Bal de Printemps

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Un bal masqué organisé à Narnia ? Bien sûr que ça me tentait. J'étais assez timide, mais là, être derrière un masque et ne connaître que le nom de son cavalier ou de sa cavalière semblait mieux pour moi. On fait d'autres rencontres, que la personne soit Narnienne, Telmarine ou Archelandaise. Peu importe son mode de vie, tout est dissimulé pendant quelques heures avant que les douze coups de minuit ne sonnent. Bien sûr, tout pouvait mal tourner. Mais j'en doutais... Vivant à Cair Paravel, dans le château même, j'étais bien sûr au courant de ce bal depuis que cela avait été décidé. Je n'avais pas tout de suite sauté sur l'occasion, j'avais surtout réfléchi à ce que je pourrai bien mettre. Après tout, je n'étais pas très riche, et je n'avais pas des robes digne d'un aussi grand bal dans mon armoire ! Mais finalement, je m'étais facilement arrangée, et me voilà inscrite pour cette soirée de printemps.

Nous sommes maintenant le jour-J. Depuis le début de la journée, j'avais commencé à m'organiser. Non non, pas à m'habiller directement et le reste alors que le bal ne commençait qu'en début de soirée. Il faudrait être fou pour croire que je suis dans ce genre. Ou très stupide, aussi... J'avais rangé ma chambre, bien qu'en réalité, elle l'était déjà. Pourquoi cela ? Pour tout vous dire, je n'en savais rien. J'étais parfois maniaque quand il s'agissait de rangement, mais je ne jugeais pas les autres. C'était ainsi... J'avais aussi peu manger à midi, me doutant que la table serait bien garnie durant la soirée. Mais en fait... Peut-être que je stressais un peu à l'idée de passer une soirée avec l'homme qui serait mon cavalier. Et qui était ce cavalier ? Le Prince Corin. Plutôt impressionnant, non ? En tout cas, moi, je l'étais.

Je ne doutai pas que Corin soit une bonne personne, sa réputation revenait par vague à Narnia. J'étais déjà allée en Archeland lorsque j'étais plus jeune, avec ma...famille. Mais bien sûr, je n'avais pas eu le privilège d'aller si près du château royal, et j'étais loin de voir les deux Princes Cor et Corin. Savoir que j'aurais ce dernier en face de moi était déstabilisant, mais au moins, j'étais sûre de ne pas tomber sur un taré. Du moins... c'est ce que je pensais. Ok, je vivais à Cair Paravel où il y avait deux rois et deux reines. Mais je les connaissais un peu, alors imaginez mon état lorsque j'étais arrivée pour la première fois au château et que je les avais rencontré ! Mais bon, j'étais convaincue que j'allais passer une bonne soirée.

Vers dix-huit heures trente, je commençais à sortir la robe que j'avais acheté. Elle était entre le blanc et l'argent, très simple, ne m'arrivait qu'aux genoux. Je n'aimais pas tout ce qui était compliqué, puis je trouvais cette tenue très belle. Le tissu était doux, résistant et de bonne qualité. J'avais accompagné cela de chaussures avec des talons pas très hauts. J'étais plutôt petite, alors il valait mieux que je mette plus en valeur ainsi. Puis vint l'heure de la coiffure. Je galérai un peu, car j'avais choisi de faire un chignon. Mais j'avais de longs cheveux qui dépassaient le milieu du dos, et c'était dur de tous les ramener. Mais je réussis, et en me regardant dans la glace, je fus assez satisfaite du résultat. J'attrapai le masque que j'avais choisi et le plaçai sur mon visage. Après cela, je descendis afin de trouver mon cavalier. Je n'eus pas à attendre longtemps, puisqu'une délégation avait annoncé l'entrée du Roi Cor et du Prince Corin. La vie ne devait pas toujours être facile tout de même en étant dans la cour royale... Une minute après, quand les regards se tournèrent des deux frères, je m'avançai lentement vers Corin, sentant mon courage partir.

« Prince Corin ? »

C'était horrible, ma voix tremblait. Je ne pensais pas m'être trompée, l'on voyait une différence tout de même entre les deux jumeaux. Toutefois, ce qui m'avait mis sur la piste, c'était la tenue plutôt originale de Corin. Disons que cela changeait beaucoup de tous les costumes que l'on remarquait sur les hommes de la soirée. Il avait bel et bien une chemise, assez jolie et qui lui allait bien, avec le pantalon qu'il fallait, mais un pull était passé par dessus la chemise. A la fois propre et négligé ce cher Corin ? Ce dernier se tourna vers moi, afin de me regarder pleinement, tout en commençant à parler. Heureusement pour moi, je ne compris pas tout à fait la fin de ses paroles, parce qu'un couple près de moi riait fort, me pétant au passage brièvement les tympans. Mais visiblement, Corin ne m'avait pas imaginé comme tel.

- Oh je... je m'excuse. Hannah c'est bien ça ?

« En effet. »

Je lui souris tout en étant un peu gênée de son expression en me regardant. Il ne me fixait pas mal, je le voyais bien. Mais...justement. Corin souriait également, et je compris largement d'où venait sa réputation de séducteur. Il portait un masque, certes, mais je dus avouer que j'étais en partie sous le charme. Eh bien eh bien ! Je sentais que mes joues étaient rouges, mais le masque argenté qui couvrait une partie de mon visage devait assez bien caché cela. Le Prince commença à se diriger vers la salle où la musique était déjà partie depuis peu de temps, et je le suivis. Être avec lui me donnait toujours un peu de gêne, surtout sous les regards des autres qui avaient, aussi bien que moi, reconnu ce cher Corin. Mais je commençais à reprendre confiance en moi. Voilà qui s'annonçait mieux.

« Les règles de ce bal ne s'appliquent pas à vous, après tout, je sais d'où vous venez, je connais votre âge, j'ai lu l'histoire de votre frère avec la votre... Mais je suis loin de connaître votre vraie personnalité. »

Coiffure:

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Tenue :

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J'appréciai le fait d'être à l'extérieur du château. En effet, la chaleur à l'intérieur de la salle de réception était étouffante à force. Pourquoi ? Je n'ai pas fait d'études pour le dire mais je constate tout simplement qu'il y a beaucoup de monde dans cette salle donc la chaleur humaine doit y être pour quelque chose... Je ris intérieurement de mes pensées. Je n'avais pas prévu ce petit échappatoire et n'avais pas forcément choisi d'endroit propice, mais il faut dire que mes pieds nous avaient emmenés dans un endroit particulièrement magnifique. Des marches du château, nous avions une vue d'ensemble sur le jardin. Je revois encore en début de soirée les flambeaux allumés pour nous guider le long de l'allée. Notre carrosse à moi et mon frère était là bas, au fond de ce petit chemin. Nous étions considérés comme faisant parti des "invités d'honneur" était donné notre sang royal. De plus, Caspian n'avait pas pu venir. Je dois avouer que j'étais mal à l'aise de cette position mais Liven m'avait fait oublier toutes ses mauvaises pensées.

Je remarquai un sourire sur son visage et en étais heureuse. Faire sourire les gens est sans doute ce que je préfère. Voir un sourire se dessiner sur quelqu'un n'a pas de prix et est toujours agréable à regarder. Mieux vaut admirer une personne joyeuse plutôt que triste vous ne croyez pas ? En tout cas, je m'étais bien amusée durant cet espace de temps. Je confiai ensuite à mon cavalier que j'étais assez troublée. Qu'Il me troublait. C'était une sensation étrange que j'éprouvais. Une sensation de... de déjà vu mais je ne voyais pas comment est ce que je pouvais l'avoir rencontré auparavant. Et où surtout ! J'avais donc laissé tomber cette hypothèse mais celle ci se ranima soudain quand il me déclara qu'il était aussi troublé que moi. C'est alors qu'il enleva lui aussi son masque. Je le regardai fixement dans les yeux. J'aurai pu rester ainsi pendant plusieurs minutes, plusieurs heures mais au même moment qu'un large sourire apparut sur son visage pâle, le même prit place sur le mien. Il me reconnaissait, je le reconnus.

- Liven...

J'avais lâché ça dans un murmure comme il venait de me déclarer qu'il avait 19 ans et qu'il était Narnien mais ayant tout de même vécu à Telmar durant son enfance. Tout concordait. Ce petit blond avec qui j'aimais tant jouer autrefois. Il était même plus qu'un camarade de jeu. Il avait été pour moi... un ami. Je sentis mes yeux s'illuminer et mon regard s'enflammer. Je l'avais retrouvé. J'avais retrouvé Liven ! Lui qui était parti, du jour au lendemain, sans donner aucune nouvelle. J'avais cuisiné ses frères un long moment pour savoir où il était mais ils ne m'avaient jamais dit où je pouvais le retrouver. Finalement, j'avais passé outre, laissant les années effacer mon chagrin. Pour être franche, elles avaient également effacé mon souvenir. Un souvenir qui refaisait surface ce soir. Je poussai un soupir inaudible de bonheur. J'avais retrouvé mon "soldat". Je souris. Étant plus jeunes, nous jouions souvent au Prince et à la Princesse avec d'autres compagnons. Et il se trouve que j'étais souvent la princesse. Une princesse pas comme les autres qui avaient finalement couronné son soldat préféré en tant que Prince.

- Mon nom est Princesse Rose, je vis au château des Fleurs dans le fin fond du bout du monde. Autour de moi, beaucoup de soldats me protègent mais un seul ne compte à mes yeux, le soldat Liven qui devint plus tard le Prince du Royaume des Fleurs.

Je ris. Il savait parfaitement qui j'étais et cette allusion à notre enfance ne pouvait que confirmer mon identité. Princesse Rose... c'était mon petit nom quand on jouait au Prince et à la Princesse. Je trônais sur le Royaume des Fleurs dans mon château... Mon regard pétillait, scintillait, j'étais profondément émue d'avoir retrouvé Liven. Et durant un court instant, je m'étais cru dans un rêve. Or il était bien là, devant moi. Quel hasard ! Se retrouver pendant un bal à Cair Paravel, il faut le faire ! Comme s'il avait lu dans mes pensées, mon cavalier expliqua comme pour lui même qu'il ne rêvait pas, qu'on s'était bien retrouvé à ce bal. Et ce qu'il avait dit était vrai. Il prit alors ma main, comme nous le faisions souvent autrefois. Mais je ne pouvais pas attendre une seconde de plus et le pris dans mes bras. Je sentis mes yeux se remplir de quelques larmes tant l'émotion était forte. Je lui glissai alors au creux de l'oreille :

- Je t'ai tant cherché... Tu m'as énormément manqué Liven.

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Dans cette salle, le bruit était bien au rendez-vous. A côté de moi, une vieille femme, aux air de castafiore, n'arrêtait pas de parler. Un vrai moulin à parole ! Mais encore si ce n'était que ça... Même pas ! Elle ne cessait de crier quand elle parlait. Sachant que son interlocuteur, sans doute son mari (le malheureux), était juste en face d'elle. Je la maudis dès qu'elle commença à émettre quelques sons mais la bénis quand elle poussa son rire parfaitement répugnant et très audible car elle avait caché mes paroles destinées à ma "possible cavalière". Un rire qui ressemblait à un jacassement d'ailleurs. Mais à partir de ce moment, je cessai de l'accabler pour me concentrer sur ma cavalière. Bien heureusement, elle n'avait pas entendu mes paroles. Oui, d'accord, elles lui étaient adressées mais elles n'étaient pas pour elle ! Oui, je sais, je suis très logique... Enfin, vous voyez ce que je veux dire.

Vous l'aurez compris, je ne m'attendais pas du tout à ce que cette jeune Hannah Evans soit... aussi jeune pour commencer ! Je n'avais aucune envie de commettre un petit écart en sa compagnie et pour la première fois de ma vie, elle me fit regretter le fait de ne porter qu'un petit pull en dessus de ma chemise. Pourquoi est ce qu'il faut que quand je veux me rebeller, quelque chose ou quelqu'un soit sur mon chemin ? Enfin là en même temps, je ne peux rien lui reprocher. J'en serais bien incapable. Comment pourrait-on repprocher quelque chose à une jeune femme comme elle ? Je ne la connaissais pas encore mais j'étais persuadé qu'il n'existait pas de femme plus pure qu'elle. La bonté d'âme incarnée. Un petit air innocent imbibait ses traits fins et délicats. Un air de rayonnance embellissait ses cheveux blonds et un air de douceur emplissait son regard. Jamais je n'avais plongé mon regard dans de tels yeux ! Des prunelles noires inspirant la puissance et l'autorité entourées d'or. J'étais subjugué par une telle beauté à l'état brut. On aurait dit une poupée de porcelaine. J'hésitai à la prendre par la main tant j'avais peur de mal faire. Mais je l'invitai à s'approcher du buffet. Elle me déclara qu'elle me connaissais donc que les règles ne s'appliquaient pas sur moi. Je souris, c'était vrai.

