage la chaleur de sa main qui par rapport à la sienne paraissait bouillante. Alors qu'elle ouvrait les yeux pour regarder leurs deux mains l'une dans l'autre, Soren retint son attention en émettant l'idée qu'elle pourrait refuser de le revoir à cause de la distance. Son sourire ne la quitta pas, tant l'idée lui paraissait impossible. Elle chercha une façon de le rassurer sur ce point mais chaque phrase qu'elle trouvait lui paraissait toujours trop lourde, trop exagérée, trop... barbante. Parfois, les mots étaient inutiles : peut-être que c'était actuellement le cas. Toujours silencieusement, Melody retira un peu sa main de celle de Soren afin de pouvoir y passer doucement ses doigts, le regard toujours fixé sur ce qu'elle faisait.

    « Si la guerre est encore déclarée, et que mon frère et moi, nous...gagnons, que Narnia soit soumis aux Telormènes, est-ce que tu m’en voudras ? »

    Sous la surprise, Melody stoppa son geste et son regard se perdit dans le vide. Elle n'avait pas vraiment pensé à ce problème, et la question ressemblait presque à un piège, une question à laquelle elle ne pouvait répondre, pas par refus, mais par absence de réponse. Évidemment, elle aimait son pays. Des paysages jusqu'à l'histoire, en passant par les croyances, tout ça faisait partie de sa vie, c'était en elle. Un simple lieu pouvait renfermer tout un tas d'histoires passionnantes, particulièrement les histoires de magie qui se rapprochaient des contes. Pour rien au monde elle n'aurait voulu voir tout ça changer. Perdue dans ses pensées, elle mit quelques minutes à se rendre compte que Soren s'était assis plus loin. Le plus doucement possible, Melody se releva à son tour pour le rejoindre.

    Une fois assise à côté de lui, elle l'observa en se concentrant particulièrement sur son visage. La dernière fois qu'elle avait vu cette expression dans les yeux de quelqu'un remontait à quelques mois, mais elle s'en souvenait parfaitement : Liven était venu chez elle quelques semaines avant la guerre, et c'était une des rares fois où elle s'était réellement disputée avec lui. Le moment dont elle se souvenait le mieux était celui où elle avait accidentellement sous-entendu le prénom de Serena, qu'il croyait encore morte. Au regard qu'il avait fait, elle avait voulu le prendre dans ses bras et trouver les bons mots pour lui faire oublier sa peine. En voyant le même regard chez Soren, elle avait le même genre de sentiment. Mais comme quelques minutes plus tôt, les mots étaient peut-être de trop.

    Sans le quitter du regard, Melody glissa sa main dans la sienne et lui adressa un petit sourire lorsqu'il tourna la tête vers elle. Rapidement, elle se sentit frissonner au contact de la main de Soren sur sa joue et les battements de son coeur qui jusque là avaient repris leur rythme normal se manifestèrent si fort qu'elle se demanda si Soren les entendait lui aussi. En le voyant se rapprocher, elle fit un signe de tête affirmatif pour répondre à ce qu'il venait de dire dire puis serra un peu plus sa main en l'entendant prononcer les deux petits mots qui la firent à nouveau frissonner. Dits avec sa voix, ils sonnaient encore mieux que ceux qu'elle avait déjà pu entendre. Les "je t'aime" dits par des amis, par sa famille ou même par d'autres garçons n'avaient jamais eu le même effet que celui ci venait d'avoir sur elle.

    Un nouveau frisson finit par sortir Melody de ses pensées, mais différent des précédents. Lentement, elle baissa les yeux pour voir que Soren venait de remarquer ses cicatrices au poignet. Elles dataient de plusieurs mois, et ne se décidaient pourtant pas à disparaître. Le regard à nouveau perdu dans le vide, Melody repensa à la période qui accompagnait ses cicatrices. Elle se revoyait dans cette chambre, au pied de ce lit et un couteau à la main. Les yeux remplis de larmes, fatiguée de ses insomnies et de toutes les humeurs par lesquelles elle passait, elle pesait le pour et le contre. Elle voulait sortir de ce cauchemar, oublier sa douleur et se reposer enfin, loin de tout ça. Mais après s'être fait une première coupure, elle avait vite perdu son courage et s'était contentée de continuer à se couper juste assez pour extérioriser sa douleur, esperant qu'après ça elle se sentirait moins coupable.

