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| "Tous ceux qui errent ne sont pas perdus" | |
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Kristian Pandera Archenlandais ∞ messages : 164 ∞ camp : Archanland/Narnia ∞ double-compte : non ∞ humeur : aventurière ∞ commentaires : | Sujet: "Tous ceux qui errent ne sont pas perdus" Dim 19 Jan - 23:20 | |
| | "Tous ceux qui errent ne sont pas perdus" | |
Kristian, jeune homme d’une vingtaine d’année était parti tôt ce matin-là pour chasser. Sa journée avait été vaine mais il ne voulait pas rentrer bredouille. Il avait quelques jours devant lui avant de devoir rentrer – sous peine que sa mère et sa sœur s’inquiètent de son sort. Il avait pour habitude de ne pas rester absent plus de trois ou quatre jours – cinq maximums – pour ne pas risquer quoique ce soit. Certes sa sœur savait se battre et chasser de petits animaux, mais le jeune homme était plus rassuré s’il était chez lui. Oh, sa vie n’était pas des plus passionnantes. Ses journées étaient essentiellement consacrées à la chasse ou à la cueillette, parfois à la confection de ses armes – arcs et flèches. Plus rarement, il allait à Anvard pour se fournir en matières premières comme la farine, les tissus ou parfois des armes pour lui et sa jeune sœur. Encore plus rarement, il poussait le voyage jusque Narnia, mais seulement lorsqu’il était sûr que sa famille ne risquait rien. Il était bien conscient que sa vie ne pourrait être ainsi jusqu’à la fin de ses jours – et il ne le souhaitait pas – mais pour l’instant cela lui convenait. Même si on pouvait l’observer de plus en plus régulièrement la tête dans les nuages à rêver à une autre vie possible, faite de quêtes épiques et d’aventures dangereuses mais combien grisantes.
Enfin, pour l’instant il devait se concentrer sur sa tâche, à savoir ramener de la viande à la maison. En cette période hivernale, c’était plus que nécessaire. Le matin même, il avait décidé que les lapins et autres petits rongeurs n’étaient plus suffisants. Il voulait plus et sentait bien que sa sœur aurait aimé un repas constitué d’autres choses que cela. Ainsi, il était partit avant le lever du jour, une dague au côté et son arc sur le dos. Il avait pris un couteau de réserve, qui lui servirait tant à dépecer son gibier qu’à se tailler de nouvelles flèches s’il venait à en manquer. Il s’était vite rendu compte qu’il ne trouverait rien aux environs proches de sa maison. Il avait donc pris la direction du nord, vers les montagnes, où il pourrait trouver du plus gros gibier. Un cerf sera parfait, bien qu’il ne puisse pas tout transporter en un trajet. Mais il avait de la corde et pourrait suspendre la bête pour faire un aller-retour. Sans compter le fait qu’ s’il arrivait à toucher un cerf, sa sœur serait plus qu’heureuse de l’aider à le transporter.
Il sourit à cette idée et se remit en marche dans le vent qui devenait glacial. Il frissonna, resserra les pans de sa veste fourré autour de lui et souffla sur des doigts gourds de froid. Il ne pourrait pas continuer ainsi très longtemps. Déjà le soleil disparaissait derrière les arbres. Il devait trouver un abri, sous peine de se transformer en glaçon. Heureusement, c’était un jeune homme plein de ressources et il repéra bien vite une grotte à flanc de montagne. Il s’approcha à pas prudents. Il lui semblait qu’une lueur éclairait la caverne mais il n’en était pas sûr. Il plissa les yeux, alors que la neige commençait à tomber, l’aveuglant constamment. Il s’approcha encore pour se rendre compte qu’il n’avait effectivement pas rêvé et qu’un feu brûlait bien dans la caverne. Avant qu’il puisse faire un mouvement, une lame d’acier se posa sur sa gorge. Un homme – ou une femme – s’était approché par derrière et le surprenait. Ce devait être la personne qui avait allumé le feu… Kristian se maudit intérieurement de son manque de professionnalisme. Il n’avait pas été prudent en s’approchant et il était à présent piégé. A présent, il n’y avait plus rien à faire, à part attendre que la personne derrière lui se décide à parler… ou à transpercer sa gorge sans sommation…
(c) Hana Evali |
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Aglaé L. Foley Narnienne ∞ messages : 129 ∞ camp : Les gentils ! (ça dépend donc du point de vue) ∞ double-compte : J-C Gareth DuFossé ∞ humeur : Aventurière ∞ commentaires : | Sujet: Re: "Tous ceux qui errent ne sont pas perdus" Sam 25 Jan - 21:02 | |
| Aglaé, grelottante malgré la couverture qu'elle avait enroulée autour d'elle, maudissait intérieurement cette idée qu'elle avait eu de faire du commerce itinérant. Elle ne sentait même plus ses doigts qui malgré tout serraient fermement les rênes de son poney. Cela faisait plusieurs heures qu'elle avançait péniblement entre les arbres épineux de la montagne, à la recherche de la maison d'une vieille dame qui avait envoyé une lettre à la boutique de ses parents, leur demandant poliment de lui envoyer leur fille avec son chariot plein de tissus pour qu'elle puisse faire ses achats à domicile, ne pouvant pas se déplacer aisément à cause de son grand âge. Quelle idée elle avait eu, aussi, d'aller vivre dans un endroit si reculé ! Aglaé avait espéré trouver la maison en question assez rapidement, mais la route se montrait plus ardue qu'elle l'aurait imaginée, rendant son ascension lente et dangereuse, surtout avec un chariot de cette taille.
