Kidnapping

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♣ KIDNAPPING - ROI COR ♣

Le soleil se leva au-dessus des contreforts d'Archenland. Niché au creux d'un petit vallon, le village du chef John Colombaie s'éveilla lentement. Dans la maison principale, John poussa la porte de la chambre de sa petite-fille, persuadé de la voir endormie. Lorsqu'il vit les draps pliés et défroissés, il tourna la tête vers le mur de terre battue, contre lequel l'arc de Dhana était habituellement appuyé. Voyant l'espace vide, il sourit. Elle devait être partie depuis quelques heures, à la chasse.

Assise sur un rocher, le regard face à l'horizon rougeoyant, Dhana croquait un casse-croûte de sa confection. Un fort souffle de vent s'éleva autour d'elle, faisant voleter les feuilles dans les arbres, secouant les arbres de la vallée. Sa vallée. Elle y avait grandi, entourée de sa famille. Son grand-père et son cousin avaient été un réconfort en voyant tous les autres enfants entourés de leurs mères. Mais aujourd'hui, Dhana préférait ne pas avoir eu de mère. Cela lui avait permis de ne pas être aussi sensible que les autres filles, de tuer de sang-froid.

Alors que le soleil couvrait l'horizon d'une palette d'or et d'ocre, un bruit de cavalcade monta aux oreilles de Dhana. La jeune femme lâcha aussitôt son petit-déjeuner, attrapa son arc et sauta lestement au bas de son rocher. Elle courut en silence jusqu'au bord du chemin et se cacha derrière un arbre, sortant une flèche de son carquois et bandant son arc. La jeune femme s'agenouilla derrière un arbre et regarda le cavalier approchant. Il ne portait aucun fanion, rien pour permettre à Dhana de deviner son allégeance. Un brigand ? Son sang ne fit qu'un tour. Elle se montra et, d'une impressionnante détente du bras, laissa partir la flèche, qui alla se ficher dans un tronc de l'autre côté du chemin, effrayant la monture qui se mit à hennir. Elle rabattit la capuche de sa cape sur son visage pour qu'on ne la reconnaisse pas et sauta au milieu de chemin, encochant une seconde flèche et visant l'inconnu.

<< Cette flèche est pointée sur votre tête. Je vous conseille donc de ne pas bouger d'un pouce. >>

J’avais pas mal de temps libre ce jour là, et au lieu de rester enfermé au château par une si belle journée, j’avais décidé d’aller promener ma jument Sofia, qui avait besoin d’exercice. On me proposa de participer à une partie de chasse, mais je n’en avais pas vraiment envie. L’idée de fatiguer mon cheval ne me tentait pas plus que ça, et aussi, je préférais être seul qu’en troupeau à poursuivre de pauvres bêtes. L’avantage à Narnia, c’est que les animaux parlent et en sont des habitants, donc on ne les mange pas, hors ici en Archeland les volatiles ou les bêtes dans le genre on en fait notre repas.
Bref, pour en revenir à ma promenade, j’avais pensé passer par les rues d’Andvard, afin de montrer que j’étais présent parmi mon peuple, et histoire aussi de faire une petite sortie public pour une fois, seulement, on me conseilla avec ce qui ce passait en ce moment, de faire un détour. Des gardes royaux tenaient à m’accompagner pour me protéger, mais je leur répondis que j’en étais parfaitement capable et que personne n’allait tenter de me tuer.