    Écoutant vaguement Soren, Melody baissa à nouveau les yeux vers ses cicatrices, toujours silencieuse. Son était s'était bien améliorée depuis, il lui arrivait évidemment de sentir encore de la tristesse et de la culpabilité mais le plus gros était passé, elle en était consciente. Mais ces cicatrices étaient toujours sur elle, moins voyantes qu'avant mais bien présentes, comme si elles étaient ici pour la tenter et lui rappeler qu'elle était encore fragile sur certains points.

    En entendant Soren s'excuser de façon un peu confuse, Melody releva les yeux vers lui en se rendant soudain compte qu'il ne devait rien comprendre à sa réaction. Cette fois, elle voulait pouvoir lui répondre. Elle se sentait suffisamment à l'aise avec lui pour pouvoir lui parler de ces problèmes, mais...il risquait de la voir différemment. Peut-être qu'il la prendrait pour une folle, ou encore pour une fille trop fragile. D'un côté, elle l'était par moment...
    Avant qu'elle n'ait pu répondre, Melody se retrouva à suivre Soren en dehors de la chambre. Avec un regard interrogateur, elle le laissa la guider au salon jusqu'à ce qu'elle comprenne où il voulait en venir. Les yeux rivés sur le piano, elle alla s'installer sur ce qui ressemblait plus à un petit banc qu'à un tabouret, et ouvrit délicatement le piano et regarda toutes les touches attentivement. Elle n'avait pas touché ce piano ni aucun autre depuis longtemps, et l'idée de s'y remettre l'intimidait presque. Avec sa couleur sombre et la place qu'il prenait, l'instrument l'avait longtemps impressionnée avant qu'elle ne sache en jouer. Ce soir, elle se retrouvait à nouveau impressionnée par ces touches noires et blanches, pourtant très simples, mais qui semblaient la mettre au défi de les maîtriser.

    Un poids sur ses genoux la fit sursauter, lui indiquant que le chat venait de s'installer sur elle. Retrouvant le sourire, Melody posa une main sur son pelage et tourna les yeux vers Soren, resté à distance du chat. Haussant un sourcil, elle les regarda alternativement et finit par comprendre en voyant le regard noir que lançait le félin. Il avait eu le même genre de comportement envers Liven quand elle s'était disputée avec lui, et avait finit par l'apprécier après leur réconciliation. Elle n'en avait jamais parlé à personne de peur de passer pour une dingue, mais elle avait parfois l'impression que ce chat arrivait à comprendre ses humeurs ainsi que ses relations envers les personnes présentes. Elle avait déjà entendu parler d'animaux narniens qui auraient gardé quelques traces de leurs ancêtres parlants, mais cette hypothèse lui paraissait un peu tirée par les cheveux. Peut-être que ce chat était simplement très protecteur. En gardant un oeil sur lui, Melody tendit une main pour prendre celle de Soren et, progressivement, avança leurs deux mains vers le chat qui les renifla puis tourna dédaigneusement la tête comme s'il se rendait. Amusée, Melody fit signe à Soren de s'asseoir à côté d'elle tandis que le chat partait s'allonger sur le canapé.

    " Désolée, il est un peu spécial."