- Eh bien... oubliez ce que vous savez sur moi et laissez vous guider par la magie que nous réserve cette soirée... Une petite danse ?

Voyant qu'elle était d'accord, je l'emmenai vers la piste de danse. Une valse viennoise était jouée par les musiciens, très compétents d'ailleurs, qui était chargée de nous donner l'envie de valser. Je souris à ma cavalière pour lui tendre ma main. Je plaçai la mienne avec délicatesse dans son dos puis menai la danse. Hannah dansait très bien. ce n'était pas le genre de personne à mon avis qui devait se rebeller sans cesse et n'en faire qu'à sa tête pendant une danse. Voulant aller un peu plus loin et la tester en quelque sorte, je changeai le pas et pris une valse à l'envers. J'étais particulièrement étonné et impressionné. Elle m'avait suivi sans rien dire, comme si elle ne s'était aperçu de rien. Je changeai de pas de nouveau pour reprendre le fil "normal" de la danse. J'étais assez fasciné par tant de grâce et de facilité à changer de pas. La danse était finie, je ne pus m'empêcher de lui faire remarquer son talent, tout en déguisant quelque peu la chose.

- Il n'est pas sûr que je n'ai pas porté atteinte à la beauté et à la grâce de la personne devant moi en dansant avec elle... Si c'est le cas, je m'excuse. Mais comprenez moi, je ne suis qu'un simple humain cherchant la lumière pour ses fleurs... Or, j'ai trouvé mieux. Le Soleil en personne est devant moi.

Je lui souris après avoir déclaré cette phrase. Wahou, depuis quand je suis poète moi ? Mon frère passa à côté de moi. Je levai les yeux au ciel, il en fit de même. Sa cavalière semblait très mignonne ! Et il me reprochait d'être un sérial-tombeur... Pfff quel âne ! Nous étions devant le buffet et je pris le champagne, en proposant à ma cavalière. Je pris donc deux coupes en cristal, mais perdu dans mes pensées, je ne contrôlai pas le poids de la coupelle et perdis l'équilibre, renversant le champagne sur la robe d'Hannah et sur ma chemise. Bravo Corin ! Bien entendu, mon frère Cor n'avait pas perdu une miette de la scène et semblait exaspéré. Mais pour une fois, je l'étais autant que lui. J'invitai la jeune femme à sortir de toute cette cohue pour entrer dans une plus petite salle. J'enlevai ma chemise pour la mettre à sécher et la changer surtout. J'ouvris ma bouche pour m'excuser quand soudain, la porte s'ouvrit sur un valet avec une autre jeune fille. Il paraissait très embarrassé puis déclara :

- Oh euh... et bien... je... je... je ne vais pas déranger plus longtemps, je vous laisse !

Et il referma ensuite la porte. Je soupirai puis dis à Hannah

- Mille fois pardon... Pour commencer la robe; ensuite euh... ce... mal entendu... Comme quoi, même un prince ne peut être parfait !

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Le premier lieu où je me dirigeai avec le Corin fut le buffet. Eh bien, au moins je n'avais pas eu tord en pensant que la nourriture serait abondante. Mais j'étais impressionnée, tous ces plats devant moi. Il y avait de tout. Les cuisiniers avaient bien travailler en tout cas, tout cela avait l'air excellent. Je pris un petit gâteau où se trouvaient des quartiers de tomates cerises, avec - me semblait-il - du chèvre en dessous, tout cela sur du simple pain. J'eus l'impression de ne jamais avoir goûté plus excellente nourriture que celle-ci. Et pourtant... j'habitais à Cair Paravel. J'avais pensé juste en ce qui concernait les cuisiniers. Après cela, je me tournai vers Corin, un sourire aux lèvres, et lui fit remarquer que les règles de la soirée étaient dures à s'appliquer à lui, puisque je savais en partie sa vie. Du moins, ce qui était raconté et que tout le monde connaissait. Il répondit, avec également un sourire, d'oublier ce que je savais et de me laisser guider par la magie de la soirée. De ce côté là, le jeune homme avait raison. C'est alors qu'il m'invita pour une danse.

« J'en serai tout simplement ravie ! »

J'étais très enthousiaste d'un coup. Je suivis le Prince, me disant que la musique allait faire une belle danse. Bien sûr... j'étais loin d'être douée en cela, j'avais appris ici, à Cair Paravel. Et ce sur quoi j'allais danser était une valse. Une valse viennoise si j'en jugeais par le rythme légèrement différent. Les pas n'étaient pas bien compliqués, mais il fallait en avoir pris l'habitude. Plutôt dur. Dès que notre danse commença, je sentis que, bien sûr, mon cavalier était plus doué que moi. Il avait l'air étonné par la suite, sûrement parce que je suivais assez bien ses pas et gestes dans les moindres détails, faisant en sorte que nos mouvements soient en accord. Bon, je devais l'avouer, je me débrouillais aussi très bien toute seule. Mais c'est grâce à son cavalier ou sa cavalière que l'on arrive à faire une danse parfaite. Je ne me rendis compte de rien, mais Corin décida brusquement de changer quelques pas dans la danse. Comme je l'avais dit, je le suivais principalement, alors il n'y eut guère de problèmes. Puis c'est après, quand les dernières notes de la musique retentirent, que je me rendis compte du changement, et qu'il m'en parla.

- Il n'est pas sûr que je n'ai pas porté atteinte à la beauté et à la grâce de la personne devant moi en dansant avec elle... Si c'est le cas, je m'excuse. Mais comprenez moi, je ne suis qu'un simple humain cherchant la lumière pour ses fleurs... Or, j'ai trouvé mieux. Le Soleil en personne est devant moi.

Evidemment, je rougis de suite, et j'espérais que mes joues ne soient pas devenues trop rouges tout de même. N'importe quelle personne comme moi aurait fait de même. Non en fait, n'importe quelle fille. Je n'avais aucunement pensé que mon cavalier sortirait ce genre de paroles. Je comprenais de plus en plus ses manières de séducteur, mais elles ne me dérangeaient pas. Ce n'est pas comme si, avant la fin de la soirée, on allait s'embrasser... ou plus même. Non, mais qu'est ce qui me prenait à penser ça ?! Décidément... Bien sûr, en plus d'avoir rougi, j'avais un grand sourire que je n'espérais pas d'apparence idiote, ou pire. Ma timidité s'envolait peu à peu depuis le début de la soirée, qui venait tout de même de débuter pour Corin et moi, mais elle était toujours présente, et n'était pas prête de me quitter. Je ne pus que murmurer quelques paroles, comme si je n'avais pas tenu compte des compliments filés.

« Il me semble que cette personne est très heureuse de faire ces pas avec sûrement l'un des meilleurs danseurs... »

C'était étrange de parler comme cela, et j'étais loin au niveau des compliments de Corin. A nouveau, nous partîmes du côté du buffet, plus loin que nous l'avions été tout à l'heure. Etant devant un plateau rempli de coupes de champagne, qui n'allait pas tarder à devenir vide à mon avis, mon cavalier me demanda si j'en voulais. Je lui répondis par un signe affirmatif de la tête. Je détournai le regard un instant, afin de regarder toute la salle. Quelques chaises, tout en face, étaient installées, et je songeais que ça serait bien après pour moi et Corin. Nous n'allions pas danser toute la soirée... non ? Mais c'est alors que je sentis quelque chose sur moi, quelque chose de plus froid que la température ambiante.

« Mais que... »

Disons que j'étais surtout surprise là. Je regardai ma robe et vis avec horreur sur le moment que la belle couleur blanche/argentée était maintenant tâchée en partie d'un liquide plutôt marron... le champagne ! Je levai le regard vers Corin qui était également atteint, et tenait deux coupes pratiquement vides dans une main. Pas très malin tout ça ! Mais je savais qu'on pouvait enlever tout cela très vite, sans qu'il n'y ait trop de marques après, si on agissait vite. D'ailleurs, mon cavalier me proposa de quitter la salle afin d'aller autre part pour nettoyer nos tenues rapidement. Chose que je ne pus refuser bien sûr. Je le suivis dans une petite salle où je n'étais pas souvent allée. J'allais dire quelque chose, afin que Corin ne soit pas confus devant les dégâts sur ma robe - et sur sa chemise claire d'ailleurs -, mais je restai bloquée sur place en le voyant enlever justement sa chemise. Bah quoi, voir un homme tel que Corin se déshabillait en partie devant moi était un peu étonnant sur le moment. De toute manière, ce fut la suite qui me fit vraiment devenir déstabilisée.

Quelqu'un entra dans la pièce où nous étions, visiblement pas un invité, mais qui était tout de même avec une fille qui devait avoir mon âge, peut-être un peu plus. Son air gêné d'un coup me fit rappeler la "situation", et je sentais que je risquai d'un coup d'éclater de rire, passant ainsi pour une folle. Mon cavalier, une fois les deux personnes parties en s'excusant, fit pareil, pour ma tenue, et pour le petit évènement qui venait de se passer. Il ajouta à la fin qu'un prince ne pouvait pas être parfait. Il était sûr que d'un côté, j'étais un peu énervée pour ma robe, mais d'un autre, je n'arrivais pas à en vouloir à Corin. Je lui fis un petit sourire rassurant afin de calmer ses craintes. Les paroles n'étaient pas vraiment utiles ; il me comprenait. Bon en tout cas, je me retrouvais toujours avec un Corin torse nu devant moi, ce qui, finalement, me fit rire. Et j'étais tout à la fois embrouillée par la petite histoire. Etrange, je le sais déjà.

« Bon... il faudrait nettoyer tout ça vite fait, ça partira sans doute. »

La question restait : comment ?. Regardant sa chemise, qu'il tendait entre ses mains, je me rendais soudain compte de quelque chose ; si on nettoyait, avec de l'eau donc, il n'était pas question ensuite de retourner parmi les invités, l'air de rien, avec une tenue mouillée. Je n'avais pas été très maligne là... Je m'appuyai contre une petite table en bois où il n'y avait rien dessus. Tout avait l'air si calme d'un coup ; alors que j'avais l'impression que dans ma tête, tout se bousculait. Je replaçai mon regard sur Corin afin de ne pas passer à l'état de rêveuse. Je me rendais également compte que nous avions toujours nos masques sur le visage. Bien que je le connaissais, si l'on pouvait dire cela, je ne l'avais jamais vu complètement. Et lui ne m'avait jamais croisé.

« Mmh peut-être pas... Vous avez une idée sur ce qu'on peut faire ? Autrement, on peut rester en dehors de la salle, mais ce n'est qu'une option bien sûr. »

Et voilà mon côté de manque de confiance en moi qui ressortait...

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Je me maudis constatant que la robe de ma cavalière était bien tâchée. De plus, cette dernière était blanche ! J'étais totalement à côté de la plaque là. Décidémment, c'est tout simplement une soirée catastrophe... catastrophique. Oui, je pense que c'est le mot approprié. J'étais terriblement confus. Pour une fois que je n'avais pas de mauvaises intentions derrière la tête, il fallait que ma bêtise nous mette dans une situation comme tel. J'étais exaspéré. Autant quelques fois, je suis très heureux et très flatté de ma situation de tombeur et j'aime qu'elle soit répandue, autant là... J'aimerai autant disparaitre sur place et par dessus tout que mon frère Cor arrête de me regarder de ce regard là genre "ah ah ah, tu vois petit frère, tu es un tombeur, tu n'y peux rien... comment veux-tu gouverner un royaume ainsi ?" Et le pire, c'est qu'il avait raison. Je n'ai pas la carrure d'un prince. C'est simplement mon sang qui est princier, pas le reste... Je soupirai, m'étant accoudé à la fenêtre de la petite salle.

Je me retournai regardant Hannah. Elle, elle paraissait rêveuse, dans ses pensées. En tout cas, elle ne me regardait pas. Je souris. Comment est ce que Cor pourrait-il penser que je n'ai que des mauvaises intentions face à elle ? Face... à mon soleil. Même si je voudrais avoir des mauvaises intentions, je serai parfaitement incapable de les mettre en vigueur quand elle croiserait mon regard. Ses yeux étaient comme... magiques quand ils me toisaient. C'est comme si l'espace d'un échange, elle me privait de tous mes défauts. Avec elle, j'avais envie d'être adulte, responsable - enfin, plus responsable que je ne le suis déjà - et surtout, ne pas lui porter atteinte. Je levai les yeux au ciel. Pour la première fois depuis mon adolescence, je n'avais pas envie de sortir avec ma cavalière de bal ou même de... vous voyez ce que je veux dire. Non. Avec Hannah, c'était bien différent. Je ne voulais qu'une seule chose pour l'instant, c'était qu'elle soit heureuse et qu'elle passe une bonne soirée. Peut-être, si elle est enchantée, nous pourrions nous retrouver... Wahou, je n'ai pas ce genre de pensées habituellement ! Je repris mes esprits passant outre.

