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| We are not in the roll of common men | Ange & Edwin | |
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Ange Darennor Adam Loup-garou nomade || Admin ∞ messages : 951 ∞ camp : le sien ∞ double-compte : Matías Ernelio, Soren Eshbaan, Braethan Melendir ∞ humeur : indifférent ∞ commentaires : | Sujet: We are not in the roll of common men | Ange & Edwin Ven 9 Aoû - 13:37 | |
| La nuit était tombée. La plupart des habitants de Telmar rentraient dans leurs maisons afin de manger puis de dormir. Mais Ange n'était pas de ceux-là. Il marchait aussi silencieusement et discrètement qu'une ombre dans les rues de la capitale, se dirigeant comme un chat - comme un loup - vers les bas quartiers. Il filait dans la nuit sombre, loin de la population et loin des gardes. Vêtu d'une tenue aussi noire que ses cheveux, il prit des petites rues peu connues de la majorité des citadins. Cinq minutes plus tard, il arriva devant une petite auberge, située de l'autre côté de la ville et loin du château royal. Un endroit fréquenté seulement par ceux qui le connaissaient, pas par des voyageurs fatigués venus s'arrêter par hasard. Une étrange atmosphère y régnait, et pourtant, on disait que c'était ici qu'on pouvait le mieux savoir ce qu'il se passait dans la ville. On murmurait que des complots se tramaient, ainsi que des trafics interdits et dangereux. Sans doute était-ce vrai, mais Ange savait parfaitement qu'il y avait en réalité une bonne ambiance, discrète pour ceux qui le souhaitaient, chaleureuse pour les autres. A vrai dire ici, tout le monde était un inconnu, car il n'y avait pas besoin d'identité pour se faire une place.
Il revêtait son identité de Darennor pour le moment, comme chaque fois qu'il était à Telmar. Un homme froid, dangeureux, qu'il ne fallait pas énerver. Un espion et un assassin. Une ombre menaçante. Il entra dans l'auberge et alla s'assoir dans un coin en commandant un bon verre de rhum. Un feu de cheminée et quelques bougies éclairaient son visage d'une lueur orangée sombre, et la lumière se reflétait dans ses yeux bleus rendus dorés par l'ambiance de l'auberge. Il attendit patiemment, buvant tranquillement son verre. Son côté loup était calme et profitait de cette atmosphère mystique avec joie. Puis la porte s'ouvrit, et le jeune homme reconnut immédiatement la personne qui était entrée, malgré la cape dans laquelle le nouvel arrivant était emmitouflé. Il l'attendait. Il n'eut pas besoin de faire signe à l'homme ; celui-ci le vit bien assez vite. Ici, peu pourraient le reconnaître. Comme si le roi irait normalement dans de tels endroits. Comme si toute la population savait vraiment à quoi ressemblait leur souverain. La moitié ne saurait pas le décrire physiquement, et certains ne seraient même pas capables de dire son nom exact. Quelle importance ? Les rois changeaient si vite, il n'y avait pas besoin de tout savoir de leur vie confortable.
