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| « Et si l'on donnait un coup de pouce au destin ? | | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité | Sujet: « Et si l'on donnait un coup de pouce au destin ? | Lun 15 Nov - 20:38 | |
| Corin,
Je ne peux vraiment pas t'accorder plus de temps dans cette lettre voila pourquoi elle sera très brève. Je sais que ta vie à Anvard est loin d'être facile. Te savoir sous le pouvoir de ces deux cinglés me rend complètement malade. Je sais à quel point ce doit être dur pour quelqu'un de ne pas être maître de ses propres gestes, paroles... Comment je le sais ? Parce que je suis moi même dans ce cas. Bien entendu, les circonstances ne sont pas les mêmes. Toi c'est par obligation, moi c'est par tristesse. Depuis qu'Il est mort, je ne sais plus ce que je fais. Ce n'est que maintenant que je comprends à quel point Il m'était cher. Nous étions des frères... Mais je suis incapable de t'en dire plus. De toute façon, les lettres ne sont qu'un morceau de papier sur lequel on écrit des mots. Mais ces derniers ne prennent vie que quand ils sont énoncés, associés à un geste, une expression. Cela leur permet de leur donner du pouvoir. Voila pourquoi nous devons nous voir de toute urgence. Ne te fais cependant aucun soucis Corin, je vais bien. Mais j'irai mieux une fois que nous nous serons vus.
Ton meilleur ami, Edmund.
- Le soleil se levait à peine que je sortis du lit. J'étais devenu de plus en plus responsable et de plus en plus réaliste ces derniers temps, surtout depuis que j'avais frôlé la mort lors de la bataille au gué de Beruna. Heureusement j'avais été très bien soigné par quelqu'un à Cair Paravel. Je ne sais pas de qui il s'agit mais je dois à cette personne une fière chandelle ! C'est à partir de ce moment là que j'ai pris conscience de l'importance de la vie. Depuis ce jour là, je ne suis plus le même. Il m'est impossible de réfléchir ou de prendre une décision sans même penser aux conséquences que celle ci pourrait entrainer. Mon frère Cor et moi n'avons jamais été aussi soudés que nous le sommes en ce moment. Nous avons eu bien des différents ces dernières années et quand j'y pense, il a fallu qu'une guerre éclate pour que je réalise enfin que j'avais un frère, un vrai. Nous étions liés par le sang mais aussi par le coeur. Il serait et resterait à jamais mon frère. J'avais appris à le redécouvrir ces derniers temps et j'avoue que je ne suis pas déçu. Malgré les apparentes différences (je ne parle pas du physique) nous avons le même esprit et c'est le plus important.
Je retirai les couvertures qui étaient sur mon corps pour me lever. Je n'avais même pas pris la peine de me prélasser encore un peu dans le lit, je n'en avais aucune envie. Cette guerre avait décidément bouleversé ma vie. Je n'étais plus aussi joyeux que je l'avais été ces derniers temps et necessité autant d'attention qu'un petit garçon. Plusieurs fois par jour j'envoyais un de mes domestiques partir à la recherche de mon frère Cor dans le château pour s'assurer qu'il allait bien. Ce ne sont que des petites choses comme ça mais comme je l'ai dis plus haut, cette guerre m'a rapproché de mon frère. Ce n'est que maintenant que je réalise à quel point notre union fait notre force. Et ce n'est qu'unis que nous réussirons à chasser télormènes de notre royaume. Cette haine commune destinée aux deux Empereurs Edwin et Yoren nous avait rapprochés. A présent, je savais que je pouvais compter sur lui comme je pouvais faire toute confiance en mon meilleur ami Edmund. Cette pensée me fit sourire. D'ailleurs, je n'avais plus aucune nouvelle de lui depuis quelques jours.
Des sons graves se firent entendre dans ma chambre. La source ? Je me mis à rire avant de regarder mon ventre. Oui, j'avais certes changé ces derniers temps mais je restai néanmoins Corin d'Archenland, un estomac sur pattes ! Comme quoi, certains traits de caractère, ou bien physiques, sont intarissables et indémodables ! Je me mis sur pieds pour de bon et m'approchai de ma fenêtre. De celle ci on pouvait voir toute la contrée d'Archenland et au loin Narnia. Celle de mon frère jumeau se trouvait de l'autre côté du couloir et donnait sur le royaume de Telmar et le désert. La position de nos deux chambres avait été judicieusement choisie à notre naissance. En effet, elles se trouvaient dans la plus haute tour du palais. D'ici, nous pouvions tout contrôler et indiquer notre puissance. Nous n'étions pas n'importe qui, nous étions des Princes, fils du Roi Lune d'Archenland le plus grand monarque de l'Histoire. A nous deux, nous formions une union impénétrable. Je jetai machinalement un coup d'œil derrière moi. Ma porte était fermée , impossible alors de savoir si Cor était déjà levé ou pas.