    Après un petit silence, elle se tourna à nouveau vers le piano, posa doucement ses mains sur le clavier et joua une simple note aigu pour vérifier la résonance. Après quelques accords pour se réhabituer à la position que ses mains devaient garder, elle leva les yeux vers la partition posée devant elle, qui devait être là depuis quelques mois maintenant. Voulant redresser la feuille, elle tira dessus d'un petit coup sec et aperçut une autre partition coincée derrière, moins complexe. Intriguée, Melody la plaça devant l'autre afin de l'avoir bien en face d'elle et lut attentivement les inscriptions, à partir desquelles elle reconnut l'écriture de son père. Cette fois, elle n'eut qu'un léger pincement au coeur qui était minime comparé à sa curiosité. Il ne lui avait jamais fait écouter ce morceau... La partition paraissait incomplète, mais elle commença à jouer tout en respectant les indications notées sur le côté des portées. La musique l'avait toujours liée à son père, et la découverte de ce début de partition semblait être là pour lui rappeler que ce lien existait et existerait toujours. Le sourire aux lèvres, Melody ne s'arrêta pas quand elle arriva à la fin de la page. Maintenant qu'elle avait repris confiance en elle dans ce domaine, elle n'allait pas s'interrompre après si peu de temps. Écoutant son instinct, elle lâcha la partition des yeux et poursuivit en jouant à peu près les mêmes accords, mais changeant de temps à autres de gammes. Elle termina finalement la musique sur quelques notes aiguës, puis descendit sa main droite jusqu'au siège en soupirant.

    " Merci... J'en avais besoin. "

    Quelques secondes après avoir parlé, elle chercha à tâtons la main de Soren et y glissa la sienne en tournant la tête pour le voir. En suivant son regard, Melody se rendit compte qu'il regardait encore les cicatrices au creux de son poignet.

    " Elles datent d'avant la guerre. "

    Au regard interrogateur qu'il lui lança, Melody comprit qu'elle allait devoir être plus précise dans ses explications. Cette fois, elle oublia sa peur d'être prise pour une folle. Liven ne l'avait pas mal regardée quand elle lui en avait parlé et même si les deux garçons étaient différents, elle avait actuellement le même sentiments de sécurité et de confiance que lorsqu'elle était avec son meilleur ami.

    " C'était... voulu, enfin c'est un peu compliqué. "

    Nouveau regard interrogateur, et Melody hésita quelques secondes en cherchant une façon d'expliquer ce qu'il s'était passé. Comment raconter ça, sans choquer Soren ? Elle ne voulait pas qu'il se mette à enlever tout objet coupant se trouvant près d'elle, comme si elle était gravement atteinte mentalement.

    " Quand j'ai appris la mort de mon père, j'ai eu une... mauvaise période, et j'en suis venue à me faire ça régulièrement. Toute seule. " En voyant dans le regard de Soren qu'il venait de comprendre ce qu'elle voulait dire, elle en profita pour continuer sur le même sujet et répondre par la même occasion à la question qu'il lui avait posée plus tôt. " Et pour répondre à ta question par rapport au garde, mon père a été tué de la même façon. "

    Après avoir parlé, Melody se rendit compte qu'elle avait peut-être mis Soren mal à l'aise. Inquiète, elle resserra légèrement sa main dans laquelle la sienne était toujours et lui adressa un nouveau sourire après avoir pris une grande inspiration. Pas question d'être dans un mauvais état devant lui, ni devant personne d'autre d'ailleurs.

    " On devrait peut-être changer de sujet. "

    Toujours en le regardant, elle passa ses doigts entre les siens et se rendit compte qu'elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. Elle était partie de chez son oncle après dîner, et après toute cette soirée... La plupart des gens devaient déjà être endormis. En temps normal Melody aussi dormirait, et depuis longtemps. Mais la présence de Soren près d'elle, sa main dans la sienne, son regard qu'elle sentait posé sur elle ne lui donnaient aucune envie de dormir. Elle préférait de loin passer toute la nuit éveillée à parler avec lui, ou même simplement à le regarder et sentir la chaleur de son corps près d'elle. En soupirant, elle finit par se pencher pour poser sa tête contre l'épaule de Soren et une idée lui vint en tête en regardant ses mains.

    " Si je me souviens bien, je t'ai déjà vu jouer quelques accords... "

    Cette fois, quand elle releva la tête, elle ne vit rien dans son regard indiquant qu'il avait compris ce qu'elle voulait dire, comme elle s'y était attendue. Sans lui donner d'explications, elle se redressa un peu et lui prit ses deux mains pour les poser sur le piano. Mais il était clair que devant l'expression qu'il affichait, lui non plus ne devait pas en avoir touché un depuis longtemps.