Elle proposa alors de laver les vêtements. Je souris, elle n'avait pas totalement tort mais revenir dans la salle avec une chemise et une robe totalement mouillée risquait de faire très mauvais effet et particulièrement soupçonneux. Enfin, pour ce qui est de soupçonneux... je pense que le fait d'être dans une petite salle parallèle à celle de réception en compagnie du Prince Corin l'est déjà. Prince Corin qui de plus est sans doute, non pas "l'un des meilleurs danseurs" mais plutôt l'un des meilleurs séducteurs et qui a la plus grande panoplie de conquêtes féminines sur le dos. J'ai même réussi à obtenir un baiser volé de la Reine Susan en personne... ça vous laisse une idée de l'ampleur du tableau de chasse hein ? Mais je ne dis rien, me contentant de sourire. J'en étais très fier de ce "tableau de chasse" mais il est certain que je n'étais jamais tombé amoureux. Qu'est ce que ça faisait ? Je n'en savais rien mais j'éprouvais là, maintenant, le profond besoin de le découvrir. Et je sentais qu'avec Elle, ce ne serait pas mission impossible. Je me ressaisis faisant le point de la situation. C'est vrai qu'il nous fallait quelques vêtements. Je me penchai à la fenêtre pour chuchoter :

- Esteban ! Une chemise et une robe s'il te plait !

Mon petit page était venu aussi vite que je le lui avais demandé. Bien entendu, il était à l'extérieur et m'avait envoyé les vêtements par la fenêtre. C'était ça l'avantage d'avoir sa salle de réception au rez de chaussé. Il y a toujours un échappatoire pour les situations délicates. Ce n'était pas comme à Anvard où la salle des trônes se trouvait au premier étage. En effet, lorsqu'on entrait dans le palais, on entrait dans un hall gigantesque et dans ce hall se dressait devant vous un énorme escalier. Ce dernier m'a d'ailleurs toujours impressionné... Mais revenons au sujet principal. Après une petite minute d'attente, Esteban revint, des vêtements en main cette fois ci. Je lui souris, ce dernier ayant de gros yeux ouverts voyant mon état et celui de ma cavalière. Je levai les yeux au ciel. Pourquoi fallait-il que ma réputation soit toujours en dessus de tout ? Ne pouvaient-ils pas regarder derrière le masque de séducteur ? Non, il fallait toujours tout ramener au fait que je sois un tombeur. Mais passons, je souris à mon petit page en lui disant d'un ton très poli :

- Merci beaucoup Esteban, c'est très gentil de ta part.

Je vérifiai qu'il était parti pour fermer la fenêtre. Inutile que tout Narnia nous vois en partie dénudés parce que nous nous sommes tâchés avec du champagne ! Ou plutôt, que j'ai tâché avec du champagne, ce serait plus correct. Je souris avant de donner une nouvelle robe à Hannah. Elle était quasiment identique mais ce n'était pas la même bien entendu. Être Prince a des avantages comme celui d'avoir tout, tout de suite mais je ne suis pas magicien. Elle semblait assez contente. Je souris, me laissant ensorceler par son sourire. Je donnerais absolument tout pour qu'elle continue à sourire, mais tout a une fin et après avoir observé la robe, elle accepta de la porter. Je me tournai, la laissant se changer pour mettre de mon côté une nouvelle chemise ainsi qu'une veste. Je n'allais pas rester avec un pull toute la soirée, accompagné d'une personne telle que l'était Hannah. Non, je revêtis une chemise de soie noire avec une veste noire. Bien entendu, même pour toutes les jeunes femmes comme Hannah du monde, je ne pourrai pas supporter les cravates ni même les cols trop boutonnés.

- Je peux me retourner ?

Cette dernière me répondant une réponse affirmative, je me retournai et pus l'admirer. Un seul mot me venait à la bouche... wahou ! Elle était vraiment belle là dedans. Cette robe lui allait à ravir. Je ravalais ma salive. Mais c'est vrai que le blanc lui allait à ravir, aucun doute possible là dessus. J'étais très flatté et très heureux d'avoir une personne comme elle à mes côtés. Autant physiquement que mentalement. Elle semblait douce et gentille. J'avais envie de faire plus ample connaissance avec elle et comme si elle avait lu dans mes pensées, elle proposa de rester dans cette salle. J'acquiesçai avant de m'asseoir sur un tapis, contre un meuble. Je remarquai qu'Hannah regardait ma tenue, je souris et lui dis

- Il parait que je suis un original. Même si j'en ai profité pour avoir une tenue plus adéquate, je ne peux pas supporter le col trop boutonné et les cravates !

Ma nouvelle tenue :

Spoiler:

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Justin était content que Selenia sorte pour aller au bal. Comme lui, elle n’avait pas souvent l’occasion de s’amuser ; aussi, elle serait loin de l’autre barjo qui n’était leur père que par le sang, et qui tournait bien trop autour de sa petite sœur à son goût ces derniers temps. Justin avait très peur, non pas de lui ni de ce qui pourrait lui faire, mais de ce qui pourrait faire à sa sœur. Et malheureusement, il ne le savait pas vraiment… Il devait surveiller d’avantage.
Mais ce soir, il fallait que Selenia s’amuse. Il arrivait même à s’inquiéter : pourvu qu’elle ne fasse pas de bêtises… volontairement ou pas. Elle avait trop de malheurs pour ne pas pouvoir être heureuse, au moins une soirée ; tout le monde mérite du bonheur. Trop de peine et de problèmes changent les gens, et pas toujours en bien, ils peuvent mal tourner. Et il savait que sa sœur n’était pas un ange. Enfin, à ses yeux, si ; il la connaissait d’un œil différent des autres. Mais pour ces derniers, c’était autre chose… Et c’était horrible de ne pas pouvoir les contredire, ne pas pouvoir la défendre, parfois.

Leur père ne savait même pas qu’ils allaient au bal. Il n’était pas là. Il était parti avec Vanessa, une de ses nombreuses maîtresses qu’il ne cachait même pas. Aucun d’eux, dans la famille, ne pouvait le dénoncer lui faire une remarque ou une menace sur ça, de toute manière, alors pourquoi nier ? C’est vrai, s’il sent qu’il va avoir des problèmes sur ses amantes, ce n’est pas grave ! Il suffit de les battre, en tout cas les plus faibles, et en violer une ou deux pour qu’ils gardent tous le silence.
C’était comme ça que ça marchait, à la maison ; le père était aux commandes et ils ne pouvaient pas y échapper. La maison du bonheur.

Justin n’eut pas vraiment de mal à trouver un costume ; il en avait déjà préparé un. Il avait dû le cacher pour ne pas éveiller les soupçons envers son père si celui-ci s’avisait de fouiller sa chambre ; peut-être que ce dégénéré s’en serait fiché du bal, mais on ne sait jamais. Après que sa sœur lui ait dit qu’elle partait devant, il l’enfila. En fait, ce n’était pas un costume classe et distingué, mais c’était… classe xD Enfin une tenue pas vraiment un costume. Mais justement, il n’avait pas eu le choix : plus ça y ressemblait, plus il risquait de se faire coincer par son père. Et puis, il suffit de s’habiller en noir, et la chose est faite. Il ne fallait pas se prendre la tête pour ça. Une tenue ne change pas le cours d’une soirée, sauf grand hasard et ironie du sort.
Et il avait un masque. Noir. Aucun problème, dans ce cas.

Melody Abbot. C’était sa cavalière, pour la soirée. Sa sœur Selenia lui avait dit qu’elles se détestaient. Mais il n’allait pas haïr tous les ennemis de sa sœur, sinon, il n’y aurait plus grand monde à aimer… Sa sœur non plus n’aimait pas forcément ceux que Justin aimait. Côté relations, en fait, ils étaient très séparés.
Justin se dit que l’idée des masques n’était pas à cent pour cent la meilleure des découvertes : allez chercher votre cavalière si vous ne pouvez pas la voir. Mais en fait, quelle importance ? Surtout quand on ne sait pas à quoi elle ressemble en tant normal. Ca ne changerait rien, tout compte fait.

Le regard perdu dans la foule, cherchant qui pourrait être sa cavalière, il fut surpris quand quelqu’un manqua de le bousculer. Elle avait une jolie robe claire, à bustier, et un masque (évidemment) sur le visage. Si ça se trouve, c’était elle. Il sourit, espérant qu’il avait trouvé, ce qui lui épargnerait de chercher pendant une décennie.

« Melody Abbot ? »

Tenue :

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Après un court moment, qui aurait facilement pu paraître long, Rosalie prononça mon prénom, mais d'une autre manière. La voir en face de moi sans masque, et inversion pour moi, était plutôt révélateur. Je connaissais Rosalie, et elle me connaissait. J'aperçus son expression, et je n'avais plus aucun doute. Elle était cette petite fille aux longs cheveux châtains, avec des yeux bleus magnifiques, brillant à toutes les occasions. Et ces yeux, qui croisaient les miens, étaient plus brillants que dans mes souvenirs. La joie les illuminait sans limite. J'étais muet devant cela. Puis ma cavalière se présenta à son tour, mais d'une autre manière que la mienne, en jouant sur nos souvenirs. Princesse Rose... Château des Fleurs... Soldat Liven. A la fin des paroles de Rosalie, je ne pus m'empêcher de rire. Cela remontait à tellement longtemps... En grandissant nous avions arrêté à jouer la Princesse et au Prince, mais pas au point de perdre nos "surnoms".

« Et le Prince vient de retrouver sa Princesse au bout de tant d'années... »

Pour nous, bien sûr, il n'y avait que de l'amitié là dedans. Dans mon esprit je traduis les paroles que j'avais prononcé ; j'avais retrouvé ma meilleure amie après tout ce temps. Je pris la main de Rosalie, bien que je sentis que je n'allais pas tarder à la prendre dans mes bras. Elle eut l'idée avant moi. Me serrant contre elle, elle me dit alors qu'elle m'avait cherché, et que je lui avais manqué. Un gros sentiment de culpabilité remonta en moi, me serrant la gorge. J'étais parti... direction Narnia. J'avais plus qu'envie de retrouver la terre où j'étais né et où j'avais vécu pendant plusieurs années. Je n'avais rien dit à Rosalie, mais cela m'avait été dur. Après, tout elle était Telmarine, vivait au château... Je savais que jamais elle ne m'aurait trahie, mais.. Non, je ne savais plus ce que j'avais pensé.

« Excuse-moi, Rosalie... Je ne voulais pas partir, comme ça, en te laissant. »

Je ne suis pas très logique, puisque j'avais voulu partir. Ce que j'avais voulu dire, c'est que je n'avais pas pensé à l'abandonner...et à la revoir comme ça, à un bal. Je me demandai combien de temps nous allions rester ainsi, l'un dans les bras de l'autre. Je finis tout de même par la lâcher, sans la quitter des yeux. Est-ce que la grande amitié que nous avions auparavant était encore possible ? Je ne le savais pas. Sûrement, mais à présent que j'habitais à Narnia... Peut-être que durant les quelques visites que je faisais à ma mère et à mes deux frères, je pourrais passer la voir aussi. Mais un problème résidait toujours. Rosalie habitait toujours au château.

« Je viens de temps à autre à Telmar... Mais je ne sais pas si je pourrais te revoir, sauf si tu descends du château pour venir chez moi... enfin mon ancien chez moi. »

Je remarquai que ma main n'avait pas lâché la sienne. Ce bal était devenu compliqué... Mais j'étais heureux de l'avoir retrouvé. Si je comptais bien, elle avait dix-huit ans. Je m'étais donc trompé lorsque j'avais essayé de deviner son âge, mais elle n'en n'avait pas tenu compte, m'emmenant dehors. Soudain, quelqu'un surgit, nous demandant ce que l'on faisait dehors, sans masque. Rien à faire, il était impossible de s'expliquer. Je me relevai en aidant Rosalie, tout en souriant aussi, puis re-rentrait avec elle dans le château. Sous le regard de cette personne, qui devait être un soldat chargé de vérifier que tout se passait bien, un garde donc sûrement, nous remîmes nos masques, cachant à nouveau nos visages.

« Nous avons fait connaissance très vite au moins ! » lui dis-je en souriant.