J'ouvris la fenêtre pour aérer un peu ma chambre et respirer l'air frais, celui d'Archenland et non celui que désiraient nous faire respirer ces impertinents de télormènes. Cependant, ils parvenaient à se faire entendre partout où ils avaient réussi à s'imposer. Sous ma fenêtre, une bien triste scène s'offrait à moi. La « relève de la garde » qu'ils nomment là bas, à Telmar. Oui, nous étions soumis aux deux Empereurs. Ces derniers après avoir longtemps discuté avec mon frère Cor avaient toléré notre présence dans ces lieux royaux. Nous étions encore Roi et Prince d'Archenland mais sous la tutelle du Tisroc et de son associé. Autant dire que nous ne pouvions rien faire. Et comme s'ils pensaient que nous allions faire une révolution (non, ça ne nous serait même pas venu à l'esprit ^^') ils avaient envoyés leurs soldats à Anvard dans le but de nous surveiller. Je levai les yeux au ciel, ce spectacle me révoltait ! Penché à ma fenêtre, je regardai cependant le spectacle. Il faut avouer que les télormènes avaient du goût et faisaient ça avec noblesse.
« Coriiiinn !!! » « Priiinceeeee !!!! » « Regardez les filles il est à sa fenêtre ! » « Mon amouuuur !! »
Dans le parc des gloussements se firent entendre. Des gloussements qui perturbèrent d'ailleurs les soldats télormènes destinés à effectuer la relève de la garde. Un attroupement de filles se tenait devant eux non pas pour les regarder mais pour me voir, moi ! J'avais envie de narguer ces barbares de télormènes mais la dernière fois ça ne s'était pas très bien passé... Hm... Je me suis donc contenté de leur adresser un petit coucou et de leur faire un de mes sourire ravageurs. Celui ci eut d'ailleurs de l'impact sur une d'elle qui tomba à la renverse. Évanouie ? Je regardai la scène avec des yeux ébahis. Elle ne devait pas être habituée, sans doute une petite nouvelle. J'étais cependant assez inquiet. Habituellement elles ne se mettaient pas dans un état hystérique aussi prononcé ! Jamais je n'avais fait perdre connaissance à quelqu'un. Quelque chose clochait chez moi ? Je me mis la main dans mes cheveux en bataille, comme à chaque lever. Enfin, c'était mon état naturel quoi... Soudain, mes joues s'empourprèrent. Le fou rire me prit quand je compris ce qui provoquait cette hystérie féminine. Je ne m'étais pas encore habillé. Heureusement, la fenêtre commençait au niveau de mon bassin, impossible donc de voir plus bas.
Toujours en riant aux éclats, j'enfilai très rapidement un de mes pantalons, le premier venu ainsi qu'une ceinture. Imaginez que ce dernier ne tienne pas, je ne voudrai pas être l'auteur d'un meurtre quand même... Pas la peine de prendre le temps de mettre une veste, il faisait beau dehors. Comme je le faisais des fois, je pris une corde et l'attachai avec force à un anneau qui était incrusté dans la paroi de ma chambre. Je m'en étais souvent servi pour faire le mur durant mon adolescence. Oui, j'étais un gosse terrible, je le reconnais ! N'ayant pas peur du vide et ayant confiance en mes muscles, je descendis le long de la corde pour atterir dans le parc. Je souris une fois à terre, non, je n'avais pas perdu en souplesse ! Les filles littéralement en extase n'essayaient même plus de ranimer leur copine. Je m'approchai d'elles avec adresse pour m'agenouiller à leurs côtés. La jeune fille évanouie était magnifique. Brune avec une peau très pâle, si bien que l'on aurait dit une princesse. Je m'approchai d'elle avant de l'embrasser tendrement. Non, je ne lui fis pas du bouche à bouche, je l'embrassai tout simplement. Elle ouvrit alors immédiatement les yeux, un sourire satisfait. Je lui lançai d'un ton rieur
« Ta tactique est vieille comme le monde mais... je vois que tu connais mes points faibles. Tu savais que je ne te laisserai pas dans cet état et que je descendrais hein ? » « Il faut le croire mon Prince ! » « En tout cas, tu as réussi ton coup ! » « Question de méthode. »