On ne pouvait pas dire qu'Aglaé soit très rassurée. Elle s'aventurait très souvent dans la montagne, le passage étant d'ailleurs obligatoire pour passer de Narnia à Archenland. Mais le chemin qu'elle devait suivre était peu emprunté, ce qui fait qu'il était envahi par la végétation et très cabossé. Le pire, c'était dans les pentes, car Aglaé craignait toujours que son poney, si robuste soit-il, ne puisse pas supporter le poids du chariot et de sa conductrice et laisse le chariot glisser en arrière. Elle frissonnait rien qu'en y pensant. Et puis aussi, elle avait vraiment peur de ne pas trouver la maison de la vieille dame avant la nuit, car les temps étant peu sûrs, on ne savait jamais sur qui tomber.
Ses craintes se confirmèrent quand elle vit le soleil commencer à descendre derrière les arbres, colorant le ciel gris d'une belle lumière orangée. Elle le savait, elle n'arriverait jamais à destination avant plusieurs heures, et il était hors de question qu'elle continue de nuit, ce serait trop dangereux et il faisait déjà assez froid comme ça. Un peu effrayée, elle décida de trouver un endroit à l'abri pour s'y arrêter pour la nuit avant de reprendre la route quand le soleil se lèverait. Après quelque temps à chercher, elle repéra une grotte un peu éloignée du chemin et dissimulée par les arbres, assez large pour y faire entrer son chariot. Comme ça, elle pourrait dormir à l'intérieur, et en plus, il ne serait pas visible aux yeux de tous les bandits du coin.
N'étant pas idiote, Aglaé avait bien pensé à amener de quoi manger et se chauffer. Prudente, elle avait même prévu de quoi survivre à une avalanche. Elle n'avait pas très confiance en la montagne qu'elle trouvait trop instable. Elle descendit du chariot pour guider Navet jusqu'à la grotte. La sale bête tenta de la mordre à plusieurs reprises et résista lorsqu'elle voulut le faire entrer dans la grotte, certainement effrayé par l'obscurité, mais il finit par céder lorsque sa maîtresse lui proposa une carotte sortie de ses provisions. Elle le détacha du chariot mais enroula ses rênes autour d'un rocher dans la grotte au cas où, sachant qu'il serait capable de s'échapper à la moindre inattention. Ensuite, elle retourna dans son chariot pour mettre son manteau le plus chaud, plus pratique que sa couverture. Après avoir sorti quelques provisions qu'elle mit hors de portée de Navet, la jeune femme alla chercher du bois et alluma du feu à l'entrée de la grotte. Avec une torche, elle explora les recoins de la grotte. Elle semblait profonde, mais aucun ours ne s'était encore manifesté. Aglaé était quand même plutôt inquiète et elle décida d'aller vérifier qu'il n'y avait personne dans les environs, armée d'un poignard que lui avait prêté son père pour se défendre. Elle tremblait à l'idée de l'utiliser, mais on ne savait jamais.