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Pourquoi April allait au bal ? On ne sait pas. Peut-être était-ce son genre, ayant besoin de s’amuser et de se créer des souvenirs. Un bal fleuri, des personnes souriantes et joyeuses, une belle robe à enfiler, de la musique à écouter, des couleurs qui nous éblouissent, une ambiance festive. Oui, c’était sûrement son genre. Jouer, danser, elle aimait beaucoup ça ; ça vous fait oublier vos soucis et ça crée du bonheur à ne pas oublier. Cela lui créait une nouvelle mémoire, aussi.
Ou alors, ce n’était pas son genre. Un grand bal, trop sérieux à son goût, sans pouvoir discuter avec un autre que son cavalier, sans voir trop de personnes différentes, ne pouvant pas papillonner de partout en détendant l’atmosphère pour ceux qui sont seuls, abandonnés ou se disputent alors qu’ils devraient comme elle, comme les autres, s’amuser.

En fait, ce n’était pas que c’était son genre ou pas. C’était juste un bal. Elle ne savait pas EXACTEMENT comment il allait se dérouler, elle pouvait s’ennuyer ou pas. Mais il était très difficile à April de s’ennuyer, et vu ce qui était prévu pour elle, aucun risque que ce soit son cas. Sauf si ça tournait mal et qu’elle ne puisse pas faire ce qu’elle voulait. Ca serait dommage. Mais il n’y avait aucune raison que ça ne se passe pas. Non ? Enfin, ne répondez pas, vous ne comprenez rien à la mentalité d’April. Après on dit qu’elle est folle, mais je vous jure, ce n’est pas vrai ; elle a juste un fonctionnement qui vous est inconnu et qui est fait pour vous troubler. Wink

April avait déjà choisi sa tenue. C’était un peu morose, un peu triste, gothique, et ça contrastait avec sa bonne humeur et son sourire. En effet, elle avait une robe noire, légèrement en volume en bas, avec des irrégularités de tissus qui rendaient assez bien ; des rayures blanches par endroit, sur un pan du tissu ; un corset noir, qui mettait en évidence sa taille assez fine ; elle avait mis des mèches noires dans ses cheveux blonds, pour aller avec la robe ; et enfin, le détail le plus important (c’est important les détails Rolling Eyes

), des collants gris clair et transparents, avec des motifs rouges et noirs dessus (carreau, trèfle, pique et cœur, comme un jeu de cartes). C’était une robe vraiment étonnante, étrange ; la description la montre comme affreuse, mais en réalité, l’ensemble était joli.

Elle s’habilla en prenant bien son temps. En prenant TROP son temps : en regardant l’heure, elle se rendit compte qu’elle était presque en retard. Il ne lui restait que dix minutes pour s’y rendre… Oups Laughing

Elle se dépêcha d’y aller, faisant du plus vite qu’elle pouvait, prenant son masque noir avec des plumes blanches sur la tempe droite, et arriva juste à temps. En plein milieu du spectacle de Shakespeare, en fait. Roméo était avec sa Juliette. April sourit. Ne cherchez pas pourquoi, je vous ai dit qu’elle avait un fonctionnement différent. Mais si vous étiez à sa place, vous aurez sourit aussi. Si, si, je vous assure.

April chercha ensuite son cavalier. Où était-il… Et QUI était-il ? Christian, ça n’en disait pas beaucoup sur ce à quoi il ressemblait. Il avait peut-être les yeux bleus, marrons, verts, gris ; les cheveux roux, châtains, bruns, blonds… Elle s’imagina en train de tenir une pancarte avec écrit « Christian Green ». (Comme nous dans les aéroports). Mais, s’il ne venait pas, tant pis ; cela ne la dérangeait pas plus que ça. Il lui suffirait d’aller voir quelqu’un d’autre. Enfin, si elle le trouvait.
April, commençant à s’ennuyer, observa la salle de bal. Elle regarda un peu partout, comme si elle cherchait ; mais elle avait déjà renoncé à essayer de trouver Christian. Juliette Capulet aurait fait la même tête qu’elle en cherchant son Roméo. Mais pourtant, pas de Roméo. Deux personnes absentes. Déjà pas de cavalier, c’était une chose, alors si l’autre non plus n’était pas là… Mais Juliette était sûre de qu’il était présent. Où était ce bout de tissu, cet ourlet de manche, aux motifs rouges et noirs d’un jeu de carte ?
(Vous ne comprenez rien, n’est-ce pas ? Razz

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Mais qu'est ce qui m'avait pris à aller à ce fichu bal, je vous le demande ! Peut-être parce que je vivais au château de Narnia, que pendant ma vie telmarine j'avais fait tous les grands bals, et parce que... Non, je ne connaissais pas la dernière raison. Bien que ce bal ait l'air très original, du fait que les invités étaient masqués et que les couples étaient choisis à l'avance, ces raisons devaient être ce que je n'aimais pas. Et bien sûr, je faisais parti de ces invités, parce que la reine Susan, voulant aider mais n'allant pas à ce bal, avait demandé à plusieurs personnes, dont moi, si elles voulaient y aller. J'étais tombé sous le charme de sa gentillesse et de sa douceur, et je n'avais pas pu refuser son "offre". Sauf que je le regretter maintenant. Je n'avais aucune envie de danser, de manger, de discuter avec une personne qui m'était totalement inconnue. Bon d'accord, je n'avais pas toujours cet esprit, puisqu'à chaque bal auquel j'avais participé, je n'avais pas terminé la soirée dans la salle, mais dans un lit avec une jolie cavalière...

Nous voilà donc au soir de ce fameux bal. Je n'avais qu'à descendre pour trouver ma cavalière, ce qui était plutôt un avantage. Je n'avais pas des dizaines de kilomètres, voire plus, à parcourir. Dans mon armoire, j'avais plusieurs costumes, avec beaucoup de chemises car je ne mettais pratiquement que ça. J'optai pour un pantalon, ainsi que la veste, noir, dans le basique. Quant à la chemise, elle était bleu, et était très légère. Un rapide coup d'œil à la salle de bain, où j'arrangeais à peu près mes cheveux, très rebelles de toute manière, et je finis par sortir de ma chambre. Je dois dire qu'au moins, je n'allais pas passer pour un gars coincé. Ma chemise, en effet, était très légèrement ouverte, car je n'avais pas fermé les derniers boutons en haut. Je ne portais pas de cravate, et cela me donnait un air plutôt décontracté. Mais...peut-être trop ? Au pire, si cela ne plaisait pas à ma cavalière, j'arrangerais.

Justement, ma cavalière. C'est plutôt étonnant, mais en réalité, je me retrouvais avec une cavalière...et un cavalier. Oui oui ! Malgré le fait que le hasard soit dans le choix des couples, j'allais passer la soirée avec ma meilleure amie de Telmar, Selenia Smith. Je ne l'avais pas revu depuis un bon moment maintenant, donc cette soirée allait être bien pour nous deux. Et mon cavalier, qui serait donc aussi celui de Selenia - pas question que je danse avec un mec... -, se nommait Alex Ellingson. Ça ne me disait absolument rien, et je ne pense pas que Selenia le connaisse aussi. Mais bon, il peut y avoir un double hasard. Je me demandais bien à quoi il ressemblait tout de même, mais il aurait un masque sur son visage. Cela me fit penser, juste avant de descendre les escaliers, que je devais mettre le mien pour ne pas être "reconnu". Pourtant, j'étais sûr que j'arriverai facilement à reconnaître quelques personnes de Cair Paravel. Bien sûr, je pouvais voir Selenia de loin, elle n'était pas invisible à mes yeux, même dans une foule.

En avançant dans le hall, tout en regardant un peu partout, je repérai la jeune femme à l'entrée, appuyée contre le bord d'une des portes. Il ne me semblait pas qu'elle ait changé. Je la regardai d'abord, de loin ; sa robe rouge était très belle, et s'accordait parfaitement avec le masque qui ornait son visage. Ses cheveux noirs, lâchés, retombaient sur ses épaules, glissant sur sa peau dès qu'elle tournait la tête. Je me décidai enfin à aller vers elle. Elle me remarqua et nous nous renvoyâmes un sourire. Depuis le temps que j'étais à Narnia, j'avais du grandir, car je la trouvais...un peu plus petite. Bon, c'était moi qui était plus grand hein...

« Ça me fait vraiment plaisir de te revoir » dis-je en serrant Selenia dans mes bras.« Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de venir te voir... »

Selenia me répondit, puis soudain, son expression changea légèrement. Je me tournai, et vit un garçon, de la taille de ma meilleure amie, s'avancer vers nous, avec un sourire. C'était...Alex ? Non mais en plus, ses cheveux étaient la copie conforme des miens. Je sentais que je n'allais pas bien m'entendre avec ce...jeune. Je prononçai tout de même des paroles pour le saluer, étant donné que je ne le connaissais pas. Il allait peut-être s'avérer sympa. Je leur fis signe, après quelques minutes de discussion, d'aller dans la salle. Il y avait un grand silence, rompu par quelques notes de musique au loin. En m'avançant, je les distinguai mieux, et je me laissais envoûter par la mélodie de pianos et autres instruments. Je regardai fixement l'orchestre, et remarquai une jeune femme, masquée, qui me paraissait familière. Les cheveux de Crystal étaient restés gravés dans ma tête, et je reconnaissais ses gestes en douceur. Le morceau de musique se termina, la représentation fit ses derniers mouvements, et tout le monde applaudit.

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Ambre était très en retard. Un autre de ses défauts, où qu'elle allait, la jeune femme arrivait en retard, si elle y arrivait toute fois... Mais la jolie blonde aimé les bals, les bals a thèmes, comme celui-ci.
En même temps, comme Ambre adorait sortir, qu'elle que soit l'endroit ou l'occasion. Donc, elle avait passé toute sa journée a la tête dans ses armoires a essayer differentes robes, chaussures, bijou.. Toutes ses tenues y était passé, jusqu'à ce qu'elle tombe sur LA robe. Elle était rouge et très longues, avec des plumes rouge sur la traine et de la dentelles noir qui dépassé du bustier. Oui, Ambre avait décider que ce serait cette robe qu'elle metterais ou rien du tout! Mais a choisir elle irai avec la robe oo'. Une fois la robe choisis Ambre s'attacha les cheveux, mais comme elle pour la robe elle essaya toute les coiffure possible. Elle les frisa, puis les lissa, les attacha en queu de cheval, puis les détacha... Puis elle laissa ses cheveux en chignon et attacha en arrière les cheveux qui lui tombé sur les yeux. Ensuite elle se maquilla, mis la robe et les chaussure qu'elle avait préparé et regarda l'heure. Décidement elle était vraiment en retard.. Ambre descendit l'escalier, et se regarda dans la glace de son entré puis sortit. Avant de se rendre compte qu'elle allait a un bal masqué... Elle remonta donc dans sa chambre, remonta ses escalier et pris un masque noir, et redescendit.

La jeune femme marcha jusqu'au chateau de Cair Paravel ou avait lieu le bal. Avant même d'être a l'interieur, on entendait la musique et les gens parlaient et rigoler. Elle avait hate d'y être, surtout depuis qu'elle savait avec qui elle y allait. Jack Spellington, parfois le hasard fait bien les choses Ambre l'avait déjà rencontré une fois et il lui avait, pour ainsi dire, sauver la vie. Depuis elle aimé beaucoup ce jeune homme, même si il était un peu plus vieux qu'elle. En tout cas, elle savait qu'avec lui elle passerais une bonne soirée. Arrivant au chateau, elle regarda dabord la décoration. Tout était vraiment magnifique.. Puis elle chercha son cavalier des yeux, mais vu qu'elle n'était pas vraiment a l'heure (ok pas du tout) et qu'il y avait énormement de monde ça ne s'anoncait pas aussi facile... Et pourtant, au bout de quelque minutes elle le vit arriver vers elle. Ambre ne pus s'empêcher de sourire, c'est vrai qu'il était plutôt pas mal...

- Jack! Je suis contente de te voir.

Dit a voix haute, sa phrase s'emblait beaucoup trop enthousiaste qu'elle ne l'était dans ça tête. Ambre espera que Jack ne le remarquerais pas, au du moins qu'il fasse semblant de ne pas le remarquais. Puis la jeune femme lui sauta au cou...Pour le saluer uu' . C'est vrai que c'est ue façon étrange de dire bonjour, mais Ambre a toujours était très spontané et puis c'était aussi une façon de s'excusé pour son retard.

- Je suis désolé d'être en retard, j'espere que tu n'a pas attendu longtemps ?

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Moi aussi je suis content de te voir. Mais ne sois pas désolée , moi-même j'ai du partir en avance , étant donné que je suis venu à pieds... Permets moi de te dire que tu es très en beauté ce soir.

Préfererais-tu manger ou boire quelque chose ? Ou danser ? Chanter , seulement si ça te fait plaisir car je ne sais pas chanter... Ou tout simplement parler , mais peut-être ailleurs car il y a pas mal de monde par ici.