Face à son sourire malicieux et son air supérieur, je ne pus m'empêcher d'être insensible. Je pris alors dans ma main une fleur du parc, un camélia je pense, pour le lui accrocher dans les cheveux. Je lui adressai un clin d'oeil avant de me retourner. J'aimais les femmes comme ça, joueuses et qui se servaient des points faibles et de leurs connaissances sur un sujet pour parvenir à leurs fins. Elle m'avait néanmoins bien eu... Seulement elle s'était trahie quand elle avait affiché un sourire narquois sur ses lèvres lors de mon arrivée. C'était d'ailleurs pour cette raison que je ne m'étais pas autant inquiété que j'avais récompensé son ingéniosité. Perdu dans mes pensées, je tombai nez à nez avec... le général Riwal Toshkaan, chargé de nous surveiller. Instinctivement, je plaquai ma main sur ma bouche genre "oups...". Il serait moins flexible que les filles et surtout moins facile à attendrir. Il jeta violemment dans ma direction une veste et me demanda de me vêtir. Rien que ça ? J'étais fort étonné. Il me donna par la suite une lettre. J'étais encore en train de rire quand je lus la lettre. Mes traits devinrent alors plus sérieux. Il s'agissait d'une lettre d'Edmund, mon meilleur ami.
« Faites immédiatement venir un carosse. » « Il est déjà là et n'attend plus que vous. » « Pardon ? Vous avez lu cette lettre ? » « Vous êtes en zone surveillée mon cher Prince, dois-je vous le rappeler ? »
Je lui jetai un regard noir et enfilai rapidement la veste qu'il me tendait. Ce n'était même pas une veste, j'aurai pu qualifier ça d'un vieux drap. Mais là n'était pas la question ! Je n'étais absolument pas présentable pour me rendre à Cair Paravel mais je m'en contrefichais, le plus important était de l'y rendre, et vite ! Je montai rapidement dans le carrosse.
« Ne croyez pas que je n'avais aucune envie de vous donner une bonne baffe quand je vous ai vu à moitié nu dans le parc il y a quelques minutes. Si cela se reproduit, je vous exile dans le recoin le plus perdu et le plus aride de Calormen. »
Je levai les yeux d'un air indifférent. Je ne m'occupais pas de ça pour le moment, je verrai ça plus tard. Le convoi à peine sorti d'Anvard, je m'assoupis. Je vous rappelle que techniquement je ne venais que de me lever. A mon réveil, j'étais devant le château de Cair Paravel. Un de mes domestiques me tendit ma tenue princière. Je l'enfilai rapidement et très mal d'ailleurs, si bien que ma chemise dépassait encore de mon sous-pull. Je me précipitai dans le hall d'entrée du château et envoyai un de mes pages partir à la recherche de mon meilleur ami. Mais je m'impatientais... Une jeune femme blonde fit apparition dans le hall d'entrée. Je n'y prêtai pas vraiment attention, celle ci étant rivée sur la porte par laquelle Edmund aurait du arriver il y a déjà un petit moment. Cette jeune femme était non loin de moi et regardait un tableau. Nerveux, j'osai m'approcher vers elle et lui demander :
« Excusez moi Mademoiselle mais ne sauriez-vous pas où se trouve le Roi Edmund en ce moment ? »
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Invité Invité | Sujet: Re: « Et si l'on donnait un coup de pouce au destin ? | Dim 21 Nov - 13:02 | |
| Il était encore très tôt, jamais je ne suis debout à cette heure-là. Et pourtant c'était le cas. J'étais habillée d'une robe blanche très légère, aujourd'hui étant une journée qui semblait belle et chaude. J'avais relevé mes cheveux à l'aide de plusieurs pinces qui ne se voyaient pas, seules deux mèches claires de chaque côté de mon visage étaient libres. Je me trouvais dans la chambre même du roi Edmund, qui est un ami très proche pour moi. Les premiers rayons du soleil du matin passaient par la grande fenêtre de la pièce, et l'éclairait d'une couleur orangée, donnant une ambiance calme et reposante. J'aurais pu facilement me rendormir, ou même m'allonger les yeux ouverts dans cette atmosphère. Toutefois, je parlais avec Edmund avec animation, et j'étais tenue éveillée par un sentiment étrange qui se propageait dans tout mon corps. Les moments comme cela où l'on est avec des personnes que l'on aime, dans une bonne ambiance idéale, sont les meilleurs moments. On oublie tout ce qu'il y a pu y avoir avant, ou ce qui se passe à l'instant même.