Peu après, le nouvel arrivant s'assit à sa table après avoir aussi commandé un verre. Ange leva son propre verre à son honneur et but les quelques gorgées qu'il restait, avant d'en commander un nouveau à son tour. Les deux hommes s'étaient déjà retrouvés ici quelques fois, l'endroit était calme et discret. Ils pouvaient parler en toute liberté sans craindre d'être espionnés, et les voix qui s'élevaient suffisaient à couvrir leur conversation pour les oreilles indiscrètes. « J'ai cru comprendre que la journée avait été agitée au château » dit-il d'un ton négligé. Il était passé dans les couleurs plus tôt dans la journée et avait vu plusieurs personnes courir dans tous les sens, tandis que d'autres disaient que le roi s'était énervé. « J'ai peut-être des choses plus intéressantes à te dire que les pauvres imbéciles qui t'entourent, mais je doute qu'elles te plaisent. A moins que tu ne sois déjà au courant... » Autant aller droit au but. Bien sûr, ils n'étaient pas là que pour ça, et si le roi le souhaitait, Ange n'en parlerait que plus tard. Sans doute ne ferait-il pas de commentaire quant à la remarque du jeune loup sur ses sujets ; il était habitué. |
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Edwin G. Petterson Nordique || Élu || Admin ∞ messages : 514 ∞ double-compte : Vitani (calormène) | Sujet: Re: We are not in the roll of common men | Ange & Edwin Dim 11 Aoû - 0:52 | |
| Galopant à travers les différents villages du royaume, je croisais par moments d'autres cavaliers que je saluais. Personne ne saurait qui se trouvait sur ce cheval, ni ce que je comptais faire, qui je rejoignais et à quel endroit. Il me fallut une bonne heure pour parvenir à destination, car il y avait eu quelques soucis dans la capitale et que je m'y étais attardé afin de voir ce qui s'y déroulait, au cas où j'aurai malgré tout du intervenir. Mais les gens parlaient, et ce qu'ils disaient se propageaient à une vitesse folle. Les uns étaient inquiets, les autres énervés. Mais il y avait aussi ceux qui se rangeaient d'un côté ou de l'autre, ceux qui hésitaient et ceux qui supposaient qu'une guerre civile risquait d'éclater. Mais on parlait également de la situation à Calormen, beaucoup les comparaient. Évidemment, aucun de mes hommes n'avait crut bon de m'avertir de la situation et des rumeurs. Je supposais ce qui se déroulait ces temps-ci, je n'étais pas un sombre idiot. Et je savais qu'une bonne partie du pays se rangeait de mon côté... mais il y avait aussi ceux qui avaient peur, ou voulaient se battre. Pour tout et n'importe quoi, et qui désiraient que les conflits reprennent. Mais un conflit est inutile s'il ne possède aucun but précis.
J'étais enfin arrivé à destination. Je scellais mon cheval à un pilier qui soutenait l'auberge, puis je jetai un coup d’œil aux alentours afin de vérifier un quelconque risque ou une opportunité à saisir. Cela aurait très bien pu être n'importe quoi, il faut savoir regarder et écouter aux bons moments et aux bons endroits pour obtenir des renseignements précieux... Je n'étais pas là où j'étais aujourd'hui pour rien après tout. Pénétrant dans la bâtisse, je gardais la cagoule de ma cape sur ma tête, cherchant du regard l'une des personnes en qui j'étais plus ou moins sûr d'avoir confiance... Fort heureusement, il était déjà là, et s'était installé à une bonne table. Je le rejoignais donc, tout en baladant mes yeux sur chaque individu ici présent, redoutant qu'un espion ou un étranger ne se trouve dans les parages. Une fois installé en face de Ange, je regardais l'aubergiste et lui fit signe de m'apporter une chope de rhum. « Aujourd'hui était une journée assez animée, il est vrai. Il faut croire que les ordres ne sont pas toujours respectés comme ils se devraient... » A vrai dire, en fin de matinée, j'avais sentis comme un mal soudain dans ma jambe, et ce mal m'était resté durant plusieurs minutes.
Aussi, je ne tardais pas à savoir d'où provenait l'origine de la douleur. J'étais donc allé dehors rejoindre mon précieux dragon avant de n'apercevoir quelques soldats autour de celui-ci, totalement paniqués et des domestiques effrayés tout autour d'eux. J'avais donc du « légèrement » haussé la voix afin de faire déguerpir tout le monde et je m'étais occupé de mon don un long moment avant de revenir au château. Évidemment, tout le monde avait guetté mes moindres faits et gestes, aussi je me permettais de retourner dans la salle du trône après avoir interrompu ce que j'avais fait avant tout cela pour convoquer les domestiques et soldats présents lors de cet incident, pour savoir ce qu'il s'était passé. Puisque personne ne s'était dénoncé, la situation était devenue assez tendue et j'ai compris qu'il s'était sans doutes agit d'un problème entre un soldat et un domestique, sinon ils ne se seraient jamais tous regroupés autour de mon dragon. Quoi qu'il en soit... je m'étais occupé personnellement de cette histoire, et désormais il était temps pour nous d'avoir une petite discussion. D'après ce que j'avais cru comprendre parmi les villageois et que l'on me cachait éperdument.