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Le bal de printemps? La plupart des personnes qui vont, vous diront surement qu'ils y vont pour dancer ou pour rencontrer de nouvelle personnes. Gavin lui optera pour la seconde réponce. Bien que ses attentions soient différente... Grand dragueur, il y allait principalement pour faire de nouvelles conquêtes. Oui au pluriel.. Donc, Gavin s'y était inscrit bien qu'il n'a pas vraiment d'aller a un bal pour trouver de jolies filles. Jolie? Il esperait que la cavaliere avec qui il irait le serait. Sinon, il ne se génerais pas pour lui dire et irait en trouver une mieux. Mais pour le moment, la seule chose qu'il savait sur la jeune femme (en esperant qu'elle ne serait pas trop vieille) qui aurait l'honneur de l'accompagné, c'etait son prenom: Jane.
Le soir du bal, Gavin commença a se préparé. Il pris une douche et enfila le costume qu'il avait acheter la veille. Un pantalon noir, une chemise a rayure une veste blanche et un noeud papillon noir, l'ensemble était plutôt satisfaisant. Gavin s'admira longtemps dans la glace. Très longtemps. Trop longtemps même. Tellement longtemps que quelqu'un toqua a sa porte pour lui dire que se dépecher s'il ne voulait pas être en retard. Gavin se coiffa, mis se chaussure, son masque et sortit de la maison des Turner. Il fit la route seul car son ami Yann était déjà partit.
Gavin arriva au bal. Il ne s'attarda pas a regardé toute les décorations ou autres, il chercha sa cavalière. Enfin, il regardait toute les plus jolies filles présentent. Puis en choisis une, elle était grande mais pas trop assez jolie, l'air un peu naive et brune. Il s'avanca vers elle et lui demanda si son nom était Jane. La grande brune ouvri la bouche sa prononcé un mot. Sans attendre qu'elle retrouve ses esprits Gavin partit a direction du buffet.
*Cette fille n'était pas naive, elle était complétement stupide..*
Le jeune pris un verre de ponch, puis deux, puis trois et se retourna pour chercher sa cavalière. Elles semblaient avoir toute un cavalier et étaient soit entrain de dancer soit elles les embrasser... Il commença a penser a repartir quand il vit une jeune femme, seule, arrivait. Elle était plutôt jolie, rien avoir avec la brune stupide de toute l'heure. Au contraire, celle-ci avait l'air plus intelligente. Gavin se dirigea vers elle en esperant qu'elle soit bien sa cavalière, ce qui évitererait qu'il patiente trop longtemps. Le don juan lui adressa l'un de ses plus beau sourire.

- Tu dois être Jane je suppose ?

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C'était la première fois de ma vie que j'allais à un bal. A un vrai bal. D'habitude, c'était plutôt de grandes soirées organisées entre amis, entre voisins, même juste avec les habitants de Telmar. Mais là, c'était une vraie soirée où l'on est bien habillé, que l'on se comporte bien, et que l'on fait de nouvelles connaissances. Je m'étais inscrit à ce bal, organisé à Narnia, et avait réussi à négocier cela avec ma mère. Bah oui, je n'avais quatorze ans que dans quelques jours, à la fin du mois. Alors partir à l'autre bout de Narnia, en quittant Telmar en plus, seul, n'était pas au goût de ma mère. Mais heureusement, mon grand frère Liven m'avait littéralement sauvé la vie en lui disant que je pouvais rester chez lui et qu'il m'accompagnerait après au bal. Ça sert d'avoir un frère de dix-neuf ans qui a "volé de ses propres ailes". Quant à mon autre frère, mon jumeau, Thomas, il n'avait pas voulu. Et je ne savais pas la raison...

J'étais donc chez mon frère, à Narnia. Qu'est ce que c'était...changeant. Peut-être que je préférais Telmar finalement. J'y étais habitué. Ici, j'étais un étranger, je perdais mes repères, comme lors d'un rêve que l'on ne contrôle pas. Si...désorientant. Voilà venir la soirée du bal. Je devais l'avouer, je n'avais pas pensé à la tenue. Moi qui était d'habitude habillé bien à ma manière, avec un style plutôt particulier aux yeux des autres, je ne me voyais absolument pas mettre un costume. Après maintes recherches, je finis par dégoter une tenue qui comportait un pantalon noir, une chemise grise que j'avais retroussé jusqu'à mes coudes, d'une sorte de gilet noir et une cravate de même couleur. Tout cela me donnait un autre visage, je paraissais peut-être plus...grand ? C'était à confirmer quand même.

Je suivais mon frère jusqu'au bal, jusqu'au moment où il partit rapidement de son côté. Je l'entrevis avec une fille qui me rappelait vaguement quelqu'un... Mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Quant à moi, je mis le masque, noir également, très simple, sur mon visage ; je devais trouver ma cavalière...et mon cavalier. Selenia, qui était une grande amie, étant donné qu'elle habitait dans mon quartier, et un certain Chris Holland. Si le nom entier ne me disait rien, le nom de famille me rappelait une des grandes familles de Telmar. J'espérais bien qu'il n'était pas comme toutes les personnes de cette famille dont j'avais entendu parler... J'entrai dans le château de Cair Paravel, après avoir grimpé la dizaine de marches de l'entrée, et tombai directement sur Selenia. Rien ne m'aurait trompé, pas même une robe qui la changeait plutôt bien ou un masque qui ne laissait qu'apercevoir ses yeux. Je remarquai enfin une autre personne avec Selenia. Un grand brun, même coupe de cheveux ( décidément... ) que moi, qui semblait la connaître. Bien, à première vue il n'avait pas l'air d'avoir de mauvaises intentions. Mais comment connaissait-il Selenia ? J'avais la soirée pour le savoir... ou pas.

Il ne tarda pas à nous proposer d'aller plus à l'intérieur, dans la salle de bal elle-même. Le décor, dès le premier regard, me cloua sur place. Jamais je n'avais vu tant de beauté matérielle, de lumières si magiques, jamais je n'avais entendu une musique si douce et si belle. J'étais autre part, mon esprit était en partie focalisé sur un autre monde qui s'accordait avec ce que je voyais et entendais. Puis la musique s'arrêta, le calme resta pendant quelques secondes avant que le bruit monte. Je me tournai enfin vers Chris et Selenia, de nouveau avec eux. J'ignorais comment la soirée aller se passer, surtout que Chris et moi connaissions Selenia, mais nous ne nous étions jamais croisés... Une nouvelle musique commença, plus rythmée et changeante qu'au tout début. Je regardais surtout mon amie, ayant une soudaine envie de danser avec elle. Seulement, voilà le soucis, il y en a un qui se retrouve seul. Soit moi, soit Chris.

« Je t'aurais bien proposer une danse Selenia, mais je vois que Chris en meure aussi d'envie. »

Bon, le soucis était aussi que je ne savais pas totalement danser. Je connaissais des pas, par exemple de la valse, même du tango, bien que j'avais du en perdre l'habitude maintenant. Mais bon, une fois où j'étais sorti avec Selenia, nous avions dansé sur une musique dont je ne me rappelle plus, mais ensemble on s'en était bien sorti. Sauf que bien sûr, quand on comparait Chris avec moi, j'étais loin derrière lui. Mais qu'est ce qui me prenait à la fin à me sentir désespéré comme ça ? Peut-être... Selenia ?

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Moi aussi je suis contente de te voir Chris. Tu sais... J'ai envie de penser qu'il faut plutôt profiter de l'instant présent , on se revoient enfin et ça embellit déjà ma soirée.

Eh bien... Malheureusement , je ne peux danser qu'avec un seul d'entre vous donc... Pour cette chanson je danserais avec Chris. Alex... Je te réserverais la prochaine danse.

Ma parole... Tu danses vraiment bien ! Enfin , non pas que ça ne m'étonnes mais je n'ai pas le souvenir d'avoir eu droit à tes talents de danseur avant ce soir. Je me trompe ?

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A part les moments où elle était avec William, Jane s’ennuyait beaucoup, en fait. Telmar était une ville de plus en plus sombre, de plus en plus morne ; comme si on sentait une tempête se préparer et de gros nuages noirs arriver pour recouvrir bientôt entièrement le ciel. Même avec un grand soleil sur la ville, on se sentait oppressé, petit. Surtout Jane, qui était de plus en plus mal considérée par les Telmarins. En effet, ceux-ci, peut-être peu naïf par nature, se laissaient quand même facilement corrompre par le côté malfaisant et noir. Etait-ce parce que cette ville n’avait pas vécu assez de bonheur et avait eu trop de problèmes pour être heureuse ? Parfois, on souffre tellement que, pour trouver un chemin plus simple à vivre, on préfère inspirer le mal, pensant que la joie est dérisoire. Jane était désolée que cela arrive à certaines personnes, mais elle ne comprenait pas comment on pouvait choisir le mal. C’était une idée inconcevable, étrange. Elle en serait tellement incapable qu’elle ne se voyait pas dans cette situation ; en tout cas elle n’y arrivait pas.

Donc, je disais ; il arrivait à Jane de beaucoup s’ennuyer. D’habitude, elle explorait les rues de Telmar à la recherche d’une histoire ou d’un passé secret à découvrir ; car elle était certaine que chaque ville en avait. Mais en ce moment, elle ne préférait pas s’y risquer, cela devenait presque dangereux. En tout cas à son avis, ça l’était. Alors, quand elle entendu parler du bal, elle se dit qu’elle allait y aller. Cela détendrait un peu la tension qui s’était installée, dans Telmar, mais aussi entre les camps. A moins qu’une catastrophe allait se produire, mais Jane en doutait. Faire une pause sur cette « guerre froide » ne ferait de mal à personne.

Elle connaissait le nom de son cavalier, mais pas son identité. Enfin, pas sur… Gavin James, cela lui disait fortement quelque chose. Elle avait déjà entendu ça quelque part. Mais elle était persuadée que lui ne la connaissait pas ; en tout cas pas à ce qu’elle sache. Ga-vin-James… Gavin… Mr James ? Non, Gavin James. Pas « Monsieur ». Elle l’associa à quelque chose de bien, pour voir si ça lui disait quelque chose, mais non. Alors à quelque chose de mal… Oui plutôt. Gavin James…
Vous savez que c’est absolument agaçant de chercher une identité à partir d’un nom qui vous semble juste « familier » ? Jane se tritura le cerveau à essayer de trouver, à réfléchir. Elle finit par abandonner. Ca allait la rendre presque énervée ; et il était inutile d’être sur les nerfs à cause d’un cavalier qu’elle ne connaissait même pas. Pour se changer les idées, elle enfila sa robe blanche aux reflets nacrés, coiffa ses cheveux qu’elle avait décidés ondulés et bouclés, et mit son masque parfaitement assorti à sa robe.

Jane se demanda si William allait au bal, finalement. Ce n’était absolument pas son genre, mais il savait être imprévisible des fois. Elle savait qu’il aimait apparaître dans les lieux où on s’y attend le moins. A cette pensée, elle sourit. Dans n’importe quelle situation, il arrivait à la faire sourire ; sauf quand il s’agissait de lui et de ses problèmes. Il était souvent malheureux, elle le voyait. Avec son père, ses ennemis… Gavin ! Ce n’était pas Gavin James que William détestait le plus au monde ? Si sûre d’elle tout à l’heure, elle avait à présent un doute. Si c’était bien l’ennemi de celui qu’elle aimait, le hasard se serait bien moqué d’eux trois. Ou en tout cas, Aslan leur aurait joué un sale tour.
Elle n’était pas certaine que Gavin James était bien cette personne-là, mais elle attendrait de voir la personnalité du jeune homme. S’il ressemblait à la description de William, les doutes seraient plus faibles… « Je verrai bien », se dit-elle.

Elle arriva au bal. Il y avait beaucoup de monde, des Narniens, Telmarins, Archelandais… Tous ensembles, tous pareils, surtout grâce aux masques ; Jane comprit que ça ne devait pas être un hasard. Les masques cachaient l’identité pour avoir un autre regard sur les autres, qu’on les connaisse ou pas. Si Gavin était celui dont William parlait, peut-être serait-il différent, avec un meilleur fond. Ou peut-être verrait-elle qu’il est bien ce qu’il montre.
Une silhouette familière attira son attention. Une démarche agile, légère, masculine. Les cheveux bruns, toujours un peu ébouriffés ; une tenue foncé. Elle voulu s’en approcher, mais William disparu dans la foule, et d’autres personnes lui barrèrent le passage. Un jeune homme draguait une jeune fille. Et il ne se cachait pas pour le faire. Puis il lui parla. C’était Gavin.

« Oui. Et toi c’est… Gavin ? Gavin James ? »

Il lui souriait. Elle n’aimait pas ça. Elle préférait le sourire de William, également charmeur, mais aussi espiègle, coquin, agaçant. Mais elle devait arrêter de penser à lui, sinon elle ne profiterait pas de la soirée…

« Ravie de te rencontrer »

Elle fit un sourire poli, qui montrait bien qu’elle n’était pas charmée par son cavalier, mais qu’elle ne se fermait pas à lui. Elle ne pouvait pas être méchante, et au pire, elle serait juste en colère.