    " Laisse moi faire. "

    Déjà plus à l'aise qu'au début de la soirée, Melody posa ses mains sur celles de Soren, toujours sur le clavier. Elle allongea ses doigts sur les siens en prenant soin de bien les aligner, et appuya doucement dessus, afin qu'il enfoncent les touches, jouant les notes qu'elle voulait. Au bout de quelques secondes, après que Soren ait compris son idée et que les mouvements de leurs mains soient parfaitement coordonnés, elle enchaîna les notes plus rapidement et finit par lui faire jouer quelque chose de simple, qu'elle avait appris quand elle avait commencé les leçons de piano. Quand le silence retomba dans la pièce, Melody tourna la tête vers Soren en retirant peu à peu ses mains des siennes. Une envie la prit soudain et incapable de s'en empêcher, elle rapprocha son visage du sien. Mais un miaulement puissant brisa le silence et son geste par la même occasion, alors que ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres de celle de Soren. Avec un soupire, Melody jeta un coup d'oeil au chat qui les fixait d'un air mécontent en remuant la queue. Même si elle savait comment habituer son chat à la présence des gens, elle n'avait pas l'intention d'y passer sa soirée. En se levant, elle fit signe à Soren de la suivre et récupéra sa guitare au passage. Une fois arrivé en haut des escaliers, elle se rendit compte qu'elle remontait par habitude vers sa chambre et une question lui vint à l'esprit. Quand viendrait le moment de se coucher, est-ce qu'elle resterait ici avec Soren, ou retournerait en bas ? Après ce qu'il s'était passé, n'importe qui lui aurait répondu qu'elle serait idiote de retourner en bas et faire chambre à part. Mais la situation lui semblait quand même un peu...gênante. Mais elle verrait bien au moment venu.

    Une fois arrivée dans la chambre, Melody alla poser sa guitare dans un coin en vérifiant qu'elle tiendrait bien, et quelque chose posé sur le lit la fit sourire : la liste qu'elle avait commencée à l'auberge était toujours là. Après avoir pris de quoi écrire sur son bureau, elle alla s'asseoir sur un côté du lit et récupéra la feuille. En relisant ce qu'elle y avait écrit, elle se demanda comment est-ce qu'elle avait réellement pu croire qu'elle détestait tout ça. Après une courte hésitation, elle écrivit en dessous des premiers mots "Sa chaleur, ses mains, son parfum." et après quelques secondes, rajouta "Tout." en bas de la feuille. Quand l'encre fût sèche, Melody tourna la tête et vit Soren à côté d'elle, regardant lui aussi la liste. Toujours souriante, elle regarda sa main et lui dessina un coeur dessus sans réfléchir. Sans lui laisser le temps de réagir, elle se rapprocha et avant que quelque chose ne l'en empêche, l'embrassa tout en fermant les yeux. Au fur et à mesure que le baiser se prolongeait, elle se sentait basculer et au bout de quelques secondes se surprit à se retrouver allongée. Étonnée et embarrassée, Melody se redressa. Elle ne pouvait même pas déterminer lequel d'entre eux avait poussé le baiser jusque là. Pour rattraper son geste, elle récupéra ce qui lui avait servit à écrire sur sa liste et retourna s'allonger à côté de Soren. Sans le regarder, elle lui pris sa main où elle avait déjà dessiné et écrivit lentement sur sa paume, en se concentrant pour ne pas se tromper dans les signes. Quand elle eut terminé, elle le laissa regarder et prit la parole en voyant que, comme elle s'y était attendue, il ne comprenait pas.

    " ça veut dire je t'aime, en ancien narnien. "

    Silencieusement, Melody lui lâcha la main sans quitter des yeux ce qu'elle venait d'y écrire. Elle ne connaissait que quelques mots mais savait que si elle remplaçait un des premiers signes par un autre, puis qu'elle en rajoutait un au début, la phrase changerait de sens et se traduirait par "Je te déteste." Maintenant qu'elle y pensait, même cette ancienne langue était là pour prouver que ces deux sentiments n'étaient pas si éloignés l'un de l'autre.
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