« J'ai eu vent de rumeurs ainsi que de théories sur ce que les habitants comptaient faire dans certaines situations... envisageables. Mais je suppose que tu as des informations plus précises et intéressantes à me fournir. Quelque chose de concret. »
Il savait sans doutes de quoi je parlais, puisque nous avions tout deux conscience que certains hypocrites se trouvaient au château. Bien-sûr, je ne visais pas tous les sujets, domestiques, gardes ou espions.... pas tous, non. Néanmoins, même si je me doutais un peu de ce qu'allait me répondre l'homme qui se trouvait en face de moi, je me demandais bien s'il avait vu mon prédécesseur. Je fus interrompu cependant en voyant nos boissons arriver. Sorti de mes pensées, j'attrapais ma chope d'alcool et en but quelques gorgées avant d'en demander une autre. Je regardai à nouveau autour de nous voir qui se trouvait dans les environs avant de reposer mon regard sur Ange. « Je vais te poser une question à laquelle je veux que tu réfléchisse avant de me donner une réponse franche. Je ne veux pas que cette réponse soit pensée de sorte que je la prenne bien, je veux que tu me répondes simplement. » Je marquais une pause, vérifiant que l'aubergiste se trouvait assez loin. « Que ferais tu si je devais disparaître demain ? » |
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Ange Darennor Adam Loup-garou nomade || Admin ∞ messages : 951 ∞ camp : le sien ∞ double-compte : Matías Ernelio, Soren Eshbaan, Braethan Melendir ∞ humeur : indifférent ∞ commentaires : | Sujet: Re: We are not in the roll of common men | Ange & Edwin Mar 13 Aoû - 0:27 | |
| Tout comme le roi, Ange regardait autour de lui discrètement, ses yeux fouillant la moindre parcelle d'ombre. Il lui semblait qu'un homme était là-bas et les regardait, mais il n'en était pas sûr. Il fixa également le bar ainsi que les tables environnantes, où les personnes présentes pouvaient très bien les écouter sans vraiment savoir de qui il s'agissait. Des espions de Telmar ou des autres contrées qui écoutaient ce qu'il se passait par ici sans même savoir que le souverain du royaume en personne se trouvait là. Comme le disait Edwin, les ordres n'étaient pas toujours respectés ici, et la plupart ne savaient pas à quoi ils s'attendaient en défiant leur roi de cette manière... Si les souverains de Narnia et d'Archenland avaient plus d'autorité sur leurs sujets, au lieu de parler de respect et de paix, peut-être n'en seraient-ils pas là où ils en sont aujourd'hui, n'est-ce pas ? Ange l'avait compris, et c'était pour cette raison qu'il se trouvait en compagnie du roi de Telmar à ce moment précis.
Edwin avait sans doute déjà deviné de quoi voulait lui parler son ami. Les rumeurs du retour de son prédecesseur, Caspian, avaient atteint Telmar très rapidement. Bien sûr, on ne pouvait rien tirer des rumeurs ; Ange avait un peu plus d'informations à ce sujet. Mais il semblerait que le roi y ait pensé, car même s'il semblait qu'il ne puisse rien craindre d'un homme seul qui s'est mis à dos bien des personnes, il n'était que trop prudent et envisageait chaque situation. Comme il le disait, l'avis du peuple était important ; un roi n'est pas roi s'il n'a pas de peuple, même s'il possède le plus beau des palais. Mais surtout, ça aidait à savoir si le peuple le soutiendrait en cas de conflit. « Je dois avoir ça, oui. » Le jeune loup laissa Edwin boire un peu, lui-même avala quelques gorgées distraitement. Un silence s'installa, mais il n'était pas le moins du monde dérangeant, bien au contraire. Finalement, le roi posa une question sérieuse, très sérieuse. Une question à laquelle Ange s'était toujours attendu, à laquelle il n'avait jamais vraiment réfléchi au final.