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Alors, où est le cavalier que tu aurais voulu avoir ?

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Je n'avais pas vu Selenia depuis un bon moment, et elle n'en savait même pas la raison. La connaissant plutôt bien, j'étais à moitié sûr qu'elle ne serait pas enchantée d'apprendre que ma vie était à présent à Narnia et que je n'étais pas revenu à Telmar depuis plusieurs mois. Ma meilleure amie m'avait d'abord connu en tant qu'ennemi, parce que nous ne nous entendions pas vraiment bien, puis finalement, nous étions tellement proches que le qualificatif de "meilleurs amis" valait mieux. Ce fut donc avec un sourire, heureux d'être avec ma meilleure amie, que je pénétrai dans la salle des trônes. Après l'entrée en musique, qui me touchait particulièrement, surtout en sachant qui se trouvait au milieu des musiciens... C'est ainsi que le bal commençait vraiment. Je regardai Selenia, tandis qu'une nouvelle mélodie démarrait. Elle donnait bien envie de danser, plusieurs couples se dirigèrent en même temps vers le centre de la salle. Sauf que là... il n'y avait pas que moi qui allait danser avec ma meilleure amie. Le jeune que je ne connaissais pas, Alex, parla en premier. Il prononça de simples paroles en me notant dedans. Bon d'accord, il n'avait pas tout à fait tord. Toutefois, en regardant Selenia, je me demandais quel était le vrai lien entre ces deux. Celle-ci parla à son tour, disant que pour cette danse-là, elle me choisissait ; Alex aurait droit à la prochaine.

Selenia prit ma main en m'entraînant au milieu des autres couples. J'étais plutôt content de la retrouver ici, dans ce contexte. La musique, rythmée, donnait un large choix pour les pas à faire. Je fis ce qui m'inspirait, comme ce que l'on m'avait appris plus jeune. Eh bien oui, ma famille étant l'une des plus riches - et donc des plus importantes - de Telmar, je me devais d'avoir les bonnes manières, d'étudier ce qu'il fallait, que cela m'intéresse ou pas, de savoir jouer un instrument et de danser. J'avais souvent dansé, puisque j'étais allé à de nombreux bals. Mais jamais je n'avais aimé cela. La seule compagnie de ma cavalière, à chaque soirée, m'en donnait envie. Ici, c'était pareil. Je m'éclatais vraiment avec Selenia, qui fut rapidement étonnée d'ailleurs, et me le fit remarquer. En effet, elle ne m'avait jamais vu danser, c'était donc la première fois. Un sourire se dessina sur mes lèvres puis je lui répondis après une improvisation de sa part.

« Tu ne te trompes pas, et je te remercie. Mais...disons que j'ai été obligé d'apprendre à danser. Mais la danse d'un cavalier ne vaut rien sans sa cavalière ! »

Je lui fis un clin d'œil, et continuai à danser simplement. Une cascade de cheveux châtains fit tourner mon regard, et je n'étais à présent qu'à demi avec Selenia. Elle avait sûrement remarquer cela, mais s'abstint de tout commentaire. De toute manière, elle n'allait pas échapper aux miens vis à vis d'Alex. D'un côté rêveur, je finis la danse lorsque la musique s'évanouissait petit à petit. Je lâchai alors une main de Selenia, revenant au présent, puis me dirigeai vers le mini copieur de coiffure. Bah quoi...? L'air de celui-ci n'avait pas changé depuis que la danse avait commencé, du moins c'était mon impression puisque je ne l'avais pas vu entre temps. Je jetai un coup d'œil à ma meilleure amie, une expression légèrement gênée était apparue, bien qu'on voyait aussi la joie dans ses yeux. Sur des points, je n'avais jamais pu comprendre Selenia, et je ne pense pas que j'étais prêt à les découvrir de si tôt. Tandis que la première note de la musique suivante commençait, je fixai Alex et Selenia, puis mon regard se tourna sur l'ensemble de la foule. C'était ainsi que je déclarai :

« Bon, je pense que je vais vous laisser, j'ai...quelque chose à faire. Ne me cherchez pas, je ne sais pas quand je reviendrais. »

Je leur adressai un sourire bref, puis fis demi-tour afin de trouver celle avec qui je voulais danser, celle avec qui je voulais parler, celle avec qui je voulais être... J'évitai tout de même de passer au milieu de la salle et des couples, je me ferais rapidement mal voir ainsi. Non, je fis le tour, regardant attentivement les jeunes femmes invitées. Je savais comment était habillée Crystal, comment elle était coiffée. La façon dont nous nous étions quittés après une petite leçon de piano à l'improviste avait été trop rapide à mon goût. Elle m'intriguait, parce qu'elle avait un côté mystérieux. Et apparemment j'en avais un aussi. Voilà peut-être la manière de découvrir ces "mystères". C'est enfin, à cinq mètres de moi environ que je la vis. Elle parlait avec animation à un homme qui ne me revenait pas en mémoire. Mais peu importe, de toute manière il avait un masque devant le visage. J'espérais bien que Crystal me verrait sans mon fichu masque. Soufflant un bon coup, je me dirigeai vers eux en attendant qu'il y ait visiblement une pause.

« Bonsoir... »

Je m'étais adressé autant à Crystal qu'à son cavalier, histoire d'être un minimum poli. Pas comme si j'allais directement lui demander une danse. Peut-être d'ailleurs qu'elle voulait attendre avant d'en reprendre une. Mais... il fallait que je lui parle, même de la chose la plus basique ou la plus idiote du monde. Et je n'avais aucune idée d'où venait cet...empressement de ma part. Après quelques secondes où les deux me saluèrent également, je ne regardais plus que Crystal, et finis par lui demander :

« A moins que vous ne soyez occupés... pourrais-je avoir une danse ? »

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J'étais encore dans les bras de William quand la danse s'arrêta. William dansait très bien, savait comment guider. N'importe qui pouvait voir qu'il avait pris des cours de danse ou du moins, qu'il savait y faire avec ce genre de choses. Peut être un prince ou un homme important était caché derrière ce masque ? Je n'en savais rien et honnêtement, je m'en fichais un peu. Je l'aimais bien moi à William finalement et ne demandais qu'une chose, c'était d'apprendre à le connaitre. Mais je n'étais pas si duppe que ça et j'étais entièrement consciente du fait qu'il semblait renfermer un grand secret et qu'il ne le lâcherait pas, malgré tous les efforts du monde que son interlocuteur pourrait fournir. Je pense que c'est le genre de personne qui a beaucoup vécu et des choses difficiles ce qui peut entraîner une... insociabilité ? Oui, on pourrait dire ça comme ça. Comment est ce que je peux imaginer tout ça ? Ce n'est pas bien difficile de remarquer que mon cavalier n'est pas à son aise au château à vrai dire. Après, je suis peut être à côté de la plaque !

Ce dernier m'entraîna dans un coin de la salle, près de la piste de danse sans pour autant gêner les personnes se faisant plaisir en valsant sur celle ci. J'observai un petit moment un homme d'un certain âge faisant du charme aux jeunes demoiselles. Il me faisait rire. Au moins lui, il semblait en forme et avait sans doute l'esprit plus jeunes que certains âgés d'à peine 20 ans. Il s'amusait. Un sourire un peu nostalgique se dessina sur mon visage. J'aurai aimé m'amuser avec William mais honnêtement, je n'en avais pas la force. Il me semblait très gentil mais aussi très distant. Au fond, il me ressemblait peut être... Nous avions tous deux une image, une personne en tête et impossible de s'en détacher. C'était quand même l'ironie du sort que je tombe sur un cavalier aussi semblable non ? En tous les cas, je ne m'en plaignais pas. Il était on ne peut plus charmant et de par sa distance polie, n'était pas envahissant donc agréable. Je sentais que si je faisais plus ample connaissance, je me plairais à discuter avec lui. Il engagea d'ailleurs la conversation, je souris.

- Eh bien... je ne l'ai pas encore vu. Et je me demande s'il viendra mon prince charmant... Et toi ? Ta cavalière idéale ?

Il m'avait branché sur un sujet sensible quoiqu'en commun avec lui. Je n'avais pas vu Chris depuis que j'étais arrivée à ce bal. Et pourtant, ce n'est pas non plus comme si je l'avais oublié. Comment oublier un tel éclat ? Un tel éblouissement ? C'est impossible. Son sourire est unique et confiant, sans doute ce que j'aime chez lui. Au contraire, ses yeux sont mystérieux et je peux lire en lui comme un livre à semi ouvert dans lequel il manque des pages. Je ne demande qu'à les réécrire et les découvrir... Je ne sais pas pourquoi ni même comment ça se fait mais j'ai besoin de lui et de savoir qui il est vraiment. Quand il est loin de moi, il me manque. Je ne me sens que plaine avec lui, quand il n'est pas là je sens comme un vide en moi. Un vide qui ne peut être comblé par la gourmandise, la musique, la danse... il est unique et j'éprouve un manque quand il n'est pas près de moi. Ce vide ne pourra être rempli que quand... Je me retourne, interloquée par une voix que je connaissais bien, du moins que je n'allais pas oublier. Mon corps se pétrifie, mon coeur bat à tout rompre. Il est là, devant moi et nous salue.

Je croise le regard quelque peu malicieux et amusé de William. Je me ressaisis, sans doute n'étais-je pas bien discrète. En tout cas, je n'eus pas besoin de faire les présentations, mon cavalier avait sans doute bien compris de quelle personne il s'agissait. Mais pour rester polie, je murmurai dans sa direction un "Chris". Là aussi, il n'eut pas besoin d'un sixième sens pour comprendre qu'il s'agissait donc de son prénom. Mais très vite, Chris me tendit une main avant de m'inviter à danser. Pour être honnête, je ne savais pas quoi dire ni comment réagir. Surtout vis à vis de William, je n'allais pas le laisser en plan comme ça ! Mais d'un autre côté, je mourrai d'envie de danser avec le jeune Telmarin. Je me tournai donc vers mon cavalier officiel qui m'encouragea à travers un simple regard. Je compris qu'il ne m'en voudrait pas. Alors, je souris à mon cavalier officieux et lui tendis ma main, me laissant entraîner sur la piste de danse. Plus qu'une seule personne comptait dans mes pensées : Chris. C'était comme si nous étions seuls, sans personne autour. Seul luiétait présent, avec moi. J'étais bien. Néammoins, avant que la danse ne commence, je lui déclarai :

- Tu sais Chris, je pense que l'on peut se tutoyer non ?

Il enroula ensuite sa main dans la mienne et pour la première fois depuis que nous nous étions rencontré, nous fûmes très près. Un spasme me secoua un quart de seconde comme un électrochoc puis je me reconcentrai, la danse allait commencer.

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Comment est-ce que ça se passait de mon côté ? Oh eh bien, je ne saurais dire. D'un côté, je m'amusais à regarder tous ces couples danser. Il n'y avait, bien sûr, pas que des jeunes, d'ailleurs une femme d'un certain âge vint me tenir compagnie, me demandant ce que je faisais seul et pourquoi je ne m'amusais pas avec ma cavalière. Je lui avais désigné Chris et Selenia tout en lui expliquant que l'on était à trois. L'élan de compassion avec lequel elle me regardait ensemble, - tandis que moi, j'étais surtout occupé à fixer en partie mon amie, qui faisait de même avant de revenir avec son cavalier de danse - me fis rire. Mais peut-être qu'elle visait juste... J'allai au buffet, abandonnant la vieille femme qui repartait autre part pour aller parler à d'autres jeunes sûrement, et regardai tous les plats préparés avec des yeux plus que gourmands. C'était tellement tentant que je pris un petit gâteau au chocolat, et cela me donna presque l'impression d'être au paradis. Bon j'exagère quand même, je sais la manière avec laquelle je pourrais être aussi heureux...

Puis, enfin, la musique s'arrêta petit à petit, laissant le volume des voix de conversations augmenter. De nombreux couples partirent du centre de la salle pour aller vers les côtés, tandis que beaucoup entrèrent dans la danse. Quelques-uns ne bougèrent pas, se contentant de sourire et de parler à leur cavalier ou leur cavalière. Pendant ce temps, je m'étais glissé entre plusieurs personnes afin de revenir à l'endroit où j'avais été. Selenia et Chris furent quelques secondes plus tard à mes côtés. Chris abordait une mine normale, il était content mais visiblement, il cherchait à dire quelque chose. Quant à Selenia...je ne saurais dire. Comme son ami, elle était joyeuse maintenant, avait apprécié la danse, mais à travers son masque, je voyais ses yeux qui disaient autre chose. Autre chose que je ne saurais déchiffrer. Chris dit alors qu'il partait faire quelque chose, et qu'il ne reviendrait peut-être pas. Il nous quitta avec un autre sourire - décidément, il devait être habitué à sourire tout le temps - me laissant ainsi avec Selenia. Je m'approchai d'elle, cette fois c'était moi qui était plus que souriant.