Assise seule sur le lit, tandis qu'Edmund était debout près de la fenêtre, je jouais nerveusement avec les différentes couches de tissu de ma robe. A vrai dire, si j'étais éveillée à cette heure-là, en compagnie du jeune roi, c'était pour une raison bien précise. Tous les deux, nous avions écrit la veille une lettre à une personne très particulière que nous connaissions, même si les relations étaient différentes. Edmund étant mon ami, je lui avais confié certaines choses concernant cette personne, et lui même y tenait beaucoup. Soyez patients, vous allez bientôt savoir de qui je parle. Je regardai Edmund un long moment, ce dernier était visiblement dans ses pensées. Il l'était souvent d'ailleurs... Je n'avais pas besoin qu'il me parle pour savoir à quoi il pensait. Ce que je savais en résumé me suffisait. Et j'étais mal pour lui... Il ne méritait pas tout cela. Il ne méritait pas non plus d'être sur le point de couler à chaque moment. Je me relevai après un petit instant du lit, et m'approchai de lui, mes sandales qui tenaient grâce aux lacets montants jusqu'à la cheville ne faisaient aucun bruit. Au moment où je mis ma main sur son bras sans le quitter des yeux, le jeune roi m'annonça d'un coup que Corin était là. Ah, Corin...
A présent, vous savez de qui je parlais. Du Prince Corin d'Archeland. Le fameux Prince Corin... Non non, n'allez pas croire que je suis une de ses groupies qui bavent devant ses yeux charmeurs, devant ses cheveux en bataille, devant son visage si beau. Hum je m'égare là. Ok, je l'avoue, j'avais sûrement retenu ma salive lors des rares fois où je l'avais vu. Mais ce n'était pas cela qui m'intéressait chez lui. Car voyez-vous, lors du bal de printemps, qui n'a pas été au final une bonne soirée pour tout le monde, j'ai été sa cavalière. J'avais bien vu le regard des dizaines de jalouses autour de moi, mais ce que j'avais retenu, c'était bien tout ce qui concernait le Prince. J'avais eu la vision charmeur, plaisantant, blagueur, qui m'avait plus bien sûr, puis un peu plus tard, la vision d'un jeune homme mature, responsable, qui cache très bien son jeu. Et voilà que cet homme était littéralement prisonnier dans son propre royaume. Edmund comprenait parfaitement ce dernier point, il l'avait d'ailleurs mis dans la lettre qu'il avait écrite.
Je n'avais pas eu le privilège de lire le papier en question, parce que cela restait privé. Mais en réalité, Edmund et moi avions eu l'idée de faire venir Corin pour de un, lui changer les idées, et de deux, que mon ami le voit, et que je le voie aussi... Le Prince m'avait réellement intriguée depuis le bal. Je ne l'avais revu qu'une fois après cela : le jour de la bataille de Beruna, il n'y a pas si longtemps. Etant infirmière, je me devais de soigner les blessés mineurs. Et en effet, Corin avait eu quelques plaies, dont une assez sévère, mais que j'avais réussi à refermer. J'avais alors vu son air désespéré, car il avait du savoir à l'avance que l'avenir de son pays n'allait plus jamais être le même. Son pays... et le mien aussi. J'étais Archelandaise de naissance, je n'étais à Narnia que depuis un an et demi. Ma famille vivait là-bas... et moi, j'étais ici. Et dire qu'Archeland était un pays neutre, en paix avec les autres royaumes, quelques temps plus tôt. Edmund se tourna vers moi avec un sourire. Je m'avançai un peu plus vers la fenêtre ouverte et me penchai pour voir qu'en effet, un carrosse archelandais faisait son apparition dans le cour de devant du château.