La ronde de surveillance d'Aglaé ne révéla aucun danger et, soulagée, elle repartit en direction de son abri, regardant de tous les côtés et se retournant au moindre bruit. Elle ne savait pas si elle arriverait à fermer l’œil de la nuit, inquiète comme elle l'était, mais c'était la première fois qu'elle se retrouvait seule, en pleine nuit et au milieu de nulle part. Elle resterait sur le qui-vive quoiqu'il arrive. Et c'est là qu'elle le vit. Un homme, plutôt grand et costaud et d'allure jeune, qui se dirigeait vers sa grotte, sûrement attiré par le feu. Et il était armé ! Quelle imbécile elle avait été aussi, de laisser son feu brûler comme ça ! Le sang d'Aglaé se glaça et elle sentit la panique l'envahir. Qu'allait-elle pouvoir faire ? Il serait suicidaire de s'enfuir à pied dans la montagne alors que la nuit tombait, et elle ne pouvait pas abandonner ses affaires ! Mais elle ne serait sûrement pas de taille à affronter cet homme, à moins qu'elle le prenne par surprise... Il n'avait pas encore eu l'air de la remarquer et était proche d'elle, il ne serait pas difficile de l'atteindre sans faire de bruit.
Rassemblant son courage et prenant le plus de précautions possible, Aglaé se faufila à pas de loups jusqu'à lui. Elle réussit à ne pas faire de bruit jusqu'au moment où elle posa le pied sur une feuille morte et fit retentir un craquement sonore. Prise de panique, Aglaé en vint à une solution radicale : se jeter sur l'intrus ! Elle bloqua les bras du jeune homme avec le sien et appuya le poignard contre sa gorge de sa main libre. Elle n'avait pas l'intention de lui faire de mal si ce n'était pas nécessaire, mais elle était effrayée et serait prête à tout pour se défendre. Sous le coup de la peur, elle n'arrivait pas à imaginer d'autre possibilité que le fait que l'intrus soit un des bandits qu'elle craignait tant. Elle fit son possible pour ne pas montrer sa peur et avoir l'air la plus confiante possible, de manière à ce qu'il sente menacé, et se décida à lui parler de la voix la plus sûre qu'elle put.
-Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous armé ? Il n'y a rien à voler ici, si c'est ce que vous recherchez ! N'essayez pas de vous défendre, je n'ai pas envie de me servir de mon arme et je préférerais que vous repartiez sans que mal ne soit fait.
Dès qu'elle eut fini, Aglaé appuya un peu moins fort sur la gorge de son opposant pour qu'il puisse parler sans difficulté. Elle appréhendait beaucoup ce qu'il allait répondre. |
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Kristian Pandera Archenlandais ∞ messages : 164 ∞ camp : Archanland/Narnia ∞ double-compte : non ∞ humeur : aventurière ∞ commentaires : | Sujet: Re: "Tous ceux qui errent ne sont pas perdus" Dim 16 Fév - 13:45 | |
| | "Tous ceux qui errent ne sont pas perdus" | |
Une voix sèche s’éleva dans son dos. Une voix qui voulait paraître confiante mais le jeune homme y perçut comme une courte hésitation. Une voix féminine, ce qui expliquait son manque d’assurance. Kristian ne la voyait pas puisqu’elle était dans son dos, mais il se dit que c’était une femme courageuse. Il en fallait du courage pour s’attaquer à un homme, même si ce dernier avait été assez crétin pour se laisser avoir. Il se concentra sur la voix. Une voix jeune, en fait. La femme derrière lui devait avoir à peu près le même âge que lui, voire un peu moins. Une voix douce et modulée, à défaut d’être modulable à souhait. Une voix humaine, a priori. Une voix qui lui demandait ce qu’il faisait là et s’il était armé.
Il aurait bien voulu lever les mains en signe de paix et de reddition, mais elle bloquait ses bras. Enfin, à présent qu’il savait que c’était une femme – donc avec certainement moins de force physique que lui – il aurait facilement pu retourner la situation mais il n’y voyait pas l’intérêt. La jeune femme était vraisemblablement terrifiée et il ne voulait pas en ajouter. Cette jeune dame était déjà bien courageuse de traverser les montagnes seule. Oh, elle était armée, comme le métal froid sur sa gorge le lui prouvait. Mais une arme ne lui aurait pas suffi face à des brigands. Quoiqu’il en soit, il ne voulait pas la laisser sans réponses à ses questions et dans l’appréhension de ce qu’il pourrait lui faire. Il prit donc la parole, calmement.
« Mon nom est Kristian, je viens d’Archenland. Je suis juste à la recherche d’un abris pour la nuit. J’ai vu votre feu et je me suis approché. Je ne souhaite rien vous voler, je demande juste un peu de chaleur. »
Il se tut un instant avant de reprendre d’une voix toujours aussi calme et rassurante.