En effet, que ferait-il ? Bien entendu, il ne chercha pas une réponse toute faite qui fasse plaisir au souverain, ce n'était pas son style et ce n'était pas ce que le blond attendait de toute manière. Le silence continua un peu plus, mais les deux hommes se regardaient droit dans les yeux. Des yeux bleus intenses, froids et profonds. « J'espère que tu ne doutes pas de ma loyauté. Je n'ai pas l'intention de servir l'idiot qui prendrait ta place et qui réduirait tous tes efforts à néant. Ne t'ai-je pas déjà dit que je ne servais que toi, et seulement toi ? J'accepte de me plier aux ordres des imbéciles qui te suivent parce que tu me le demandes, rien de plus... » Le message était sans doute passé : Ange ne lâcherait pas son ami aussi facilement. Leur amitié était étrange, la loyauté du loup-garou aussi, mais ils n'avaient aucun problème avec ça. Ils se comprenaient. « Je ne peux pas vraiment te dire ce que je ferais dans une telle situation. Je reprendrais peut-être ma vie d'avant, celle où je errais sans le moindre but. Ou je m'assurerais que ceux qui te remplacent comprennent leur erreur. »
Dans l'éventualité où on lui prenait le trône et où il finissait tué, bien sûr. Mais ces derniers temps, il semblait dur d'imaginer qu'un roi puisse mourir de vieillesse dans son lit. « Pourquoi une telle question ? » Il finit son rhum et en redemanda, allongeant la monnaie sur la table au hasard, sans compter. Aucun doute qu'il n'allait pas s'arrêter à deux ou trois verres d'alcool. Lorsque le verre arriva - le serveur semblait comprendre que cette table en demanderait pas mal - Ange en profita pour regarder à nouveau autour de lui discrètement. A moitié dans l'ombre - sans parler du roi caché sous un capuchon - ils pouvaient observer le reste de la taverne sans le moindre souci. Encore une fois, il repéra la même personne qui cette fois était tournée et ne les regardait plus, mais n'avait pas changé de place et restait seule. Etait-ce un espion du royaume ou d'un seigneur telmarin ? Un espion étranger ? Quelqu'un qui avait suivi Ange ou même le roi ? Ou tout simplement un vagabond qui prenait plaisir à vouloir écouter les conversations des autres, mais qui pouvait se révéler dangereux ?
Ange montra d'un signe discret cet homme inconnu à son ami. Il n'était d'habitude pas inquiet à propos des gens qui pouvaient l'écouter, mais ce n'était pas la même chose là. Pourtant, il était persuadé que personne ne pourrait les entendre à moins d'un mètre de leur table, à cause du brouhaha des conversations des hommes présents dans l'auberge, et de la résonance de la salle. « Peut-être que je me fais des idées, mais je pense qu'on nous observe. Garde le capuchon, on sait jamais. Quoique tu pourrais leur faire une sacrée impression en te montrant devant eux... » ajouta-t-il avec un sourire. Il n'avait pas vraiment l'impression de boire un verre avec un roi. Il ne faisait pas partie de cette ribambelle de seigneurs et de nobles qui se courbaient devant leur souverain. Non, il faisait le sale boulot, mais il partageait un lien indescriptible avec Edwin. Ils étaient semblables au fond. Il pouvait prétendre connaître et comprendre le roi, pas comme la plupart de ses sujets. Mais en effet, il ne pouvait pas faire partie de la cour et de la suite du roi de Telmarin. Ce n'était pas pour lui déplaire, au contraire ; il fuyait la foule et les hypocrisies de ce monde.