« Et maintenant... aurais-je droit à une danse avec la magnifique fille devant moi ? Je ne demande que ça. »

Je lui tendis ma main juste après avoir prononcé ces paroles. Quitte à passer une bonne soirée en faisant des compliments. Je vis maintenant un vrai sourire sur le visage de Selenia, celui qu'elle m'affichait dans nos sorties. Mais il y avait quelque chose de différent là. Je n'eus pas le temps de déterminer ce que c'était, ma cavalière tendit à son tour sa main, et je la pris dans la mienne. Je pensai secrètement qu'elle avait bien fait de ne pas mettre de talons. Elle avait quinze ans et demi, et je n'allais pas tarder à en avoir quatorze. Elle était déjà plus grande que moi en âge, mais je la dépassais en taille. Je commençais d'ailleurs à faire de grandes poussées. Mais bon, je n'étais pas totalement sûr d'arriver à la taille de Chris lorsque j'aurais terminé ma croissance. C'était à voir... Avec Selenia, nous parcourûmes quelques pas puis nous stoppèrent vers le milieu de la salle, où il y avait un trou, tandis qu'une nouvelle musique commençait. Plus douce, mais non moins entraînante. J'en devinais un slow d'avance. Eh bien, même si je ne savais pas vraiment danser, ceci était le plus simple et le plus basique pour moi. Et puis, j'étais sûr que ma cavalière savait danser là-dessus.

Bizarrement, j'avais du mal à regarder Selenia en face. Je m'y forçais toutefois. Ma cavalière semblait à moitié dans un rêve, ses yeux n'étaient pas totalement avec moi durant quelques secondes. Ils croisèrent les miens, tandis que je ne la lâchais plus du regard. La musique nous entraînait ensemble dans un nouveau monde - j'avais pas mal d'imagination. Une de mes mains était déjà dans celle de mon amie, l'autre monta jusqu'à sa taille avant de s'y poser. Les doigts de Selenia atteignirent mon épaule pour ne plus en bouger. Et nous commençâmes enfin à danser. J'avais envie de parler avec ma cavalière, j'étais très bavard et elle aussi quand elle le voulait. Mais là, l'atmosphère était quelque peu différente, et je préférai en profiter. Pendant quelques minutes, nous dansâmes sans aucun problème. La mélodie en devenait envoutante. Un bal, c'était tellement...magique. Mais cela dépend peut-être de son cavalier ou de sa cavalière. J'étais bien tombé, alors que j'aurais pu être avec la vieille femme venue me voir auparavant. Rien que de m'imaginer avec elle durant une danse me fit sourire, presque rire.

« Dis-moi, Chris...n'est qu'un ami, n'est-ce pas ? »

Oh non, pourquoi est-ce que j'avais lâché ça ?! J'allais passer pour le jaloux de service. Mais en même temps, cette question me tracassait beaucoup. Alors autant être honnête, je ne risquais pas grand chose.

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Pendant un instant, j'eus presque l'impression que Crystal allait refuser, quand elle croisait le regard de son cavalier. Finalement, je fus soulagé lorsqu'elle tendit à son tour sa main. Je lui pris dans la mienne tout en souriant, tout en me dirigeant avec elle sur la piste de danse. Je repérai en face de moi Selenia qui était avec Alex, dansant au rythme de la musique. Il faudra vraiment que j'aille lui demander ce qu'elle ressentait envers lui. Mais pour l'instant, je devais peut-êre moi-même me demander quels étaient mes sentiments envers Crystal. Son sourire était magique, et j'étais sûr que le mien devait paraître idiot à force. Peu importe, je me sentais réellement heureux à cette soirée, et même si mon masque cachait toutes mes expressions faciales, on pouvait facilement deviner ma joie. Avant que nous n'ayons commencé à danser, elle me dit que l'on pouvait se tutoyer. Je riais doucement puis lui répondis :

« Je sais, j'aurais peut-être du rajouter " Mademoiselle" et ça aurait fait classe comme phrase ! »

Mes doigts saisirent mieux ceux de Crystal. Elle avait l'air si fragile, vulnérable, mais en même temps, dotée d'une force surhumaine que je ne pouvais comprendre. Aussi... Crystal était comme une lumière dans l'obscurité de mon esprit. Elle m'aidait à trouver le chemin lorsque j'étais perdu. Une seule pensée d'elle, et je me retrouvais à l'air libre, heureux et fier. Le reste de mes pensées n'étaient que des fantômes qui hantaient ma tête, me poussant à faire des choses que je regrettais. C'était un sentiment si...étrange. Jamais un sentiment n'avait été aussi puissant pour moi. Je sentais que c'était un mélange d'une grande amitié qui n'était qu'à moitié découverte et d'autre chose. De l'amour ? Peut-être, peut-être pas. Non, je ne pensais pas... Je ne tombais pas si facilement amoureux. Quoique...

Ma main libre se posa sur le bas de la taille de Crystal, tandis que la sienne était sur mon épaule. Nos regards se croisèrent, et nous ne voulions plus arrêter de fixer ce...paradis. Le temps semblait s'être figé, mais pourtant, la musique, je l'entendais encore, et nos mouvements, nous les faisions ensemble, en harmonie. Mais tout cela passa trop vite, parce qu'un plaisir ne dure jamais éternellement. Toutefois, rester avec Crystal me suffisait. Je voulais la connaître mieux. Mes yeux étaient étincelants à travers le masque que je portais, et mon sourire était toujours présent. Enfin, les dernières notes retentirent, et la danse prit fin. Ma main retomba contre moi, mais je tardai à relâcher les doigts fins et doux de ma cavalière.

« Je ne connaissais pas tes talents pour la danse, et maintenant que j'en ai eu un aperçu, je me dis que je ne vaux pas grand chose à tes côtés... »

C'était en partie mes pensées. Cela me rappelait d'ailleurs notre première rencontre, après le morceau de piano. Nos doigts se touchaient par hasard, pour atteindre une même note. Il y avait eu un grand moment de silence, où nous nous étions regardés, sans rien faire, en se demandant comment aller être la suite. Et nous avions brisé ce moment à deux aussi. Et maintenant...comment allait se passer cette soirée ? Je me doutais que, quand même, Crystal allait rejoindre son cavalier officiel, afin de ne pas le laisser seul. Quant à moi, j'avais mes deux cavaliers aussi...mais eux n'allaient pas s'ennuyer, j'en étais persuadé...

« Il me tarde les douze coups de minuit... Même si je ne suis pas avec toi, je verrai enfin ton visage sans masque. »

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Je me sentis légèrement bête quand Chris expliqua qu'il aurait finalement peut être dû rajouter "mademoiselle", ça aurait pu faire plus classe. Il déclara également qu'il savait qu'il pouvait me tutoyer. Pourquoi se sentir bête après ces paroles ? Eh bien, peut être pas idiote mais pas très fine disons. J'aurai très bien pu comprendre sans que le jeune Telmarin me le dise qu'il avait prit ce ton et avait opté pour un langage soutenu simplement parce que William était près de moi, il ne voulait sans doute pas paraitre pour le sauvage de service, ce qui est tout à fait normal. Après tout, il me demandait une danse devant mon cavalier officiel, imaginez s'il avait fait mauvaise impression à mon ancien partenaire ? Peut être n'aurait-il pas voulu me laisser partir avec lui... Je souris, ce n'était pas du tout le genre de William. D'ailleurs, où était-il ? Je me retournai discrètement pour jeter un coup d'oeil vers l'endroit où nous étions précédemment pour n'y voir...personne. Qu'est ce qu'il faisait ? Je sentis ensuite le regard de Chris se poser sur moi.

Le mien chercha alors ses prunelles, les trouva pour valser avec elles. Je me laissai guider par mon cavalier qui devait faire seulement quelques centimètres de plus que moi. Je suis avec des talons, je précise... Jamais je n'avais connue une danse aussi... sincère. Oui, c'est bien le mot. Je n'ai jamais vécu une seule danse identique à celle ci auparavant. J'ai l'impression que les pas me viennent naturellement et simplement. Sans quitter Chris des yeux, je sens sa main dans mon dos qui m'attire vers lui dans l'instar de mieux me guider. Je pousse un soupir inaudible pour je ne sais quelle raison puis inspire un peu plus fortement après celui ci. C'est alors que me parviennent dans mes narines et dans ma bouche tous les arômes présents autour du jeune Telmarin. Il a une odeur fraiche, de menthe sucrée mais aussi glacée qui vous réchauffe pourtant le coeur. Je m'enivrais de cette odeur, la respirant en abondance sans pour autant m'en imprégner trop dangereusement. Mais comme tout a une fin, je sentis la main de mon cavalier lâcher la mienne. Sans le quitter des yeux, je lâchai également mon étreinte.

« Je ne connaissais pas tes talents pour la danse, et maintenant que j'en ai eu un aperçu, je me dis que je ne vaux pas grand chose à tes côtés... »

Wahou... j'étais... ravie et émue par ces paroles. Il trouvait que je dansais bien ? Cependant, je n'étais pas très contente par les derniers mots qu'il avait dit, le fait qu'il pensait ne valoir pas grand chose à mes côtés. Il ne fallait pas qu'il dise ça, c'était complètement faux. Chris c'est un peu comme une source d'inspiration pour moi, comme si j'écrivais un livre et qu'à ces côtés, les mots me venaient par millier jusqu'au bout de ma plume pour s'inscrire sur un livre. Le livre de ma vie. Oui, car il en faisait à présent parti. Quelle place occupait-il ? Quel poste ? Je n'en savais rien quoiqu'en ayant tout de même une petite idée. Ce n'était pas bien difficile à deviner. A chaque fois que nos mains entrent en contact, à chaque fois que je suis près de lui, à chaque fois que j'y pense, mon coeur bat à tout rompre et parallèlement, mon corps se pétrifie. Un combat fait alors rage à l'intérieur de mon corps entre feu et glace. Mais le feu l'emporte toujours, réchauffant peu à peu chaque parcelle de mon corps.

- Une cavalière ne peut s'épanouir que si elle est en compagnie d'un cavalier qui l'inspire, qui la comprend. Elle ne peut être bien que quand elle connait à l'avance les pas de son cavalier, uniquement quand il pose sa main dans son dos, quand leurs mains ne font plus qu'un, quand elle respire les arômes de l'autre, quand elle s'aperçoit que loin de lui elle n'est rien, quand... elle l'aime.

J'avais dis ça comme ça sortait de ma bouche. Je le pensais, c'était sincère. Ainsi, la réponse à toutes les questions qui fusaient dans ma tête, elle venait de sortir de ma bouche, inconsciemment, j'avais enfin ma réponse. J'aimais Chris, il n'y avait plus d'autre solution possible. Avant que je ne lâche ma tirade, le jeune Telmarin m'avait révélé le fait qu'il lui tardait minuit pour revoir mon visage sans masque. Il devait sans doute dire ça en toute bonne amitié. Comment pouvait-il, lui, s'intéresser à une gamine, à une petite professeur de piano et de chant comme moi ? Pourtant, j'avais envie d'y croire. C'était la chose dont je désirais le plus au monde, je voulais simplement... croire à notre histoire. Si un "nous" était possible. Mais comment est ce que j'avais pu dire ça ? Ce n'est que maintenant que je me rends compte de la gravité et de l'importance de ce que je viens de révéler. Il me reste donc trois choix : combattre, fuir ou ne rien faire. Habituellement, je combats mais là, je décidai de choisir la facilité. Je regardai Chris une dernière fois avant de me retourner vers la sortie, honteuse.

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Comment pourrais-je dire non à un garçon comme toi ?

Pour être franche avec toi , je l'ai detesté. Dès le premier jour où je l'ai vu.

En fait , plus on s'est haïs , plus on s'est rapprochés. Maintenant que nous sommes proches , nous sommes meilleurs amis.

Mais dis moi... Pourquoi me demandes-tu ça ? Je pensais que tu avais peut-être remarquer qu'on étaient amis , lui et moi... Non ?