« je ne vais pas me défendre, mais pourriez-vous me lâcher ? Si vous me laissez les bras libre, je pourrai vous déposer mon arc aux pieds, afin que vous voyiez que je ne vous veux aucun mal… »
Il espérait que sa tirade fera effet. Il n’avait vraiment pas envie de mourir la gorge tranchée dans ces montagnes. Enfin, si un combat devait avoir lieu, il y avait très peu de chance que son adversaire ait le dessus sur lui, mais de toute façon, il ne voulait pas se battre ce soir, et pas avec une femme. En règle générale, il ne faisait pas de différence entre ses adversaires – après tout il s’était toujours entrainé avec sa sœur – mais ce soir, cette jeune fille lui faisait justement penser à Arya – dans sa douceur et sa féminité, non pas dans sa force et sa combativité – et il ne souhaitait donc pas se battre avec elle. Non, ce soir il voulait juste un bon feu et un peu de nourriture avant de reprendre la route le lendemain.
A la merci de cette jeune dame, il se dit une fois encore qu’il n’avait pas été très prudent. Qu’aurait-il fait s’il s’était fait attrapé par des brigands. En toute logique, il serait mort et les brigands repartis, penaud de na pas avoir trouvé d’or ou de richesse sur lui. Mais quand bien même, cette situation n’aurait jamais dû arriver. Il n’aurait jamais dû se laisser surprendre par qui que ce soit. Il n’avait aucune excuse. Ni le froid ni la fatigue ne pouvait lui faire perdre son instinct ainsi. S’il avait pu se frapper su la tête, il l’aurait fait devant sa bêtise monumentale.
Mais pour l’instant, il ne pouvait qu’attendre la décision de la jeune femme. Soit elle faisait appel à sa compassion et le laissait déposer les armes et peut-être même qu’elle partagerait son feu. Cependant il n’en espérait pas tant. Le minimum vital serait qu’elle le laisse partir sans dommage. Mais dans ce cas, il devrait trouver un autre abri, ce qui allait commencer à être difficile vu que la nuit commençait à tomber. Soit, autre solution, elle faisait appel à sa prudence et l’égorgeait sans sommation. Mais il ne la pensait pas capable de faire ça. Si elle avait voulu le tuer, elle l’aurait déjà fait et n’aurait pas perdu de temps à lui poser ces questions. De plus, il fallait une grande force mentale pour prendre la vie de quelqu’un et continuer à vivre sereinement après.
(c) Hana Evali |
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Aglaé L. Foley Narnienne ∞ messages : 129 ∞ camp : Les gentils ! (ça dépend donc du point de vue) ∞ double-compte : J-C Gareth DuFossé ∞ humeur : Aventurière ∞ commentaires : | Sujet: Re: "Tous ceux qui errent ne sont pas perdus" Jeu 13 Mar - 1:13 | |
| Maintenant qu'Aglaé avait entendu ce que l'inconnu avait à dire, elle réfléchissait à la façon dont elle allait réagir. Son cerveau était en ébullition : il lui sembla même entendre un bourdonnement qui résonnait dans sa tête, à moins qu'il n'ait plutôt s'agit de la mouche qui tourbillonnait incessamment autour d'elle depuis quelques minutes, ce qui lui mettait encore plus la pression. Les paroles de l'inconnu – qui finalement ne l'était plus puisqu'il s'était présenté... donc de Kristian –, avaient réussi à la mettre en confiance, mais elle doutait encore, par simple prudence. Il y avait des tas de bons comédiens sur terre, le jeune homme pouvait être l'un d'entre eux. Aglaé elle-même mentait et se déguisait souvent. Elle avait tendance à croire en le bon côté qu'il y avait en chaque homme, mais si c'était de la naïveté pure ? Cela ne lui pardonnerait pas. Mais à vrai dire, Aglaé avait vraiment envie de croire que Kristian ne lui voulait aucun mal. Juste pour le principe, vous voyez, de ne pas se retrouver seule avec un assassin en pleine nuit dans la montagne ; il y avait plus rassurant. Et il disait ne désirer qu'un abri pour la nuit, c'était fort compréhensible... Aglaé se convainquit donc qu'elle pourrait lui faire confiance, sans pour autant le montrer. Comme elle ne réagissait pas, son interlocuteur reprit la parole, et sa demande crispa Aglaé. Accepter qu'il ne voulait pas l'attaquer, c'était une chose, mais le relâcher et lui laisser l'occasion de le prouver en