En parlant d'hypocrisies... « Dois-je préciser que ta femme agit étrangement ? Je l'ai croisé dans la rue la dernière fois, vêtue comme une servante. Elle semblait plutôt bien habituée à la cour pourtant. » dit-il avec un nouveau sourire légèrement moqueur. Il fallait avouer que la reine était très belle et paraissait remplir son rôle comme il le fallait. Mais il s'agissait d'un mariage arrangé, et il semblait évident que le couple royal n'était pas porté par l'amour. Sans parler des rumeurs qui couraient sur le fait qu'un héritier n'était toujours pas en route. Pas étonnant, si la Reine agissait ainsi. Ange plaignait Edwin au fond. Certes, un héritier était important, et ce n'était pas si mal d'avoir une belle femme dans son lit lorsqu'on le souhaitait, mais le loup préférait largement sa liberté. Oui, il avait failli se marier une fois, mais peut-être aurait-il fait une grosse erreur. Aujourd'hui, il évitait les femmes et leurs idées de relations sérieuses sans queue ni tête, quitte à les manipuler et les blesser. Sauf une...une qui revenait souvent dans ses pensées. Une qu'il haïssait, et qui le lui rendait bien. |
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Edwin G. Petterson Nordique || Élu || Admin ∞ messages : 514 ∞ double-compte : Vitani (calormène) | Sujet: Re: We are not in the roll of common men | Ange & Edwin Jeu 15 Aoû - 4:39 | |
| D'après les dires du loup-garou, je ne pouvais douter de sa loyauté. Au fond, je le croyais, après tout, nous étions à peu près pareils. Nous étions des archenlandais qui ne nous sentions pas à notre place dans notre royaume d'origine... La seule différence étant que moi j'étais parti en sachant que je comptais me retrouver à Telmar et que j'avais bien l'intention d'y rester et d'atteindre mon objectif. Mais tout ça s'était fait progressivement bien-sûr, je n'avais jamais songé un matin en me levant à la possibilité de gouverner un royaume dont je n'étais pas même originaire... mais pourtant c'était ce qui se déroulait. Je savais qu'il existait toujours des partisans de Caspian, mais au fond, les gens m'avaient accepté plutôt rapidement. Nous étions tout à fait différents, de Miraz à Caspian, et de Caspian à moi, de nombreuses choses avaient changées. Non pas pour me déplaire, évidemment. J'avais été relativement plus « humain » avec les telmarins que mes prédécesseurs. Mes ennemis n'étaient pas ceux que je gouvernais et qui vivaient sous ma protection, il s'agissait plutôt de ceux qui avaient exilé mon meilleur ami.
Mais au fond, je savais que le vent était en train de tourner et qu'une tempête approchait. Oh, pas une tempête dévastatrice non... je ne craignais pas ce qui pourrait arriver dans les jours, semaines ou moins à venir. J'étais confiant, car j'avais toutes mes cartes en mains et que je comptais bien faire en sorte que tout se déroule selon mon plan. Peut m'importait si je devais avoir plusieurs cartes en mains dans le pire des cas, je m'en sortirai, même si je devrais en mourir. Si tel était le cas, ce ne serait pas tué par ces abrutis qui avaient le sang royal. Les bâtards et descendants directs semblaient tous aussi débiles et arrogants les uns que les autres quelque part... Caspian ne m'avait même pas vu venir après tout. Comment l'aurait-il pu ? Nous étions trop différents, cela ne servait à rien d'y songer davantage. Mais la réponse de Ange avait réveillé tout ça. Ces pensées que j'avais parfois tendance à laisser de côté pour m'occuper des besoins du pays ou de la sécurité des gens que je protégeais, donc Yoren. Je me faisais la promesse que même si je devais tomber, lui se relèverait et détruirait nos ennemis.
« Merci. » dis-je après l'avoir laissé répondre dans un premier temps à ma question. « Je sais que je peux compter sur toi, mais je suppose que je voulais en avoir confirmation. Je sais qui sont mes alliés, mais je ne les connais pas tous au fond. »
Je ne pouvais m'empêcher de songer à Yoren et à Frost, mes principaux alliés, puisque nous avions tous eu besoin l'un de l'autre à un moment donné. Frost sans doutes moins, mais il avait hérité de la reine Susan après tout... Bien que je me demandais ce qu'il comptait en faire et s'il allait la libérer ou la garder prisonnière longtemps. Mais je ne connaissais pas l'empereur aussi bien que je l'aurai voulu, même si je savais pertinemment qu'il serait là si j'avais besoin de lui... même si le contraire semblait moins probable. Il demeurait probablement « l'homme » le plus puissant ici bas. De plus, Morrigan était actuellement chez lui, et j'avais parfaitement conscience qu'elle me haïssait. Je restais donc méfiant à son sujet, et j'ignorai ce qu'elle et Frost pouvaient bien faire en dehors de sa formation. L'empereur pourrait-il me trahir ? Je ne le pensais pas, au fond il demeurait un homme d'honneur et quelqu'un de loyal. Fidèle à sa parole. Du moins, c'était l'impression qu'il laissait... et j'espérais vraiment ne pas me tromper à son sujet.