Après avoir pris mon cheval à l’écurie du château, me rassurant dans un premier temps qu’il était propre et pas trop fatigué, car c’est une vrai tête de mule, lorsqu’il ne veut pas faire quelque chose, il ne veut pas. Si ce n’était pas contraire à mes principes, je l’aurais sans doute fouetté…
Une fois sortie du château, je pris un sentier qui menait vers la ville, mais juste avant d’y arriver, j’en pris un autre en direction des montagnes. Je n’allais pas forcément vite, tant mieux d’ailleurs, je n’étais pas pressé, et heureusement que les montagnes étaient proches sinon Sofia aurait du trottiner d’avantage. J’en profitais pour regarder l’horizon et la vue que j’avais. J’avais à peine remarqué que c’était que le matin. Le soleil n’était pas encore très haut dans le ciel, j’avais largement le temps de me balader avant de rentrer pour midi.
Arrivé à la lisière des bois, ou de la montagne plutôt, j’aperçus entre un arbre et un buisson, une petite lande de fleur rose et bleu, très élégantes, donnant l’impression de danser au rythme du vent. Je ne sais pas pourquoi, les voir me fit penser à Susan, sans doute à cause de la broche à motif de fleur que je lui avais offert pour son anniversaire.
Je continuais mon chemin, montant un peu plus haut dans la montagne. Bien que je trouvais que Sofia allait lentement, on étaient déjà arrivés à la moitié du chemin. Je ne dis pas que je m’ennuyais, mais voir défiler les arbres à la lenteur d’un escargot et ça pendant trente minutes c’était lassant. Afin de me changer les idées, je mettais trouvé un petit jeu, imaginer dix choses impossible à réaliser. Sur cet instant là, je manquais largement d’attention, et je pouvais me faire attaquer à tout moment.
J’en étais à cinq lorsque cela se produit. Avant même que je puisse réagir, une jeune femme, dont j’ai cru un instant que c’était une amazone, surgit de nulle part, armé d’un arc et d’une flèche, pointait sur moi. Sofia prit peur, ce qui me fit tomber au sol. La femme s’avança légèrement, tout en me regardant et en pointant sa flèche vers ma tête, me disant de ne pas bouger si je tenais à la vie.

- "Qui êtes vous ?"

demandais je en essayant de me mettre dans une position un peu plus confortable car mon fessier commençait à me faire mal. Il fallait d’autre partque j’arrive à me saisir de mon épée sans alarmer l’étrangère sinon je serai déjà mort avant d’avoir pu faire quelque chose.

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Debout devant l'homme, Dhana esquissa un sourire, sans pour autant lâcher son arc. Belle prise ! Grand, beau, il semblait de haute naissance. Alors, peut-être n'était-ce pas un voleur ou un brigand ? Les malandrins couraient les chemins et croiser un homme sans bannière rimait souvent avec une attaque. Dhana ne pouvait plus prendre de risque. La dernière fois qu'elle avait traité des inconnus comme d'honnêtes hommes, ils lui avaient enlevé la vie de l'homme qu'elle aimait. Autant dire qu'à présent, nul homme sans bannière ne passerait plus par ces montagnes sans se sentir en danger.

Le jeune homme était à terre, sa jument ayant pris peur. Dhana rangea son arc et sortit son couteau. Tout en le pointant vers l'inconnu, elle tendit la main vers la monture effrayée. Lui murmurant des mots en telmarin, sa langue maternelle, la jeune femme attrapa le licol de la bête et le tint fermement dans sa main, sans pour autant laisser l'homme sans surveillance.

<< Qui êtes-vous ? >> demanda l'homme.
<< Qui je suis ne vous apprendra rien. Sachez juste que je me nomme Dhana >> répondit-elle en s'approchant lentement de lui.

C'est alors qu'elle remarqua l'épée au côté de l'inconnu. Pour ne pas prendre de risque, Dhana lui ordonna d'envoyer valser au sol son arme. Pendant qu'ils s'exécutait, la jeune Archenlandaise regarda sa tenue. Il était richement paré, contrairement à Dhana. En même temps, elle, vivait dans les montagnes où la vie était rude. Il devait venir de la ville... Peut-être Andvard.

<< Tendez vos mains en avant et ne vous avisez pas de m'entourlouper >> dit Dhana d'une voix glaciale, où sonnait tout de même l'once d'anxiété qu'elle ressentait devant cet homme visiblement bien plus puissant qu'elle.