Je reculai ensuite et me regardai dans un grand miroir qu'il y avait à l'autre bout de la pièce. J'arrangeai rapidement ma robe, chose que je faisais de toute manière lorsque quelqu'un d'important et de haut placé souhaitait me voir, bien que cela soit rare. C'était en général des anciens amis de mon père. Après bien sûr, le château était truffé de nobles et de riches, d'anciennes familles reconnues dans tout Narnia même. C'était le cas de mon père d'ailleurs... Enfin bon. Je jetai un dernier regard, plutôt long, à Edmund puis me dirigeai vers la porte de la chambre pour sortir. Une fois en dehors de la pièce, je parcourus le petit couloir pour arriver dans un autre plus grand, qui menait aux escaliers principaux. Je descendis ces derniers lorsque je les atteignis, et allai ensuite vers l'une des portes donnant sur le hall d'entrée du château. Je croisai un jeune garçon qui semblait bien pressé, mais que je reconnus comme Archelandais grâce aux vêtements qu'il portait. Les portes étant ouvertes toute la journée, je n'eus qu'à entrer, beaucoup plus doucement et lentement que mon précédent parcours. Je restai près des portes toutefois et vis le Prince Corin qui était arrivé par l'entrée d'en face. Je me tournai légèrement pour ne pas le fixer directement. Et vous savez quoi ? Pour la première fois depuis que j'étais dans ce château, je n'ai jamais été autant captivée par l'un des grands et réputés tableaux narniens se trouvant dans le hall !
« Excusez moi Mademoiselle mais ne sauriez-vous pas où se trouve le Roi Edmund en ce moment ? »
J'aurais violemment sursauté si je ne l'avais pas vu s'approcher de moi du coin de l'œil. Et voilà que j'avais l'homme que je désirais connaître devant moi ! Je me tournai lentement vers lui, le fixai un petit instant, toujours silencieuse, puis m'inclinai comme un ou une Archelandaise se doit de faire devant la royauté de son pays. Cette marque de respect était presque la même que celle de Narnia, avec une très légère différence. Je savais faire les deux, mais automatiquement, c'était l'inclinaison archelandaise qui me venait en tête, surtout lorsque je voyais un pur Archelandais. Je me remis ensuite droite, et finis par sourire pour lui répondre. C'est toujours plus agréable d'obtenir une réponse avec un sourire, non ? Il fallait au moins lui donner l'impression que le château était plus joyeux que celui d'Anvard... Toutefois, peut-être se dirait-il aussi, en entendant ma voix et mon accent, que des Archelandais se cachaient ici, plus libres que dans leur pays d'origine. J'espérais vraiment que ce ne serait pas le cas.
« Le Roi Edmund descendra dans un petit moment, il doit finir de régler quelques affaires. Il ne pensait pas que Sa Majesté arriverait si vite. »
C'était plus ou moins vrai... Ça pouvait l'être en tout cas. Je ne savais pas où était allé Edmund, il était sans doute dans sa chambre encore. J'avais insinué qu'il descendrait rapidement car je me doutais qu'il mourrait d'envie de voir son meilleur ami et de lui parler. Surtout que le Prince devait avoir peur pour lui. Le peu que j'avais lu de la lettre suffisait pour que je devine le reste, à peu près. D'ailleurs, Corin voulait sûrement plus le voir que rencontrer une fille parmi tant d'autres. J'avais pas vraiment choisi le bon moment en fait... Tant pis, j'abrégerai ma petite discussion avec le Prince. Sans perdre mon sourire, je m'avançai vers l'un des bancs en bois et m'assis lentement sur l'un deux, remettant le jupon de ma robe comme il le fallait. Je devais l'avouer, je commençais à ne pas rester naturelle. Enfin, pas au point d'être complètement différente non plus.
« En attendant... Je m'appelle Hannah. C'est étonnant que vous ayez pu venir, le Roi Edmund n'était pas sûr de recevoir ne serait-ce qu'une simple réponse. Les Telormènes ont-ils décidé d'être gentils avec Votre Majesté ? »
Quelques secondes après ces paroles, le Prince décida de s'installer sur le même banc sur lequel je me trouvais, à côté de moi bien sûr. Lentement, mon sourire disparut, remplacé par un air d'attente à une réponse. Aussi, j'aurais voulu vraiment savoir son avis. Je ne le connaissais pas, c'est sûr, mais je m'imaginais facilement ce que cela devait donner, d'être enfermé plus ou moins dans son pays, contrôlé par des tyrans. La réputation du Prince Corin était connue, il faisait ce qu'il voulait, dans la limite du possible, pour profiter au maximum de la vie. Qu'est ce qu'on peut s'amuser dans de telles circonstances... Je me tournai légèrement pour mieux le regarder, et croisai mes doigts en les posant sur mes cuisses.
« Hum... Peut-être désirez-vous quelque chose à boire ou à manger ? »
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