Puis il y avait Yoren... la seule personne au monde en qui j'avais une confiance aveugle. Certes, je faisais aussi confiance à Ange, mais ce n'était pas la même chose... Nous étions deux âmes sœurs lui et moi, nous étions devenus rapidement meilleurs amis et notre relation est d'une particularité saisissante. Si je devais mourir demain, je pourrai lui tendre l'arme avec laquelle je voudrai qu'il m'achève. Car si je suis destiné à mourir, je préfère que ce soit lui qui me tue plutôt qu'un traître vraisemblablement sûr que je ne doutais pas de sa loyauté envers moi alors qu'il était sûrement déjà en train de songer à mettre fin à mes jours. Oui, je préférais mourir entre les mains de Yoren qu'entre celles de ce crétin. Quoi qu'il en soit, je remarquai que mon compagnon était en train de regarder visiblement un homme précis dans l'auberge. S'il disait vrai et que quelqu'un nous espionnait, nous étions mal... Je ne me voyais pas vraiment aller régler mes comptes avec un telmarin, à Telmar qui plus est et en baissant ma garde.
« Nous n'aurons qu'à essayer de rire de temps en temps en ayant l'air parfaitement saouls si jamais nous éveillons trop les soupçons. Je doute fort que retirer mon capuchon et faire savoir aux gens que le roi va boire dans l'auberge la plus éloignée du château la nuit ne soit une excellente idée. »
Je m'étais bien évidemment assuré de dire ça à voix basse, de sorte qu'il puisse entendre et qu'il soit le seul à avoir entendu. J'attrapais enfin une chope de rhum fraîchement servie et la buvait cul sec avant d'en commander à nouveau une autre. L'aubergiste devait faire de sacrées affaires par ici... Puis le lycan se mit à parler de Kyara. Qu'avait-elle fait ? A moitié abasourdi, je cherchais des réponses aux questions qui me vinrent en tête, mais sans grand succès... à quoi bon s'habiller comme une servante puisqu'elle était née princesse et était devenue reine ? Je ne comprenais pas toujours son raisonnement malheureusement, et je doutais que lui dire de changer entièrement ses habitudes ne soit une excellente idée. Néanmoins, je devrais lui en toucher deux mots... Il était hors de question que la reine n'assume pas son titre. Si elle le regrettait après tout, il lui suffisait de le dire ! Mais j'en doutais. C'était pour cette raison que ce comportement m'échappait totalement.
« J'ignore pourquoi elle agit ainsi. Même si je ne me soucie pas vraiment des tenues vestimentaires de mes proches, je ne compte pas laisser ma femme se vêtir ainsi... que ce soit en public ou non. L'as tu vue parler à quelqu'un en particulier ou agir bizarrement d'une autre manière ? Je suis sûr qu'elle me cache quelque chose, même si j'ignore quoi... »
Apercevant l'aubergiste revenir avec notre commande, je cessais de parler quelques instants, le remerciant avant de n'attendre un peu qu'il s'éloigne. Je soulevai la chope d'alcool et le soulevai en la tendant vers celle de mon ami pour trinquer. Non pas que c'était un geste vital, mais je préférai veiller à ce que notre attitude ne paraisse pas trop sérieuse ou comploteuse, je préférais éviter d'éveiller le moindre soupçon de la part de quiconque. « A cette soirée ! » J'adressais un clin d’œil au loup-garou avant de porter le doux arôme alcoolisé à mes lèvres. Profitant de ces quelques gorgées, je me perdis quelques instants dans une nouvelle réflexion. Est-ce-que Ange avait donc ces précieuses informations ? Nous n'étions pas là que pour cela, mais j'avais besoin de savoir, d'avoir une confirmation. Je savais, je savais et je savais déjà ce qu'il allait me dire, du moins je m'en doutais fortement. Mais il était incroyable qu'il soit le premier et le seul à m'en avertir.