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Je repensai aux paroles de Selenia qui m'avait dit que je dansais vraiment bien. Être avec Crystal maintenant, c'était autre chose. J'arrivais à être naturel sans vraiment l'être, tout se bousculait dans ma tête. Je choisis d'être le plus simple possible, pour ne rien compliquer, mais ce n'était pas si facile que ça en a l'air. Lorsque j'avais dit à ma cavalière que je pensais ne pas valoir grand chose à côté d'elle et de ses talents à la danse, je le pensais. Mais peut-être que j'exagérais un peu. J'aurais sans doute mieux fait de me taire. Mais elle me répondit cependant des paroles vraiment...émouvantes. Elles étaient profondes, et j'étais sûr que Crystal ne mentait pas. J'avalais ses mots, mes yeux restaient fixés dans les siens. C'était si simple en surface, mais compliqué lorsque l'on essayait de mieux comprendre. Mais je réussis à comprendre. Quelque chose remuait en moi, ma conscience m'ordonnait de faire une chose, tandis qu'un autre côté disait l'inverse. Mais ce fut les derniers mots qui provoquèrent le plus de choses en moi, sans que je le veuille.

Je ne détournai pas mon regard de Crystal. Je ne dis non plus aucun mot. Rien n'apparaissait sur mon visage, mais peut-être que mes yeux étaient plus...étincelants ? Je me repassai les dernières paroles de ma cavalière en en comprenant le sens. Elle m'aimait. Et moi, je restais là, planté comme un idiot, à ne rien faire. Crystal dut le remarquer, car son sourire n'était à présent plus là. Elle semblait vouloir une réponse...sans la vouloir. Puis elle commença à partir. Quant à moi, je ne bougeai pas d'un centimètre. Je devais, bien sûr, avoir l'air encore plus idiot qu'avant. Toutes les relations à peu près sérieuses que j'avais eu n'avaient rien donné de spécial. J'étais déjà tombé amoureux, mais visiblement, je n'étais pas fait pour ça. Et là... Crystal me disait qu'elle m'aimait. Sa voix d'ange, ses mains si douces, son corps se mouvant avec légèreté, son visage mystérieux mais très expressif. Non, je ne voulais pas arrêter cette soirée en ayant vu Crystal avec cet air qui m'était avant inconnu.

« Non Crystal ! »

Bon, bien sûr, j'avais dit ça dans le vide, car la jeune femme n'était pas dans mon champ de vision. Je me décidai enfin à bouger, suivant la direction qu'avait apparemment prise Crystal. J'essayai tant bien que mal de me glisser entre les invités du bal. Arrivé à l'autre bout de la salle, il ne me manquait plus qu'à... la retrouver. Je ne savais pas ce qu'il fallait que je dise ou fasse, si je la trouvais, mais une chose est sûre, je ne voulais pas la perdre. On ne s'était vus que deux fois, et c'est ici, à ce moment-même, cette deuxième fois. Et pourtant, j'avais l'impression de la connaître depuis longtemps, comme si j'avais lu son journal intime sans qu'il y ait des choses trop intimes. Je sortis de la salle, regardant de tous les côtés, et crus apercevoir un bout de la robe de Crystal qui sortait carrément du château. Mais je n'en étais pas sûr, c'était à plusieurs mètres de moi. Je me dirigeai néanmoins vers la sortie, et arrivé là, j'observai ma droite comme ma gauche. Rien, sauf quelques personnes qui discutaient tranquillement, toujours avec leurs masques sur le visage.

Je fixai tout l'extérieur, en voyant une forme qui se mouvait plus loin, vers les jardins. Mais où allait Crystal ? Elle n'allait pas rester là-bas toute la soirée...non ? Evidemment, je ne pus m'empêcher d'y aller aussi. Mon pas se fit plus rapide, mon regard plus inquiet. Puis enfin, quand je pénétrai dans les jardins, je vis Crystal appuyée contre un des murs du château, les yeux fermés. Elle avait toujours son masque, mais il ne servait à rien maintenant... Je m'approchai plus doucement. Que devais-je faire ? Je n'en avais aucune idée. Autant miser sur le plus naturel possible, quitte à passer encore pour un idiot. Je fus enfin devant Crystal, sans savoir si elle m'avait entendu ou vu. Ma main gauche monta jusqu'à se poser doucement sur son bras, et enfin elle ouvrit les yeux.

« Crystal... Es-tu vraiment sûre ? Ne fais pas quelque chose que tu regretteras après... Je ne veux pas que tu sois malheureuse. »

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Il y avait comme un vide énorme en moi. Un vide que Chris avait sû combler mais maintenant que je lui avais dit ce que j'éprouvais envers lui, ce vide n'avait fait que grandir. Je me sentais à présent si fragile, si exposée. Il savait comment je le voyais, lui. Et je savais également que je ne pouvais rien attendre en retour. Pourquoi faut-il que je tombe amoureuse pour la première fois de ma vie d'un garçon qui est aussi inaccessible que la lune ? Je suis perdue. Ce n'est pas dans ma nature de m'imprégner de quelqu'un aussi rapidement. Ce n'est que la deuxième fois que je le vois et pourtant, je sais que c'est avec lui que je veux être. Jusqu'à présent, je n'avais jamais connu ce qu'était l'Amour avec un grand A. La seule personne dont je pensais être tombée amoureuse - et le mot est bien fort à côté de ce que je ressens pour Chris - c'est Frank, mon compagnon de danse durant mon enfance. A présent, je savais ce que c'était que l'Amour...

Je ne savais pas ce que je faisais ni même pourquoi je trottinai mais j'en éprouvais le besoin. J'avais honte, terriblement honte. Et à chaque fois que je m'arrêtai dans un endroit de la salle, beaucoup de regards se posaient sur moi et je ne trouvais rien à faire d'autre que de rougir. Ils semblaient ce moquer de moi et rire dans mon dos alors je repartais dans un autre endroit. Un autre endroit où le même scénario se produisait. Ne pouvant plus supporter tant de honte, de regards qui semblaient indiscrets et me persécuter l'esprit, je choisis de fuir au propre sens du terme. Je m'avançai vers la porte du chateau, passai le perron de la porte et me trouvai enfin à l'air libre. Mais je courrai toujours et dans ma course effrénée, je manquai de peu de tamponner une jeune femme avec une robe violette. Je m'arrêtai brièvement pour m'excuser mais gardai en tête son sourire. Elle semblait heureuse avec son cavalier. Ce dernier était blond et une véritable complicité existait entre eux. Je soupirai pour me caler contre un mur du palais. Là, je fermai les yeux.

Je pensais. Je revoyais dans ma tête les moments forts que j'avais vécu ces dernières semaines. Pour commencer, je jouais du piano et je donnais des cours à Elladora. Sans elle, je n'aurai pas rencontré le jeune Telmarin. C'est elle avec sa voix d'ange qui a poussé sa curiosité. Elle ne saura sans doute jamais ce que je lui dois. Ensuite, Chris est entré dans ma salle de musique et nos regards se sont croisés pour la première fois. J'ai été comme envoutée... Rien que le seul fait d'y penser me donne encore des frissons. Puis il y a eu le moment où je poussai le jeune homme à jouer quelques notes de piano puis une mesure puis une partition entière ! Il jouait magnifiquement bien et pour un homme, il avait un don de grâce et de légèreté que je n'ai jamais retrouvé ailleurs. Je lui avais donc proposé un morceau à 4 mains qu'il avait accepté mais des imprévus peuvent se produire... nos mains se sont alors superposées sur une même note. Le silence trônait dans cette salle si souvent bruyante jusqu'à ce que... j'ouvris mes yeux. J'avais senti une main sur mon bras. Non, ce n'est pas la fin de l'histoire mais... il était là et me parlait.

♪ Je ne serai malheureuse que si l'amour que j'éprouve pour toi n'est pas partagé. Je suis sûre de moi. Tu me fascines Chris je... je ne peux pas l'expliquer. ♫

Comment allait-il réagir ? Je n'en avais pas la moindre idée. Seul lui était maître de lui même, ça parait évident. Mais lui, en revanche, il y a une chose qu'il ne sait pas... D'ailleurs, je n'ai pas fini de raconter mon histoire. Après ce contact sur cette note de piano, une boule de neige avait été lancée sur une des fenêtres de la salle, un choc qui nous avait tous deux éveillé. Il avait donc enlevé sa main de la mienne puis le cours avait pris fin. Nous nous étions donc quitté sur cette note finale. Une note qui sonnait comme un dièse à mon goût, comme une mélodie inachevée. Et c'est ça qu'il ne sait pas et qu'il ne peut pas s'imaginer. Il ne peut pas connaitre l'ampleur de mes sentiments et leur puissance. Il ne sait pas qu'il a occupé toutes mes pensées jusqu'à ce soir, que je ne vivais que pour l'espoir qu'il soit à ce bal, que... .

Invité Invité

J'étais sûr que je n'aurais pas du poser cette question à propos de Chris et Selenia. Ou au moins la formuler différemment. Je vis le regard plutôt étonné de ma cavalière, puis elle répondit tout de même. Donc, tous les deux s'étaient...haïs ? Plutôt étrange comme amitié quand même. Elle expliqua rapidement la suite, apparemment ils s'étaient en réalité rapprochés, jusqu'à devenir meilleurs amis. D'un côté, sans savoir pour quoi, j'étais soulagé. Je ne les aurais pas vu autrement d'ailleurs. Selenia avait quinze ans et demi, tandis que Chris... bah Chris était plus âgé, ça se voyait directement. Je ne dis rien à la suite, seulement mon amie en décida autrement en me posant à son tour une question sur la raison qui m'avait poussé à demander cela. Je souris sans répondre sur le moment, puis enfin, je sortis cette "raison" que j'avais trouvé un peu à l'improviste :

« Oui j'ai remarqué, tout comme il a remarqué que nous étions aussi amis toi et moi. »

Je n'en avais pas tout à fait fini avec mon explication. Enfin, disons que j'hésitais à la dire. Mais j'allais la prononcer, depuis quand j'hésitais à dire quelques mots sympathiques entre amis ? Peut-être depuis que j'étais entré dans ce bal, à l'ambiance féérique, accompagné d'un brin d'euphorie. J'étais plus que content d'être ici, mais je me sentais un peu comme compressé. Je n'étais pas fait pour vivre avec tant de monde que je ne connaissais pas. Quelques personnes, oui, parce que je suis très sociable et que ces personnes ne me sont plus inconnues après. Mais là... Avec tous ces masques en plus, j'étais légèrement mal à l'aise. Mais pas avec Selenia, parce que je la connaissais plutôt bien, bien que je me doutai qu'il y avait de grands mystères en elle qui m'étonnaient à chaque fois que j'étais avec elle. Et même Chris, j'avais envie de le connaître. Quoique... c'était une autre histoire là.

« Je suis peut-être jaloux, qui sait ? Non, disons simplement qu'il m'intrigue, je ne l'ai jamais croisé... Il n'est donc pas Telmarin ? »

J'avais brisé une des règles de ce bal, à savoir qu'il ne fallait ni donner son nom, ni aucunes coordonnées qui permettent de situer les invités. Mais bon, je connaissais Selenia, et elle connaissait la personne à laquelle je me posais quelques questions de curiosité. D'ailleurs, où était Chris ? La chanson prit fin, et je relâchai lentement ma cavalière, libérant sa main et laissant glisser mon autre main contre moi. La musique suivante était beaucoup plus différente, je ne parvins d'ailleurs pas à savoir ce que c'était. Je vis une jeune femme passer rapidement près de nous, puis Chris un moment plus tard, plutôt déboussolé. Eh bien... J'espérai que ça n'allait pas se terminer pareil avec ma cavalière.

« Tu sais Selenia... Je te connais depuis un moment maintenant, mais je crois que finalement, ce n'est qu'en surface que j'ai appris comment fonctionne ton caractère et ta personnalité. A chaque fois qu'on se recroise, j'ai envie d'en découvrir plus. Tu me caches beaucoup de choses mais je respecte ça... »

Après ma longue prise de parole, je ne pus détourner mon regard de celui de Selenia. J'avais dit vraiment ce que je pensais. Mon amie n'était, justement, qu'une amie. Si mystérieuse, si compliquée mais pourtant si simple à la fois. Tant de choses de ce genre me donnait envie de rester un long moment avec elle, peu importe le temps, pour comprendre tout. C'était peut-être pour ça que j'avais fait en partie un lien avec Chris... Ou alors c'était autre chose qui était plus compliqué que tout ce que j'avais pu avoir, ou presque, mais j'avais du mal à y croire. Cette envie de connaître Selenia, d'être bien à ses côtés, quitte à rentrer tard le soir quand je sortais un peu avec elle, était devenue habituelle pour moi maintenant. Sentant que j'allais devenir mal à l'aise si je continuais de fixer Selenia ainsi sans bouger, je me tournai légèrement vers le buffet, sur le côté, en faisant signe à mon amie de me suivre. Et pour cela, j'avais mis ma main dans son dos, en l'effleurant à peine. Être si proche maintenant devenait aussi un désir...

« Je dois dire que je suis plutôt content d'être tombé sur toi comme cavalière, je n'aurais pas pu avoir mieux. »

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