Tendue comme elle l'était, un seul geste déplacé de la part de cet homme et il perdait la vie en un clin d'oeil. Dhana réfléchissait où elle pourrait le cacher. Certainement pas au village. Elle ne voulait pas risquer d'attirer le danger sur sa tribu. C'est alors qu'elle songea à la grotte des Chutes d'Eau, un énorme renfoncement dans les rochers, qu'elle avait découverte et baptisée ainsi, car l'entrée était masquée par une chute d'eau. C'est là qu'elle conduirait son prisonnier.

L’étrangère opta pour un poignard ensuite à la place de l’arc. Je ne préférais pas bouger et faire profil bas au risque de me faire crever les yeux ou arracher le cœur à main nu. J’espérais seulement que mes habits permettraient à cette jeune inconnue de se rendre compte de qui j’étais, seulement ça allait être difficile car elle n’avait pas l’air de deviner ni de me reconnaître. Avant de se baisser sauvagement vers moi, elle alla voir Sofia, qui était morte de peur, et à ma grande surprise, celle-ci se calma en moins de deux secondes. J’avais vu cette femme murmurer quelque chose, mais malheureusement je ne lisais pas sur les lèvres, donc je ne sus pas ce qu’elle dit. Elle m’ordonna de pousser loin de moi mon épée, après m’avoir dit son nom, Dhana, et pendant que je la retirai de son étui je la voyais me dévisager avec curiosité. Puis, elle m’attacha les mains, me banda les yeux avant de m’ordonner de me lever, et alla se mettre derrière moi, toujours en me menaçant avec son couteau, me disant d’avancer. Je n’avais aucune idée de l’endroit où j’allais, j’essayais de baisser un peu le bandeau mais dès que je bougeais la tête, je sentais le bout pointu de la lame dans mon dos. Je n’avais donc pas le choix, je devais me soumettre pour l’instant à cette femme. J’espérais profondément qu’elle fouille dans mes habits et qu’elle trouve le sceau de la famille royale sous forme de bague dans la poche de mon manteau. Je n’avais pas peur, mais j’étais juste inquiet sur la personne qu’elle était et sur l’endroit où elle m’emmenait. J’avais choisis de me taire durant le trajet.

Je sentis à un moment donné un courant, on devait être pas loin de la rivière. Plus on avançait et plus le bruit devenait fort et était beaucoup plus présent. J’avais raison car elle me fit traverser un petit courant où j’avais pied, puis on avança de nouveau. Elle et moi étions de monter une pente, ça j’en étais sûr, et toujours à côté de la rivière en plus. J’étais bien curieux de savoir où elle allait m’emmener. Tout en marchant je réfléchissais à quelques petites idées d’endroits mais je ne voyais pas trop quoi. J’avais pensé à une tribu cannibale cachée dans les arbres, puis peut être elle était une Telormen et m’emmenait jusqu’à son maître, éventuellement Yoren ou Soren, ou alors elle savait qui j’étais et m’avait kidnappé pour avoir un retour en échange de ma libération.
Tout d’un coup, je sentis une bruyante chute d’eau, je voulais poser des questions mais Dhana ne semblait pas à vouloir me laisser la parole. Elle me fit escalader des rochers et des trucs dans le genre, puis me fit passer sous une chute. Tout d’un coup, on était dans un étrange endroit, humide et froid, une grotte. Elle m’enleva le bandage des yeux après avoir posé mes armes contre la paroi, et je regardais derrière moi. C’était une grotte dissimulé dans une cascade. Toujours attaché, je m’assis au sol, sans détacher mon regard de cette

- « Qu’allez vous faire de moi si je puis me permettre ? »

Demandais-je en pensant toujours à mon idée de cannibalisme. L’idée qu’elle me vende à un marchant d’esclave me gagna également à l’esprit. De toute façon, il me suffisait juste de récupérer mon épée, me détacher et combattre cette Dhana qui m’avait enlevé. Tout d’abord, je devais trouver un moyen pour me détacher. J’avais pensé à un éventuel morceau de roche qui traînerait ici, ou alors directement la paroi malgré le fait qu’elle n’était pas forcément coupante et légèrement mouillé.

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