Je pourrais bien réunir les espions et leur infliger un châtiment, quel qu'il soit... s'ils n'étaient bons qu'à porter des informations aux gens auxquels ils ne devraient rien dire, cela me concernait. Le problème était que je devais conserver tout contrôle de la situation, et que bien que je pouvais même les faire torturer puis séquestrer avant de les tuer de ma main, je n'en gagnerai qu'une satisfaction personnelle. Bien évidemment, je souhaitai au moins en tuer un plus que les autres, oh ça oui... mais à quoi bon, une fois encore ? Il était tellement amusant de le voir se pavaner sous mon nez en dandinant tel un babouin de bas étage, tout juste bon à prendre des informations quelque part pour les porter ailleurs... C'était tout bonnement n'importe quoi. Il faudrait que je m'occupe de son cas, dès que j'aurai trouvé une solution adéquate... Mais pour le moment, je devais savoir...
« Dis moi... quelles sont les renseignements que tu possèdes ? Je ne peux décemment pas compter sur les traîtres qui sont censés travailler pour moi, donc je me doute bien que tu dois posséder des informations qui valent de l'or. » |
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Ange Darennor Adam Loup-garou nomade || Admin ∞ messages : 951 ∞ camp : le sien ∞ double-compte : Matías Ernelio, Soren Eshbaan, Braethan Melendir ∞ humeur : indifférent ∞ commentaires : | Sujet: Re: We are not in the roll of common men | Ange & Edwin Sam 24 Aoû - 18:36 | |
| Le roi resta songeur un long moment, même après la réponse d'Ange. A quoi pensait-il donc ? Certes, quelqu'un comme le jeune lycan n'avait aucun problème à savoir ceux qui lui étaient loyaux ; il s'assurait de ne jamais compter sur les personnes qu'il croisait. Au contraire, Edwin était roi et même s'il possédait le pouvoir suprême, il ne pouvait gouverner seul. En déclenchant des tensions comme il l'avait fait en capturant la reine Susan et les autres prisonniers, il avait clairement montré sa volonté de déchaîner les ténèbres à l'aide de son dragon sur ceux qui se croyaient supérieurs par leur soi-disant honneur et leur paix inutile. Malgré tout, Edwin régnait comme un bon roi ; il n'était pas véritablement un tyran, bien que le peuple fasse les frais de ces tensions et des hausses des taxes et des impôts. Il comptait sur ses conseillers, ces seize seigneurs de Telmar qui étaient censés lui être fidèles jusqu'à la mort. Il devait aussi compter sur ses espions et s'assurer qu'ils ne le trahissaient pas. Chaque serviteur du château pouvait être soupçonné d'espionnage aussi.
Finalement, le roi remercia son ami en confirmant qu'il pouvait compter sur lui. Par la suite, Ange était sûr que le jeune blond ne parlait pas de lui. En effet, dès leur rencontre et quelques temps après, le loup-garou avait raconté son histoire afin que le roi sache à qui il avait affaire et pourquoi il était venu là en trahissant son royaume d'origine. Avec Edwin, il ne restait pas aussi silencieux et mystérieux que d'habitude. Mais Ange n'était pas un allié, seulement une aide, un moyen, comme tous ces autres hommes. Un pion au milieu d'une bataille. Il ne revint pas sur le sujet, se contentant d'acquiescer. A la place, il évoqua le fait que quelqu'un semblait les observer. « Dommage. Mais dans ce cas, il va me falloir plus de verres... » Ange était très doué pour être soûl, mais aurait détesté jouer la comédie avec l'alcool. Malgré tout, il se promit de ne pas aller trop loin, car il n'était pas avec un vulgaire homme du peuple. Et même si le roi pouvait compter sur lui, il gardait tout de même des secrets bien à lui qu'il ne pouvait risquer de révéler.