était une autre. Un doute subsistait toujours au fond d'elle, lui disant que c'était un piège. Mais ce n'était que sa paranoïa, naturelle dans cette situation, qui lui jouait des tours. Elle ne percevait absolument rien de menaçant dans le ton de Kristian, et elle se disait qu'il avait beaucoup de mérite pour maintenir son sang-froid dans une situation pareille. Il fallait dire qu'elle ne devait pas être très impressionnante, même en se trouvant derrière lui. Et puis s'il lui promettait de poser son arc à ses pieds... Tant qu'elle s'assurait de maintenir une posture défensive, tout irait bien. Il ne fallait pas oublier qu'il pouvait s'agir d'une ruse, et même s'il était bien intentionné, il pouvait toujours vouloir se défendre pour être sûr d'être sauf... Aglaé comptait donc sur sa bonne foi. Bien qu'appréhendant le moment où Kristian serait libre de ses mouvements, Aglaé se détendit progressivement et finalement, le laissa se défaire de son emprise. Aussitôt, elle pointa le poignard vers lui, histoire de ne pas avoir l'air trop vulnérable. Elle pouvait maintenant l'observer et juger s'il était vraiment honnête ou non. Ce n'était pas une experte en la matière, mais elle avait déjà eu à faire à des tas de gens, et en rencontrait bien d'autres chaque jour à la boutique, si bien qu'elle avait appris à déterminer la nature d'un regard. Celui de Kristian ne lui inspira aucune peur ; il était plutôt rassurant d'ailleurs, c'est presque si elle n'avait pas envie de sourire de soulagement. Le jeune homme n'avait aucunement l'air d'un brigand, bien qu'il reste d'assez grande taille. Il possédait d'ailleurs une allure franche et sympathique, c'était le genre de personne qu'on invite facilement à boire un verre chez soi. Aglaé ne pensait quand même pas en être à ce niveau-là et attendit de le voir poser son arc à terre. Se sentant un peu penaude quand il l'eut fait, elle tâcha d'avoir l'air un peu moins menaçant avec son poignard et décida de se présenter à son tour. - Je suis Aglaé, je viens moi aussi d'Archenland à l'origine, aima à préciser la jeune femme : c'était plus confortant, on se sentait plus à l'aise avec quelqu'un de mêmes origines que soi. Je m'excuse, Kristian, de vous avoir attaqué tout à l'heure... J'imagine que vous pouvez comprendre, même si ce n'est pas très courtois ni agréable à vivre dans des conditions pareilles. Vous savez, les mauvaises rencontres... Encore un peu anxieuse, elle lui adressa un petit rire nerveux au lieu de terminer sa phrase. Elle marqua ensuite une pause, se demandant si elle avait vraiment bien fait de dire ça. Bon, passer pour une idiote n'était pas vraiment la pire des perspectives qu'elle avait eues à envisager ce soir. Mais tout de même... Elle se remémora ensuite ce que lui avait dit Kristian : il cherchait un abri pour la nuit, et il avait déjà repéré le sien. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle l'avait surpris. A nouveau, l'effroi la saisit. Il fallait qu'elle arrête de se montrer méfiante comme cela, mais il restait difficile d'envisager qu'un parfait inconnu, aussi sympathique soit-il, qui de plus pouvait encore être un tueur en série qui jouait la comédie à la perfection, partage son refuge et se retrouve dans un espace limité propice pour la tuer et lui voler toutes ses affaires. Elle était du genre hospitalier mais quand même, il y avait une limite à tout. Aglaé ne se sentait cependant pas le cœur à le laisser comme cela, dans le froid, et il avait l'air exténué. A la vérité, elle ne savait pas que faire. Elle luttait entre sa méfiance et sa bonne volonté. Bon, elle attendrait d'entendre à nouveau Kristian pour être persuadée de si elle devait lui faire confiance ou non. - Et donc, vous cherchez un abri pour la nuit ? Demanda-t-elle de façon anodine, sur le ton de la conversation. Habitez-vous loin d'ici ? Malgré son poignard toujours en main, quoi qu'abaissé, Aglaé essayait de se montrer la plus digne de confiance possible. Il ne manquait plus que lui aussi se méfie d'elle, ou ils n'en auraient jamais fini. Or, il faisait vraiment froid... |
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