Finalement, la conversation dériva sur la femme d'Edwin. Bien sûr, celui-ci ne semblait pas être au courant, mais Ange savait que le roi avait des doutes sur les activités de sa femme. La reine semblait être une femme tout à fait convenable ; elle était belle, il fallait l'avouer, elle emmenait avec elle les charmes de Térébinthe. Le genre de femme qu'on est content d'épouser lorsqu'il s'agit d'un mariage arrangé. Elle s'était habituée à la Cour de Telmar et à son peuple. Pourtant, quelque chose bloquait entre le roi et elle. Bien sûr, Ange n'était pas au courant des détails ; Edwin lui avait parfois lâché quelques phrases sur elle avec un certain mécontentement. Était-ce lié au fait qu'il n'y ait toujours pas d'héritier au trône ? Le jeune lycan secoua la tête un bref instant ; depuis quand pensait-il à de telles choses ? Tout comme la majorité du peuple, il se moquait bien des amours du couple royal et de ces histoires d'héritiers. « Elle est allée au port voir des bateaux qui provenaient de Térébinthe, c'est tout ce que je sais. Mais le jour venait à peine de se lever, et d'après ce que je sais, ce n'est pas la première fois qu'elle quitte ainsi le château. »
Comment pouvait-il le savoir ? Simplement parce qu'Ange utilisait les gens du peuple pour se renseigner. Une sorte de petit réseau qu'il s'était construit dans la ville et dans le reste du royaume pour surveiller ce qu'il se passait et ce qui se disait. Avec un sourire, il trinqua avec son ami, même s'il s'agissait de comédie, et but son alcool sans rien ajouter. Bien sûr, ces quelques gorgées n'allaient pas agir tout de suite, mais il avait toute la nuit pour en profiter. Peu après, Edwin reprit la parole pour demander au loup-garou quelles informations il détenait. Qui valent de l'or ? Peut-être pas. Ange haussa les épaules, but une nouvelle gorgée d'alcool et prit son temps pour répondre au roi. « Comme tu dois déjà le savoir, ton prédécesseur est bel et bien de retour. Des villageois l'ont vu dans une taverne il y a quelques semaines, et d'autres disent l'avoir aperçu du côté d'Archenland et de Narnia. Je ne peux être sûr de rien, peu savent vraiment à quoi il ressemble, et maintenant que des rumeurs courent à son sujet, tout le monde dit l'avoir vu. D'autres disent aussi qu'ils l'ont entrevu avec un autre homme qui avait un petit air de ressemblance avec lui. Encore une fois, je ne suis pas sûr, mais continue de te méfier d'Ernelio. »
Voilà une chose qu'Edwin ne savait pas. Ange connaissait vaguement Caspian et un peu son demi-frère, Matías, tout simplement parce que son ancienne fiancée était Rosalie Ernelio, sœur de Matías et demi-sœur de Caspian. Bien sûr, Rosalie n'était pas au château, on dirait qu'elle vagabondait avec un groupe de nomades ; ils ne s'étaient donc pas revus. Mais il valait mieux que le roi ne soit jamais au courant de ce lien. En attendant, Ange n'éprouvait aucun remord à dénoncer celui qui avait failli être son beau-frère. Toujours en baissant la voix, il continua, indifférent. « J'ai aussi cru comprendre qu'un Narnien se trouvait dans les rues de la ville il y a quelques temps. Un certain Lorcan. Il s'occupe des espions de Narnia, et est visiblement plutôt doué et dangereux. Il faudrait peut-être que les gardes fassent un peu mieux leur travail... » Il se doutait que de vrais gardes compétents ne courraient pas la ville, mais la protection de la ville laissait parfois à désirer. Combien de fois avait-il su pénétrer les murailles lorsque les portes étaient fermées la nuit ?
Il prit une nouvelle gorgée, remarquant que son verre allait bientôt être vide, et continua de déballer ses quelques informations hasardeuses. « Il y a aussi des rumeurs sur ton ami du Sud, certains ont l'air de penser qu'il se cache au château. Ah et... » Ange s'arrêta un instant, soudain hésitant. C'était facile de parler de Yoren Eshbaan et des rumeurs, mais cette fois, quelque chose le bloquait. Il ne pouvait pas parler avec une telle désinvolture. Il fit de son mieux pour se rattraper afin de ne pas éveiller les soupçons d'Edwin, et fit semblant de juste baisser la voix. « Le peuple semble inquiet de la capture de la Douce. Ils craignent une nouvelle guerre, et ne veulent plus de ça. Qu'as-tu fait d'elle ? On m'a dit qu'elle n'était plus dans son ancienne cellule depuis quelques temps. » En réalité, Ange essayait de savoir ce qui était arrivé à la reine Susan, la seule qui le considérait toujours comme un ami malgré ce qu'il avait fait. Il servait Edwin et lui serait fidèle, mais il restait inquiet face au sort de la jeune femme. |
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